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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 14:25

Cap Ferret le 30/07/2012

 

 

PREMIERE PARTIE DES COMMENTAIRES

 

SUR L’ARTICLE DE DCNS PUBLIE LE 17/0712 DANS « MER et MARINE »

 

INTITULE

 

« PREMIER RETOUR D’EXPERIENCE DU PATROUILLEUR L’ADROIT »

 

 

Avant-propos

 

Lorsque le Groupe de pensée à l’origine du blog « http://penseenavale.over-blog.com/ » a vu apparaître le projet du Patrouilleur « L’ADROIT » il pensait qu’il s’agissait d’un navire destiné à la lutte contre la piraterie régnant sur les côtes Est et Ouest d’Afrique et il a alors manifesté son enthousiasme dans un navire pouvant remplacer dans ces missions les Frégates actuelles trop sophistiquées et donc trop chère pour de telles missions.

 

Il pensait également qu’à l’origine de ce projet il existait une expression de besoin de la Marine, accompagnée par des spécifications opérationnelles de l’EMM.

 

Le premier retour d’expérience qui sera analysé dans les paragraphes suivants montre que ce navire est d’une conception pure de l’industriel DCNS qui l’a conçu pour des missions de contrôle des pêches, missions relevant du volet de «  l’Action de l’Etat en mer » et non pas du volet opérationnel de la Marine qui est son volet fondamental.

 

1- DES PRINCIPAUX POINTS PRESENTES DANS CE DOCUMENT.

 

Dans les paragraphes qui suivent sont reproduits strictement les textes de l’article qui montrent que « Mer et Marine » veut justifier le projet de navire quelle que soient ses missions.

 

1-1 Caractéristiques générales du navire

 

Long de 87 mètres pour une largeur de 15 mètres, L'Adroit affiche un déplacement de 1500 tonnes en charge. Capable d'atteindre la vitesse de 21 noeuds grâce à deux moteurs ABC, et plus de 15 noeuds sur une seule ligne d'arbres, le navire présente une autonomie importante, soit 8000 milles à allure économique. Capable de rester en opération durant trois semaines sans ravitaillement, ce bâtiment, très automatisé, compte 32 membres d'équipage, dont 6 officiers.

 

1-2 Double équipage et effectifs réduits

 

Le PHE compte, en effet, deux équipages (A et B), qui se relaient à bord tous les quatre mois. Ce système n'est pas une nouveauté dans la Marine nationale puisqu'il est en vigueur sur le bâtiment hydro-océanographique Beautemps-Beaupré, livré en 2003 par les chantiers STX de Lorient. L'avantage de ce système est de profiter au mieux de la très forte disponibilité des navires construits aux normes civiles, comme c'est le cas du BHO et du PHE, ce dernier étant conçu pour naviguer 220 jours par an. Le double équipage permet, ainsi, de démultiplier les missions d'une même plateforme. Quant à la réduction de l'équipage lié au développement des automatismes, il s'agit évidemment d'une très bonne chose pour la marine d'un point de vue budgétaire, puisque cela réduit la masse salariale. Des espaces sont par ailleurs libérés, ce qui permet de conserver des réserves de masses pour l'évolution du bâtiment, par exemple l'ajout de matériels. Mais cela entraine aussi une nouvelle approche en termes de ressources humaines, notamment pour certaines fonctions, qui ne peuvent se passer des marins. Ainsi, au cas où le bâtiment resterait dans une situation de combat sur une longue durée, il faudrait armer en permanence les cinq postes du Central opération, alors qu'en période normale, un seul opérateur en suffisant.

 Il faut donc gérer autrement la fatigue et les relèves : « De manière générale, on se rend compte que l'on arrive très vite à une situation où les gens sont au poste de combat toute la journée, ce qui nous conduit à être en situation plus légère dans la soirée »

 

1-3 Le système de lutte et les senseurs

 

Durant cette campagne, un certain nombre d'innovations dont dispose le PHE ont été mises en oeuvre pour la première fois dans un cadre d'opérations réelles. C'est le cas par exemple du système de mission Polaris, développé par DCNS : « Grâce à Polaris, l'équipage reçoit des informations précieuses et précises sur le trafic et l'environnement maritimes, lui permettant de détecter tous les bateaux de pêches », note le groupe naval. Polaris, qui est en fait une version allégée du système de combat SENIT 9 équipant les bâtiments de projection et de commandement (BPC) du type Mistral, intègre et traite les informations recueillies par les différents senseurs installés sur L'Adroit, à commencer par les radars Scanter 4100 et Scanter 6000 de Terma, réunis en une seule antenne. Le premier est un radar 2D destiné à la veille surface et aérienne générale, le second étant plutôt conçu pour détecter de petits mobiles à courte distance. Ces radars sont abrités dans la mâture unique développée par DCNS et rassemblant l'essentiel des senseurs. On y trouve, aussi, un radar de navigation, un détecteur de communication (C/ESM) Altesse et le détecteur de radar (R/ESM) Vigile fournis par Thales, ainsi qu'à sa base le système de veille et de conduite de tir EOMS NG de Sagem. Un second système optronique, cette fois un FLIR Talon, complète les équipements de détection. On notera par ailleurs que, grâce à la liaison de données L11, le bâtiment peut-être intégré à une force navale multinationale au standard OTAN.

 

1-4 La concentration des fonctions en passerelle fait débat

 

Toutes les informations sont traitées et analysées par le système, avant d'être présentées aux marins sur des consoles installées en passerelle. Celle-ci, très vaste, concentre en fait non seulement les fonctions de conduite du navire (y compris les outils de commande de la propulsion), mais aussi celles habituellement dévolues au Central Opération (CO), traditionnellement installé dans un local dédié et moins lumineux séparé de la passerelle. Sur L'Adroit, tout est en « open space » et soumis à la clarté extérieure, un petit CO étant situé en arrière de la timonerie, avec trois postes Polaris, un poste de guerre électronique et un poste dédié à la messagerie et aux équipements infrarouges. Et à cela s'ajoute le PC Aviation, lui aussi aménagé dans la passerelle, sur la partie arrière tribord. A la mer, les marins ont pu tester ces derniers mois la nouvelle configuration. Ils y voient des avantages et des inconvénients. « En tant que commandant de L'Adroit, la présence du CO dans la passerelle est une configuration inédite me permettant d'être au coeur de toutes les actions. Et je suis convaincu que cela favorise les synergies au sein de l'équipage », note le CF Bailly. Mais le pacha de L'Adroit admet que cet aménagement fait débat au sein des marins, qui ne sont pas tous convaincus par cette innovation : « La cohabitation des personnels de conduite et du CO est un point dur. En fonction de l'activité, le niveau de décibels augmente et cela nécessite une grande discipline et une façon de travailler différente pour que les uns et les autres ne se perturbent pas ».

Pour l'heure, L'Adroit a été engagé dans des missions classiques, de faible intensité. En revanche, quand il sera au coeur d'une opération de lutte contre le narcotrafic ou la piraterie, lorsque la pression montera et que les ordres fuseront, la conviendra de voir si la cohabitation dans le même espace est vraiment pertinente. On notera d'ailleurs qu'au pire, si tel n'est pas le cas, une salle située sous la passerelle et servant actuellement de « show room » (salle de réunion et d'exposition notamment utilisées pour les présentations des industriels) pourrait éventuellement servir de CO.

Si cette question n'est pas encore tranchée, les marins sont en revanche unanimes pour dire que la visibilité à 360 degrés offerte par la passerelle panoramique, qui plus est située en hauteur et totalement entourée d'un « chemin de ronde » extérieur, est une excellente chose pour faciliter la surveillance.

 

1-5 Le succès du système de mise à l'eau d'embarcations

 

Les dernières missions, et notamment la campagne Thon rouge, ont également permis de valider le concept de mise à l'eau rapide d'embarcations par le tableau arrière. Ce système, développé par BOPP, une filiale du groupe Piriou, consiste en deux rampes inclinées pouvant accueillir chacune une embarcation de type commando. Initialement, l'objectif était de pouvoir déployer ces gros Zodiac d'intervention en mois de 5 minutes. Le pari a été largement rempli. « Il ne faut que 2 minutes pour mettre une embarcation à l'eau. Ce système fonctionne très bien et nous avons pu l'utiliser dans des mers déjà assez formées. L'avantage est que l'on peut mettre à l'eau une embarcation à la vitesse de 10 noeuds, alors qu'avec les systèmes traditionnels de bossoirs, les bâtiments ne peuvent avancer qu'à 4 ou 5 noeuds », précise le pacha, qui rappelle que ce dispositif a été imaginé suite au retour d'expérience du détournement du Ponant par des pirates en 2008. « A l'époque, les commandos ont estimé qu'il fallait dans ce genre d'opération pouvoir mettre en oeuvre deux embarcations, une pour l'intervention et l'autre en soutien. La mise à l'eau par l'arrière est, de plus, beaucoup plus discrète et participe de l'effet de surprise ».

Pour la récupération, l'embarcation se positionne derrière le patrouilleur et accroche un câble, qui va la tracter jusqu'à la rampe. Jusqu'ici, ce câble était en acier mais il va être remplacé par un équipement en polymère, plus léger, qui permettra d'accrocher le bateau entre 20 et 30 mètres sur l'arrière.

 

1-6 Zodiac Hurricane 935 et bientôt drone de surface

 

Depuis le début de l'année, L'Adroit dispose d'une embarcation rapide dérivée des futures ECUME des commandos marine. Il s'agit du Zodiac Hurricane 935. Longue de 9.3 mètres pour une largeur de 3 mètres, cette embarcation de 7 tonnes (en charge) peut emporter jusqu'à 12 personnes. Doté d'une double motorisation (Steyr 286/ Bravo drive), le ZH935 présente une vitesse de croisière de 40 noeuds avec une autonomie de plus de 200 milles, la vitesse maximale étant donnée à 47 noeuds. Sa coque, de type Mach2, un design breveté par Zodiac, est en aluminium. Pouvant embarquer 10 passagers, le ZH935 a été très apprécié durant la campagne Thon rouge. « Nous l'avons utilisé à chaque fois et ce fut un régal ! Cette embarcation est très rapide, dispose d'une grande autonomie et ses capacités d'emport sont très intéressantes. Pour les opérations spéciales bien sûr, mais aussi pour toutes les autres missions. Ainsi, lorsque nous étions en police des pêche, il fallait déployer une équipe de contrôle qui comprenait aussi des plongeurs et du matériel spécifique, comme des caméras stéréoscopiques (pour connaître la longueur et le poids des poissons, ndlr), pour inspecter les cages où se trouvent les thons ».

En dehors de cette embarcation, L'Adroit va, également, bientôt expérimenter un drone de surface. Conçu sur la base d'un semi-rigide, cet engin, développé par Sirehna, filiale de DCNS, devrait embarquer en octobre prochain.

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