Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 13:44

 

Cap Ferret le 18 Aout 2011

DES REFLEXIONS

 POUR UN LIVRE BLANC RENOVE

TROISIEME PARTIE

NOTA : Cette partie est la suite directe de la deuxième partie

4-DE LA PROGRAMMATION MILITAIRE 2009-2014

4-1 
Caractères généraux du document 

Cette  programmation a fait l’objet du projet de loi et d’un rapport annexé publiés par le Ministère de la Défense sous le timbre DEFX08241481./Bleue-1 . Elle devrait s’intégrer dans un projet plus vaste consacré à la mission « Défense » pour les 12 prochaines années pour laquelle une somme de 377 milliards d’euros sera prévue. La présente loi de programmation militaire sera financée par 184,8 milliards d’euros.

Aux dires de ses rédacteurs, cette loi serait inédite car elle tire les conséquences de la nouvelle stratégie de sécurité nationale. Elle devrait être révisée au bout de quatre ans afin de tenir compte de l’évolution du contexte stratégique et de l’aboutissement de ses programmes.

Sur la période 2009-2014, le renouvellement constant des équipements militaires et la réorganisation de la Défense devrait garantir le respect des objectifs capacitaires fixés par le Livre blanc.

Cette loi de programmation militaire présenterait une nouveauté. Car c’est la première fois que le budget prévu serait aussi élevé soit 185 milliards d’euros sur 6 années. Cette loi est également  innovante car sa programmation est établie sur des périodes successives de 3 années. 

Pour la période 2009-2011, l’équipement sera le principal bénéficiaire de l’augmentation des ressources qui s’inscrivent dans une somme de 102 milliards d’euros d’équipements prévus pour la loi de programmation. 

4-2 DE LA PROGRAMMATION MILITAIRE A PROPREMENT PARLER

Plutôt que d’analyser en détail « le projet de rapport annexé » nous avons préféré en résumer ci-dessous les grandes lignes concernant d’une part les équipements et d’autre part les bases de défense qui bien que n’étant pas inclues dans la programmation sont un des éléments nouveaux de la réforme et conditionnent indirectement l’efficacité des forces.

4-2-1 De l’effort d’équipement

Cet effort sera principalement orienté sur la modernisation des moyens de combat aéroterrestres et la protection des forces terrestres (Programme Scorpion). Quand à l’Armée de l’air et la Marine leurs capacités de connaissance et d’anticipation, de dissuasion, de prévention et d’intervention seront améliorées par le renouvellement de leurs équipements et de leurs flottes.

Pour la durée de la loi, les principaux programmes de renouvellement des équipements des forces armées concerneront les thèmes suivants :

- Armée de Terre

L’infanterie et la composante blindée feront l’objet de protections adaptées : « Félin » pour les fantassins, renouvellement ou modernisation des véhicules blindés de combat (transports de troupes protégés , chars légers et chars lourds).
Développement d’une nouvelle génération de transports terrestres (porteur terrestre polyvalent, petit véhicule protégé).
L’appui des forces par l’artillerie fera l’objet de nouvelles capacités de frappe de précision dans la profondeur.
La protection antiaérienne des forces engagées par une modernisation de la surveillance du champ de bataille et l’emploi de missiles sol-air petite et moyenne portée.

- Armée de l’air

Augmentation capacitaire du transport aérien par la mise à disposition des A400M et d’avions multi - rôles de ravitaillement en vol et de transport.
La composante aéromobile sera développée par la mise en service de l’hélicoptère NH90.
L’aviation de combat évoluera vers un parc unique qui privilégiera les capacités de pénétration et de frappe pour le soutien des forces terrestres.

- Marine

Les sous-marins nucléaires d’attaque remplaceront les 6 SNA du type « Rubis ». Leurs misions devront consister d’une part en capacité de frappe en profondeur contre la terre par missiles de croisière et d’autre part en capacité d’opérations spéciales.
De plus cette série de SNA, les « Barracuda » devront être prévus pour participer à la sureté de la FOST, des groupes aéronavals et à la maitrise de l’espace aéromaritime.
Les frégates européennes multi - missions devront remplacer les frégates actuelles dans la lutte de surface et la lutte anti - sous-marine avec l’hélicoptère NFH90.
Les nouveaux engins de débarquement devront renouveler la batellerie des BPC et TCD.

4-2-2 Des bases de défense

Une première remarque d’ordre sémantique s’impose lorsqu’à propos des forces armées ce terme est employé. On pourrait à priori le comprendre comme un système fixe de défense tel qu’autres fois elles avaient été conçues par Vauban et plus récemment par la France en 1930 pour la ligne « Maginot ».

Il aurait été préférable de les qualifier de « Bases de soutien interarmées ». Incidemment le poste de commandant de la base (Com BdD) aurait pu être supprimé au profit du commandant du groupement de soutien (Com GSBdD).

Lorsque l’on examine le rôle de ce dernier, l’on constate que ses fonctions sont :
- le Service Achat/ Finance/Comptabilité, 
- le Service Ressources Humaines,
- le Service Restauration/Hôtellerie/Logement/Hébergement/Loisirs,
- le Service Soutiens Communs.

Manifestement ce concept n’est adapté qu’aux Forces Armées dont les personnels vivent à terre sur le territoire national et ceci en dehors des opérations, pour la plupart actuellement extérieures au territoire national, c’est à dire les personnels des Armées de terre et de l’air. Il n’est absolument pas adapté à la plupart des personnels de la Marine qui vivent à bord de leurs navires et ceci principalement pour des questions de sécurité du navire et ceci à part les personnels des EM et services nécessairement à terre.

Il conviendrait donc à l’avenir de remettre la Marine en dehors de ce concept. 

A l’origine du concept le ministre avait imaginé la constitution de 90 bases dont 78 en métropole et 12 outre-mer.  Lorsque l’on examine leur répartition sur le territoire national, l’on ne peut manquer de constater qu’elles sont réparties selon les sites de stationnement actuels des unités des armées de terre et de l’air. Hors à l’origine ces stationnement résultaient des menaces existants aux frontières du pays. 

Depuis la création de l’Europe et le démantèlement de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) ces menaces terrestre ou aériennes ont pratiquement disparues. Il devrait en résulter une nouvelle répartition des sites de stationnement des unités des armées de terre et de l’air.

Avant de mettre en place ce concept il aurait donc été préférable d’étudier un nouveau déploiement des unités des armées de terre et de l’air tout en gardant à l’esprit la nécessité de leur intégration dans le pays. 

4-2-3 Commentaires sur le rapport annexé 

Ce rapport reprenant la plupart des considérations exposées dans les deux premiers articles, nous limiterons à nos commentaires aux points qui nous ont particulièrement marqués.

D’une façon générale, nous pensons qu’avec une telle programmation la France veut « boxer au dessus de sa catégorie » comme l’écrit dans « Le monde » du 13/07/11 un chercheur du CERI. Une telle attitude peut permettre aux armées surtout  de nourrir l’industrie d’armement au lieu de remplir leurs misions de défense.  

Dans le même journal du 12/07/11, un article intitulé « Quelle armée pour la France au XXIème siècle ? » fait les remarques suivantes : 
- la réorganisation issue du Livre blanc a fait des armées de simples contributrices à la protection des citoyens par le biais des politiques de sécurité intérieure et de sécurité civile,
- certes la règle, pour l’instant respectée, est de fournir en fonction des effets attendus, une capacité « clés en mains » sous le commandement opérationnel du CEMA. 
- les armées garderaient pour seules vocations d’assurer la pérennité de la dissuasion et de servir de corps expéditionnaire. Ce qui signifie à terme de nouvelles réductions de leur format à moins que l’on tire les conséquences de l’échec de l’Europe de la défense dans le cas libyen.

D’après ce document l’arc de crises potentielles devrait s’étendre jusqu’à l’Asie, nous pensons qu’une telle extension n’est plus à la portée des moyens militaires que pourrait mettre en œuvre la France. Il nous semble en effet que cette région devrait être des domaines de la Chine, de l’Inde, de l’Australie et probablement des USA.

A propos de la dissuasion nucléaire, le document recommande l’adaptation continue de ses deux composantes. Ayant déjà souligné l’inadaptation de telles forces devant des menaces potentielles et plus concrètes sur la population françaises par le terrorisme et devant celles présentées par la piraterie vis à vis de son commerce par voie maritime, nous pensons que les véritables motivations de leur développement continu est lié d’une part à la pensée propre du Gal de Gaulle, toujours vivace, et surtout d’autre part aux besoins de l’industrie d’armement.

Nous pensons en conséquence qu’au moins une des deux composantes devrait être arrêtée.

A propos de la prévention, le document recommande d’assurer la prévention des conflits par un dispositif de forces pré - positionnées ou pré - déployées dans les espaces d’intérêts prioritaires. Mise à part que ces positionnements et déploiements peuvent poser des problèmes de relations internationales avec les gouvernements des pays où ils sont implantés, nous pensons qu’il serait préférable de concevoir des types d’unités de l’Armée de terre pour des déploiements aisés par l’Armée de l’air, elle même équipée d’avions adaptés. 

Concernant la protection, le document prévoit qu’en cas de crises internes majeures une force terrestre devrait pouvoir être affecter à la sécurité des points sensibles d’importance vitale, à la liberté des vois de communication et au contrôle des accès au territoire.
Nous voyons dans ce cas une dérive engendrée par le fait d’avoir voulu lier dans un même texte : les misions des forces armées et les misions des forces de police dont les raisons d’existence sont différentes.
Partager cet article
Repost0
8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 18:37

 

Cap Ferret le  13 Aout 2011

DES REFLEXIONS
 
POUR UN LIVRE BLANC RENOVE

DEUXIEME PARTIE

NOTA : Cette partie est la suite directe de la première partie

3-DES « GRANDES LIGNES DU LIVRE BLANC »

3-1 Caractère général du document 

Cette nouvelle rédaction semble avoir été motivée non pas tant par l’apparition de nouvelles menaces telles le terrorisme  et l’augmentation du nombre et de la portée des missiles balistiques mais surtout pour y introduire une stratégie de sécurité nationale englobant la politique de sécurité extérieure dite de « Défense nationale » et celle de sécurité intérieure en les analysant autour de cinq fonctions stratégiques.

L’histoire dira si cette idée du Président était valable, mais pour le moment il semble qu’elle ait plutôt compliqué les approches des communautés militaire et policière habituées à faire leurs analyses avec leurs propres méthodes

3-2 Points particuliers abordés

3-2-1 Des 5 fonctions stratégiques

Ces cinq fonctions stratégiques sont présentées comme suit :

- « la connaissance et l’anticipation »
Si cette fonction  n’est pas à proprement parlé une nouvelle fonction stratégique pour les militaires, pour eux c’est un peu « enfoncer une porte ouverte ». Par contre, elle peut être nouvelle pour les policiers pour lesquels le renseignement est à la base de leurs actions. Mais dans ce cas si l’on peut toujours en avoir la connaissance, il est par contre beaucoup plus difficile de l’anticiper.
- si la précédente fonction peut être analysée en elle-même, par contre les fonctions « de prévention, de protection et d’intervention » sont intimement liées et ne peuvent être analysées que selon des axes géographiques.
 
3-2-2 De l’axe géographique prioritaire

Le Livre Blanc considère les zones suivantes comme prioritaires :
- de l’Atlantique, en passant par la Méditerranée et le Golfe arabo-persique jusqu’à l’Océan indien,
- les façades occidentales et orientales du continent africain,
- la zone Antilles - Guyane

3-2-3 De la dissuasion nucléaire

Le Livre considère la dissuasion nucléaire comme le fondement essentiel de la stratégie nationale française. En face une agression d’origine étatique contre les intérêts vitaux du pays, une telle stratégie permet à un homme, le chef de l’Etat, de disposer de façon indépendante d’une gamme d’options suffisamment large pour l’empêcher 

Le Livre considère que les deux composantes navale et aérienne de la force de dissuasion doivent être modernisées.
Compte tenu de son coût et de l’évolution actuelle de menaces plus directes, ce point de vue devrait pouvoir être discuté. 
 
3-2-4 De l’Europe

Pour le Livre Blanc, l’Union européenne devrait être un acteur majeur dans la gestion des crises et de la sécurité internationale. 

Il propose les objectifs concrets suivants :
- une capacité d’intervention inter - armées de 60 000 hommes pendant un an sur un théâtre éloigné,
- une capacité de mener deux ou trois opérations de maintien de la paix et ceci pour une durée significative,
- une montée en puissance des capacités européennes de planification et de conduite d’opérations militaires et civiles,
- la dynamisation de l’industrie d’armement européenne,
- la réalisation d’un Livre blanc européen de la défense et de la sécurité.

A la lecture de ce document établi en 2008 et compte tenu des problèmes actuellement rencontrés dans la mise en place de l’Union européenne, il apparaît que les rédacteurs du document étaient ambitieux et cette ambition tarde à se matérialiser devant des freins multiples.

Rappelons d’abord que l’Union européenne n’est pas un Etat au sens communément admis avec tous ses attributs dont les Forces armées constituent l‘un des principaux. Raisonnablement il ne pourra y avoir d’Europe militaire que lorsque la création d’un Etat Européen en complément à l’union économique et monétaire aura pu être réalisée. 

En attendant les opérations militaires devront être entreprises indépendamment par chaque pays européen et dans des zones séparées,  comme cela a été suggéré dans le troisième article sur la piraterie.
La coordination de ces entreprises sera assurée uniquement au niveau politique et non pas au niveau militaire par les EM européen actuellement mis en place dont l’existence apparaît pour le moment inutile et occupant de nombreux personnels.

Incidemment, on ne peut manquer de noter la prétention française de la réalisation d’un Livre blanc européen de la défense et de la sécurité. En effet on ne voit pas les compétences particulières qu’aurait le ministère français de l’intérieur pour s’immiscer dans les affaires intérieures des autres Etats.

3-2-5 De l’OTAN

Le Livre Blanc souligne la complémentarité entre 
l’Alliance atlantique et  l’Union européenne qui devrait en être un acteur majeur.

Bien que l’Union européenne soit présentée comme un acteur majeur, ce qui est discutable puisqu’elle n’existe pas en tant qu’Etat, ainsi il est difficile de comprendre les raisons de sa participation à l‘OTAN. Celle-ci
 a été créée sur une initiative des USA du temps de la guerre froide dans laquelle le principal adversaire potentiel était l’URSS.
La participation de la France est lié au fait que pour des actions militaires d’envergure, la France ne pourrait plus agir seule et indépendamment. En coséquence, si politiquement le Gouvernement français décidait d'y participer, il devrait le faire dans le cadre de l'OTAN. 

D’autre part on ne saisi pas très bien l’intérêt d’en faire un coordinateur opérationnel sur tous les théâtres d’opérations alors  que son sigle (OTAN) comporte le caractère « Nord » adjoint à celui « d’Atlantique ». 

Sémantiquement donc, l’OTAN ayant été créé pour assurer une sécurité collective dans le cas de la guerre froide, mission étendue à la suite du traité de Lisbonne, ne peut donc servir qu'à couvrir les opérations de maintien de la paix lorsqu’elles sont menées par les USA. C’est donc plutôt un faux nez pour les USA lorsqu’ils veulent impliquer devant l’ONU d’autres nations. Il en a été ainsi pour l’Afghanistan et le Kosovo puisqu’ils s’estimaient concernés, mais il n’en a pas été de même pour la Libye, les USA ne partageant pas les visions françaises et britanniques sur un conflit de tribus.

Bien que le Livre Blanc recommande une pleine participation de la France aux structures de l’Organisation atlantique, nous estimons qu’il convient d’attendre que les USA aient précisé leur  position devant la nouvelle conjoncture internationale découlant d’une part de la disparition de l’URSS, de l’émergence de la Chine, de l’Inde, du Brésil etc …et d’autre part de l’apparition des nouvelles menaces telles le terrorisme et la piraterie.

Concernant les opérations menées par les forces armées françaises, nous pensons qu’il est souhaitable de les mener indépendamment et sur les théâtres choisis par le Gouvernement français. La coordination avec les forces agissant au titre de l’OTAN serait fait au niveau politique excluant ainsi l’existence de tout EM combiné.

3-2-6 Des nouveaux formats des forces armées

Le Livre Blanc indique que les nouveaux formats des forces armées sont déterminés à partir des objectifs opérationnels retenus par le Gouvernement sur proposition de la commission du Livre. C’est donc des travaux de cette commission que découle la situation actuelle des forces armées.

Rappelons cependant ses recommandations en 2008 :
- une force opérationnelle terrestre de 88 000 hommes, autorisant une projection à distance de 30000 hommes pendant 6 mois,
- lié à cette force terrestre un dispositif d’alerte permanent de 5 000 hommes et une capacité mobilisable sur le territoire national en appui des autorités civiles de 10 00O hommes en cas de crise majeure,
- un groupe aéronaval avec son groupe aérien complet, 18 frégates de premier rang, 6 sous-marins nucléaires d’attaque et une capacité à déployer 1 ou 2 groupes navals amphibie ou de protection du trafic maritime,
- un parc unique de 300 avions de combat (Rafale et Mirage 2000 modernisés), air et marine, autorisant une présence permanente sur le territoire d’environ 5 escadrons, une projection à l’extérieur du territoire national de 70 avions et un dispositif d’alerte opérationnelle de l’ordre de 10 avions.     
Cette énumération des moyens opérationnels amène les principales remarques suivantes :
- comme cela a été le cas en 1939 et 1914, cette énumération laisse l’impression que l’on prépare la dernière guerre. Alors à quoi sert d’avoir préconiser dans les 5 fonctions stratégiques celle d’anticipation !
- comme pour les navires de la marine identifiés par leurs qualifications particulières (PA, Navires de lutte de surface, Navires de lutte anti sous-marine, Navires de débarquement, etc…) les avions de l’armée de l’air et de l’aéronavale devraient être identifiés par leur mission principale.

3-2-7  Des efforts financiers

Pour assurer ces capacités militaires la France devra maintenir le budget annuel actuel jusqu’à 2012 et ensuite accrus de 1% par an pour atteindre en 2020 la somme de 377 milliards d’Euros.
Il apparaît que ces moyens financiers dont on ne sait s’ils sont annuels ou globaux seraient uniquement destinés à financer les forces en opération. 
Comme il faut parallèlement les équiper, le Livre Blanc prévoit des budgets annuels d’équipement passant de 15,2 milliards en 2008 pour atteindre 18 milliards en 2020

3-2-8 De l’industrie d’armement

Nous ne ferons pas d’analyse ni de commentaires sur ce thème sinon pour marquer que les budgets des armées sont faits pour avoir des forces adaptées à leurs missions et non pas pour faire vivre cette industrie. 

3-2-9 De la réorganisation des pouvoirs publics

Dans le Livre Blanc on note cette réorganisation sous les formes suivantes :
- création d’un Conseil de défense et de sécurité nationale présidé par le Président de la République,
- réforme de l’ordonnance de 1959 sur l’organisation générale de la défense,
- accroissement du rôle du Parlement dans ce domaine.
Partager cet article
Repost0
8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 17:48
Cap Ferret le 8 Aout 2011

DES REFLEXIONS
 
POUR UN LIVRE BLANC RENOVE

PREMIERE PARTIE

AVANT-PROPOS

Lors de la publication en 2008 du Document intitulé « Le livre Blanc - Défense et Sécurité nationale »,  préfacé par Nicolas Sarkozy Président de la République et édité par « Odile Jacob », la communauté  militaire en a pris connaissance partiellement et plus particulièrement les officiers en stage à l’école de guerre qui l’ont reçu gratuitement ! Ainsi la plupart des officiers à la retraite n’ont pas pu prendre conscience de tous les bouleversements qu’il introduisait dans l’institution par rapport à ce qu’elle était de leur temps.

Ces bouleversements sont maintenant une réalité pas toujours approuvée avec enthousiasme par la communauté militaire , il convient de relire ce document pour en faire des commentaires en vue de préparer une rénovation de ce livre dont l’intitulé devrait se limiter à « Livre Blanc sur la Défense Nationale ».

Pour ce faire nous procéderons dans une première partie à l’analyse des documents suivants issus de ce « Le livre Blanc - Défense et Sécurité nationale »:
- Préface du Président de la République, 
- Ses 10 fiches de sa présentation en bref.

Dans une deuxième partie, nous poursuivrons cette analyse par celle du document « Ses grandes lignes ».

Dans une troisième partie nous continuerons cette analyse par celle des documents parlementaires en découlant : le « Projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2009 à 2014 et portant sur diverses disposions concernant la défense ».

Dans une quatrième partie, nous essaierons d’exprimer un certain nombre d’idées en vue de construire « Un Livre Blanc Rénové » adapté à la conjoncture internationale actuelle et telle qu’il est possible de l’imaginer pour les 20 prochaines années. Dans une cinquième partie faisant directement suite à la précédente nous présenterons les missions des Forces armées telles qu’elles nous semblent découler de la conjoncture internationale actuelle ainsi que des organisations adaptées pour le Ministère de la Défense et l’EMA. Enfin dans une sixième partie nous présenterons des nouvelles organisations des Etats-Majors de chaque armée en recommandant la création de bureaux d’études technico - opérationnelles. 

1- DE LA PREFACE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Voulant d’une part rompre avec un certain classicisme de son prédécesseur dans le domaine de la défense et des forces armées et d’autre part voulant se confirmer dans son rôle de chef des armées, Le Président a voulu s’affirmer par une révision des politiques de sécurité intérieure et extérieure.

Sa première attitude a été de vouloir lier la politique de sécurité extérieure dépendant essentiellement des relations internationales, mise en œuvre militairement par le Ministère de la Défense et diplomatiquement par le Ministère des affaires étrangères à la politique de sécurité intérieure dépendant des relations des citoyens entre eux, mise en œuvre par le Ministère de l’intérieur. 

Il nous semble qu’il ait ainsi confondu deux domaines d’activités différentes.

Sa deuxième attitude a été en tant que Chef des Armées  à vouloir s’imaginer  en « Généralissime » alors qu’il n’en a aucune compétence. Alors que dans ce domaine ses prédécesseurs avaient considéré leur rôle comme uniquement honorifique, s’il voulait s’affirmer son rôle devrait être celui d’expliquer à la Nation les raisons d’existence des Forces Armées et d’adapter leurs moyens.
Son attitude actuelle l’a amené à juger le modèle d’armée 2015 comme inadapté.

Sa troisième attitude a été de négliger dans ses conceptions les récentes modifications dans les relations internationales, telles d’une part la mise en place d’une Union Européenne et d’autre part de la disparition de l’URSS ayant remis en place une nation russe.

Enfin sa quatrième attitude a été de croire qu’avec sa population la France et une Union Européenne en construction pouvaient être des puissances mondiales du niveau des USA, de la Chine, de l’Inde et peut-être de la Russie.

2- DES 10 FICHES DE LA PRESENTATION EN BREF  DU LIVRE BLANC

2-1 Des Fiches 1-1 et 1-2 

Ces fiches vantent l’approche résolument nouvelle de l’élaboration du Livre Blanc, véritable rupture avec ce qui avait été mis en place pour les précédentes conceptions de la Défense nationale.

Cette méthode a consisté dans la constitution d’une commission dite du Livre Blanc et présidée  par Mr Jean .Claude Mallet chargée d’auditionner divers représentants appartenant aux groupes suivants : des acteurs de terrain (militaires et policiers), partis politiques, la société civile, responsables européens et des stratèges malheureusement d’origine étrangère.

Croyant ainsi récolter des idées stratégiques nouvelles et adaptées à la situation de la France, malheureusement cette initiative semble avoir été un fiasco lorsque l’on consulte ce qui est sorti de cette commission. 

Puisqu’il s’agissait de concevoir une politique de défense pour la France, au lieu d’auditionner quelques officiers en activité et des soi-disant stratèges étrangers il aurait été certainement préférable de rechercher des experts soit parmi les jeunes officiers généraux à la retraite qui continuent à réfléchir soit parmi les stratèges civils qui écrivent sur le sujet. 

2-2 Des fiches 1-3 et 1-4 

Dans la première fiche, intitulée « 15 illustrations concrètes du Livre blanc ». Concernant uniquement la Défense, elle présente 8 illustrations concrètes dont une concerne l’Armée de Terre, deux concernent la Marine,  deux concernent l’Armée de l’Air et les autres concernant le domaine spatial et l’informatique.

Ces illustrations concrètes sont présentées en désordre et sans aucune logique, ce qui ne permet pas de comprendre le fil du raisonnement mené par la commission. 

Cette fiche est complétée dans le même style par :
- des chiffres sur le nombre des  moyens opérationnels à utiliser par les Forces Armées françaises,
- des chiffres sur les effectifs utilisés par les Forces Armées françaises et l’industrie d’armement,
- des chiffres financiers comparant les efforts financiers de la France ( 377 milliards) à ceux des dépenses militaires dans le monde et les USA

La deuxième fiche, intitulée « quelques chiffres extraits du Livre blanc ». Elle présente non pas des chiffres comme indiqués mais plutôt des vœux pieux, extraits du Livre. Ces vœux pieux étant présentés dans un tel désordre et sans aucune logique, nous nous sommes abstenus de les commenter.

L’impression que laisse cette fiche désordonnée c’est que le président de cette commission n’était pas adapté à cette fonction et que chaque ministère a voulu préserver ses activités et qu’au sein du ministère de la Défense nationale il en a été de même pour chaque armée.
Il semble ainsi que les travaux de cette commission ne semblent pas avoir été très utiles pour les armées .   

2-3 Des fiches 1-5 et 1-6

Ces deux fiches traitent d’une nouvelle organisation pour la Sécurité nationale en créant :
- au niveau politique : le conseil de la défense et  de la sécurité nationale, le national du renseignement, le conseil consultatif sur la défense et la sécurité nationale.
- au niveau du Premier Ministre : le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, l’Agence de la sécurité des systèmes d’information, le Comité interministériel de coordination de la lutte contre la menace NRBC.

2-4 Des fiches 1-7, 1-8 , 1-9 et 1-10 

Nous ne ferons pas de commentaires sur ces fiches qui présentent un intérêt très secondaire pour nos propos.

2-5 Conclusion générale sur le document de présentation en bref du Livre Blanc sur la politique de défense et de sécurité nationales

Il apparaît que l’idée d’introduire dans une même conception les politiques de défense et de sécurité nationale n’a fait que compliquer les concepts tant au niveau politique qu’au niveau des moyens de la défense et de la sécurité nationale. 

Au niveau des premiers il apparaît qu’il n’a pas été tenu suffisamment compte des changements internationaux tels que 
- la création de l’Europe et la dissolution de l’URSS entrainant la disparition des menaces terrestres et aériennes aux frontières,
- l’apparition des menaces terroristes sur terre et en l’air,
- l’apparition de la piraterie sur la côte Est et d’Afrique menaçant notre trafic maritime avec les orients proches, moyens et extrêmes.
- l’apparition de la piraterie sur la côte Ouest d’Afrique menaçant nos exploitations pétrolières.
Partager cet article
Repost0
1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 15:39
Cap Ferret le 1er Aout 2011

DU PORTE-AVIONS

DU BATIMENT DE PROJECTION ET DE COMMANDEMENT

1- AVANT-POPOS 

Les informations données ci-dessous ont déjà fait partie des articles publiés dans ce blog aux dates du 30 Mars 2011 pour le PA et du 5 Avril 2011 pour le BPC.

Les réflexions présentées résulte de l’analyse opérationnelle des opérations menées par la France et le Royaume Uni en Lybie. 
Sans vouloir porter un jugement sur la justesse internationale de ces opérations contre un pays, constitué en Etat après la colonisation italienne, et principalement peuplé des trois principales tribus suivantes: celle de Tripolitaine avec le colonel Kadafi, celle de Cyrénaïque avec le CNT et celle du Fezzan, nous pensons que ces opérations présentent un exemple instructif pour concevoir des forces armées et les coordonner.

La principale caractéristique de cette opération est qu’à la suite de la résolution 1973 de l’ONU, les opérations sur le sol de cet Etat ne sont pas possibles.  Ainsi le CEMA a décidé de faire engager ces opérations d’une part par des forces aériennes de l’Armée de l’air constituées par ses « Rafales » opérant à partir de Corse puis de Crète et d’autre part par les forces aéronavales de la Marine constitués par ses « Rafales » et « Super Etendards » opérant à partir du PA CDG. 

La coordination de ces opérations a été assurée par l’OTAN. Ces opérations n’ayant pas apporté les résultats escomptés, il a été décidé d’employer des hélicoptères à partir de plateformes navales.
Ces plateformes ont été fournies d’une part par la France au moyen d’un BPC et le Royaume Uni au moyen d’un PA transformé.

2- ENSEIGNEMENTS CONCERNANT LA COORDINATION DES OPERATIONS

Découlant des dispositions prises pendant la « Guerre froide », l’habitude avait été prise par les USA, la France et le Royaume Uni de faire coordonner de telles opérations par l’OTAN. 
Or dans cette opération les USA s’en étant retirés, il n’y avait plus aucune raison de confier cette coordination à l’OTAN, elle aurait du être confiée au pays fournissant le plus de moyen : la France par exemple.

Et c’est là où le CEMA aurait vraiment pu jouer un rôle à sa mesure car si l’Armée de l’air s’est déclarée en mesure d’assurer le succès de l’opération malgré l’éloignement de ses bases du théâtre d’opérations, en fait elle souhaitait maintenir ses raisons d’existence par sa vocation de force de destruction des moyens ennemis au sol.

En fait, si l’on se réfère au problème d’éloignement des bases de l’Armée de l’air, c’est au groupe aéronaval qu’aurait du être confiée la mission puisque les actions devaient venir de la mer.

3- LE GROUPE AERONAVAL- PORTE-AVIONS ET AVIATION EMBARQUEE.

3-1 Composition du groupe aéronaval actuel

Il est essentiellement composé du porte-avions CDG avec des Rafales, des Supers Etendards et quelques hélicos de servitude.

En héritage des opérations de la dernière guerre, le CDG avait été conçu pour de mener des actions de lutte de surface contre une Force Navale, des actions de support de troupes à terre, des actions de défense aérienne et des actions de lutte contre les sous-marins. Ces types d’actions nécessitant des aéronefs de poids et volumes ainsi que d’armements différents, le CDG avait donc été conçu pour les mettre en œuvre indifféremment, seule la nature ainsi que  le nombre des avions embarqués étaient  modulés selon les missions, ce qui explique un tonnage assez important.

3-2 D’un deuxième PA

Si l’on considère le besoin d’un deuxième PA, son programme opérationnel devrait être limité aux caractéristiques suivantes :
- Pour ne pas entamer les performances intrinsèques des avions dans les missions demandées, ceux-ci devraient être catapultés. 
- En limitant les missions à la lutte de surface et au soutien des troupes à terre, le tonnage d’un tel navire pourrait être réduit par rapport à celui du CDG. 
- Son système de propulsion nucléaire serait maintenu pour éviter les problèmes d’approvisionnement en pétrole. On pourrait admettre des vitesses maximales de l’ordre de 28 à 30 nœuds.

Ce mode de propulsion présenterait les intérêts opérationnels suivants :
- grandes capacités des hangars d’aviation par suite de l’absence de cheminées,
- autonomie importante pour le navire, 
- capacités plus importantes des soutes pour carburant aviation et ravitaillement navires accompagnateurs.
- comme on le verra plus loin, la nécessité de pouvoir ravitailler une escorte ne devrait encore plus peser sur le choix du mode de propulsion.

3-3 Adaptation du CDG à l’utilisation d’hélicos de l’ALAT

Quand la décision de continuer les frappes aériennes sur les forces de Kadafi, le CDG revenait d’une mission de soutien des troupes françaises en Afghanistan, son parc aériens était donc composé uniquement de Rafales et de Super Etendards avec quelques hélicos de servitude.

Mis à part une certaine usure de ses moyens dans une opération sans intérêt opérationnel, la nouvelle mission demandée correspondait exactement à ce que pourquoi la Marine devrait être équipée de 2 PA, mais il lui manquait alors le parc d’hélicos adapté à des actions terrestres.
 
Ce parc l’ALAT le possédait et si le CDG avait encore eu suffisamment de potentiel d’utilisation il aurait été normal de l’embarquer sur le CDG après avoir débarqué le parc d’avions d’assaut.
Si un deuxième PA, tel qu’il est conçu opérationnellement au paragraphe 3-2, il aurait constitué  la meilleure solution

4- DU BATIMENT DE PROJECTION ET DE COMMANDEMENT

4-1 Des BPC

Ces Navires ont été conçus pour des opérations de débarquement de vive force ou rembarquement de troupes et il apparaît que ce projet a été largement inspiré par l’EMA rêvant de débarquements d’unités de l’armée de terre tels qu’ils ont été réalisés lors du dernier conflit. 

Si l’on fait un retour en arrière en analysant des opérations navales du Liban, conflit asymétrique dans un théâtre côtier, il est possible de distinguer trois genres de ces opérations : 
- lorsqu’il convient d’évacuer en urgence  des ressortissants, c’est de « l’Action humanitaire ». La force navale doit alors faire face essentiellement à un transport de personnel et un navire du type Mistral paraît pléthorique surtout si le personnel peut être embarqué dans un port. Un navire du genre petit paquebot conviendrait probablement mieux.
- lorsque il est nécessaire la mise à terre d’unités légères l’Armée de Terre dans un pays non totalement hostile, plutôt que d’assurer des débarquements de vive force du type Guerre du Pacifique ou Débarquement de Normandie, les moyens navals doivent être conçus physiquement pour assurer ces actions dans des sites non particulièrement adaptés.
- ces unités légères étant composées de véhicules légers et non de chars, les  moyens navals doivent avoir uniquement les capacités de transport et de mise à terre des personnels et de leurs véhicules. 

A l’analyse de ces opérations il apparaît cependant que les navires du type Mistral ont des capacités nombreuses mais probablement pléthoriques, rendant leur emploi peu souple dans un cas similaire. 

Pour augmenter la souplesse d’utilisation il aurait préférable de répartie ses capacités sur deux types de navires :
- l’un principalement destiné à servir de PC d’opérations interarmes, à la mise en œuvre d’hélicoptères et à servir d’hôpital,
- l’autre principalement destiné à la mise à terre des unités légères de l’Armée et de leurs véhicules légers sur n’importe quel type de site de débarquement.

4-2 De leur utilisation dans le cas des opérations libyennes

Si l’on considère l’ensemble des potentialités des BPC qui peuvent se résumer à :
- PC opérations inter - armées,
- Plateforme de mise en œuvre d’hélicoptères,
- Hôpital,
- Mise à terre d’unités de l’Armée de terre dans n’importe quel type de site de débarquement.

Il apparaît qu’alors le BPC n’est utilisé que comme uniquement Plateforme de mise en œuvre d’hélicoptères. Est-ce bien raisonnable de ne l’utiliser que pour un quart de ses capacités.
Plutôt que d’en construire trois il aurait été préférable de construire un deuxième PA comme indiqué au paragraphe 3-2.
 
4-2 Des Navires pour opérations off-shore de Commandos-Marine

La nécessité de disposer d’un navire adapté à certaines de ces  opérations a été examinée précédemment à propos des Commandos-Marine en traitant de la lutte contre le terrorisme et la piraterie en mer, en dehors des frontières maritimes du pays

Le dispositif nécessaire au contrôle des zones susceptibles d’action de piraterie ou de terrorisme en mer a été décrit comme suit :
- des navires patrouilleurs et des aéronefs pour fournir des informations sur la situation des activités maritime dans leurs zones permettant l’établissement de « Situation Surface » dans la zone, c’est à dire équipés de moyens de détection et d’un système de transmission de données.
- un ou plusieurs navires pour commander ces opérations et capables de :
. établir grâce à un système de transmission de données, la synthèse des situations des activités maritimes fournies par les navires patrouilleurs et les aéronefs,
. mettre à l’eau et de récupérer des embarcations rapides du type « Go Fast » pour les actions d’interception par Commandos-Marine spécialisés ,
. mise en œuvre d’hélicoptères pour soutenir les actions des Commandos,
. soutenir par leurs armes les opérations .
. hébergement des Commandos-Marine en dehors de leurs activités opérationnelles.

On notera également qu’un tel dispositif devrait permettre d’autres types d’actions utilisant des Commandos-Marine telles que  la protection des plates-formes d’exploitations pétrolières off-shore contre des attaques terroristes, celles-ci étant de plus en plus probables dans certaines régions.

Ce dernier type de navire pourrait s’inspirer des corvettes du type Gowind Présence capable de mettre en oeuvre un hélicoptère en permanence et possédant les capacités de mise à l’eau d’embarcations rapides par l’arrière.

Leur nombre devrait être de 5 unités affectées chacune à un commando et permettrait ainsi de mener des opérations simultanées d’environ 1 mois dans au moins 2 zones assez éloignées tout en gardant un navire et un commando en réserve.

Pour minimiser leurs coûts, dans un premier temps leurs armes seraient limités à ceux nécessaires pour assurer les missions exposées au paragraphe précédent. Des structures seraient prévues à la construction pour la mise en place rapide de modules adaptés à la défense aérienne ou à la lutte anti-sous-marine. 

Ces navires remplaceraient avantageusement les BPC.
Partager cet article
Repost0
24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 11:52
Paris le 30 Juin 2011

DE L’ERADICATION DE LA PIRATERIE

LA VOIE SUIVIE EN SOMALIE EST-T-ELLE LA BONNE ?

QUELLES VOIES SUIVRE POUR MIEUX L’ERADIQUER ?

3ème Partie

UNE AUTRE VISION DE LA CONTRE-PIRATERIE

1- A PROPOS DE L’ORIGINE DE LA PIRATERIE ET DE L’ACTUELLE OPERATION « ATALANTE »

Si l’on revoie d’abord le texte de la première partie, l’on s’aperçoit que la Somalie est très éloignée d’avoir un véritable gouvernement. Ainsi l’idée du Foreign Office Britannique de faire fournir par la firme « Drum Cussac » à la Somalie une « Garde-Côtes » de 8 bateaux et une unité de 130 hommes chargés de la reconnaissance et de l’action offensive contre les pirates nous paraît totalement anachronique. De plus une telle initiative nous paraît présenter le risque que les Gardes-Côtes deviennent eux-mêmes des pirates.

Si l’on revoie ensuite le texte de la deuxième partie, l’on s’aperçoit que les pirates ne peuvent qu’avoir la vie belle devant l’organisation mise en place pour l’opération « Atalante ». 

En effet dans le montage de cette opération pour rester dans un cadre européen et probablement pour éviter d’en faire supporter les moyens et les frais par un seul pays, on est dans une organisation sans véritable nation responsable de cette contre - piraterie. En effet pour préserver les intérêts des nations participantes on s’est refusé à charger une seule, au maximum deux, connaissant déjà la région par leurs antécédents, des responsabilités de la stratégie de l’opération, de l’établissement de la situation opérationnelle quotidienne, de sa diffusion et sa conduite elle même en admettant que la fourniture des moyens appartient à chaque nation pour assurer ses misions dans la zone attribuée.   

2- CARACTERISTIQUE GENERALE DE L’OPERATION

Si l’on compare les opérations menées en Libye par la France et le Royaume Uni, on ne peut manquer de constater que ces deux pays y mènent des opérations guerrières alors que la Lybie ne menace pas leurs populations ni leurs commerces. Il lui est uniquement reproché à son actuel gouvernement de ne pas conduire les tribus composant le peuple libyen selon les normes européennes.

Par contre les pirates somaliens menacent les équipages, freinent considérablement le commerce européen et de plus exigent des rançons financières. Il y a donc là toutes les motivations pour considérer cette opération comme celle d’une guerre et y affecter les moyens pour l’éradiquer.   

3- UNE OPERATION « ATALANTE RENOVEE »

3-1 But de l’Opération rénovée

Tout en maintenant les objectifs généraux de la précédente formule opérationnelle, cette nouvelle conception de l’opération viserait à:
- la protection des navires du PAM apportant l’aide alimentaire aux populations somaliennes,
- la protection des navires vulnérables naviguant au large des côtes de Somalie par des dispositions adaptées à la circulation des pêcheurs côtiers somaliens,
- la protection des navires vulnérables naviguant dans l’Océan Indien au large des côtes de Somalie, du Kenya et de l’archipel des Seychelles,
- la protection des navires vulnérables naviguant dans le Golfe d’Aden, les côtes du Yémen  et du Sultanat d’Oman

3-2 Organisation

Si le contrôle politique continue à être exercé par le Conseil Européen via son Comité politique et de sécurité qui exerce également la direction stratégique.

Le Comité militaire de l’union devrait continuer à assurer le suivi de l’exécution de deux opérations séparées géographiquement, elles-mêmes conduites par les deux commandements distincts qui seront :
- l’opération du Nord de l’Océan Indien, couvrant le Golfe d’Aden et les côtes du Yémen et du Sultanat d’Oman.
- l’opération Médiane de l’Océan Indien, couvrant les côtes Nord-Ouest et Sud-Ouest de la Somalie, les côtes du Kenya et de l’archipel des Seychelles. 

Le commandant de l’opération Nord  devrait être un Amiral de la Royal Navy dont l’EM opératif serait soit à Aden soit sur un de ses navires affectés à cette opération. En effet c’est la Royal Navy qui par suite de l’histoire connaît le mieux cette région. 

Le commandant de l’opération Médiane devrait être un Amiral de la Marine française dont l’EM opératif serait à Djibouti. En effet come la Royal Navy pour le nord du Golfe d’Aden, c’est la Marine française qui également par suite de l’histoire connaît le mieux cette région. 

3-3-Zones d’opération

Les pays participant à « Atalante », sont suivants, ils doivent assurer le contrôle des zones qui leur sont affectés comme indiqué ci-après : 
- France, côtes du Somaliland (port de Berbera), côtes du Puntland (ports de Boosaasso et Eyl),
- Royaume Uni, côtes du Yémen (ports d’Aden et Mukalla), du Sultanat d’Oman (port de Sallalah)
- Italie, côtes du Galmudug et d’Islamics courts (ports de Hoyo, Mereeg, Mogadiscio et Kismayo),
- Allemagne, côtes du Kenya (port de Monbasa)
- Pays-Bas, Archipel des Seychelles ( port de Victoria)   

Il appartiendra aux pays responsables du contrôle des zones qui leurs sont affectées, c’est à dire d’établir leurs situations opérationnelles (mouvements des navires y transitant, mouvements et composition des pirates) et de la diffuser . 

Il appartiendra également à ces pays de définir le nombre et la nature des navires et aéronefs nécessaires pour éradiquer la piraterie dans leur zone.

Au cas où un pays ne pourrait les assurer, il lui appartient de rechercher la collaboration d’un autre pays dont les moyens resteront sous l’autorité du pays responsable de la zone.

4-DISPOSITIONS INTERNATIONALES

En l’absence d’un véritable gouvernement somalien, le Conseil de sécurité des Nations Unies devra  prendre lui même les dispositions suivantes concernant d’une part la pêche pratiquée par les populations côtières somaliennes et d’autre part la circulation maritime dans ces zones.
Ces dispositions seraient à faire porter à la connaissance des populations côtières par différents moyens propres à ces populations. 

4-1 Zones de pêche attribuées uniquement aux les pêcheurs somaliens

Dans le long des côtes du Somaliland, du Puntland et de la côte Sud-Est de la Somalie, la circulation des embarcations et la pêche locale ne pourra être autorisée que jusqu’à 24 NM à partir de la côte.

4-2 Zones de circulation interdite aux pêcheurs somaliens

En dehors de ces zones, la circulation des embarcations, boutres et autres navires d’origine somalienne sera interdite et les contrevenants seront capturés par les navires de l’opération « Atalante ».

Les embarcations somaliennes seront détruites et leurs équipages placés en détention en France puisque les détentions dans la région ne suppriment pas les pirates. 

En employant une telle méthode radicale devant celles pratiquées actuellement, il faut bien être conscient du risque de subir des opprobres humanitaires mais c’est un risque à courir devant une piraterie qui ne cesse de se développer depuis 2008.    

4-3 Zones de pêche autorisées pour les autres nations et en particulier européennes

Sachant qu’une des motivations des pirates, anciens pêcheurs, est la disparition de la ressource halieutique dans leurs eaux par suite des pratiques de pays étrangers à la Somalie et tenant compte des zones attribuées qui leur sont spécifiquement attribuées, la pêche pratiquée par les autres nations ne sera autorisée qu’en dehors de la zone réservée définie au paragraphe (4-1).

Les navires de l’opération « Atalante » seront chargés de faire respecter ces règles.

5-ADAPTATION DES MOYENS DE PATROUILLE ET DE CONTROLE

Les moyens de patrouille peuvent être des navires et des aéronefs. Pour le moment ces moyens sont ceux utilisés par les différentes marines pour mener des opérations de guerre. Or ces moyens, couteux par essence, ne sont pas assez nombreux pour assurer des opérations à caractères plus proches des opérations de police que des opérations de guerre.

Pour en augmenter le nombre, critère fondamental de l’efficacité d’un dispositif de contrôle, li serait souhaitable de réduire le coût en diminuant leurs performances intrinsèques de navires de guerre.

Aéronefs de patrouille 

Actuellement les aéronefs utilisés sont selon les disponibilités des AWACS ou des Bréguets Atlantic dont les équipements présentent des performances pléthoriques dans la contre - piraterie. Il serait souhaitable de les remplacer par des Falcons 900C.
 
Navires de patrouille et de contrôle de la circulation maritime 

Comme pour les aéronefs, les navires actuellement utilisés sont ceux conçus pour les conflits du type classique  dont la probabilité d’existence actuelle est beaucoup diminuée .

A notre sens les OPV du type « Gowind » nous paraissent bien adaptés à ce genre de mission. Ces navires, de 90 m de long et d’un tonnage de 1 100 tonnes, possèdent deux moyens complémentaires d’intervention contre les pirates : le premier constitué par 2 embarcations rapides du type RIB mises en œuvre en moins de 5 minutes par l’arrière peut permettre d’intercepter les pirates avant qu’ils ne soient à bord de leur proie, le deuxième constitué par un hélicoptère dont la plateforme de décollage se situe sur l’arrière de son hangar peut permettre d’intervenir prés des pirates déjà à bords de la proie.

En attendant ces OPV, la Marine nationale française serait bien avisée d’utiliser, en plus des Frégates dites de Surveillance, les Avisos type A69 et les Patrouilleurs type P400 encore en service.  

Hélicoptère d’intervention 

Les Pirates étant déjà à bord de la proie, l’intervention par hélicoptère consiste à transférer sur celle-ci un commando - marine pour neutraliser les pirates. Il semble qu’un hélicoptère du type Panther AS365 devrait convenir. 
 
6-DE L’UTILISATION DES EQUIPES DE PROTECTION EMBARQUEES

L’utilisation des EPE ne peut que solutionner le problème de la protection immédiate des équipages par contre elle pose le problème de leurs relèves sur les navires de commerce dont le trajet d'une assez longue durée se déroule en grande partie en dehors des zones de piraterie et d’autre part ne peut avoir d’effet dissuasif sur les pirates eux-mêmes.

Il semble donc qu’il serait souhaitable de les utiliser uniquement sur les navires pratiquant la pêche puisqu’ils restent dans les zones d’actions des pirates pendant toute la durée de leurs opérations de pêche. 

7-MESURES PREVENTIVES

Puisque les capacités des pirates pour saisir les navires sont liées au nombre des embarcations de pêche munies de hors-bords pour les transformer en « Skiffs », il importerait d’abord ans de connaître la marque et la provenance de ces moteurs qui proviennent de fournisseurs américains, européens et japonais de telle manière que des pressions puissent être faites sur eux par les autorités des Marines également acquéreuses de ce type de propulsion. 

Ceci étant fait il apparait sur les différentes photographies des plages publiées un nombre de « Skiffs » plus important que celui nécessaire à pratiquer la pêche en eaux côtières. Pour déterminer ce nombre il serait souhaitable que les services de renseignement puisse avoir une idée du nombre de bateaux nécessaire au regard du nombre d’habitants vivant sur la côte.

Munis de ces chiffres il serait possible de déduire le nombre de « Skiffs » à supprimer sur un site. Ceux-ci pourraient alors être supprimés par une opération de destruction menée par les forces d’Atalante. Ces opérations pourraient être menées de trois façons selon la situation nautique ou la configuration du site ou bien selon les moyens dont l’on dispose.

Si l’on dispose de « Commandos-Marine », ceux pourraient  être amenés sur la plage par leurs embarcations et n’y rester que le temps nécessaire à la destruction des « Skiffs » par charges portables. Pour l’opération « Atalante » cette façon de procéder impliquerait que ses navires aient des capacités de mise à l’eau des embarcations de commandos.

Si l’on ne dispose pas de « Commandos-Marine », il devra être alors nécessaire de détruire les « Skiffs » au canon de navires à partir d’une zone de fond convenable. Cette façon oblige à utiliser des navires d’un plus faible tonnage que ceux actuellement utilisés dans l’opération « Atalante ».  

De même dans ce dernier cas, l’utilisation d’hélicoptères à partir d’un BPC devra être envisagée pour détruire les « Skiffs » soit sur la plage ou au mouillage par petits fonds soit en mer après les avoir repérés à la recherche de navire à pirater. Une telle forme d’action remettrait le BPC dans un concept naval et non pas dans un concept d’action terrestre ou aérienne comme l’est actuellement. employé le BPC en Libye où les hélicoptères peuvent être également sousmis à des tirs d’armes légères. A notre avis ce serait probablement la méthode la plus adaptée.
Partager cet article
Repost0
24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 11:05
Paris le 25 Juin 2011 

DE L’ERADICATION DE LA PIRATERIE

LA VOIE SUIVIE EN SOMALIE EST-T-ELLE LA BONNE ?

QUELLES VOIES SUIVRE POUR MIEUX L’ERADIQUER ?

2ème Partie

DE LA CONTRE-PIRATERIE PAR L’UNION EUROPEENNE

1-DE L’ONU ET DE L’UNION EUROPEENNE.
 
Ayant constaté l’impossibilité pour la Somalie de se comporter comme un véritable Etat, les Nations Unies ont pris des dispositions pour se substituer à cet Etat défaillant. Ainsi par ses résolutions 1814, 1816, 1838, 1846 et 1851 le Conseil de Sécurité des Nations Unies a chargé l’Union Européenne de lutter contre la piraterie en Somalie par une action militaire.   

2- DE L’OPERATION « ATALANTE » 

2- But de l’Opération et Mandat

En vertu de ces résolutions, l’UE mène depuis le 8 Décembres 2008 une opération militaire pour contribuer à la dissuasion, à la prévention et à la répression des actes de piraterie et de vols à main armée au large des côtes de Somalie.

Pour ce faire cette opération vise à contribuer :
- à la protection des navires du PAM apportant l’aide alimentaire aux populations somaliennes,
- à la protection des navires vulnérables naviguant dans le Golfe d’Aden et au large des côtes de Somalie par la dissuasion, à la prévention et à la répression des actes de piraterie et de vols à main armée.
 
3- Organisation

Le contrôle politique est exercé par le Conseil Européen via son Comité politique et de sécurité qui exerce également la direction stratégique. Le Comité militaire de l’union assure le suivi de l’exécution de l’opération elle-même conduite par le commandant de l’opération.

Le commandant de l’opération est alternativement un Major Général (UK) dont l’EM opératif est à Nothwood (UK) et un rear-admiral

La force navale européenne est commandée par un Contre-Amiral embarqué sur un navire du dispositif avec un EM de 20 officiers. Cet officier général est actuellement un Commodore portugais.

4-Composition de la Force

Si une dizaine de pays participent à « Atalante », seuls les pays suivants apportent une contribution permanente : les Pays-Bas, l’Espagne, l’Allemagne, la France, la Grèce, l’Italie , la Suède, la Belgique et le Luxembourg. 

Comme le nombre des navires et aéronefs affectés à l’opération dépend des disponibilités nationales, la force a pu jusqu'ici être composée d’une vingtaine de navires et aéronefs, soit environ 1 800 hommes.
Les marines impliquées dans cette lutte contre la piraterie ne disposent que de navires conçus pour le dernier conflit mondial, c’est à dire des classes Destroyers et Frégates. La plupart de ces navires sont soit d’un tonnage trop important soit trop peu nombreux pour le « job » qui s’apparente à un « job » de police en mer. 

5-Zone d’opération

La zone d’opération, d’une dimension comparable à celle de la Méditerranée, comprend :
- le sud de la Mer Rouge,
- le Golfe d’Aden,
- une partie de l’Océan Indien comprenant les Seychelles.

Les opérations conduites concernent :
- l’accompagnement des navires du PAM,
- des activités de présence se voulant dissuasives dans la zone et dans les eaux territoriales somaliennes.  
Dans la même zone, opèrent également des forces dépendant d’autres pays pour mener également des actions de contre - piraterie:
- la CTF 151 des USA,
- des groupes maritimes de l’OTAN, 
- des navires des Marines de guerre russe,  indienne, japonaise et chinoises.

6-Equipes de protection embarquée (EPE)

Devant la recrudescence des actions des pirates, devant les difficultés à assurer par des moyens navals adaptés une sureté de la circulation maritime ainsi que devant les inquiétudes des armateurs et de leurs équipages, il a été imaginé d’embarquer sur les navires de commerce et de pêche  des équipes de protection.

Une telle vision des choses nous paraît vouloir se limiter à la phase finale d’une attaque alors qu’il s’agit plus généralement d’empêcher les agressions en mer par les pirates. Ce devrait  donc être beaucoup plus des actions collectives des « Marines Européennes » que des actions individuelles du type « Commandos - Marine ».
 
De plus comme ces équipes ne peuvent faire tout le voyage avec le navire, il convient d’en assurer les mouvements entre les différents navires à protéger. D’où d’autres contraintes que n’ont probablement pas pris conscience les armateurs, naturellement plus préoccupés par la sécurité de leurs équipages.  

7- Suites données aux captures de pirates 

Les Nations Unies se sont naturellement préoccupées par les suites à donner à la capture de pirates par les navires chargés de l’éradication de la piraterie. En effet le mandat de l’ONU accorde aux navires de l’opération « Atalante » le droit de recourir à l’ensemble des moyens nécessaires dont le recours légitime à la force pour lutter contre le phénomène de la piraterie.

Ainsi les pirates sont également appréhendés par les forces européennes et transférés ensuite au sein des pays de l’Union européenne ou bien au sein des pays africains ayant signé un accord juridique avec l’Union européenne pour y être jugés.

A notre connaissance, seul le Kénya et les Seychelles auraient signé un tel accord. Mais comme pratiquement il apparaît qu’après jugement dans ces pays , les pirates sont relâchés. Ainsi il semblerait préférable de les faire juger en Europe et l’on pourrait ainsi avoir une meilleur connaissance de leurs motivations, de leurs tactiques et surtout de leurs réseaux d’informations . Le fait de vouloir donner un aspect juridique à ces infractions de niveau international, fait que les pirates sont pratiquement rapidement libérés et peuvent ainsi reprendre leurs activités de piraterie.

Si l’on veut éradiquer la piraterie, il n’apparait que deux solutions conjointes:
- la destruction de leurs embarcations
- la disparition des pirates eux-mêmes en les emprisonnant en Europe.

La piraterie étant une pratique hors des lois de certains Etats, il convient de prendre des dispositions ne référant pas à ces lois.
Partager cet article
Repost0
21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 18:52
Paris le 20 Juin 2011 

DE L’ERADICATION DE LA PIRATERIE

LA VOIE SUIVIE EN SOMALIE EST-T-ELLE LA BONNE ?

QUELLES VOIES SUIVRE POUR MIEUX L’ERADIQUER ?

1ère Partie

DE LA PIRATERIE A LA CORNE D’AFRIQUE

1-DE LA PIRATERIE EN GENERAL

Selon le dictionnaire, la piraterie peut être définie comme des actes d’hostilité, de dépréciation ou de violence  commis en mer par un équipage d’un navire contre un autre navire ou bien  contre son propre navire.

Après avoir été long temps pratiquée en Méditerranée, dans les Mers de Chine et le Détroit de Malacca, ces types d’activités se sont récemment développés dans des régions indiquées sur le site Internet de l’EMA à la rubrique « Piraterie » qui fait état en 2002 de 341 attaques pour atteindre en 2009 un nombre de 406 attaques. 

Pour la navigation maritime européenne qui assure d’une part un trafic pétrolier important avec le Golfe Persique et d’autre part un également important trafic de produits divers avec l’Extrême-Orient, ces régions de menaces de piraterie sont principalement :
- dans l’Est de l’Afrique : le Golfe d’Aden, les eaux orientales de la Somalie,
- dans l’Ouest de l’Afrique : le Golfe de Guinée.

Les raisons ayant déterminé ces résurgences de la piraterie sont très liées aux problèmes politiquement spécifiques des pays riverains de ces zones, et en particulier pour la Somalie aussi dans le présent article nous limiterons à ne traiter que celui concernant les mers à l’Est de l’Afrique. 

Pour la Somalie, ces problèmes spécifiques sont principalement :
- une culture clanique que la colonisation italienne n’a pu faire disparaître et rendant pratiquement impossible la constitution d’un véritable Etat.
- des ressources alimentaires très faibles et constituées principalement par la pêche côtière au moyen de petites embarcations, les « Skiffs ».

2-ORIGINE ET SITUATION ACTUELLE DE LA PIRATERIE DANS LES MERS A L’EST DE L’AFRIQUE.

2-1 Estimation de la situation politique actuelle en Somalie

A la suite de la défaite de l’Italie dans la 2ème Guerre mondiale, la colonie italienne de Somalie est déclarée indépendante et placée sous la tutelle de l’ONU à laquelle est rattaché le Somaliland britannique pour constituer une république de Somalie sous les présidences successives de deux notables. 

En Octobre 1969 où le pouvoir est pris par un Conseil Supérieur de la Révolution présidé par le Gal Siad Barré. 

En raison des liens étroits que la Somalie entretenait alors avec l'URSS, le Gal Barre déclara que le pays allait désormais être un État socialiste. Cette alliance entre les deux pays fut éphémère puisqu’en 1977, la Somalie tenta de prendre le contrôle de l'Ogaden, un territoire éthiopien. Au lieu de supporter la Somalie dans ses démarches expansionnistes, l'Union soviétique supporta plutôt le gouvernement marxiste de l’Éthiopie, ce qui mit fin aux bonnes relations entre les deux alliés.

Les États-Unis se rapprochèrent ensuite de la Somalie.

Le pays a alors été tourmenté dans les années 1990 par les factions politiques tandis que le népotisme officiel ainsi que la corruption ébranlaient la confiance envers le gouvernement central. Un climat de mécontentement régnait alors envers le régime du président dictateur Siad Barre, ce qui mena à son effondrement en 1991. Le pays fut dès lors plongé dans un état proche du chaos et le pays est tombé sous la gouverne de seigneurs de guerre sans idéologie ni agendas politiques. Leurs seules motivations étaient l’appât du gain illicite et le pillage. Ainsi, ces seigneurs de guerre s’opposaient à la création de tout gouvernement central en raison de la menace que posait un tel gouvernement sur leurs activités illicites.

En Janvier 1991 et à la suite du départ du Gal Siad Barré, le pays entra dans une guerre civile entre la faction qui supportait le président intérimaire Ali Mahdi Mohamed et la faction qui supportait le Général Mohamed Farah Aidid. Ce conflit était en fait le reflet de la rivalité entre les deux clans les plus importants des familles Hawiye-Abgal et Haber Ghidir pour le contrôle de l’État somalien. Ces factions se sont de plus en plus adonnées au pillage des infrastructures et des points de distribution des vivres, ce qui laissa plus de un million de réfugiés et cinq millions de personnes dans la famine et la maladie. La guerre a ainsi contribué à la déliquescence socio-économique en Somalie et à la fragmentation de l’État. 

La Somalie n'ayant pas eu de véritable gouvernement depuis la fin de la dictature du Gal Barré, elle était devenue un État défaillant où régnait la famine et la maladie, c’est pourquoi en avril 1992 l’ONU décidait de lancer une opération dite « humanitaire » à Mogadiscio en vue de lui apporter de la nourriture par une organisation adaptée, le PAM.
Parallèlement l’ONU donnait mandat aux USA de lancer l’opération « Restore Hope » qui s’est rapidement avérée un fiasco et qui a été arrêtée en 1995.

Egalement parallèlement à ces actions internationales un essai de réorganisation administrative était mis en place pour un pays dont la géographie est caractérisée 3 025 km de côtes et 2 366 km de frontière terrestre dont plus de la moitié avec l'Éthiopie. A partir de la frontière avec Djibouti jusqu’à la frontière avec le Kenya, les 18 régions administratives autonomes du territoire sont les suivantes : Somaliland (capitale Hargeisa, port Berbera), Puntland (capitale Garoove, ports Boossaaso, Butyalo et Eyl), Maakhir (capitale Badhan, ports Hobyo et Haradere), Galmudug (capitale Galcayo, port Mogadiscio), Islamic Courts (capitale et port, Kysmaayo), le soi-disant gouvernement fédéral de transition serait à Baidoa dans le NE du Galmudug. 

Personnellement aux environs de 1982, j’avais été à Mogadiscio avec la Chambre de Commerce Franco-Arabe et en compagnie du Président de la Chambre j’avais fait une visite au Gal Siad Barré qui a cette époque tenait le pays d’une main très ferme d’un style dictatorial.
Nous avions été ensuite à Baydhabo, petite ville à une centaine de kilométrée dans le NE de MogadiscioLe pays m’avait laissé l’impression d’une extrême pauvreté et d’une ambiance favorable à des luttes claniques.

Il résulte de cette décomposition que la Somalie n’est plus un véritable Etat avec lequel il est possible de dialoguer et de trouver des accords. Ainsi aucunes des résolutions du Conseil de sécurité  des Nations Unies (1814, 1816, 1838, 1846, 1855) ne peuvent servir de référence pour des actions.

2-2 Etapes des actes de piraterie

Tenant plus ou moins compte de cette situation et pour continuer à vivre les populations maritimes côtières de Somalie, qui précédemment vivaient de la pêche, se sont alors tournées vers la piraterie. Cette activité pouvait être d’un rapport plus important que la pêche.

Première étape

A l’origine les pirates, ne disposant que de leurs embarcations de pêche, se sont d’abord tournés vers l’attaque des navires de plaisance transitant au large du Cap Gardafui pour se rendre vers les iles du Pacifique Sud (Seychelles, Maurice et la Réunion). C’est ainsi qu’en 2008 ils ont capturé 6 yachts dont Le Ponant, Le Carré d’As et Le Tanit. La capture de ces yachts ne nécessitait qu’une embarcation de pêche avec une demie douzaine d’hommes.

Deuxième étape

Alors qu’à l’origine les pirates n’avaient traqué que les navires de plaisance naviguant assez prés des côtes, mais comme ce sont également des marins confirmés ils ont senti qu’ils pouvaient traquer de plus gros navires de commerce transitant loin des côtes somaliennes du ou vers le Golfe Persique et les Mers de Chine, c’est à dire jusqu’à la mer des Seychelles, le Golfe d’Aden, la mer d’Oman c’est à dire une zone d’environ 1 000 NM en Latitude à l’Est de Djibouti et d’environ 2 000 MN en Longitude.
Les pirates ont ensuite imaginé qu’ils pourraient essayer de se saisir de plus gros navires marchands (cargos, pétroliers, etc…) pouvant présenter une plus grande valeur vénale déterminant le niveau de la rançon nécessaire à leur libération.

Mais pour ce faire leurs embarcations de pêche si elles pouvaient continuer à servir pour aborder le navire à capturer étaient insuffisantes pour rester à la mer plusieurs jours. Ainsi ils ont d’abord imaginé de capturer des navires de construction locale tels les « Boutres » pour leur servir de bateaux-mères remorquant leurs embarcations de pêche en attente de l’abordage, puis entrainés par leurs succès ils ont utilisé des cargos capturés pour ce rôle de bateau-mère, tel le cargo japonais MV Izumi. 

Leur tactique consiste alors à repérer visuellement sur les voies maritimes du trafic commercial international les cibles susceptibles d’être capturées et de passer à l’abordage au moyen des embarcations de pêche remorquées en entourant le navire cible de tous les bords. C’est pourquoi les pirates doivent être suffisamment nombreux et disposer d’un nombre suffisant d’embarcation.

2-3 Phases d’un acte de piraterie

La première phase

Elle consiste à placer le bateau-mère à l’endroit le plus probable d’un passage de navires susceptibles de devenir des proies intéressantes. Pour ce faire il est donc  nécessaire que les pirates aient une bonne connaissance des mouvements de ces navires à partir des ports de la région par leurs propres réseaux de renseignement. Aussi il est donc intéressant que les pays luttant contre cette piraterie aient également des services de renseignements dans ces ports.

La deuxième phase 
 
Le bateau-mère ayant repéré sa cible, cette phase consiste à le faire abordé par des embarcations remorquées qui amènent ainsi sur le «navire-cible » les pirates destinés à monter sur la cible en vue d’une part à neutraliser l’équipage et d’autre part à faire conduire la cible aux mouillages sur la côte somalienne en attente des négociations de rançons par des correspondants des pirates .

Les attaques visent de préférence les navires à franc-bord bas et à faible vitesse inférieure à 10 noeuds. 
Elles sont en général menées de la façon suivante : une embarcation de pirate approche le navire-cible par l’arrière de telle manière que les pirates aient un accès rapide aux organes de commande du navire, une autre embarcation accoste le navire par un flanc pour neutraliser le reste de l’équipage et si possible une troisième accoste l’autre flanc du navire.
L’attaque est menée très rapidement et demande 2 ou 3 embarcations et entre 12 et 18 pirates.  

La troisième phase

L’équipage de la proie ayant été neutralisé par les pirates, elle consiste à amener la proie au mouillage devant la côte « Est » somalienne..Ce déplacement de la proie par ses propres moyens devrait pouvoir être assuré par son équipage sous la contrainte des pirates, ce qui nécessite que ceux-ci soient suffisamment nombreux et aient une bonne connaissance de la manœuvre du type de navire capturé.

A partir du Cap Guardafui, les mouillages d’attente sont en général devant les villages côtiers de Eyl, Hobyo et Xarardheere

La quatrième phase

La proie étant au mouillage devant une des basses des pirates sur la côte somalienne, il importe pour ceux-ci deux choses : premièrement faire maintenir par l’équipage la proie en état de fonctionnement, deuxièmement négocier la ou les rançons au moyen d’intermédiaires.  

2-4 Périodes de l’année favorables à la piraterie

La zone considérée étant soumise au régime des moussons, du NE d’octobre à Juin et de SW de Juillet à Septembre. La période la plus favorable pour l’utilisation des embarcations de pêche est donc celle mousson de NE, c’est à dire d’Octobre à Juin.  Pendant cette période à Socotra, les vents soufflent du NE à des vitesses moyennes de 20 nœuds c’est à dire à partir de la côte et ainsi ne créant pas une mer forte pour les embarcations de pêche.
On comprend ainsi pourquoi les captures de navires diminuant de Juillet à Septembre

2-5 Bilan de la piraterie au 8/02/2011

A cette date 286 actes de piraterie ont été recensés en un an au large de la Somalie. Une trentaine de navires sont détenus le long de la côte somalienne avec quelques 700 marins retenus en otages et ceci sans compter les navires de pêche océanique détournés par les pirates pour servir de bateaux-mères.  
Partager cet article
Repost0
20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 16:20
Paris le 10 Juin 2011

LA GRANDE MUETTE SE MET A PENSER ET PARLER

APRES AVOIR PENSE, ELLE PARLE PAR SES BLOGS

1-DES BLOGS

1-1 Caractéristiques générales d’un blog

D’après Wikipedia un blog est un Site Web, qui  est censé contenir régulièrement des notes ou des articles agglomérés au fil du temps sur un sujet donné.

Début 2011 étaient dénombrés au moins 156 millions de blogs. Le nombre de blogs inactifs est élevé ; rares sont les blogs qui affichent une grande longévité, et l'écrasante majorité des blogs ont été abandonnés par leurs auteurs.

Un blogueur peut aussi répondre aux questions et commentaires des lecteurs car chaque visiteur d'un blog peut ou bien laisser des commentaires sur le blog lui-même, ou bien contacter le blogueur par courrier électronique.

Bien que la plupart des blogueurs hésitent à donner une définition claire de leurs intentions, la plupart se forment autour des idées propres à leurs auteurs. Utiliser un blog représente en effet un moyen de se définir.

Domaines d'utilisation peuvent être les suivants : 
- Blogs d'entreprise permettant une communication moins officielle, 
- Blog pédagogique, 
- Blog de connaissance permettant à un individu ou à une organisation de publier des connaissances structurées,
- WarBlog peuvant donner l'impression d'une liberté de ton et d'émancipation par rapport aux contraintes éditoriales ou professionnelles.

1-2 Les Blogs les plus visités par les militaires français s’apparentent en partie à ces warblogs

La plupart de ces blogs qui peuvent être qualifiés de journalistiques car leurs animateurs exercent en général la profession de journaliste et relatent le plus généralement les évènements opérationnels dont ils ont connaissance par leurs relations au sein du Ministère de la Défense. 

Les principaux et probablement les plus visités sont les suivants :

- Le « Secret défense » dont la devise est « Rien de ce qui est kaki, bleu marine ou bleu ciel ne nous sera étranger » supporté par «http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/ » traite sous la plume de Jean Dominique Merchet les questions d’ordre militaire au sein du Journal Marianne.

- Le « mamouth », supporté par « http://blogspot.com » Le contenu est tenu par le Journaliste Jean-Marc Tanguy qui diffuse des informations sur le Ministère de la Défense, informations obtenues près du Cabinet du Ministre de la défense, de l’EMA, de DCNS, de Nexter, etc…

- « Défense ouverte » supporté par « « http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/ ». Le contenu est tenu par Jean Guisnel journaliste à l’hebdomadaire « Le Point ».

- « Athena et moi » supporté par :  « http://athena-et-moi.blogspot.com/ » . Le contenu est tenu par Joseph Henrotin, chercheur indépendant.

-« Mars-attaque.blogspots.com/ » supporté par Florent de Saint-Victor chercheur indépendant.

Par contre il apparaît que les deux blogs suivants sont d’une nature différente qui, au lieu de rechercher les informations pouvant intéresser leurs visiteurs, présentent des réflexions à caractère géostratégique menées par leur animateur. Parmi ces blogs il convient de citer les deux suivants :

- « EGEA » supporté par « http://egea.over-blog.com/ext/http://www.egeablog.net/ ». Son auteur Olivier Kempf, ancien officier de l’armée de terre, s’essaie à faire des analyses géopolitiques.

- « Les Blogs du Diplo » Ces blogs sont animés par des personnes publiant dans l’hebdomadaire « Le Monde Diplomatique » et sont constitués des blogs suivants : Nouvelles d’Orient, Défense en ligne, Echos d’Afrique, Lettres de...Visions cartographiques, Les puces savantes, Le lac des signes, 
Information 2.0,
Planète Asie, Carnets d’eau, La pompe à phynance.
Dans ce groupe de Blogs dont les principaux auteurs appartiennent au milieu diplomatique, celui  « Défense en ligne » animé par Philippe Leymarie paraît le plus intéressant par ses analyses géopolitiques. 

1-3 Des Blogs tenus par des militaires à la retraite des Forces Armées 
  
A la différence des précédents blogs journalistiques ou à tendance géopolitiques, ces blogs présentés ci-dessous sont tenus par des militaires en général à la retraite, pour la plupart Officiers Généraux,  ayant tenu des fonctions importantes au sein des Forces Armées. Ces blogs sont une manière pour eux d’exprimer des opinions sur les orientations et réformes actuelles des Forces Armées Françaises, opinions que ne peuvent être exprimées par les officiers en service actif.

Ces blogs sont au nombre de deux :

- le premier  « http://www.sentinellesdelagora.org » est le moyen d’expression du club des Sentinelles de l’Agora constitué par des officiers en retraite de l’Armée de Terre. 

- le deuxième  « http://penseenavale.over-blog.com/ » est le moyen d’expression d’un groupe d’officiers de marine pour la plupart en retraite. 

1-4 Thèmes du Blog « Les Sentinelles de l’Agora » 

Le club, datant de Janvier 2006, est un club indépendant de réflexion et d’action au profit de la Défense.   

Son Blog se définit comme un groupe d’anciens militaires réunis pour participer à la défense de l’institution dans l’intérêt supérieur du pays 

Il date de Février 2011 et  présente des articles classés dans les catégories suivantes : Bibliographie, Billet d’humeur, Budget Défense, Condition militaire, Défense et Société, Doctrine et Stratégie, Opérations militaires, Organisation générale des forces armées.

Se voulant l’expression des membres du Club, il visait à traiter de tous les aspects de la Défense sans exclusive et ne pas se limiter aux problèmes terro-terrestres comme on aurait pu s’y attendre en prenant connaissance des origines de ses membres.

Ainsi les catégories d’articles actuellement les plus utilisées sont : la condition militaire pour 8 articles et la doctrine et stratégie pour 12 articles. Toutefois ces articles ne reflètent pas la densité des échanges entre les membres du club qui traitent aussi bien des problèmes liés aux évènements que des problèmes de fond.

On ne peut que regretter qu’aucun article ne traite des formats que devrait prendre l’Armée de Terre dans la conjoncture actuelle de lutte anti-terrorisme, de protection des personnes et des biens français à l’extérieur du territoire national ainsi qu’à la perméabilité des frontières européennes à la circulation des personnes.  

1-5 Thèmes du Blog « Une Pensée Navale et Maritime Rénovée »

Les motivations de création du blog sont présentées dans la page d’entête de présentation des articles sous la rubrique « Pourquoi ce Blog ? ».

Création du Blog

En Décembre 2008, un contre-amiral en 2ème section et ancien Consultant Naval de la promo 39 EN, a imaginé de monter avec huit camarades de promotions plus jeunes de l’Ecole Navale, un “Think Tank” pour tenter de réfléchir sur “Une pensée navale et maritime rénovée”.
 
En effet, tous avaient tous été surpris qu’aucune réflexion dans ce sens n’avait été entreprise au sein du Ministère de la Défense alors que l’on pressentait qu’il serait nécessaire de réduire les budgets affectés à ce ministère. Mais surtout il apparaissait qu’il n’était pas tenu compte des bouleversements récents changeant les physionomies des engagements militaires probables.

Ayant à cette époque les mêmes pressentiments, le Président de la République a mis en place une Commission en vue d’établir un Livre Blanc sur “Défense et Sécurité Nationale”. 
Le “Think Tank” ayant déjà rédigé un texte, a essayé de se rapprocher de ses membres en leur communiquant son texte. 

A la parution de Livre Blanc, il est apparu qu’aucune de ses réflexions n’avait été prise en compte et que la Loi de programmation militaire prévoyait le même format d’armées que précédemment. De plus au sein du Ministère de la Défense était mise en place une organisation interarmées très poussée, grâce à laquelle on espérait réduire leurs coûts sans nuire à leurs efficacités opérationnelles.
 
Ils ont donc décider finalement d'ouvrir un blog pour les deux raisons suivantes:
- d'une part, faire partager leurs idées et créer une communauté d'esprits intéressés par les questions de d’activités navales et maritimes, voire de géopolitique ou de stratégie ;
- d'autre part, se forcer à jeter sur le clavier les idées qui viennent à l'observation de l'actualité ou au hasard des lectures et des conversations et éviter le genre de dialogue souvent qualifié du type “café du commerce.

Projet simple et banal, ils le savaient, mais aussi expérience qu’ils pouvaient espérer intéressante.
Ils se sont efforcés de rester courts et réguliers, même s’ils nous ne garantissaient pas une publication quotidienne : comme beaucoup à leurs âges, ils n'avaient rien à faire, mais ça leur prend du temps.

Thèmes traités par le Blog
 
Ils présentent régulièrement dans ce blog :
-les extraits les plus caractéristiques du document : “Une pensée navale et maritime rénovée”.
-les réflexions occasionnées, au cours de l’élaboration du document, par la nouvelle organisation du Ministère de la Défense et plus particulièrement de l’Etat-Major des Armées.
-les réflexions qui leur sont apparues depuis la rédaction du document, datant maintenant de 2 ans. Ils les ciblent sur les Opérations extérieures où des moyens navals ont été ou sont engagés: Piraterie en mer contre la navigation commerciale et les exploitations pétrolières et gazières off-shore, l’Afghânistân, le Golfe de Guinée, les Côtes du Levant, la Mer des Caraïbes, etc…
-les réflexions que leur inspire la loi de programmation militaire 2009-2014.

Les thèmes traités entre le 01/01/09 et le 01/03/11

Les premiers thèmes traités en Janvier 2009 concernèrent la piraterie, ils furent suivis par les analyses des dérives engendrées par un Livre Blanc mal orienté et ses conséquences sur l’organisation des Armées tendant de plus en plus vers « l’interarmées ». 

Après un retour sur la piraterie, la pérennité de la dissuasion et la  participation de la Marine aux OPEX, les derniers articles se sont focalisés sur les formats que devraient prendre les forces aéronavales dans la conjoncture internationale des prochaines années.
Partager cet article
Repost0
7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 17:43
Paris le 5 Juin 2011
 
LA GRANDE MUETTE SE MET A PENSER ET PARLER

AVANT DE PARLER, ELLE PENSE PAR 

SES «GROUPES DE PENSEE » ET SES «THINK TANK»

1-A PROPOS DES GROUPES DE PENSEES OU « THINK TANKS »: 

1-1 Dans le domaine terrestre des Forces Armées :

Il existe un club de réflexion dénommé « Les Sentinelles de l’Agora ». Ce club a été créé le 20 Janvier 2005 par un groupe d’officiers de l’armée de terre avec la volonté affichée de s’ouvrir aux autres armées, voir même aux civils.

Malheureusement quelques années après et malgré les efforts déployés, ce club ne comprend qu’une  quarantaine d’officiers dont 30 Généraux en 2ème section et 10 officiers supérieurs à la retraite tous issus de l’armée de terre à l’exception de l’arrivée en 2007 de deux amiraux.

Ces officiers ont fait leurs carrières dans les armes de mêlée que sont l’infanterie et la cavalerie, les armes d’appui que sont l’artillerie, le génie et l’ALAT, et les armes de soutien que sont les transmissions, le train, le matériel et le service des essences. 

Ce club a l’ambition de traiter tous les problèmes de Défense, sans exclusive, et pas uniquement les problèmes terro-terrestres.

Ce club anime depuis le 7/02/2011 un blog «http://www.sentinellesdelagora.org » hébergé par « 1&1 de Word Press ».

1-2- Dans le domaine maritime des Forces Armées :

Il existe un «Think Tank » créé en au début de 2007 par 9 officiers de marine dont 7 Amiraux en 2ème section et 2 plus jeunes officiers en activité de service. A ces officiers, formés à l’Ecole Navale,  s’est adjoint un cadre civil de profession « consultant international ». 

Comme il n’existe pas dans la Marine la notion « d’Arme » mais des aptitudes à des activités de surface, de sous-marins et d’aéronautique, parmi ces 9 officiers, 5 peuvent être classés dans les navires de surface, 1 dans les sous-marins et 1 dans le personne volant (Pilotes, observateurs, mécaniciens).

Ce groupe anime depuis son origine un blog « http://penseenavale.over-blog.com ».

1-3 Dans le domaine aérien des Forces Armées :

Une initiative analogue n’est pas connue pour le domaine aérien.

1-4 Dans le domaine diplomatique 
Bien que ne dépendant pas du Ministère de la Défense, le personnel diplomatique, chargé de l’action extérieure à titre non militaire mais diplomatique, rejoint naturellement les préoccupations des officiers des Forces Armées également chargées de l’action extérieure mais sous la forme militaire .

C’est ainsi qu’un groupe de diplomates de générations différentes, certains en activité d’autres à la retraite ont décidé de se livrer à une analyse critique de la politique extérieure actuelle de la France. En choisissant l’anonymat, ils imitent le groupe « Surcouf » qui émanait des milieux militaires. Sous leur pseudonyme collectif de « Marly » ils ont publié le 22/02/11 un premier texte public.

Ce groupe a créé « les blogs du diplo » qui regroupent Les blogs des collaborateurs du Monde diplomatique constitués par les principaux blogs suivants : Nouvelles d’Orient, La pompe à phynance, Défense en ligne, Echos d’Afrique, Le lac des signes, Planète Asie. 

2-COMMENTAIRES SUR LES DEUX PREMIERS GROUPES

Ces deux premiers groupes sont d’une part « Le club de réflexion et d’action au profit de la Défense, créé en Janvier 2005, par des officiers de l’armée de terre et dénommé : Les Sentinelles de l’Agora » et  d’autre part « Le Think Tank , créé en au début de 2007 par des officiers de marine ».

La différence du nombre de membres de chaque groupe s’explique par la différence des effectifs de l’armée de terre et de la Marine à la fin du XXème siècle

2-1 Commentaires sur le groupe de l’armée de terre 

Les formats de cette armée sont marqués par son histoire au cours des siècles, du XVIème au XXème, dont les composantes peuvent s’identifier comme suit :
-Dans le domaine de leur nature elles sont qualifiées par leurs moyens d’action dans les engagements.
Ainsi ces composantes sont d’abord les armes de mêlée l’infanterie et la cavalerie, ensuite les armes d’appui l’artillerie, le génie et l’aviation légère de l’armée de terre, puis les armes de commandement et de soutien les transmissions, le train, le matériel et le service des essences. Elles sont toutes été qualifiées d’« armes ».  
-Dans le domaine du nombre d’hommes les constituant et définissant leurs structures de commandement et d’administration elles sont identifiées comme suit: régiment, bataillon, compagnie, section. Celles -ci sont également liées aux capacités de commandement des hommes dans les engagements.

Une telle structure n’apparaît pas indiquée pour satisfaire aux caractéristiques des engagements actuels qui demandent des unités à effectifs réduits mais dotées des divers moyens d’action que l’on trouve dans « les armes ».

Si le régiment devrait rester la base pour la formation, l’entrainement et l’administration des personnels d’une « arme »,  il semblerait ainsi que l’armée de terre devrait être restructurée sur la base de groupements tactiques interarmes formant unités de commandement dans les engagements. Composant ces groupements, les unités qualifiées d’opérationnelles seraient fournies par les régiments « d’armes ».

Le groupement, actuellement embarqué sur le «Mistral», pour sa campagne dite de «La Jeanne d’Arc», ne semble pas un bon exemple car son effectif d’une grosse compagnie n’est pas le fruit d’un choix tactique délibéré de l’Armée de terre mais plutôt le choix d’un bureau de l’EMA voulant sans but tactique précis montrer les possibilités de l’inter-armées.

Ces groupements tactiques devraient être composés à priori d’éléments « d’armes » adaptés aux missions prévisibles dans la conjoncture du moment sur les théâtres d’opération envisagés . 

Celui embarqué sur le Mistral semble avoir été composé plutôt arbitrairement puisqu’il est censé pouvoir agir dans des activités très diverses qui n’ont aucun point commun entre elles, telles la surveillance maritime, la lutte contre la piraterie, la lutte contre les trafics illicites, les débarquements de vive force, les opérations humanitaires, les évacuations de ressortissants.

Si l’idée d’un format de l’Armée de Terre à base de groupements tactiques établis à priori nous paraît intéressante. Pour les constituer, il apparaitrait souhaitable de rechercher les situations dans lesquelles il serait nécessaire d’engager des unités de ce type de l’Armée. Ces situations pourraient être par exemple les suivantes :
- la protection de ressortissants français dans des anciens territoires français ou anciennes colonies,
- la libération d’otages dans un pays extérieur au territoire national,
- la sécurisation terrestre de passages nécessaires au trafic maritime français,
- la sécurisation terrestre de ports nécessaires aux approvisionnements de ressortissants français,
- protection d’installation françaises dans un pays menacé de troubles  etc..

Naturellement ce faisant il faut admettre que les Forces Militaires Françaises ne s’immisceront qu’avec circonspection dans les conflits internes des pays issus de la colonisation française. 

2-2 Commentaires sur le Groupe de la Marine

Si dans la Marine il n’y a pas « d’armes », par contre il existe un certain cloisonnement entre les hommes de la « Surface », les hommes des « Sous-marins » et les hommes de « l’Aéronautique Navale ».
A l’origine ce cloisonnement était très faible puisque tous les officiers avaient été formés à l’Ecole Navale. Ils servaient tous tour à tour sur les navires de surface dont ils assuraient également le commandement.  

La dérive  a commencé à se faire sentir lorsqu’à la suite du dernier conflit dans lequel les porte-avions sont devenus une pièce maitresse de forces navales dans un concept d’engagements globaux alors que 
 les autres types de navires (cuirassés, croiseurs) tendaient à disparaitre.
A cette époque les officiers spécialisés de l’aéronautique navale n’embarquaient pratiquement plus à la mer que sur les PA qui étaient cependant encore associés aux navires de surface (Escorteurs) dans des opérations.

Cette dérive s’est largement accentuée lors la mise en œuvre du concept de dissuasion par la création de la FOST avec les sous-marins nucléaires lance-engins pour lesquels il est prévu deux équipages. Par essence ces sous-marins ne sont incorporés que brièvement  à une force de surface et aéronavale qu’au moment de leur départ en mission, ensuite au cours de leur mission de dissuasion ils restent totalement indépendant des autres forces aéronavales.

Par suite de la faiblesse des effectifs, les chances pour les sous-mariniers de la force de dissuasion d’avoir une culture opérationnelle aéronavale sont minimes.

Ainsi une certaine culture générale des opérations peut disparaître dans cette catégorie d’officiers.

De même si dans la Marine il n’y a pas « d’armes », par contre il existe des spécialités d’armes et d’équipements aussi bien chez les officiers que dans les équipages d’un navire de surface, d’un sous-marin d’attaque ou d’une formation d’aéronavale. Ainsi les unités opérationnelles de la Marine peuvent être considérées comme de « GTIA » adaptés à certaines situations opérationnelles
.
Partager cet article
Repost0
1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 17:05

Paris le 27 Mai 2011

«UNE PENSEE MILITAIRE AERIENNE RENOVEE»

REFLEXIONS  POUR UN NOUVEAU FORMAT DE L’ARMEE DE L’AIR

1ère Partie

1- GENERALITES

A la suite des réflexions sur un nouveau format pour l’Armée de Terre, nous avons pensé faire de même pour le format de l’Armée de l’Air. 

Il semble que le Chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air comme le CEMA et le Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre n’ait pas bien saisi son rôle dans la mise en pratique de la politique militaire du Président de la République mise en œuvre par le Gouvernement.

Comme pour l’EMA, la définition de cette politique pourrait être rappelée comme suit : 

« Etant donné la construction européenne, il existe une faible probabilité de conflits entre les Etats européens et leurs voisins, par contre cette probabilité de conflits existent entre dans les Etats artificiels découlant des colonisations ou des protectorats mis en place par les Etats européens. Ces conflits pouvant générer des troubles pour la sécurité des populations françaises y résidant, pour les investissements français et pour les approvisionnements provenant de ces pays, il importe que le Gouvernement français dispose de moyens militaires pour faire assurer la sauvegarde de tous ces dispositions concernant les intérêts vitaux de la France. »

Comme un Chef d’Etat-Major d’une Armée a pour rôle fondamental d’imaginer ses Forces pour les rendre capables de fournir au Chef de l’Etat les moyens pour appuyer militairement sa politique gouvernementale. Ainsi  il lui revient de définir les formats de ses forces et leurs moyens opérationnels.

En ce qui concerne l’Armée de l’Air française il apparaît qu’il convient de ne retenir comme théâtres d’opération que les théâtres méditerranéens occidentaux, proches et moyens orientaux ainsi qu’africains à l’exclusion des théâtres extrêmes orientaux qui relèvent d’autres forces en particulier.

Si l’on considère les formats et les moyens opérationnels actuels de l’armée de l’air française, on ne peut manquer de constater leur inadaptation à soutenir une telle politique.

Ainsi que l’a fait « le groupe de pensées » constitué  par des officiers de marine en retraite en vue d’étudier un nouveau format pour la Marine. Cette étude est présentée dans les derniers articles du Blog « Une Pensée Navale Rénovée »  sous la dénomination de « Livres Bleu Marine ». 

Il serait souhaitable qu’une même démarche soit faite par des anciens officiers de l’Armée de l’Air et c’est là la but des réflexions présentées ci-après de telle manière qu’ils puissent publier un blog qui pourrait s’intituler « Une Pensée Militaire Aérienne Rénovée » .

2-INVENTAIRE DES UNITEES ACTUELLES DE L’ARMEE DE L’AIR ET DE LEURS MISSIONS

Les données exposées dans les paragraphes ci-dessous résultent de visites effectuées sur le site et de l’armée de l’air sur « Google ». 

Formats   Unités Opérationnelles   Missions actuelles      Appareils       Bases

Escadrons de Chasse
        Savoie                                     Reconnaissance           Mirages F1         Reims
        Provence                                Chasse+Attaque Sol     Rafales                St Dizier
        Navarre                                  Assaut terre et naval     Mirage2000D      Nancy
        Ile de France                          DA et assaut                Mirages2000C/B Orange
        Corse                                     Chasse+Recon.            Mirages 2000C/D Djibouti
        Cigognes                               Chasse                          Mirages 2000-5F  Dijon
        Champagne                           Assaut terre et naval     Mirage 2000D      Nancy
         Cambrésis                             Chasse-Police Air          Mirage 2000C     Cambrai
        Ardennes                              Assaut terre et naval       Mirage 2000D   Nancy

Escadrons de Transport
          Moselle                                Sater/Evasan                   TBM700/AS555  Metz
          ETEC                                 Transport Autorités           Falcon/TBM700  Villacoublay
          Vercors                               Transport tactique            Casa 235               Creil
          Esterel                                 Transport stratégique.        A310/A340         Creil
          Béarn                                   Aéro Transport                  C160-Transall    Evreux
          Anjou                                  Aéro Transport                   C160-Transall   Evreux
          Franche-Comté                   Etranger/Humanitaire          C130-Hercules  Orléans
          Poitou                                 Etranger/Transport              C160-Transall   Orléans
          Touraine                              Etranger/Humanitaire         C160 Transall   Orléans

Escadrons d’Hélicoptères
            Pyrénées                          Rescue/Mis.Spéciales         EC725-Caracal  Cazaux
            Solenzara                         Rescue/Mis.Souveraineté  AS332-S/Puma  Solenzara

Escadron de drones
             Belfort                           Expérimentation                   MALE               Cognac

Escadron de detection et de commandement
              Berry                         Situations air/mer                    Boeing SDCA   Avord

Groupe de ravitaillement en vol
               Bretagne                  Dissuasion-
Rav-vol                 Boeing C135FR  Istres

3- COMMENTAIRES PARTICULIERS
3-1 Des Escadrons dits « de chasse » : 

Cette qualification était liée au concept de Défense aérienne mis en place à la suite des enseignements du dernier conflit mondial et du temps de la « Guerre froide ». Il était censé protéger le territoire national en cas de conflit entre nations européennes et pour faire face à une potentialité de menace aérienne soviétique.

L’Europe s’étant construit, les probabilités de menaces aériennes se sont beaucoup réduites, tant du côté des nations du continent européen que du côté de la Russie actuelle qui n’a plus les mêmes ambitions que l’URSS. Les moyens affectés à contrer ces menaces pourraient être réduits au profit d’autres missions

Il apparaît que dans la conjoncture actuelle une des principales missions de l’armée de l’air serait d’appuyer les unités de l’armée de terre en opérations au sol comme il aurait été envisagé de le faire actuellement en Libye si l’emploi de troupes au sol avait été autorisé par l’ONU. Car, dans un tel cas, il a pu être constaté que des forces aériennes ne peuvent obtenir une décision complète à l’instar de forces terrestres. 

Avec cette vision de leur mission fondamentale, ces escadrons devraient plutôt être qualifiés comme « Escadrons d’appui  au sol ».

De plus, conséquence ce concept de défense aérienne, les bases de ce type d’aéronefs sont principalement situées dans le Nord et l’Est du territoire national ce qui ne correspond pas aux zones d’opérations potentielles, ainsi que viennent de le montrer les opérations en Libye qui ont nécessitaient d’une part le déploiement des formations à Solenzara puis en Crète et d’autre part la mise en place de Ravitailleurs en vol pour soutenir les opérations aériennes au dessus du territoire libyen.

3-2 Des Avions adaptés

Pour assurer l’appui au sol ces escadrons auraient dû être dotés d’avions adaptés à ce type de mission, tels l’ancien « Jaguar » ou l’actuel « A-10 Thunderbolt » de l’US Air Force.

Tout en regrettant que le Ministère Français de la Défense n’ait pas choisi l’A-10 Thunderbolt comme avion d’appui au sol et à ce propos le Général de Brigade aérienne Etienne COPEL a publié un article dans la Revue de Défense Nationale où il exprime les principales idées suivantes :

Il pense en effet qu’à l’avenir un aéronef pouvant être qualifié « d’avion d’appui agile » pourrait judicieusement être développé et probablement adaptable au PA :

Il remarque que l’avion d’appui américain A10, bien qu’il n’ait pas été initialement conçu pour ce type d’opérations, est de loin l’avion le plus efficace actuellement dans le conflit afghan. 

Il estime que l’Europe est tout à fait capable de développer un appareil concurrent de l’A10 et répondant aux caractéristiques suivantes consistant en une large furtivité et une endurance sur zone.
Il serait assez largement furtif à l’aller comme au retour de mission, grâce en particulier à l’emport de tous ses armements en interne. Il aurait une endurance sur zone de plus de cinq heures sans ravitaillement en vol, tout en bénéficiant d’une grande manœuvrabilité à basse vitesse. 
Il coûterait en investissement, comme en fonctionnement, au moins quatre fois moins qu’un avion supersonique de type Rafale ou Eurofighter.

Avec les avions « Rafale » actuellement en service et fournis par la Société des Avions Marcel Dassault dans les 3 versions suivantes : monoplace embarqué M pour la marine, biplace B et monoplace C pour l’armée de l’air. Cet avion était destiné à  remplir les missions précédemment dévolues aux Mirage IV, Mirage 2000, Crusader, Etendard IVP, Super-Etendard. 

Il s’en est suivi pour l’armée de l’air des difficultés à constituer des formations opérationnelles pouvant satisfaire aux missions imparties : DA et appui au sol. 

Alors qu’une telle politique de développement de cet avion visait des économies financières par un programme commun pour équiper l’armée de l’air et l’aéronavale embarquée. Dans la même perspective il était espéré des ventes à l’exportation qui pour le moment n’ont pas eu lieu.

Il est présenté ci-après les réflexions du Général de brigade aérienne Etienne COPEL sur les insuffisances des avions supersoniques « polyvalents:
« Les avions polyvalents (Rafale, Eurofighter, Gripen...) conçus, en général, pour s’opposer aux Soviétiques ont d’excellentes aptitudes pour les opérations de police du ciel et pour le combat tournoyant à haute altitude, un combat rendu obsolète par les performances des missiles air-air modernes. S’ils ont des capacités satisfaisantes de pénétration à haute et basse altitude. Encore faut-il noter que leur armement « sous les plans » leur enlève toute furtivité, au moins dans la phase « aller » de leurs missions ; leur rayon d’action et leur endurance au dessus de troupes amies sont très limitées. 
Une mission de cinq heures d’un Rafale en Afghanistan nécessite, par exemple, 20 tonnes de carburant ! Toutes ces raisons font que ces avions sont mal adaptés à l’appui de troupes terrestres en opérations, surtout quand les adversaires, très dispersés, n’offrent pas de grosses cibles à traiter. Ces avions ne sont pas véritablement polyvalents.»

Au regard des moyens financiers engagés pour le développement et la production du Rafale, il ne peut être question de le rayer des moyens opérationnels de l’Armée de l’Air, par contre il apparaît possible de l’adapter à la mission nouvellement principale d’appui au sol en utilisant les avions « Rafales biplaces C ». Il semblerait donc que l’armée de l’air devrait être principalement doté de ce type d’aéronefs au lieu des monoplaces actuellement en service

Concernant l’aéronavale embarquée, dans le Blog « Une Pensée Navale Rénovée » à l’article concernant < Les forces aéronavales d‘actions opérationnelles générales > au paragraphe 1-4 concernant les aéronefs embarqués, nous avons noté que leurs missions devraient se limiter à :
- la surveillance maritime de la zone où opère le PA,
- au support des troupes à terre,
- à la complémentarité des frégates et patrouilleurs pour la projection des commandos-marine sur les navires arraisonnés.

C’est donc à propos « du support des troupes à terre » que l’utilisation les Rafales pouvait être envisagée à partir des PA . Ainsi dans ces conditions les Rafales M devraient être également du type biplaces C.
Partager cet article
Repost0