Paris le 15/05/2012
CONSTRUISONS UNE EUROPE DE LA
DEFENSE !
Début de la première partie de l’article
N°2
ANALYSE DE LA SITUATION
ACTUELLE
1-DES INTERVENTIONS POUR REPENSER L’EUROPE
1-1 DES INTERVENTIONS DANS LA PRESSE
Sont présentées ci-dessous les résumés des articles traitant des problèmes de Défense pour l’Europe.
1-1-1 Article d’Edouard Tetreau
Quelques jours avant sa publication, les réactions à la conclusion de mon livre
« 20 000 milliards de dollars, sollicitées auprès de plusieurs
journalistes français, étaient unanimes : « Les Etats-Unis d’Europe ? Cela ne marchera jamais…personne n’en veut… » L’argumentation est effectivement fournie dans ce sens-là : du « non »
français au référendum, au taux d’abstention record aux dernières élections au Parlement de Strasbourg, l’Europe politique n’intéresse pas grand monde.
A commencer par les responsables politiques eux-mêmes : en France, les 577 députés, les 343 sénateurs,
et la quarantaine de ministres du gouvernement sont par définition hostiles à ce qui ressemblerait à une perte de leurs pouvoirs et prérogatives. Mais que signifient ces pouvoirs et prérogatives,
dans le XXIème siècle des Etats - continents ?
Pendant mes trois années en Amérique, j’ai été témoin de la disparition de l’Europe dans l’agenda des grandes
puissances et institutions mondiales. Ma rencontre inopinée avec Barack Obama et Hu Jintao, juste avant un entretien avec Gordon Brown, est un marqueur indélébile : plutôt que le théâtre et
la cacophonie du G20, surpeuplé de représentants de pays européens s’évertuant à ne jamais parler d’une seule voix, les deux puissances structurantes de ce début de siècle, la Chine et les
Etats-Unis, s’organisent dans le dos, et peut-être bientôt sur le dos de l’Europe et du reste du monde si nous ne faisons rien.
1-1-2 Article de Pier Virgilio
Dastoli
Pier Virgilio Dastoli, président du Mouvement Européen - Italie , met en évidence les échecs d’une Europe
intergouvernementale qui met en péril l’idéal européen. Il appelle à la création, en deux temps, des États-Unis d’Europe pour sauver la démocratie menacée par la crise.
Le renforcement de l’Union européenne dans le sens d’une plus grande intégration économique et politique se
trouve de plus en plus menacé. Si les États membres et les peuples européens ne s’engagent pas avec urgence dans la bonne direction, le risque est fort d’un retour à une Europe des nations en
conflit les unes contre les autres, brisant ainsi 60 ans d’acquis et de succès communautaires (marché commun, libre circulation des personnes, politique agricole commune, paix dont on mesure les
bénéfices au regard des crises actuelles ailleurs dans le monde et souvent très proches de nous.
L’échec de
l’intergouvernementalisme
Le Traité de Lisbonne, conçu et élaboré entre 2002 et 2007, a montré les défauts d’un compromis
intergouvernemental, qui sont apparus encore plus évidents après la crise financière internationale.
La proposition d’une réunion périodique des chefs d’États et de gouvernement de la zone Euro, avancée le 16
aout par le directoire franco-allemand, n’est pas en mesure d’assurer l’efficacité et le caractère démocratique du gouvernement économique dont l’UE a besoin. Par ailleurs, après le début des
révoltes populaires dans un nombre croissant de pays arabes, les Européens ont montré leur incapacité à réagir en leur proposant une vision et une politique ambitieuse.
- La voie qui doit conduire l’Union européenne à parachever ce qui était l’objectif à sa création, sa
finalité fédérale, et donc son évolution vers les États-Unis d’Europe, seuls à même de donner à l’Europe un poids dans le monde face aux grandes puissances et de modifier ensemble la trajectoire
d’une mondialisation débridée en lui imposant des règles d’abord civiques, sociales, environnementales.
- Le chemin du retour en arrière, aux revendications des intérêts nationaux laissant place à des
affrontements entre des groupes, plus ou moins volatils, de pays.
La place inquiétante laissée à la seconde voie est aujourd’hui évidente (cf l’absence de
politiques économiques ou de sécurité communes, la montée des populismes et nationalismes divers, la mise en cause des immigrés, mais aussi la montée des “indignations”…). Virgilio plaide pour les étapes suivantes :
Dans une première
étape : L’adoption en urgence d’un budget européen fondé exclusivement sur des ressources propres
auxquelles il faudra ajouter les « Euro-obligations ». Donc capable d’assurer en même temps les fonctions d’allocation de ressources, notamment dans les domaines clés pour le futur de
notre Europe, ceux de l’innovation, de la recherche, de l’énergie et de l’environnement, et les fonctions de redistribution propres à garantir la cohésion sociale et aussi territoriale interne et
la solidarité externe, en premier lieu vers les pays de la Méditerranée méridionale.
Nous proposons aussi que la politique d’aide au développement et des aides alimentaires devienne une
compétence exclusive de l’Union européenne et qu’une vraie politique commune d’immigration soit finalement mise en place.
Dans une deuxième
étape : Il faut aller rassembler tous les pays et les peuples qui partagent le principe de la supranationalité et acceptent le modèle
fédéral dans un système constitutionnel nouveau : les États-Unis d’Europe.
La méthode soutenue est celle d’une
Convention constituante se réunissant à l’automne 2014 et garantissant le rôle central du Parlement européen et associant la Commission européenne ainsi que les parlements et les
gouvernements des pays prêts à accomplir un pas décisif vers les États-Unis d’Europe. Le texte issu de cette Convention serait soumis à un référendum pan-européen.
Il faut oser plus d’Europe pour sortir de la crise tant sociale, économique que celle qui menace le
fonctionnement même de nos démocraties
1-1-3 Article de Dominique Voynet dans le
« Monde » - LE DOGME NEOLIBERAL EMMENE L'EUROPE DANS UN MUR
Ayant voté, en 2005, pour la Constitution européenne, tout en partageant bien des critiques émises contre ce
traité. Soucieuse d'engranger
les avancées, comme nous disions, j'étais sceptique quant à l'idée d'un sursaut qui aurait permis, après une victoire du "non", "de renégocier sur de meilleurs
bases". Les faits sont là : le "non" l'a emporté, sans bouleverser miraculeusement les rapports de force européens, déjà très favorables aux libéraux. Ce pari là a échoué.
Mais l'honnêteté implique d'admettre que le pari du "oui de gauche" a échoué lui aussi. Là où nous espérions une étape supplémentaire dans
l'intégration et la solidarité communautaires, l'alliance de la bureaucratie et de la finance a borné l'Europe à sa dimension étroitement instrumentale : faire l'Europe, mais au seul service de
l'équilibre budgétaire, de la réduction de l'intervention publique et de l'expansion des marchés.
Alors que faire ? D'abord, cesser de penser et de parler dans des termes devenus obsolètes. Ne plus se sentir intimidés par notre propre
volontarisme européen, et accepter de regarder l'Europe telle qu'elle est. Pas seulement telle qu'elle pourrait être, telle que nous voudrions qu'elle
soit, mais telle qu'elle est, et apparaît, nue, aux yeux des européens.
1-1-4 Article de Bernard Guetta dans « le
Monde » - Les «Etats-Unis d’Europe
C’est en observant ce système fédéral des USA que Victor Hugo avait conçu le rêve des «Etats-Unis d’Europe» et, en disant que ce rêve était l’objectif ultime du processus d’unification européenne. Ces trois mots, même les plus déterminés
des partisans de l’unité de l’Europe n’osaient plus les employer.
Que le débat s’ouvre et que ses termes se clarifient, ou qu’on en reste à cet entre-deux si pernicieux où
l’Union européenne hésite entre être et ne pas être ? Vaut-il mieux le souffle d’une bataille politique ou le désintérêt que suscite aujourd’hui une union qui a, déjà, tant des attributs d’un Etat fédéral mais n’en a ni les politiques ni le gouvernement communs ? La réponse est dans la question.
- Les uns acceptent l’idée de l’unité mais strictement limitée à la création d’une union commerciale et
monétaire n’empiétant pas sur les prérogatives des Etats.
- Les autres veulent un Etat commun, un Etat européen, soit avec un Premier ministre procédant d’une majorité
parlementaire, soit avec un président élu au suffrage universel mais, dans l’un ou l’autre cas, un exécutif désigné par le suffrage universel paneuropéen.
1-1-5 Article de Pierre Levy- Blogeur
associé - VERS DES «ETATS-UNIS D'EUROPE» ?
Bien avant Laurence Parisot, au XXe siècle, l'écrivain Stefan Zweig promulguait déjà l'idée d' Etats-Unis d'Europe. La
différence avec aujourd'hui ?
L'auteur autrichien, fervent humaniste, souhaitait abolir les frontières et les nationalismes, en misant sur l'art comme
facteur de développement humain. Il s’agissait, cette fois, d’afficher les impératifs que le Medef entend faire valoir auprès des candidats à l’Elysée.
Mme Parisot a d’emblée insisté sur sa première priorité : « une Europe fédérale, celle des Etats unis d'Europe » avec notamment un « commissaire à l'économie et aux finances, véritable «ministre» présidant le conseil Ecofin ».
Politique intérieure
Depuis plusieurs semaines, Angela Merkel ne cesse de répéter son credo, qu’elle a notamment précisé dans un entretien accordé
à six grands quotidiens européens : elle appelle de ses vœux « un long processus au cours duquel nous transférerons davantage de compétences à la
Commission, qui fonctionnera alors comme un véritable gouvernement européen. Le Conseil formera la deuxième chambre. Pour finir, nous avons la
Cour européenne de justice comme Cour suprême ». D’ailleurs, résume Mme Merkel, « l’Europe, c’est de la politique intérieure ».
Une Europe allemande
Nul désormais ne peut s’y tromper : comme le constatait l’agence Reuters au lendemain du sommet européen du 31 janvier,
« les dirigeants de l'UE ont consacré l’existence d'une Europe allemande fondée sur le modèle d'austérité et de stabilité budgétaire promu par
Berlin ». Symbole de cette tentation : le projet de traité dit de stabilité et de gouvernance, comportant l’obligation pour chaque pays d’intégrer un « frein à la
dette », sous la surveillance de la « Cour suprême ». Ce mécanisme, conçu pour dessaisir les pays de leur souveraineté budgétaire, devant être, selon la chancelière,
« contraignant et éternel ».
Le puzzle prend ainsi toute sa cohérence : une « gouvernance économique » reposant sur des règles intangibles
et des sanctions ; un embryon de Trésor européen auquel chaque pays sera tenu de cotiser sans condition et sans limite ; un gouvernement politique et des institutions de nature
ouvertement super-étatiques, incluant une Cour suprême.
A cette lumière, on comprend mieux à quel point la crise financière puis économique constitue cette « occasion
inouïe » que les dirigeants allemands – et le patronat européen – comptent utiliser pour mettre en œuvre des projets dont le seul énoncé leur eût paru, il y a deux ans encore, totalement
tabou.
1-1-6 Article du Medef - Parisot plaide pour la
création des Etats-unis d'Europe
La patronne du Medef a appelé les pays de la zone euro à entrer dans "l'an 1"
d'un nouveau fédéralisme, vers la constitution d'une nouvelle patrie".
La patronne des patrons français, Laurence Parisot, appelle les Européens à créer d'urgence des Etats-Unis d'Europe pour contrer
la menace d'une désintégration de l'Union européenne et de "décennies d'appauvrissement", dans une tribune publiée mercredi dans Le Monde.
"Le démantèlement de l'euro et le délitement de l'Europe provoqueraient pour les peuples européens des décennies
d'appauvrissement", avertit la présidente du Medef dans cette tribune intitulée "Créons d'urgence les Etats-Unis d'Europe!".
Expliquant que chaque pays européen verrait sa dette s'alourdir, sous l'effet des dévalutations probables qui s'ensuivraient,
et perdrait sa puissance de négociation avec l'extérieur, Laurence Parisot évoque la situation qui avait prévalu avant la Seconde Guerre mondiale.
Risque de courses à la dévaluation
"Pire, nous risquerions d'entrer entre nous dans une course à la dévaluation compétitive, ce qui fut le cas dans les années
30, et contribua à la guerre", écrit-elle.
"La solution existe. Elle est audacieuse. Elle s'appelle Etats-Unis d'Europe, fédéralisme européen, délégation de
souveraineté", poursuit-elle.
Outre les questions budgétaires et fiscales, les questions sociales devront elles aussi être abordées à l'échelle européenne,
précise-t-elle.
"Il faut
vouloir avancer vers un territoire reconfiguré, vers une nouvelle patrie, vers l'an 1 d'une véritable pratique de notre Histoire fédérale", estime Laurence Parisot