Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 17:05

Paris le 27 Mai 2011

«UNE PENSEE MILITAIRE AERIENNE RENOVEE»

REFLEXIONS  POUR UN NOUVEAU FORMAT DE L’ARMEE DE L’AIR

1ère Partie

1- GENERALITES

A la suite des réflexions sur un nouveau format pour l’Armée de Terre, nous avons pensé faire de même pour le format de l’Armée de l’Air. 

Il semble que le Chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air comme le CEMA et le Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre n’ait pas bien saisi son rôle dans la mise en pratique de la politique militaire du Président de la République mise en œuvre par le Gouvernement.

Comme pour l’EMA, la définition de cette politique pourrait être rappelée comme suit : 

« Etant donné la construction européenne, il existe une faible probabilité de conflits entre les Etats européens et leurs voisins, par contre cette probabilité de conflits existent entre dans les Etats artificiels découlant des colonisations ou des protectorats mis en place par les Etats européens. Ces conflits pouvant générer des troubles pour la sécurité des populations françaises y résidant, pour les investissements français et pour les approvisionnements provenant de ces pays, il importe que le Gouvernement français dispose de moyens militaires pour faire assurer la sauvegarde de tous ces dispositions concernant les intérêts vitaux de la France. »

Comme un Chef d’Etat-Major d’une Armée a pour rôle fondamental d’imaginer ses Forces pour les rendre capables de fournir au Chef de l’Etat les moyens pour appuyer militairement sa politique gouvernementale. Ainsi  il lui revient de définir les formats de ses forces et leurs moyens opérationnels.

En ce qui concerne l’Armée de l’Air française il apparaît qu’il convient de ne retenir comme théâtres d’opération que les théâtres méditerranéens occidentaux, proches et moyens orientaux ainsi qu’africains à l’exclusion des théâtres extrêmes orientaux qui relèvent d’autres forces en particulier.

Si l’on considère les formats et les moyens opérationnels actuels de l’armée de l’air française, on ne peut manquer de constater leur inadaptation à soutenir une telle politique.

Ainsi que l’a fait « le groupe de pensées » constitué  par des officiers de marine en retraite en vue d’étudier un nouveau format pour la Marine. Cette étude est présentée dans les derniers articles du Blog « Une Pensée Navale Rénovée »  sous la dénomination de « Livres Bleu Marine ». 

Il serait souhaitable qu’une même démarche soit faite par des anciens officiers de l’Armée de l’Air et c’est là la but des réflexions présentées ci-après de telle manière qu’ils puissent publier un blog qui pourrait s’intituler « Une Pensée Militaire Aérienne Rénovée » .

2-INVENTAIRE DES UNITEES ACTUELLES DE L’ARMEE DE L’AIR ET DE LEURS MISSIONS

Les données exposées dans les paragraphes ci-dessous résultent de visites effectuées sur le site et de l’armée de l’air sur « Google ». 

Formats   Unités Opérationnelles   Missions actuelles      Appareils       Bases

Escadrons de Chasse
        Savoie                                     Reconnaissance           Mirages F1         Reims
        Provence                                Chasse+Attaque Sol     Rafales                St Dizier
        Navarre                                  Assaut terre et naval     Mirage2000D      Nancy
        Ile de France                          DA et assaut                Mirages2000C/B Orange
        Corse                                     Chasse+Recon.            Mirages 2000C/D Djibouti
        Cigognes                               Chasse                          Mirages 2000-5F  Dijon
        Champagne                           Assaut terre et naval     Mirage 2000D      Nancy
         Cambrésis                             Chasse-Police Air          Mirage 2000C     Cambrai
        Ardennes                              Assaut terre et naval       Mirage 2000D   Nancy

Escadrons de Transport
          Moselle                                Sater/Evasan                   TBM700/AS555  Metz
          ETEC                                 Transport Autorités           Falcon/TBM700  Villacoublay
          Vercors                               Transport tactique            Casa 235               Creil
          Esterel                                 Transport stratégique.        A310/A340         Creil
          Béarn                                   Aéro Transport                  C160-Transall    Evreux
          Anjou                                  Aéro Transport                   C160-Transall   Evreux
          Franche-Comté                   Etranger/Humanitaire          C130-Hercules  Orléans
          Poitou                                 Etranger/Transport              C160-Transall   Orléans
          Touraine                              Etranger/Humanitaire         C160 Transall   Orléans

Escadrons d’Hélicoptères
            Pyrénées                          Rescue/Mis.Spéciales         EC725-Caracal  Cazaux
            Solenzara                         Rescue/Mis.Souveraineté  AS332-S/Puma  Solenzara

Escadron de drones
             Belfort                           Expérimentation                   MALE               Cognac

Escadron de detection et de commandement
              Berry                         Situations air/mer                    Boeing SDCA   Avord

Groupe de ravitaillement en vol
               Bretagne                  Dissuasion-
Rav-vol                 Boeing C135FR  Istres

3- COMMENTAIRES PARTICULIERS
3-1 Des Escadrons dits « de chasse » : 

Cette qualification était liée au concept de Défense aérienne mis en place à la suite des enseignements du dernier conflit mondial et du temps de la « Guerre froide ». Il était censé protéger le territoire national en cas de conflit entre nations européennes et pour faire face à une potentialité de menace aérienne soviétique.

L’Europe s’étant construit, les probabilités de menaces aériennes se sont beaucoup réduites, tant du côté des nations du continent européen que du côté de la Russie actuelle qui n’a plus les mêmes ambitions que l’URSS. Les moyens affectés à contrer ces menaces pourraient être réduits au profit d’autres missions

Il apparaît que dans la conjoncture actuelle une des principales missions de l’armée de l’air serait d’appuyer les unités de l’armée de terre en opérations au sol comme il aurait été envisagé de le faire actuellement en Libye si l’emploi de troupes au sol avait été autorisé par l’ONU. Car, dans un tel cas, il a pu être constaté que des forces aériennes ne peuvent obtenir une décision complète à l’instar de forces terrestres. 

Avec cette vision de leur mission fondamentale, ces escadrons devraient plutôt être qualifiés comme « Escadrons d’appui  au sol ».

De plus, conséquence ce concept de défense aérienne, les bases de ce type d’aéronefs sont principalement situées dans le Nord et l’Est du territoire national ce qui ne correspond pas aux zones d’opérations potentielles, ainsi que viennent de le montrer les opérations en Libye qui ont nécessitaient d’une part le déploiement des formations à Solenzara puis en Crète et d’autre part la mise en place de Ravitailleurs en vol pour soutenir les opérations aériennes au dessus du territoire libyen.

3-2 Des Avions adaptés

Pour assurer l’appui au sol ces escadrons auraient dû être dotés d’avions adaptés à ce type de mission, tels l’ancien « Jaguar » ou l’actuel « A-10 Thunderbolt » de l’US Air Force.

Tout en regrettant que le Ministère Français de la Défense n’ait pas choisi l’A-10 Thunderbolt comme avion d’appui au sol et à ce propos le Général de Brigade aérienne Etienne COPEL a publié un article dans la Revue de Défense Nationale où il exprime les principales idées suivantes :

Il pense en effet qu’à l’avenir un aéronef pouvant être qualifié « d’avion d’appui agile » pourrait judicieusement être développé et probablement adaptable au PA :

Il remarque que l’avion d’appui américain A10, bien qu’il n’ait pas été initialement conçu pour ce type d’opérations, est de loin l’avion le plus efficace actuellement dans le conflit afghan. 

Il estime que l’Europe est tout à fait capable de développer un appareil concurrent de l’A10 et répondant aux caractéristiques suivantes consistant en une large furtivité et une endurance sur zone.
Il serait assez largement furtif à l’aller comme au retour de mission, grâce en particulier à l’emport de tous ses armements en interne. Il aurait une endurance sur zone de plus de cinq heures sans ravitaillement en vol, tout en bénéficiant d’une grande manœuvrabilité à basse vitesse. 
Il coûterait en investissement, comme en fonctionnement, au moins quatre fois moins qu’un avion supersonique de type Rafale ou Eurofighter.

Avec les avions « Rafale » actuellement en service et fournis par la Société des Avions Marcel Dassault dans les 3 versions suivantes : monoplace embarqué M pour la marine, biplace B et monoplace C pour l’armée de l’air. Cet avion était destiné à  remplir les missions précédemment dévolues aux Mirage IV, Mirage 2000, Crusader, Etendard IVP, Super-Etendard. 

Il s’en est suivi pour l’armée de l’air des difficultés à constituer des formations opérationnelles pouvant satisfaire aux missions imparties : DA et appui au sol. 

Alors qu’une telle politique de développement de cet avion visait des économies financières par un programme commun pour équiper l’armée de l’air et l’aéronavale embarquée. Dans la même perspective il était espéré des ventes à l’exportation qui pour le moment n’ont pas eu lieu.

Il est présenté ci-après les réflexions du Général de brigade aérienne Etienne COPEL sur les insuffisances des avions supersoniques « polyvalents:
« Les avions polyvalents (Rafale, Eurofighter, Gripen...) conçus, en général, pour s’opposer aux Soviétiques ont d’excellentes aptitudes pour les opérations de police du ciel et pour le combat tournoyant à haute altitude, un combat rendu obsolète par les performances des missiles air-air modernes. S’ils ont des capacités satisfaisantes de pénétration à haute et basse altitude. Encore faut-il noter que leur armement « sous les plans » leur enlève toute furtivité, au moins dans la phase « aller » de leurs missions ; leur rayon d’action et leur endurance au dessus de troupes amies sont très limitées. 
Une mission de cinq heures d’un Rafale en Afghanistan nécessite, par exemple, 20 tonnes de carburant ! Toutes ces raisons font que ces avions sont mal adaptés à l’appui de troupes terrestres en opérations, surtout quand les adversaires, très dispersés, n’offrent pas de grosses cibles à traiter. Ces avions ne sont pas véritablement polyvalents.»

Au regard des moyens financiers engagés pour le développement et la production du Rafale, il ne peut être question de le rayer des moyens opérationnels de l’Armée de l’Air, par contre il apparaît possible de l’adapter à la mission nouvellement principale d’appui au sol en utilisant les avions « Rafales biplaces C ». Il semblerait donc que l’armée de l’air devrait être principalement doté de ce type d’aéronefs au lieu des monoplaces actuellement en service

Concernant l’aéronavale embarquée, dans le Blog « Une Pensée Navale Rénovée » à l’article concernant < Les forces aéronavales d‘actions opérationnelles générales > au paragraphe 1-4 concernant les aéronefs embarqués, nous avons noté que leurs missions devraient se limiter à :
- la surveillance maritime de la zone où opère le PA,
- au support des troupes à terre,
- à la complémentarité des frégates et patrouilleurs pour la projection des commandos-marine sur les navires arraisonnés.

C’est donc à propos « du support des troupes à terre » que l’utilisation les Rafales pouvait être envisagée à partir des PA . Ainsi dans ces conditions les Rafales M devraient être également du type biplaces C.
Partager cet article
Repost0

commentaires