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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 15:44

LES NAVIRES DE SURFACE D’USAGE OPERATIONNEL GENERAL

 

 

ANALYSE DES MENACES POTENTIELLES DANS UN CONFLIT ASYMETRIQUE

 

Avant de définir les vocations ou missions de navires de surface, il convient d’examiner les différentes menaces auxquels ils pourraient être soumis dans l’exécution de leurs missions.

 

Menaces de surface

 

Dans la plus grande partie du XX ème siècle, pour obtenir la maîtrise de la mer conte laquelle la menace de surface était la plus importante il était nécessaire de disposer d’artillerie. Aussi l’arme principale du combat de surface était l’artillerie dont les portées étaient limitées par l’horizon optique ou géographique. Celles-ci étaient déterminées par la hauteur au dessus de l’eau des appareils de visée, les calibre des canons et les nombreux personnels pour les servir, qui déterminaient les dimensions et  les tonnages et de ces navires..

Le développement des diverses catégories de missiles, l’utilisation de l’informatique pour les mettre en œuvre, la conduite la navigation et la manœuvre des navires ont permis de réduire les effectifs des  équipages tout en gardant une efficacité opérationnelle équivalente.

Il  a été ainsi possible d’avoir des moyens conséquents de lutte de surface constitués par des navires d’un tonnage de 3.000 tonnes et moins, tels les patrouilleurs rapides du type «Combattante» .

Lorsqu’il fut nécessaire de disposer de navires à grand rayon d’action pour occuper les mers et océans, les tonnages ont augmenté pour atteindre soit 10.000 tonnes pour les croiseurs lourds soit 8.000 tonnes pour les croiseurs légers.

 

Dans le cas de conflits asymétriques, les menaces de surface peuvent provenir que de navires rapides et légers soit faiblement armés soit  utilisant des armes du combat à terre de faible portée, il n’apparaît pas nécessaire de doter les navires français d’armements sophistiqués et puissants.

Par contre ces mêmes navires pourraient être également amenés soit à conduire des interceptions de contrevenants ou à neutraliser des défenses côtières, ils devraient donc être armés en conséquence .

 

Menaces aériennes

 

Au cours de cette même période et plus spécialement au cours du dernier conflit mondial, les nouvelles menaces aériennes avaient entraîné le développement d’armes et de systèmes d’armes de Défense aérienne nécessitant de concevoir des navires d’un tonnage plus important pouvant assuré la protection anti-aérienne des navires précieux (Cuirassés, Porte-Avions, navires de débarquement ou de transport) organisés en formations adaptées.

 

Considérant les pays disposant de forces aériennes conséquentes et pouvant faire peser une menace aérienne sur une force navale française, seuls les USA, La Chine et dans une moindre mesure la Russie, l’Inde et le Pakistan pourraient le faire mais irons-nous nous engager dans conflit avec ces pays ?

 

Il apparaît donc que dans des conflits asymétriques, l’occurrence de menaces aériennes sera très faible contre les navires. Il paraîtrait donc convenable de ne pas en tenir compte.

 

Menaces sous-marines

 

La menace sous-marine a atteint son maximum d’intensité au cours de la première guerre mondiale et plus spécialement tout au long de la seconde, nécessitant de grouper les Forces navales et les navires marchands pour pouvoir les protéger par un rideau d’escorteurs contre les attaques de sous-marins.

 

Avant la chute du mur de Berlin, il était estimé que la principale menace sous-marine pouvait provenir de la Flotte sous-marine soviétique, celle-ci étant devenue Russe s’est affaiblie. Depuis cette menace peut-elle exister du fait que de nouveaux pays souhaitent acquérir des sous-marins ?

 

Constatons d’abord que pour faire peser une telle menace il ne suffit pas d’acheter des sous-marins mais il faut former des équipages principalement à la « sécurité-plongée » ce qui n’est pas une mince affaire qu’a connu la NAVFCO. On peut donc penser que de ces achats de sous-marins par des pays dépourvus d’une tradition de sous-marine ne découlera pas tout de suite de nouvelles menaces.

 

Plus généralement, il convient de noter les conditions dans lesquelles le III ème Reich a donné une dimension stratégique à ses forces sous-marines et faisant ainsi peser des menaces sous-marines dans tout l’Atlantique et la Méditerranée. Les sous-marins ont principalement visé l’interdiction du trafic marchant entre les USA et l’Europe  pour approvisionner les Forces armées et soutenir les Etats de la coalition. Cette forte menace sous-marine était donc essentiellement liée au soutien des nations européennes par les USA.

 

Les forces sous-marines qui sont actuellement détenues par un certain nombre de pays ne peuvent donc plus qu’avoir pour missions que la lutte contre des forces navales de surface menant des actions offensives contre leur propre pays.

 

Dans le cas de conflits du type asymétrique, si l’on examine l’occurrence d’une menace sous-marine, elle apparaît faible en dehors des eaux d’un pays concerné par le conflit.

 

 NOUVELLES VOCATIONS DES NAVIRES DE SURFACE

 

L’analyse de ces différents possibilités de menaces semble donc confirmer l’inutilité de continuer à  regrouper les forces navales autour d’un « Capital Ship », donc d’un PA pour le protéger contre les différentes menaces analysées.

D’une façon plus générale comme ces PA seront très probablement amenés à opérer en dehors de zones susceptibles de menaces aériennes intenses, leur escorte anti-aérienne ne semble plus aussi pertinente

Par contre l’escorte de nos Forces navales contre sous-marins ne sera à considérer qu’en cas d’interventions contre un pays possédant une force sous-marine conséquente. Si l’on revient à la conception du mode de propulsion classique pour un PA dont la capacité de ravitailler l’escorte pouvait être invoquée, cela n’est plus un argument déterminant pour ce choix.

 

Si découlant des enseignements des derniers conflits, dits symétriques, la plupart des navires avaient été conçus dans un but d’escorte et dénommés soit « Escorteurs rapides » soit «  Escorteurs d’Escadre » selon leur taille et donc leurs capacités de tenue à la mer, cette vocation ayant disparue les navires de surface devraient être considérés comme l’ossature de base de la Marine sans vocations très particulières pour servir de navires « à tout faire » sur mer.

 

En dehors de ce service « à tout faire » selon les circonstances les navires de surface, destinés à l’usage opérationnel général,  devraient être conçus pour assurer en priorité les missions suivantes

 

-surveillance et contrôle les frontières maritimes

-présence en mer dans les zones d’intérêt national en vue  de connaître en permanence ce qui s’y passe pour obtenir une bonne connaissance des activités exercées et ainsi dissuader par la présence les trafics illicites, les actes de terrorisme et l’immigration clandestine.

-présences et connaissances des activités exercées dans les mers du Globe où il y a des intérêts français fixes ou mobiles,

-la lutte conte le terrorisme et la piraterie en mer,

-la mise en place et soutien des unités de l’Armée de Terre engagées dans des opérations d’interposition et de stabilisation,

 

SPECIFICATIONS OPERATIONNELLES DES NAVIRES DE SURFACE 

 

Pour assurer ces missions, les navires de surface devraient être en priorité dotés des moyens opérationnels suivants:

-des moyens de surveillance de tous types dont un hélicoptère et des drones de surveillance, liés à des moyens informatiques pour l’analyse des situation et des moyens de communications et informatiques pour analyser et transmettre les données au commandement.

-des moyens actifs et passifs de Guerre électronique pour assurer en toute sécurité les patrouilles de blocus lors de conflits asymétriques.

-une artillerie d’un calibre de 100 m/m environ pour l’appui des troupes en opérations d’interposition en zone côtière lors de conflits asymétriques ou  pour la coercition lors du contrôle des Frontières maritimes. Artillerie complétée par des drones porteurs d’armements

 

Comme la durée de vie de tels navires est d’environ une trentaine d’années et qu’il est difficile d’assurer que la conjoncture militaire sera la même dans une dizaine d’années, ces navires devraient être conçus techniquement pour permettre l’installation aisée de modules spécialisés pouvant être remplacés sans changer l’économie générale du navire, par exemple  modules de détection et d’armes anti-sous-marine, ainsi que   modules de systèmes d’armes de surface et anti-aériens.

 

Concernant leurs missions de présence, leur efficacité dissuasive vis à vis des contrevenants dépendra de l’importance du nombre de navires présents sur zone. Ce nombre sera d’autant plus important que leur coût unitaire.sera faible

Leurs conceptions architecturales devraient être principalement orientées sur leurs capacités de tenue à la mer dans les zones d’activités prévues pour leurs activités. Concernant les vitesses il ne devrait pas être recherché des niveaux élevés mais l’endurance, les vitesses peu élevées qui devrait être compensé, pour les plus importants, par l’emport d’hélicoptère.

 

Selon les zones où ils devraient opérer, il conviendrait de distinguer trois catégories de navires dont les principaux caractères seraient les suivants 

-des patrouilleurs côtiers de 400 tonnes environ, capables d’une vitesse maximale de 35 nœuds avec un équipage d’une vingtaine d’hommes devraient convenir pour les mers territoriales des zones frontalières maritimes proches de leurs bases. Actuellement la Marine Nationale alignerait 16 navires de cette classe sans compter les vedettes de la Gendarmerie Maritime et des Douanes qu’il conviendrait d’y incorporer.

Si l’on considère le contrôle des eaux sous souveraineté nationale en Métropole et dans les DOM-TOM, ce nombre semblerait insuffisant. 

-des patrouilleurs océaniques  de 1 500 tonnes environ, capables d’une vitesse maximale de 25 nœuds avec un équipage d’une centaine d’hommes devraient convenir pour les zones au delà des eaux territoriales. Actuellement la Marine Nationale alignerait 14 navires de cette classe, ce qui paraît également insuffisant pour assurer les patrouilles et participer aux opérations extérieures et à la lutte contre la piraterie.

-des navires de 3 500 tonnes environ , capables d‘une vitesse maximale de 25 nœuds et porteurs d’hélicoptères avec un équipage d’environ 150 hommes devraient convenir pour les zones plus océaniques des frontières maritimes ainsi que pour les opérations extérieures à celle-ci. et capables de participer à des opérations. Actuellement dans cette classe, la Marine Nationale alignerait environ 16 navires d’environ 4.500 à 6.000 tonnes baptisées « Frégates ». De la taille d’un petit croiseur d’avant la dernière guerre, ces navires sembleraient pléthoriques en équipements dans la conjoncture militaire présente

 

Une très grande utilisation de la micro-informatique devrait être prévue  en vue de réduire le nombre d’opérateurs dans les activités suivantes :

-équipements de navigation intégrée et pilotage automatique,

-les établissement des situations de zone,

-les mise en œuvre des armes,

 

L’intérêt de leur « furtivité », dont le coût n’est pas négligeable, devrait être réexaminé. En effet dans la conjoncture actuelle le combat de surface ne sera pas l’objectif fondamental mais dans la dissuasion des contrevenants une présence physique manifeste peut être utile.

 

 

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