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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 14:20

Paris le 30 Mai 2010

 

 

OTAN – UEO

 

INCIDENCES  SUR LES OPERATIONS NAVALES 

 

SUR LES FORMATS FUTURS DE LA MARINE

 

DEUXIEME  PARTIE

 COMMENTAIRES GENERAUX

 

 1- De l’OTAN

 

1-1 Généralités

 

Dans les déclarations du Ministre de la Défense et du CEMA qui se rejoignent en grande partie et  représentent donc les points de vue du Gouvernement sur l’OTAN, l’on y constate principalement des demandes de réformes d’organisation et de fonctionnement auprès de  son Secrétaire général.

 

Comme l’Alliance est qualifiée d’essentiellement militaire, il n’apparaît cependant à aucun moment une analyse des menaces auxquelles elle doit être sensée de pouvoir faire face.

 

Compte tenu de cette absence d’analyse des menaces, il apparaît que ses membres continuent à penser que ce sont toujours celles qui avaient prévalu au moment de la création de l’Alliance, c’est-à-dire faire face aux menaces venant de l’URSS et des pays du « Bloc de l’Est ».

 

Or l’URSS et le Bloc de l’Est se sont désintégrés et ne semblent pas présenter des menaces vis-à-vis des Nations occidentales, par contre d’autres menaces contre les populations et les activités économiques de ces Nations sont apparues telles que : le terrorisme à l’intérieur ou l’extérieur de ces nations, les actes de piraterie en mer dans les eaux proches ou lointaines, les trafics illicites en mer ou sur leur sol.

Bien qu’il soit difficile d’apprécier une pérennité de ces menaces, elles existent présentement en menaçant les populations et les activités économiques de ces Nations. Aussi c’est bien vis-à-vis d’elles que dans l’immédiat l’OTAN devrait être structuré.

 

Dans sa première conception, l’OTAN avait été constituée autour des USA, qui était la nation dominante économiquement et militairement à la suite de la dernière guerre mondiale et pendant la guerre froide. Il s’en est suivi que cette Alliance avait pu être considérée comme l’instrument des USA. Toutefois ces derniers, ne pouvant porter seuls tous les fardeaux des opérations entreprises, demandaient aux autres nations d’y participer. Cependant au cours des récentes années et pour diverses raisons, leur participation est devenue de plutôt réticente.

 

Devant cette prédominance des USA, liés aux nations européennes, qui semblaient vouloir assurer une gouvernance mondiale, un autre groupe de nations, précédemment qualifiées « d’émergentes », s’est constitué sous l’appellation de « BRIC », pour Brésil, Russie, Inde et Chine.

Ce groupe n’a de commun que le caractère « émergent » des pays le composant. Mais dans ce groupe il est probable que la Chine deviendra le pays capable d’exercer une certaine gouvernance mondiale dans la région du Pacifique.

Les nations européennes devront en tenir compte car cela signifie la fin d’une certaine prédominance mondiale des USA dans cette région du Globe.au.

 

1-2- De la réintégration de la France dans le Commandement de l’OTAN

 

Devant toutes les doléances et critiques présentées par le Ministre de la Défense, ayant probablement l’aval du Président de la République, on ne peut manquer d’être étonné de la volonté de ce dernier d’avoir voulu cette réintégration dans cet organisme que le Général de Gaulle avait qualifié ainsi que l’ONU de « machin ».

 

Ces  doléances et critiques ne seront probablement pas suivis des effets espérés qui nécessitent un consensus de tous les partenaires, la France n’en étant qu’un parmi d’autres.

Mais il est certain qu’ils ne seront pas favorables à sa réputation et c’est là une perspective beaucoup de réunions de compromis entre Etats-Majors.  C’est ainsi que l’on nourrit leurs inflations d’effectifs en leur donnant des travaux de compromis.

 

1-3- De la nature de l’OTAN

 

 Cette alliance disposant de moyens financiers propres et  le Ministre de la Défense demandant à son Secrétaire Général d’entreprendre des réformes de structure et de fonctionnement, cette alliance peut apparaître comme un Etat avec la plénitude des pouvoirs sur la conduite des opérations.

 

C’est bien un comportement d’ « Etat » qu’a l’OTAN quand dans l’exercice « Brillant Mariner » il assure la certification des capacités de la Marine Française à commander la FRMARFOR sur le jugement d’experts fournis par lui, donc des Nations de l’Alliance,

IL apparaît ainsi que l’OTAN et les Nations de l’alliance font de l’auto-certification. Quel gâchis de compétences et de personnel ! Ainsi l(on comprends que le Général de Gaulle ai qualifié l’OTAN comme l’ONU de « Machin ».

 

Il apparaît là une contradiction avec les déclarations du CEMA qui insiste pour que l’OTAN garde sur son caractère d’alliance de Nations,  conservant elles leurs responsabilités d’engager leurs forces armées.

 

1-4- De l’Union europeéenne

 

Parallèlement en partie à l’OTAN, les Nations Européennes se sont regroupées au sein d’une Union avec la prétention de créer une Défense commune dont il faudra bien aussi définir les menaces auxquelles celle-ci devra être capable de faire face.

 

La définition de ces menaces est difficile puisque, si son l’origine remonte à la création la « Communauté du Charbon et de l’Acier »,  elle est ensuite devenue « l’Union Européenne » par la volonté de réduire les sources de conflit entre Nations voisines en supprimant les frontières terrestres nationales pour les remplacer par des limites administratives.

 

Originellement cette Union, constituée par  les principales nations économiques et démographiques (France, Royaume-Uni, Allemagne et Italie), s’est rapidement agrandie à 27 nations aux caractéristiques différentes des nations originelles.

 

Ainsi peuvent s’expliquer les difficultés de l’Union Européenne à exister financièrement, économiquement et militairement.

 

1-5- Des Nations Unies -ONU 

 

Puisque les forces armées nationales peuvent être amenées à conduire différents types d’opérations dans des pays externes à l’OTAN et à l’Union Européenne, il convenait qu’une organisation supra nationale les mandate.

Ainsi par des résolutions son Conseil de Sécurité, l’ONU  établi des mandats pour des missions définies dans le temps et dans l’espace.

 

 

2-INCIDENCES SUR LES OPERATIONS NAVALES

 

Actuellement ces opérations navales concernent principalement la lutte contre la piraterie en mer dans la région de la Corne d’Afrique.

 

De nombreuses forces aéronavales opèrent dans cette activité. Il s’agit d’unités navales opérant en coalition ou individuellement, comme présentées ci-dessous:

-des  forces navales menées par les USA ou l’OTAN ( la TF 151).

-des forces navales menées par l’Union Européenne, l’opération Atalante.

-des unités navales indépendantes appartenant aux nations russes, indiennes, japonaises, chinoises et arabes de la péninsule.

 

Devant l’imbroglio présenté par  les différents intervenants et souvent indépendants, exposés au paragraphe précédent, il apparaît que les pirates somaliens ont encore pour quelque temps la « partie belle » pour les principales raisons suivantes :

-s’il existe une certaine coordination pour les forces de l’Union Européenne, il n’en existe aucune avec celles des autres nations.

-le mandat donné par l’ONU à cette force se limite principalement à la protection des navires de l’aide alimentaire à la Somalie et subsidiairement à la protection des navires vulnérables naviguant dans le Golfe d’Aden et au large des côtes de Somalie.

-les moyens navals utilisés découlant de ceux actuellement possédés par les nations, c’est à dire découlant des formats conçus pour les derniers conflits, sont trop peu nombreux et inadaptés à ce type d’opérations

 

Ainsi l’on s’aperçoit en se référant à l’Afghanistan où les USA assurent les coordinations nécessaires parce que ce sont eux qui l’ont initié, il eut été préférable que ce soit une seule nation qui les initie et qu’ensuite les autres nations la rejoignent. Un leadership opérationnel se serait ainsi constitué.

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 17:50

Paris le 22 Mai 2010

 

 

OTAN – UEO

 

INCIDENCES  SUR LES OPERATIONS NAVALES 

 

SUR LES FORMATS FUTURS DE LA MARINE

 

PREMIERE PARTIE

 

LES DECLARATIONS OFFICIELLES

 

 

1-DES DECLARATIONS POLITIQUES RECENTES

 

1-1 De la part de Mr Hervé Morin, Ministre de la Défense.

 

Dans un article du 29/03/10 publié par le journal « Le Monde », le Ministre de la Défense demandait une vraie réforme de l’Alliance. 

Au sommet de Strasbourg-Kehl, il rappelle qu’à l’occasion de la reprise par la France de sa place au sein de l’Alliance, cette dernière s’est engagée à transformer, réformer et rénover l’OTAN pour faire face aux menaces d’aujourd’hui et anticiper les risques de demain.

Ceci pour également tenir compte des difficultés financières que rencontrent les membres de l’Alliance.

 

Pour ce faire, il estime qu’actuellement le niveau d’ambition de l’Otan est formulé de manière trop abstraite (deux grandes opérations de 80 000 hommes et six opérations de 25 000 hommes). Il indique ce que la France attends de sa participation à l’OTAN : participer soit à une opération majeure de stabilisation de 100 000 hommes (Afghanistan) soit aux mêmes types de quelques milliers d’hommes sur un théâtre plus proche. Il rajoute d’une manière incidente : la surveillance maritime, la police du ciel et la cyberdéfense.

 

Pour réaffirmer le caractère militaire de l’Alliance, elle doit se recentrer sur son « cœur de métier militaire », c’est à dire sur les trois fonctions stratégiques suivantes : protection, dissuasion et intervention.

 

Pour le prochain sommet de Lisbonne, il demande au Secrétaire Général de L’OTAN d’apporter des propositions sur des principes simples :

-une gouvernance financière modernisée !

-moins d’implantations et d’états-majors,

-des effectifs permanents resserrés,

-des structures pouvant être déployées en opérations,

-une localisation commune à différents niveaux de commandements,

-une externalisation des prestations non directement militaires.

 

Le 31/03/10 dans son Blog « Egea » , Olivier Kempf, ancien officier de l’armée de terre,  présente des commentaires sur les propositions du Ministre.

Il note d’abord que les propositions du Ministre ne  consistent pas en un nouveau concept mais en une radicale réforme des structures.

Il note ensuite que les opérations ne doivent plus être définies de façon trop abstraite mais plus opératoire telles que des opérations de stabilisation de quelques milliers d’hommes sur une dizaine d’années et des tâches qualifiées de supplémentaires telles la surveillance maritime, la police du ciel et la cyberdéfense .

 

En fait le Ministre Français de la Défense demande à l’OTAN de se recentrer sur son cœur du métier qui est militaire alors que l’Union Européenne s’est donné pour vocation une compétence générale en particulier de la sécurité.

 

Pour terminer Mr Morin demande au Secrétaire Général de l’OTAN une véritable RGPP adaptée à l’OTAN.

 

1-2 De la part de Mr Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l’OTAN.

 

Le 26/04/10 Mr Rasmussen a prononcé à l’Institut royal de Défense de Belgique un discours pour souligner que la transformation de l’OTAN était essentielle pour la rendre plus efficace et mieux à même de faire face aux nouvelles menaces.

Il a ainsi présenté les moyens devant lui permettre de mieux utiliser les crédits octroyés par les Etats membres, tout en conservant des ressources suffisantes et cela même en période de crise financière.

 

Dans un Interview du Secrétaire Général de l’OTAN, publié le 6/04/10 par l’hebdomadaire « Le Point », celui-ci répondait aux principales questions concernant les points suivants :

-l’attitude de l’Europe vis à vis de la défense antimissile ?

Il indiquait que l’Europe devait rejoindre le bouclier antimissile américain car s’il n’y a plus de menace soviétique, il reste la menace iranienne !.

-l’OTAN est très engagée en Afghanistan. Comment voyez-vous l’évolution de la situation ?

Au delà de l’augmentation de ses effectifs de l’OTAN, sa stratégie doit viser à asseoir le Gouvernement  Afghan sur tout le pays. Ce qui passe pour le moment par des moyens militaires et l’aide au développement.

-Que demandez-vous au Gouvernement Français ? Les pays de l’alliance en font-ils assez en Afghanistan ?
Nous avons besoin de formateurs pour former plus de soldats et de policiers.  Lorsque le Président des USA demande des renforts, il sont théoriquement promis !

-Vous avez dit que l’Europe serait un « Tigre de papier » ?
L’Union européenne ayant adopté le traité de Lisbonne qui y appelle à un renforcement de la Défense et de la sécurité. Ce traité restera lettre morte si les Européens ne sont pas prêts à investir dans une défense crédible.

 

1-3-De la part du CEMA (Al Guillaud) par son allocution à-Bruxelles le 10/05/10

 

Dans son allocution sur le thème « L’OTAN après l’Afghanistan », prononcée le 7/05/10 à l’Ecole militaire devant l’Amiral Stavridis, SACEUR, on peut y  noter les principaux points.

 

Il aborde d’abord les idées fortes présentées ci-dessous

-1ère idée : l’OTAN est une alliance militaire de défense et de sécurité,

-2ème idée :une telle alliance doit se bâtir sur une vision politique partagée et forte,

-3ème idée : pour rester efficace, cette alliance doit s’adapter aux nouvelles formes « d’attaques armées », c’est à dire trouver des réponses adaptées à ces menaces.

Il précise qu’en matière de sécurité maritime, si elle un rôle à jouer en contribuant à traiter ces menaces selon le droit international, cela n’implique pas que des forces navales soient dédiées à leur traitement. Les nations ou groupes de nation doivent conserver la liberté de s’engager.

La dissuasion nucléaire garde toute sa pertinence. Celle de la France pourra y contribuer à celle de l’Alliance à condition de rester compatible avec la doctrine « d’arme de non-emploi ».

La complémentarité de la dissuasion avec la défense antimissile balistique et non de croisière est nécessaire, d’où une capacité française d’alerte avancée et de défense de théâtre.

Compte tenu des moyens accessibles, il faut cependant éviter de vouloir étendre le champs des compétences de l’Alliance qui doit demeurer un « acteur » essentiellement militaire à l’exclusion d’être un acteur civil. Alors que l’Union Européenne devrait avoir la double compétence civile et militaire.

 

-4ème idée : les Nations sont le socle de notre Alliance.

 

Il aborde ensuite les cinq domaines de réformes souhaitables :

-celle du comité militaire où chaque membre dit ce qu’il veut faire ou ce qu’il peut faire,

-l’allègement de ses structures, en particulier de commandement, et de ses agences civiles et militaires.

-les processus de développement des capacités militaires des nations,

-la gouvernance financière,

-l’examen des avantages et des inconvénients de la mutualisation et de l’externalisation des moyens.

 

Il conclut en posant la question de l’effort que les Européens peuvent consentir pour leur défense ainsi que de leur degré de solidarité.

 

1-4-De l’exercice naval « Brillant Mariner »

 

Dans son article du 13/04/10  le blog « Mer et Marine » faisait état de l’exercice naval de l’OTAN « Brillant Mariner » qui s’est déroulé en Mer du Nord du 12/04 au 22/04/10 et ceci autour du Danemark.

Le but de cet exercice était de certifier les capacités françaises à commander la Force Aéromaritime de réaction rapide de l’OTAN, en vue des 6 mois de permanence française à ce commandement. Cette certification est faite par une équipe d’une quinzaine d’évaluateurs de l’OTAN présente sur le BPC « Mistral »/

 

Les forces navales participantes ont été fournies par les pays suivants :

-l’Allemagne avec 1 frégate, 2 patrouilleurs, 2 chasseurs de mines, 2 pétroliers ravitailleurs et 1 sous-marin conventionnel.

-la Belgique avec 1 chasseur de mines.

-le Danemark avec 2 patrouilleurs, 2 chasseurs de mines et 2 bâtiments de projection.

-l’Espagne avec 1 destroyer lance-missiles.

-l’Estonie avec 1 chasseur de mines.

-les USA avec 1 frégate.

-la France avec 1 PA et son GAE, 3 frégates, 2 chasseurs de mines, 1 bâtiment de commandement et de ravitaillement et 1 SNA.

-la Norvège avec 2 frégates lance-missiles, 2 chasseurs de mines, 1 bâtiment de soutien logistique et 1 sous-marin conventionnel.

-la Pologne avec 1 chasseur de mines et 1 sous-marin.

-le Royaume Uni avec 1 chasseur de mines.

 

-en dehors de l’OTAN et à titre de « partenaire pour la paix », la Suède avec 2 corvettes et 1 chasseur de mines.

 

Il ne semble pas que la nature de la menace potentielle ait été définie au préalable à l’exercice, ce qui explique la diversité des types de navires y participant. On pourrait penser qu’au regard de la zone où il s’est déroulé que il aurait pu s‘agir de mener des opérations de guerre des mines sous menace aérienne. Ce schéma aurait correspondu à ceux du dernier conflit mondial ou de l’ancien antagonisme avec l’URSS ou de « guerre froide ».

La présence des forces navales des différents pays ne semble se justifier que pour montrer qu’ils participent au jeu. Bref l’exercice a du principalement se concentrer sur le rodage des transmissions et des évolutions de navires en groupe.

 

1-5-Des préoccupations de l’industrie navale européenne

 

Dans un article du « blog Mer et Marine », il est fait état des préoccupations des industriels de la construction navale de défense.

Ils signalent son éparpillement en face du danger présenté par une concurrence internationale de plus en plus exacerbée.

Une telle situation était déjà valable pour les sous-marins, elle se révèle actuellement pour les frégates qui sont mises en commandes pour soutenir l’économie locale et les emplois avec pour corrélation les importants coûts de chaque programme national. A l’appui de cet article sont cités les programmes nationaux présentés dans le tableau ci-dessous :


 

PAYS

Programme Frégate

Longeur/ Largeur

Tonnage

Vmax

Autonomie

Equipage

Armes

Service

Allemagne

Type 125

148/18,5

6 800

26

4 000 /18

2x120

Terre :127

2014

Espagne

Type F100

146/18,6

4 900

29

4 500/18

250

DA

Missiles

2012

Italie

Fremm :

Classe Bergamini

140

6 000

27

6 000/15

145

4-ASM

6-Terre

2013

France

Fremm :

Classe Aquitaine

142/20

6 000

27

6 000/15

108

8-ASM

2-DA

2012

Danemarck

Type FPS

137/20

6 200

28

9 000/15

100

DA

2011

Royaume Uni

Type 26

141

6 850

 

7 000/18

150+36

ASM

Terre

2016

Pays-Bas

Type LCF/NLF

142/19

6 500

28

5 000/18

202/173

2-LCF

2-NLF

2002

 

 

 

 

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 12:26

Paris le 16 Avril  2010

 

 

 

 

 

L’INTERNET ET LES ARMEES

 

Deuxième Partie

 

DES ARMEES

 

 

 

 

3-COMMENT LES ARMEES EN SONT-ELLES ARRIVEES A CETTE SITUATION ?

 

3-1 Des considérations générales sur la notion « obéissance ».

 

Nous pensons que le temps de la « Grande Muette » est fini et qu’il faut voir d’une autre façon l’obéissance au Président de la République et au Gouvernement de la part de la haute hiérarchie militaire.

Deux adages sont censés régir le fonctionnement des institutions militaires : « la discipline fait la force des armées » et « Cedant arma togae ». En fait ces deux adages mériteraient d’être interprétés de façon différentes selon que l’on considère soit la partie haute des institutions, c’est à dire le haut commandement, soit les parties moyennes et basses, c’est à dire les échelons d’exécution.

 

La partie haute est celle du gouvernement, du Chef d’Etat-Major des Armées et des Chefs d’Etat-Major de chaque armée.

 

A ce niveau l’Institution (Armée de Terre, Marine, Armée de l’Air) est représentée par son chef, le Chef d’Etat-Major, qui se voit attribuer par le gouvernement les moyens pour soutenir la politique qui aurait du  être préalablement discutée avec lui puisque les membres du gouvernement n’ont aucune compétence en la matière traitée par l’institution. Ce n’est donc pas à proprement parlé une relation de subordination aveugle, une discipline de forme, mais une relation dans une coopération préalablement discutée, une discipline de fond, il s’en suit donc des « directives » et  non des «ordres».

Une telle relation ne peut fonctionner correctement que si le chef de l’institution a assez de caractère pour exprimer ses vues devant un gouvernement composé essentiellement d’hommes politiques qui ont  d’autres préoccupations que les armées elles-mêmes et qu’elles soient cependant capables d’écouter les militaires. Pour le chef il importe que la directive soit acceptée par au moins la majorité de ses personnels. Et c’est ainsi que l’adage « Cedant arma togae » s’appliquera.

 

Il en est de même de la subordination hiérarchique entre le Chef d’Etat-Major des Armées et les Chefs d’Etat-Major  de chaque Armée. Il apparaît que c’est une erreur complète d’analyse du problème à ce niveau car il ne devrait s’agir que d’une coopération des trois armées lorsqu’elles ont à opérer conjointement. Dans ce cas le rôle du Chef d’Etat-Major des Armées est plus proche de celui d’un coordinateur des actions militaires avec leurs conséquences au plan politique.

 

3-2 Cette situation résulte d’une succession de réformes aux conséquences mal analysées de la part des précédents CEMA et du Président de la République

 

Pour la première fois il nous est apparu nécessaire de citer des noms car nous pensons que, à la suite des dernières élections nécessitant de poursuivre les réformes d’une autre manière, le temps n’est plus à « la langue de bois » ni « au politiquement correct » si l’on veut arrêter un fiasco pour les Armées, rétablir leur moral et donc leur adhésion au chef suprême.

 

C’est l’Amiral Lanxade qui le premier a eu l’idée de l’Interarmées en créant le Commandement des Opérations Spéciales qui prétendait réunir sous un même commandement des unités ayant des vocations et des milieux opérationnels différents (Commandos de l’Armée de Terre, Commandos Marine, Commandos de l’Air).

 

C’est ensuite en 2005 que le Général Bentegeat qui a fait prendre le Décret N° 2005-520 du 21/05/05 donnant au CEMA la direction opérationnelle des trois Armées et ceci pour assurer sa prééminence sur la délégation du ministre aux Affaires Stratégiques, la DAS nouvellement créée.

 

C’est après en 2007, l’arrivée  de Mr Sarkozy, comme Président de la République donc constitutionnellement chef des Armées, visant en particulier à réduire le déficit des finances publiques par une nouvelle approche de la Défense.

Ainsi il a cru qu’en mettant en place une commission dite du « Livre Blanc et de la Sécurité intérieure » il pourrait réviser la politique et en posant comme postulat  le raisonnement simpliste consistant à ne vouloir voir qu’une « Seule tête pour les Armées », le CEMA.

Parallèlement, pour satisfaire à la RGPP qu’il avait mise en place, il décidait de réviser la politique de défense en y associant la sécurité. C’est ainsi qu’il créait la dite commission sous la présidence d’un Enarque dans laquelle le seul militaire participant était le CEMA, les CEMM de chaque armée en étant écartés.

Sur les bases de ce Livre Blanc une loi de programmation militaire a été votée.

 

De son côté le Général Georgelin, nouveau CEMA, amplifiant les précédentes dispositions faisait prendre le Décret N°2009 du 15/07/09  et en accord avec le Ministre mettait en place un concept d’Interarmées qui explique les différents commentaires des deux blogs.

Parallèlement le Ministre de la Défense lançait le projet de « Pentagone à la française » pour y installer cet EMA grossi.

S’il a enflé, ce n’est pas seulement dû  au manque de compétence universelle des officiers chef de division ou de bureau, qui ont besoin d’être épaulés par des adjoints spécialisés, mais parce que tout le monde veut s’occuper de tout.

Certes dans les armées il faut Il faut un échelon coordonnateur et contrôleur, mais il n'a pas besoin d'être aussi volumineux si l’EMA ne se concentre que sur les opérations combinées et les conséquences politiques des opérations.

 

3-3 Une explication des différentes attitudes des officiers dans les commentaires des Blogs

 

Quand un jeune homme se présente à un concours pour une école d’officier, il a secrètement l’espoir d’arriver au grade d’officier général pour pouvoir participer à la conduite de l’Armée dans laquelle il s’est engagé et dans laquelle il est devenu compétent.

 

Nous avons déjà montré que puisqu’un officier ne peut être compétent dans tous les domaines couverts par les trois armées. A chaque poste de commandement important,il était donc nécessaire de lui adjoindre un officier compétent dans le domaine concerné. C’est ainsi que s’est établie l’inflation des effectifs à l’EMA.

 

Alors que dans l’ancienne séparation des Armées, calée sur la spécificité de leur milieu opérationnel, l’officier pouvait espérer arriver à un poste de direction dans son Armée.

Ces postes ayant disparu dans le concept d’Interarmées, on a cru rétablir un certain équilibre en répartissant les postes de commandement entre les trois armées. A la lecture des commentaires il apparaît que c’est un « fiasco »  et que les différentes réformes n’ont jusqu’ici amenés que désordre et confusion !

 

4- QUELS REMEDES A CETTE SITUATION DEMORALISANTE ET DESTRUCTRICE POUR LES ARMEES ?

 

Certes des réformes étaient et sont toujours nécessaires, mais elles auraient dû être conduites d’une autre façon.

Pour cela il conviendrait de les mener en conduisant les travaux suivants :

-le premier :« Repenser l’objet du Livre Blanc sur la Défense »  en le découplant de la « Sécurité intérieure » qui ne concerne pas les activités militaires.

-le deuxième : inclure dans la commission « ad hoc » une participation accrue des militaires de chaque armée sous l’autorité de leurs chefs d’état-major respectifs auxquels aurait été donné les directives de « penser autrement » comme l’a fait le Général Desportes dans un de ses livres.

-le troisième en demandant pour chaque armée de repenser ses missions et ses formats adaptés à la conjoncture opérationnelle présente  et en abandonnant toutes références au dernier conflit, par exemple en tenant compte :

>de l’existence d’une Europe « politique » et sans frontières nationales. Penser essentiellement « national» en attendant un concept de défense européen !.

>des nécessités d’assurer la liberté des communications maritimes, la lutte contre la piraterie et les trafics illicites.

>de la possibilité d’OPEX, plus particulièrement sur les théâtres de l’Afrique Francophone, etc … 

 

Après la mise en route de ces travaux, prendre les dispositions suivantes :

-Réajuster les responsabilités du CEMA sur pour les rendre conformes à celles de ses homologues US et UK, c’est à dire coordinateur des armées et non super responsable de leurs opérations .

-Reconnaître la spécificité de chaque armée liée à son théâtre d’opération de telle manière qu’elle conçoive ses formats en conséquence.

-Rétablir les Chefs d’état-major de chaque armée dans toutes leurs prérogatives pour les organiser, les concevoir et les conduire opérationnellement.

 

5- UNE AUTRE FORME D’INTERARMEES

 

Considérant qu’il ne peux être imposé réglementairement un « concept d’Interarmées » sans risquer de détruire l’esprit de corps de chaque Armée, marqué par la spécificité de son milieu opérationnel, il peut exister une autre forme d’interarmées qui respecte à la fois leurs spécificités et la « construction intellectuelle de leurs officiers », construction venant de leur formation initiale et de leur vie dans leur propre armée.

C’est ce que notre « Think Tank » recherche dans une liaison avec les associations d’officiers à la retraite de l’Armée de Terre, telles « Les Sentinelles de l’Agora » et l'ASAF.

Cette liaison s’est faite facilement puisque ces associations étaient déjà actives sur les mêmes préoccupations que le « Think Tank » à l’origine de ce blog.

Il conviendrait maintenant de faire une même approche avec des associations analogues de l’Armée de l’Air.

Il n’y a aucune raison que l’on n’y arrive pas car nous avons tous participé en commun aux opérations de la guerre 1939-1945, de la guerre d’Indochine et de celles d’Algérie, etc…

 

Mais le chemin est probablement long et difficile pour se comprendre, car nos carrières ont modulé nos conceptions intellectuelles pour les adapter à nos propres milieux d’action !

 

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 12:12

Paris le 10 Avril 2010

 

 

 

 

L’INTERNET ET LES ARMEES

 

Première Partie

 

DES SITES ET DES BLOGS

 

 

1- DE L’INTERNET EN GENERAL.

 

1-1 Aspects généraux

 

Le Réseau Internet permet de communiquer entre différents correspondants pourvu qu’ils soient munis d’ordinateurs et inscrits prés d’un fournisseur d’accès. C’est donc un réseau ouvert auquel tous les correspondants peuvent avoir accès. Ce n’est donc pas  à priori un réseau d’information protégé et toutes les informations sont donc publiques.

 

Bien naturellement le Ministère Français de la Défense et les Armées Françaises ainsi que les correspondants voulant soit diffuser ou récolter des informations sur leurs organisations et les opérations l’utilisent pour différents usages.

Parmi ces usages on peut citer :

-la création de sites spécifiques tel celui du Ministère de la Défense.

-les possibilités d’échanges de points de vue entre associations ou groupes de pensées  (Think Tank).

-la consultation de sites divers et «blogs» divers pour y récolter des informations à condition d’être capable de les analyser et de les vérifier.

-mettre en ligne des contenus informatifs ou polémiques pour créer le débat ou faire du lobbying.

-fournir un rayonnement extraordinaire, y compris à l'international ce que l’on ne le réalise que peu à peu. Pour être influent, il faut être visité, donc il faut attirer. Les réflexions conceptuelles ou philosophiques ne suffisent pas, hélas, à attirer les foules.

 

Des vastes informations de tous ordres peuvent obtenues par le biais d’un moteur de recherche.

 

Le but de cet article est d’analyser les bons et les mauvais aspects de l’usage de l’Internet dans les Armées dans le domaine de la Défense nationale. Pour cela on passera en revue les différents sites et «blogs» consultés ou visités.

 

1-2 Le Site du Ministère de la Défense

 

C’est le principal Site consulté par les internautes militaires ou civils s’intéressant à la chose. Toutefois sa présentation ne cadre pas avec la hiérarchie des affaires au sein de ce ministère.

 

En effet ce site ne présente pas moins de 20 liens pour accéder aux différentes pages (EMA, DGA, SGA, Terre, Marine, Air, Gendarmerie, Santé, Essences, CSFM, DAS, DICoD, CGA, DGSE, Réserves, CED, CAJ, ONAC, ECPAD, Educadef…).

 

Que l’internaute soit un militaire ou un civil, cette présentation donne l’impression que tous ces organismes dépendant du Ministre sont sur le même plan alors que le Ministre ne devrait avoir que comme subordonnés directs :

- au plan opérationnel de l’emploi des Forces : l’EMA, l’Armée de Terre, la Marine et l’Armée de l’Air.

- au plan de l’armement des Forces : la DGA

- au plan administratif : le SGA.

 

Une telle présentation peut laisser à penser qu’appliquer le concept de « l’interarmées » est une chose simple et génératrice d’économies financières. Elle donne également l’impression que ce Ministère ne serait  qu’une énorme agence de relations publiques au détriment de sa mission fondamentale : la défense du territoire national et d’outre mer, de sa population et de la protection de ses voies de communication maritime.

 

Autrefois, en l’absence d’un site du Ministère de la Défense, les informations étaient fournies aux seules personnes qui avaient besoin d’en connaître. Avec l’Internet toutes les personnes peuvent obtenir ces informations qu’elles peuvent interpréter et diffuser comme bon leur semble.

 

Ainsi si l’internaute est une personne peu versée dans le domaine militaire, elle peut être amenée à se faire des idées fausses sur des affaires hors de sa compétence.

Comme il l’a déjà été précisé les informations obtenues sont publiques et selon la compétence de son visiteur elles peuvent être interprétées différemment. Il importe donc que les Armées disposent d’une capacité de communication pour orienter ces interprétations et servir d’interlocuteur aux médias. Comme une communication compétente sur une opération ne peut se trouver que dans l’Armée qui la mène, cette communication doit lui revenir de préférence.

Ainsi la communication centralisée au niveau de l’EMA apparaît comme non-compatible avec tous les types d’opérations. Lorsque qu’il s’agit d’une opération combinée, l’EMA doit communiquer sur ses aspects généraux c’est à dire proches de la politique, par contre il devrait appartenir à chaque armée de communiquer sur les aspects particuliers de sa compétence.

Par contre si l’opération n’est pas du type "combiné", il devrait appartenir à l’Armée qui la conduit de communiquer sur le sujet.

Dans les activités de communication le choix des termes employés est important puisque les visiteurs peuvent être aussi bien des militaires que des civils pour lesquels les mots n’ont pas la même signification, ainsi les termes « inspection » et « visite » ne sont pas compris de la même façon par un visiteur militaire ou civil.

 

1-3 Les Blogs militaires

 

Un blog, ou weblog, est un site personnel qui contient des informations et des jugements portés par son auteur sur les sujets traits et c’est à cause de cela que leurs informations ou jugements doivent être pris avec précaution. Il peut comporter des liens avec d’autres sites ou blogs.

 

Il existe de nombreux blogs militaires tant à l’étranger qu’en France.

Parmi ces derniers on doit citer : “Le portail des sous-marins”, le “Mammouth”, “bruxelles 2- Europe de la defense”, “Athéna et moi”, “mer et marine” etc…

Parmi eux on peut  citer deux blogs aux contenus et commentaires différents:

-le Blog «Secret Défense» du journaliste Jean-Domique Merchet de  Libération”, Blog très journalistique,  il fait état de tous les « potins » du Ministère, c’est probablement la raison de sa visite fréquente par la famille militaire et les civils intéressés à la chose.

-le Blog d’Olivier Kempf « Egeanet », ancien officier de l’armée de terre. Ce blog est d’un niveau plus élevé, traite surtout de géostratégie. Il est en train de fusionner avec d’autres blogs sous la dénomination d »Ultima Ratio ».

 

La vraie difficulté des blogs est que chacun y lance son idée du moment dans l'état d'esprit dans lequel il est (ou dans lequel l'a mis la lecture des commentaires précédents) et ceci sans beaucoup réfléchir ni à la portée immédiate ni aux conséquences à long terme. Sous couvert d'anonymat et en quasi-absence de censure, tout est dit, parfois sans vraiment argumenter, et souvent même sans réfléchir. La volonté d'avoir raison contre tous ou de révéler au monde les aspects méconnus du fonctionnement d'une institution pousse à en exhiber les faiblesses sans analyse et sans recul.

 

2-«BLOG SECRET DEFENSE»

 

La dernière visite de ce blog nous amené à prendre connaissance des articles, ou « posts dans le jargon de certains blogueurs », publiés aux dates suivantes :

-le 19/03/10 –l’article intitulé :Nucléaire : une dissuasion partagée avec les Britanniques ? suivi de  78 commentaires, montés ensuite à 82 compte tenu du sujet.  A part quelques uns relèvant d’une conversation type « Café du Commerce », les arguments le plus souvent invoqués pour son maintien est qu’elle constitue « le socle de notre indépendance » et que sans elle  « La France serait un pays de deuxième zone . En plus des arguments présentés dans l’article de ce blog, publié le  16/01/09 sous le titre : « Réflexions sur la pérennité de la dissuasion nucléaire ». nous pensons que notre indépendance est plus liée à nos potentialités économiques dont le maintien est principalement lié à la liberté de la circulation maritime.

-le 17/03/10 – l’article intitulé : Le général Puga est nommé chef d’état-major particulier du Président de la République. Suivi de 63 Commentaires qui nous fait tiquer !

-le 17/03/10 – l’article intitulé : Haute hiérarchie militaire : mais où sont passés les aviateurs ? Suivi de 77 Commentaires montés le 23/03/10 à 82 , ces commentaires qui nous ont fait également tiquer pour les raisons exposées ci-dessous .

 

Comme ces commentaires sont publics, il apparaîtra au visiteur qu’il existe au sein des Armées une très mauvaise ambiance parmi les officiers supérieurs où se trouvent les futurs officiers généraux.

D’une façon générale pour un militaire la lecture de ces commentaires est attristante et montre que les réformes conduites dans les Armées ont été plutôt destructives.

Sur le deuxième article précité, les commentaires favorables des officiers connaissant le Général ne couvrent pas des commentaires tels que « la fumisterie de l’Interarmées » et l’introduction en leur sein d’un « certain corporatisme ».

Sur le troisième article précité, les commentaires sont principalement orientés sur les problème existentiels de l’Armée de l’Air et en particulier sur les difficultés de progression dans le haut commandement attribution par suite du découpage du corps en différentes spécialités (PN, Mécano, Officiers des Bases ).

 

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 14:37

Paris le 6 Avril 2010

 

 

DU CONTRÔLE DES FRONTIERES MARITIMES

 

LA FONCTION « GARDES-CÔTES »

 

 

DEUXIEME PARTIE

 

ANALYSE DU DISPOSTIF ACTUEL

 

ORGANISATION OPERATIONNELLE SOUHAITABLE

 

 

 

6-Analyse du dispositif actuel

 

A la suite des incidents de l’East Sea sur la côte varoise et du débarquement des Kurdes dans la région de Pertusato en Corse, on est en droit de se poser des questions sur l’efficacité du dispositif actuel.

 

6-1 Manque d’homogénéité dans l’organisation des activités de surveillance et de contrôle;

 

S’il revient à la Marine nationale, relativement à sa disponibilité opérationnelle 24 h sur 24, la mise en place de Centres Opérationnels prés des Préfets Maritimes en vue de coordonner les activités, il apparaît qu’il n’existe aucune politique d’emploi des patrouilleurs relevant des autres organismes impliqués pour la surveillance et le contrôle systématique des activités dans ces zones.

Il apparaît ainsi que les patrouilleurs des Douanes sont principalement utilisés pour intercepter les trafics décelés par leurs réseaux de renseignements. Il en est probablement de même pour les patrouilleurs des Affaires Maritimes qui n’interviendraient que pour des activités de pêche illicites, les autres missions de cette administration s’exerçant dans les ports

 

Il nous apparaît ainsi que ces patrouilleurs ne sont utilisés que pour des actions limitées dans le temps. Cela nous paraît une mauvaise utilisation du Budget de l’Etat.et en opposition avec les objectifs de la RGPP.

 

Pour essayer de faciliter une coopération entre ces administrations, il nous a paru souhaitable de déterminer pour chacune d’entre elles : d’une part les activités pour lesquelles elles sont seules compétentes et d’autre part les activités qui peuvent être exercées par l’une ou l’autre de ces administrations.

 

Concernant l’Administration des Douanes, étant la seule à posséder des réseaux d’informations visant les trafics illicites il importe qu’elle ne se limite qu’à susciter les opérations d’interceptions qui peuvent être assurées par des navires de la Marine nationale, embarquant dans certains cas des personnels spécialisés des Douanes.

Concernant l’Administration des Affaires Maritimes, étant la seule à connaître la réglementation maritime pour les navires marchants et les navires de pêche, elle opère en général ses contrôles dans les ports. Par contre pour les contrôles de pêche illicites, ceux-ci peuvent l’être par n’importe quel patrouilleur pourvu qu’il ait à bord une personne qualifiée pour ce contrôle.

 

Concernant la Gendarmerie Maritime, bien qu elle soit organiquement rattachée au Chef d’Etat-Major de la Marine, ses missions sont diverses :

-les unes  dites de Défense Nationale (surveillance des eaux nationales, protection du  trafic maritime) pour lesquelles les activités relèvent des Préfets Maritimes ,

-les autres pour lesquelles elle est seule à en avoir les compétences et dont les activités relèvent soit  des Affaires Maritimes (police de la navigation de plaisance et des pêches,  soit  de l’Administration des Douanes (lutte contre les trafics illicites, lutte contre l’immigration clandestine), soit du Procureur de la République pour la police judiciaire en mer, aussi bien dans les eaux nationales que sur les eaux côtières jusqu’à la laisse de haute mer.

 

On aurait ainsi supprimé les doublons en recadrant chaque organisme sur ce qu’il est seul à pouvoir faire, c’est à dire « le cœur de son métier ». Il y a là une voie sur laquelle le gouvernement pourrait exercer sa volonté d’économies sans nuire à l’efficacité du concept.     

 

6-2 Faiblesses du Système SPATIONAV

 

Ce système est essentiellement constitué par un équipement de transmission de données. Mais sa validité repose sur la qualité de ces données qu’il diffuse et qui sont principalement celles des radars des Sémaphores.

 

Malheureusement ce dispositif, trop rapidement étudié et mise en place, présente les inconvénients mentionnés ci-dessous qui nuisent à son efficacité:

-il est essentiellement statique donc facile à contourner par les contrevenants, 

-les sémaphores ne sont pas tous  à la même altitude et donc leurs portées Radar sont différentes, ce qui nuit à l’étanchéité de la couverture des approches,

-il existe naturellement des masques à la détection électromagnétique tels que pieds de côte, collines proches etc.. 

-l’identification les navires douteux ne peut être faite que visuellement par un patrouilleur,

-les sémaphores existants n’ayant plus la vue l’un sur l’autre, il existera des trous de détection.

 

Il semble que l’EMM, qui aurait dû établir les spécifications opérationnelles du système, ne se soit pas rendu compte de ces problèmes et a ainsi créé une « Ligne Maginot maritime » assurant une fausse sécurité

Le récent débarquement des réfugiés kurdes sur une plage de la Corse  a montré que le Système SPATIONAV n’était pas autre chose. On peut craindre qu’un tel dispositif statique n’engendre également une fausse sécurité contre les menaces terroristes venant de la mer.

 

7- ORGANISATION OPERATIONNELLE PRECONISEE

 

Compte tenu de ce qui vient d’être exposé, il apparaît que l’organisation opérationnelle et territoriale  mise en place par la Marine à la suite de la restructuration l’EMA et découlant des dernières réformes, ne conviennent pas aux activités engendrées  par le  « Contrôle des Frontières Maritimes » et  la mise en place d’un fonction « Garde-Côtes »

 

7-1 Zones de Surveillance et de Contrôle

 

Elles doivent possèder chacune un « Poste Central Opération  de zone » implanté soit dans un sémaphore ou un CROSS pour économiser le personnel. Elles devraient être donc au nombre de 59 implantations qui pourraient assurer une veille permanente.

Leurs dimensions devraient être déterminées de la façon suivante :

-vers le large par la limite en mer de la ZEE,

-vers la côte par la laisse de haute-mer,

-le long de la côte, de l’un et l’autre côté, par la limite de portée du radar sémaphorique le plus proche ou par la frontière de l’Etat côtier voisin. 

Pour établir leur « situation surface », en plus de leurs  informations propres fournis par leurs moyens (électromagnétiques, radioélectriques, optiques) , ces PC de zone collectent celles fournies par les moyens navals et aériens fournis par le Secteur de surveillance et de contrôle ou opérant dans la zone .

 

7-2 Secteurs de Surveillance et de Contrôle

 

Ces Secteurs ont  une vocation opérationnelle militaire et de police. Ils devraient donc être  commandés par un officier de Marine ou de Gendarmerie Maritime.

Ces Secteurs Maritimes, ayant une vocation essentiellement militaire de contrôle des activités, ils  ne devraient pas faire double emploi, ni avec les services locaux de l’Administration des Douanes, ni avec les Unités littorales des Affaires Maritimes reprenant les fonctions administratives locales des Gens de mer et de la Pêche, précédemment assurées par les Quartiers Maritimes.

 

Ces secteurs seraient implantés dans les principaux ports militaires ou de commerce de la côte métropolitaine et des DOM-TOM. Ils disposent chacun d’un « Poste Central Opération de secteur » où  est  établie la « situation surface » du secteur par la fusion de celles des zones de surveillance auxquelles il rajoute les informations provenant des ports de commerce et de plaisance du Secteur.

 

Une telle disposition veut dire que les différents officiers de marine assurant actuellement les fonctions de COMAR auront un rôle opérationnel à jouer. S’il n’existe plus de COMAR dans certains cas, il conviendra de récréer la fonction.

En Métropole les ports qui devraient doté d’un COMAR ou en assurer les fonctions pourrait être :

-Sur la côte Atlantique :Dunkerque, Boulogne, Le Havre , Cherbourg, Brest, Lorient, Saint Nazaire, Rochefort, Bordeaux, Bayonne ou Saint Jean de Luz.

-Sur la côte Méditerranéenne: Nice, Toulon, Marseille, Port Vendres, Ajaccio, Bastia.

-Dans les DOM-TOM : Fort de France, Pointe à Pitre, Cayenne, Port des Galets (La Réunion), Papeete, Anse Vata (Nouméa), Mayotte et Saint Pierre et Miquelon

 

7-3 Région de Surveillance et de Contrôle

 

Au niveau de la conduite des activités de contrôle dans  la Région,:

-les Amiraux, Commandants en chef des Forces Navales et Aéronavales de Régions Maritimes, assureraient leurs fonctions, concernant la lutte contre le terrorisme et les trafics illicites, au titre du Ministère de la Défense et non plus au titre du Premier Ministre à travers le Secrétaire Général à la Mer.

-Par contre ces mêmes Amiraux, Préfets Maritimes au titre du Premier Ministre, continueraient à assurer  les fonctions de contrôle de la Circulation Maritime, de la lutte contre les pollutions  et du Sauvetage en mer.

Ces dernières activités seraient groupées sous l’appellation Sécurité Maritime en Mer et non plus dite « Action de l’Etat en Mer ». En effet tout acte conduit par cet officier général, qu’il soit strictement opérationnel ou non, est bien entrepris au nom de l’Etat.

 

En ce qui concerne les activités de contrôle dans les Régions, l’expérience montre que les trafics illicites et les intrusions illégales et donc les actes de terrorisme se produisent dans les zones à forte densité de population où les contrevenants peuvent facilement s’y mélanger ainsi que dans les zones d’interface. Ces zones concernent principalement les zones littorales où s’exercent les activités de pêche et de loisirs, dont la population augmente considérablement à certaines périodes.

Il importe donc que les autorités, chargées de les contrôler, soient localement proches de ces populations, ce qui implique que leurs services y soient implantés.

 

8- CONCLUSION

 

Cet article visait à montrer que dans le Contrôle des Frontières Maritimes, raison fondamentale de la création d’une fonction « Garde-Côtes », une analyse des activités que chaque organisation (Douanes, Affaires Maritimes, Gendarmerie Maritime ), a permis de prendre conscience des activités où chaque organisation est seule compétente. Il est alors permis de la cantonner dans cette activité c’est à dire «  sur le cœur de son métier », évitant ainsi la mutualisation chère au Livre Bleu.

 

Les autres activités, qui en découlent, pourraient alors être assurées par la Marine Nationale grâce à sa disponibilité opérationnelle permanente.

 

Cependant il apparaît que seule la Marine Nationale a la compétence pour en exercer la coordination puisque son personnel est disponible 24 h sur 24. Cependant pour pouvoir satisfaire aux obligations qui lui sont définies dans ce livre, Mais pour cela il lui serait nécessaire de disposer d’un plus grand nombre de moyens opérationnels mobiles, soit en lui confiant la gestion opérationnelle des moyens des autres organismes soit en orientant ses investissements sur la construction de plus nombreux navires soit patrouilleurs soit Frégates légères avec hélicoptères.

 

Cela ne changera pas grand chose pour l’industrie de la construction navale proprement dite car il y aura toujours le même nombre d’heures d’ouvriers que sur des navires sophistiqués. Le problème changera pour les fournisseurs d’équipements qui devront adapter leurs produits à ces missions en vue de réduire les équipages des patrouilleurs.

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 12:14

Paris le 30 Mars 2010

 

 

DU CONTRÔLE DES FRONTIERES MARITIMES

 

LA FONCTION « GARDE-CÔTES »

 

 

PREMIERE PARTIE

 

CONCEPT

 

AVANT PROPOS

 

En Décembre 2009 le Gouvernement a publié, sous l’égide du Ministère de la Mer, un Livre Bleu intitulé « Stratégie nationale pour la mer et les océans ». Ce document se veut le pendant du Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité intérieure, publié lui en 2007 sous l’égide du Ministère de la Défense.

Il convient cependant d’y noter une différence importante concernant la Marine Nationale. Alors que le Livre Bleu la considère comme une actrice majeure  sur mer, le Livre Blanc ne la considère que comme une composante des Forces Armées.

 

Sans formaliser le thème du contrôle des frontières maritimes dans le document, il est nettement sous-entendu par la création d’une fonction « Garde Côtes » au sein des organismes de l’Etat opérant en mer. Il importe donc de définir ce que couvrent ces deux termes ainsi que celui qui peut s’en suivre  pour éviter les doublons : la mutualisation des moyens :

-un contrôle vise à connaître les activités exercées dans une zone pour réprimer celles exercées en dehors des règles établies soit internationalement soit  par l’Etat côtier.

-une fonction se définit comme le rôle d’un élément au sein d’un groupe ou d’une activité.

-comme toute nouvelle fonction induit inévitablement une inflation des moyens menaçant d’augmenter le déficit du pays , le Livre Bleu en recommande une mutualisation. Ce terme définit un système de solidarité entre les membres d’un groupe, les termes de coopération ou de coordination seraient certainement mieux adaptés.

 

Le 19/01/09  et le 15/03/09 nous avions publié dans le « blog » deux articles : l’un sur le « Contrôle des frontières maritimes» mais à cette époque il n’était question que de terrorisme soit en mer soit venant de la mer, l’autre sur les activités illicites en mer. Or depuis le gouvernement s’est sensibilisé sur ces problèmes et le Livre Bleu a créé une fonction « Garde-Côtes ».

 

Le but du présent article est d’une part de compléter les précédents articles et d’autre part de suggérer comment cette fonction pourrait être exercé dans la Marine Nationale parallèlement à d’autres organismes tels que l’Administration des Douanes et l’Administration des Affaires Maritimes et surtout d’examiner leurs modes de coopération ou de coordination. C’est dans ce but que sont découplées pour ces administrations les activités qu’elles sont seules à avoir compétence à exercer de celles qui peuvent l’être indifféremment par l’un ou l’autre des acteurs.

 

Dans ce but il nous paraît d’abord important de ne considérer que les activités de contrôle des frontières qui concerne la protection du territoire national et de ses population, ce sont elles qui déterminent fondamentalement les moyens nécessaires et leur organisation opérationnelle. Les activités concernant la  surveillance de l’environnement marin qui en découleront ne seront pas prises en compte dans cet article.

 

1-DES FRONTIERES MARITMES

 

Pour leur contrôle les frontières maritimes ne doivent pas être considérées comme des limites géographiques dont le franchissement doit être surveillé, mais comme un ensemble de zones géographiques où peuvent s’exercer différentes activités maritimes qu‘elles soient licites ou illicites.

 

Ces zones sont définies internationalement par la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer qui définit également les obligations et les droits des Etats riverains, qu’ils soient continentaux ou pélagiques.

 A partir de la côte ou des lignes de base établies selon la convention, elles sont délimitées vers le large et comprennent

-la mer territoriale jusqu’à 12 nautiques au large,

-la zone contiguë jusqu’à 24 nautiques au large,

-la zone économique exclusive jusqu’à 200 nautiques au large.

 

A ces zones de définition internationale, il convient de rajouter les eaux littorales de définition nationale puisque considérées internationalement comme « eaux intérieures de l’Etat ». Celles-ci sont les lieux d’activités maritimes diverses et intenses qui doivent également pouvoir être contrôlées.

Ces  eaux dites intérieures s’étendent vers le large à partir de la laisse de haute-mer jusqu’à la ligne de base droite, tracée selon la Convention de l'ONU sur le droit de la mer, lorsque la côte est découpée ou bordée d’un chapelet d’îles.

 

2-DES ACTIVITES LICITTES ET ILLICITES

 

2-1 Activités licites

 

Dans ces zones s’exercent les activités suivantes, :

-L’Etat côtier y exerce ses propres activités maritimes : militaires, d’affaires maritimes, de polices, et de douanes, pour citer les principales

-Le sauvetage en mer,

-La circulation maritime générale des  cargos, des porte-containeurs, des pétroliers ou méthaniers, navires à passagers (paquebots et croisières), navires de servitudes, navires de plaisance, …

-Les entrées et sorties de ports, provenant ou aboutissant à la circulation maritime générale,

-Les navires et embarcations en opérations de pêche,

-La navigation de plaisance .

-Les exploitations pétrolières, l’extraction de matériaux, les activités scientifiques, pisciculture, pose de câbles sous-marins , etc.. ;

 

2-2 Activités illicites

 

Dans ces zones les activités illicites pouvant s’exercer sont les suivantes :

 

-Contrebande de produits manufacturés, d’armes, d’explosifs, de drogue, d’alcool, de tabac, etc … Cette contrebande est génératrice de profits illicites à usages divers tels que financement ou exécutions d’actions de déstabilisation de l’Etat et de terrorisme.

-Immigration clandestine de personnes, trafics de personnes etc ...

-Emissions radio clandestines.

-Pêche illicite

 

3-CONCEPT DE CONTRÔLE

 

Le concept est essentiellement basé sur le tri des activités maritimes exercées dans une zone donnée, pour déterminer les activités licites de celles illicites.

Pour effectuer le tri des ces activité, il d’abord convient d’établir pour chaque zone une situation permanente de ces activités que nous appellerons « Situation Surface de Zone » (SSZ)..

 

De cette SSZ , continuellement tenue à jour, on effectue le tri entre activités licites et illicites. Les premières pouvant être facilement connues, les secondes seront classées aisément illicites pour être ensuite réprimées.

 

Il apparaît immédiatement que pour maintenir à jour une telle « Situation Surface de la zone », . il convient d’avoir à sa disposition un nombre de moyens opérationnels suffisant et que la zone soit de dimensions limitées.

 

 

4-Etablissement de la Situation Surface de Zone

 

Cette situation est établie à partir des renseignements fournis par les deux voies suivantes:

- l’une dite « ouverte » (Open Intelligence) les renseignements provenant des moyens officiels (Sémaphores, patrouilleurs, aéronefs, ports etc…),

- l’autre dite « discrète » (shadow intelligence) provenant des réseaux d’informateurs des services spécialisés de l’Etat (Douanes , DGSE, DRM, DST, Police, etc …).

 

Les renseignements « ouverts » sont acheminés des différents senseurs par réseaux de transmission de données au centre opérationnel de la zone, implanté de préférence au point fixe des moyens de collecte, pratiquement le sémaphore de la zone concernée, les CROSS leur étant assimilés dans ce rôle.

Les renseignements « discrets » sont acheminés par réseaux adaptés à leurs caractères de protection.

 

Une situation Surface étant établie dans un centre opérationnel de zone, il convient de la diffuser aux zones voisines et aux échelons centraux de différents niveaux. 

 

Cette diffusion est actuellement assurée par le réseau de transmission de données, SPATIONAV développé par SOFRELOG.

 

Un telle conception permets de séparer

-les fournitures des renseignements ouverts par des moyens opérationnels pouvant relevant uniquement de la Marine Nationale (Sémaphores, patrouilleurs, aéronefs, système Spationav),

- les fournitures des renseignements discrets qui relèvent d’autres voies.

 

5-Moyens opérationnels actuels

 

Ces moyens, destinés à collecter les données et à les traiter, se répartissent en deux catégories, les fixes et les mobiles et relevant de quatre  organismes différents : le Ministère de la Défense par la Marine Nationale, l’Administration des Douanes, l’Administration des Affaires Maritimes et la Gendarmerie Maritime. Cette dernière relève de la Marine Nationale pour certaines fonctions, des Affaires Maritimes pour certaines autres et du Procureur de la République pour encore d’autres .

Pour collecter les données ces moyens sont équipés de senseurs électromagnétiques, de senseurs optiques et de senseurs radioélectriques.

Pour les traiter ces moyens sont dotés de postes centraux opérationnels reliés entre eux par un réseau de transmissions de données, le Système SPATIONAV.

 

5-1 Moyens opérationnels mobiles

 

Les moyens de la Marine comprennent sont principalement les Frégates légères et leurs hélicoptères, ainsi que  les Avisos 69 lorsque la Marine peut les distraire de ses missions de Défense Nationale, les patrouilleurs P400 et les patrouilleurs dits de service public.

Les aéronefs de surveillance maritime de l’aéronavale lorsque également ils peuvent être distraits des missions de Défense Nationale.

 

Les moyens de l’Administration des Douanes comprennent environ une soixantaine de patrouilleurs, principalement destinés à assurer les interceptions de trafics illicites sur l’initiative des Centres opérationnels des Douanes.

Egalement 18 aéronefs mis en œuvre également sur l’initiative des Centres opérationnels des Douanes.

 

Les moyens de l’Administration des Affaires Maritimes comprennent environ 80 patrouilleurs et vedettes mis en œuvre par les Directions régionales ou locales des Affaires Maritimes.

 

Les moyens de la Gendarmerie Maritime qui sont constitués de patrouilleurs et de vedettes :

- 1 patrouilleur de 38 mètres;

- 1 patrouilleurs rapides de 37 mètres;

- 4 patrouilleurs côtiers de 32 mètres;

- 24 vedettes côtières de surveillance maritime de 20 mètres;

- 2 vedettes de surveillance côtière de 14 mètres;

- 1 vedettes de surveillance côtière de 10 mètres;

Moyens auxquels s'ajoutentt 10 embarcations pneumatiques dans les brigades de surveillance du littoral;

 

5-2 Moyens opérationnels statiques

 

Pour la Marine, ils sont constitués par

- les 59 sémaphores pouvant être équipés de moyens de détection (Radars de Surface, Infrarouge, Electroniques et armés 24 h sur 24.

- les 3 Centres Opérationnels des Régions Maritimes et le CICAD Mer à Paris

 

Pour l’Administration des Douanes ils sont constitués par les Centres opérationnels des douanes situés soit à Paris soit dans les principaux ports de commerce.

 

Pour l’Administration des Affaires Maritimes ils sont constitués par les 4 Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et Sauvetage (CROSS) dotés d’un Radar pour assurer la surveillance des dispositifs de séparation de trafic.

 

 

 

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 15:24

Paris le 22 Mars 2010


 

 

DE LA SYMBOLIQUE DANS LA MARINE

 

DES DERIVES ET DES DERAPAGES

 

 

 

DEUXIEME PARTIE

 

 

3- ANALYSES DES DERIVES OU DERAPAGES

 

3-1 Nouveau Logo

 

Qu’est ce qu’un « Logo  ou Logotype» ? c’est la représentation graphique du sigle ou symbole d’un organisme.

 

Pour la marine, cette représentation a été longtemps une ANCRE DE MARINE  qui figurait sur les casquettes et bonnets des personnels et même sur les képis des troupes coloniales. Elle figurait également sur les documents émis par l’institution et sur de nombreux équipements permettant ainsi de marquer leur appartenance.

On peut remarquer que toutes les marines du monde avaient ce même logo.

Il est permis de se demander quelle était la motivation des Officiers ayant imaginé le logo actuel graphiquement représenté par une étrave blanche stylisée fendant la mer par des lames bleues et rouges.

Or ce logo se trouve actuellement partout de la rubrique Marine du site Internet du Mindef jusqu’aux documents de la Marine tels les bulletins mensuels de solde 

 

Notre analyse est que ce changement provient d’une volonté de modernisation d’un officier chargé de la communication croyant la faire progresser. Il y a là manifestement eu un manque de contrôle de sa hiérarchie qui ne s’est pas rendu compte que ce nouveau logo ne pouvait rien signifier au public en général ignorant d’une vague d’étrave. 

 

3-2 Macarons

 

Lorsque la Marine a commencé à construire une aéronavale, elle a d’abord commencé par former des Pilotes d’Aéronef qu’il fallait identifier par rapport aux  « Pilotes de la Flotte ». Cette identification s’est faite par le port d’un macaron de pilote. Comme pour recruter les personnels de l’aéronautique navale, il fallait leur donner des avantages financiers par rapport à ce qui était alors qualifié de « Service Général », il a alors été institué un macaron pour tous les personnels volants.

 

Lorsque la Force nucléaire stratégique a été crée, compte tenu de l’importante population nécessitée par les doubles équipages et pour avoir suffisamment de volontaires, il a également été nécessaire de leur donner des avantages financiers par la prime de navigation sous-marine. Pour les identifier physiquement il a alors été créé des macarons de sous-mariniers qui n’était absolument pas nécessaire pour donner ces avantages financiers.

 

Ces avantages financiers étaient bien connus et admis des personnels dits du Service Général, ancienne appellation des personnels ne servant pas dans l’aéronautique navale ou les sous-marins, les effectifs de ces derniers personnels étaient alors les plus nombreux. C’est ainsi que pour essayer de revaloriser ces personnels il a été créé des macarons pour les personnels armant les navires de surface.

 

A l’origine ces macarons métalliques indiquaient une capacité particulière des personnels les portant (pilote d’aéronef), mais il ont ensuite été différenciés selon la nature de la fonction, le temps de séjour en unités opérationnelles ou la spécialité déjà identifiée par des insignes brodées.  

 

Il ne semble pas qu’en agissant ainsi le Commandement de la Marine n’ait pris conscience qu’il formalisait des « chapelles » nuisibles à l’homogénéité de l’institution et qu’il confortait le particularisme de minorités.

 

3-3 Tenues et uniformes

 

Au regard du droit international, un uniforme miltaire est défini par la troisième Convention de Genève de 1949  qui reconnaît comme belligérant tout combattant portant un signe distinctif ou uniforme pouvant permettre de l'identifier à une troupe constituée (armée régulière).

L'une des premières raisons de l'adoption d'un uniforme se trouve dans la nécessité de distinguer les combattants des troupes régulières, des civils en armes (partisans ou francs-tireurs) et à fortiori des troupes ennemies.

 

Les conditions du port des uniformes dans la marine sont defines par l’arrété n°14 du 15/11/05 portant sur l’organisation de Force maritime et l’élément de force martime:

- L'état militaire impose en service le port de l'uniforme et la correction de la tenue. L'exemple de la tenue doit venir du sommet de la hiérarchie. Sa correction contribue au bon renom de l'élément maritime, de la marine et de la nation.

-Le décret portant règlement de discipline générale dans les armées énonce les principes généraux applicables en matière de tenue. 
L'arrêté ministériel sur les tenues et uniformes dans la marine fixe les différentes tenues portées selon les circonstances.
 Une instruction ministérielle détaille les prescriptions relatives au port des tenues dans les éléments .

 

Ces différents textes indiquent donc que les conditions de port des uniformes sont une prérogative de l’Etat Français, alors l’on ne peut comprendre les photos publiées par le Ministère de la Défense sur la garde d’honneur du De Grasse rendant les honneurs au Président de la République Libanaise, garde coiffée du béret bleu de la Finul.  Jusqu’à preuve du contraire l’ONU n’est pas un Etat mais une organisation inter étatique.

On ne comprend pas moins la tenue camouflée portée par l’Amiral, commandant supérieur des forces armées aux Antilles lors de sa visite à Haïti. A notre connaissance il n’allait pas en opération de guerre mais se rendre compte des désastres. Il y avait pour cela les tenues réglementaires n° 26 ou 104.

 

On pourrait citer d’autres exemples tel celui de du VAE Paitard, accompagnant le Ministre en tenue camouflée dans sa visite des Forces au Gabon. Il semble que pour ces officiers généraux que faire de l’Interarmées consiste à se déguiser en tenue de combat terrestre.

Cette dérive ne peut s’expliquer que par l’idée de l’interarmées consiste à s’identifier à  l’armée de terre ou montrer que seul « l’international compte à l’opposé du national ».

Malheureusement si les officiers pourraient comprendre de telles attitudes, il est probable que le personnel subalterne ne peut en comprendre les subtilités. Ce faisant les valeurs qui faisaient « l’aura de la Marine » disparaîtront rapidement.

 

3-4 Organigrammes

 

Dans la même préoccupation pour  paraître innovant, lors de sa réorganisation à la suite de la prise du commandement opérationnel par le CEMA, l’Etat-Major de la Marine a monté un organigramme matriciel au lieu d’un organigramme pyramidal.

Alors que dans ce dernier les dépendances hiérarchiques sont clairement définies, par contre dans le premier elles le sont beaucoup moins. Une telle disposition aurait été prise pour  favoriser le travail horizontal et donner des délégations de signatures aux chefs de bureaux.

Ceci montre qu’il y avait une déficience des S/CEM dans la conduite des bureaux et il paraît anormal de donner des délégations de signatures à des chefs de bureaux pour des directives à toute la Marine.

 

3-5 Dossier d’information 2009- Une Marine équilibrée

 

Ce dossier que l’on pourrait comparer dans sa forme et son fond au testament militaire du CEMA tant il énumère des évidences ou enfonce des portes ouvertes. Il donne l’impression qu’aucune personne à l’EMM n’a réfléchi aux problèmes posés les importants déficits financiers qui limiteront inévitablement les volumes des armées et ainsi qu’aux nouvelles formes de l’action en mer.  On reste dans la conception classique d’une marine d’après le dernier conflit tout en assurant qu’elle une marine équilibrée.

Malheureusement elle ne l’est plus et ne le deviendra que si son corps principal redevient constitué par les navires de surface, d’ailleurs nécessaire pour lutter contre les trafics illicites et la piraterie, et si l’aéronavale et les sous-marins en constituent les bras spécialisés.

 

3-6 Attitudes d’officiers de marine affectés à des organismes interarmées

 

Comme l’attitude du CEMM laisse à penser que l’organisation de l’EMA lui convient, certains officiers affectés dans l’interarmées y ajoute leur note  en pensant bien faire.

L’exemple typique est celui de l’Amiral, porte parole de l’EMA qui dispose de 8 collaborateurs dont 4 de l’armée de terre. C’est cet officier qui la plupart du temps répond aux questions des journalistes sur les opérations en Afghanistan.

Sans vouloir analyser les compétences opérationnelles propres de cet officier, on ne peut manquer de noter que sa compétence se résume à rapporter les informations que lui ont donné ses collaborateurs de l’armée terre, alors pourquoi ne pas leur laisser le soin de commenter les opérations aux journalistes !

Cela s’explique par le fait qu’ayant été affecté à ce poste, il ne peut les laisser en première ligne sans montrer que son poste est inutile alors qu’il y a été affecté dans un esprit d’équilibre entre les trois armées. Et voilà comment naît l’inflation des effectifs de l’EMA.

 

4-DES CONSEQUENCES ET COMMENT Y REMEDIER

 

Les principales conséquences de ces dérives et dérapages sont une détérioration de l’image de la Marine Nationale dans le public.

Pour y remédier la seule solution est que le CEMM ne se limite pas aux seules attributions définies par le Décret n°2009-869 du 15/07/09 mais qu’il se considère comme le gardien des valeurs traditionnelles de la Marine et fâssse preuve d’autorité pour contrer les tendances aux dérives dans l’institution.

 

 

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 15:18

Paris le 15  Mars 2010

 

 

 

DE LA SYMBOLIQUE DANS LA MARINE

 

DES DERIVES ET DES DERAPAGES

 

PREMIERE PARTIE

 

 

AVANT PROPOS

 

Pendant de nombreuses années la Marine Nationale était apparue au public d’une façon très classique et même plutôt brillante. Les devises « Honneur et Patrie »  et « Valeur et Discipline » affichées sur tous ses navires et bases aéronavales ne sont probablement pas étrangères à cette appréciation.

Dans le dernier numéro de la revue « Marine », le Président  de l’ACORAM vient d’essayer d'établir ce que couvrent ces valeurs.

 

De tout temps les Forces Armées Nationales ont établi une telle symbolique, pour l’Armée de Terre c’était entre autres symboles: les drapeaux ou étendards de ses unités, pour la Marine c’était entre autres le pavillon national ou comme l’on dit souvent « les couleurs », pour l’Armée de l’Air c’était entre autres les drapeaux des Bases.

Les autres symboles étaient constitués par les Uniformes, les Logos, les différentes insignes en macarons ou brodés.

 

En nous limitant à la symbolique dans la Marine, il est forcé de constater que depuis quelques années il y souffle un certain vent de changement dans cette symbolique qui pourrait laisser à penser que ses valeurs ont changé de signification.

A ce sujet il convient de remarquer dans le périodique « Valeurs actuelles » l’article sur l’action du Général Bonnemaison « ce que je dis à mes saint-cyriens ».

Ces changements dans sa présentation extérieure et ses instruments de communication sont  liés à un besoin de modernisation pour éviter la ringardise pour certains ou d’innovation pour d’autres.

 

Le présent article a pour but de passer en revue ces dérives ou dérapages dont leurs conséquences sur les valeurs de l’institution n’ont pas été analysées correctement. Cet article récapitule d’abord ces dérives ou dérapages, puis essaie d’en trouver les raisons et enfin en analyse les répèrcutions sur les valeurs autrefois reconnues à  la Marine.

 

1- DES DERIVES ET DERAPAGES

 

La première dérive apparue est le changement du Logo, précédemment caractérisé par l’ancre de Marine et remplacé par une étrave blanche stylisée fendant la mer par des lames bleues et rouges.

 

Pour rendre les autres branches de la Marine homogènes avec la branche « aéronautique navale » dotée de macarons pour ses  pilotes, il a été créé des macarons pour d’abord la branche « Sous-marins » puis plus tard pour la branche « navires de surface » .

 

La troisième concerne les tenues ou uniformes portés lors de manifestations militaires dans des activités sous  le contrôle des Nations Unies, de l’OTAN ou de l’Union Européenne.

 

La quatrième concerne le dernier organigramme de l’Etat-Major de la Marine, établi sous forme matricielle au lieu d’une forme pyramidale.

 

La cinquième est constituée par le contenu du Dossier d’Information 2009  sur la Marine Nationale, plus particulièrement au titre traitant des « Hommes et des moyens- Rubrique  une marine équilibrée ».

 

La sixième concerne les attitudes prises par les officiers de marine affectés dans un organisme interarmées.

 

2-DES CAUSES OU ORIGINES DE CES DERAPAGES ET DERIVES

 

2-1 De la cause profonde : Une notion déformée de la valeur « obéissance», valeur liée à la discipline

 

Deux adages sont censés régir le fonctionnement des institutions militaires : « la discipline fait la forces des armées » et « Cedant arma togae ». En fait ces deux adages mériteraient d’être interprêtés de façon différentes selon que l’on considère soit la partie haute des institutions, c’est à dire le haut commandement, soit les parties moyennes et basses, c’est à dire les échelons d’exécution.

 

La partie haute, est celle du gouvernement et des Chefs d’Etat-Major de chaque armée.

 

A ce niveau de l’Institution (Armée de Terre, Marine, Armée de l’Air) elle est représentée par son chef, le Chef d’Etat-Major qui se voit attribuer par le gouvernement les moyens pour soutenir la politique qui aurait du  être préalablement discutée avec lui puisque les membres du gouvernement n’ont aucune compétence en la matière traitée par l’institution. Ce n’est donc pas à proprement parlé une relation de subordination aveugle, une discipline de forme, mais une relation dans une coopération préalablement discutée, une discipline de fond, il s’en suit donc des « directives » et  non des ordres.

Une telle relation ne peut fonctionner correctement que si le chef de l’institution a assez de caractère pour exprimer ses vues devant un gouvernement composé essentiellement d’hommes politiques qui ont  d’autres préoccupations que les armées elles-mêmes. Pour le chef il importe que la directive soit acceptée par au moins la majorité de ses personnels. Et c’est ainsi que l’adage « Cedant arma togae » s’appliquera.

Il faut reconnaître qu’en dehors de convaincre les politiques de la justesse de ses vues,  ce chef a peu de moyens de pression car s’il veut démissionner, il y aura toujours un ou des successeurs potentiels pour faire savoir qu’ils feront mieux.

Or il apparaît que le concept d’Interarmées n’est pas admis par l’ensemble des personnels de la Marine .

 

Il en est de même de la subordination hiérarchique entre le Chef d’Etat-Major des Armées et les Chefs d’Etat-Major  de chaque Armée. Il apparaît que c’est une erreur complète d’analyse du problème à ce niveau car il ne devrait s’agir que d’une coopération des trois armées lorsqu’elles ont à opérer conjointement car dans ce cas le rôle du Chef d’Etat-Major des Armées est plus proche de celui d’un coordinateur des actions militaires ayant des conséquences au plan politique.

 

Par contre plus on descend aux niveaux moyens et bas, plus l’on se rapproche de l’attitude du « Centurion de l’Evangile ». C’est ainsi que l’adage « La discipline est la force principale des armées » prends son plein effet, la discipline de forme. En effet à ces niveaux les personnels sont de la même formation que  leur chef direct. L’obéissance doit donc y être totale, mais elle ne doit pas empêcher un chef avisé d’en discuter au préalable avec ses subordonnés.

 

2-2 Causes particulières liées à l’époque

 

Pour la Marine, la plupart des actes dits de « modernisation ou d’innovations» sont générés par certains officiers, ayant des responsabilités aux échelons centraux et qui ont voulu profiter de leur affectation pour promouvoir des innovations dont ils avaient rêvé . En les générant, ceux-ci voulaient éviter que l’institution paraisse « ringarde » aux yeux d’un public épris ou poussé aux réformes. Ainsi ils proposaient des changements à tout prix sans que eux mêmes ou leurs chefs directs en mesurent vraiment les conséquences sur les valeurs de l’institution.

 

On peut rajouter à cette attitude d’anti « rangardise » et de réformes à tout prix, les publications d’articles dans les revues à caractère naval et maritime vantant des restructurations pour être dans le « politiquement correct », ou vantant l’action de l’Etat en mer et le contrôle des frontières maritimes par les sémaphores et le système SPATIONAV, alors que l’on vient de constaté que ce contrôle était inefficace et que l’on avait uniquement conçu une « Ligne Maginot maritime ». Ceci pour ne citer que les exemples les plus marquants.

Comme ces publications sont destinées à être lues à l’extérieur de la Marine, il peut s’en suivre une certaine destruction de son image.

Ces articles que l’on pourrait qualifier de politiquement correct, peuvent également être compris du public comme une mauvaise adaptation de la Marine Française à ses missions.

 

 

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 15:32

Paris, le 10 Mars 2010

 

LES INCOHERENCES DU MINISTERE DE LA DEFENSE

DANS

LA MODERNISATION  DES TROIS ARMEES

 

DEUXIEME PARTIE

 

 

1-Mesures destinées à renforcer la cohésion et l’efficacité du ministère de la Défense

 

Dans le cadre du premier conseil de modernisation des politiques publiques, Hervé Morin, ministre de la Défense, a présenté un certain nombre de mesures dont l’objectif est de renforcer la cohésion et l’efficacité du ministère de la Défense.

 

1-1 La création d’un comité exécutif restreint auprès du ministre reposant sur les trois grands subordonnés que sont le chef d’état-major des armées, le délégué général pour l’armement et le secrétaire général pour l’administration auxquels se joindront le délégué aux affaires stratégiques qui verra ses compétences élargies à la prospective ainsi que le chef du contrôle des armées.

 

On pourrait y faire le commentaire suivant : à quoi cela sert-il d’y adjoindre le secrétaire général pour l’administration et le délégué aux affaires stratégiques ?

C’est au ministre de leur faire part des décisions prises mais ils n’ont aucune raison de participer au débat qui concerne uniquement les opérationnels et celui chargé de leur fournir armes et équipements.

On pourrait par contre souhaiter la participation des trois Chefs d’EM de chaque Armée. En effet ce sont eux qui sont responsables d’aptitude opérationnelle de leur armée.

 

1-2 La création d’un comité d’investissement où se prendront toutes les décisions relatives aux grands investissements du ministère, qu’ils portent sur les programmes d’armement ou les infrastructures. Le secrétariat de ce comité sera assuré par la direction des affaires financières.

 

On peut également y faire le commentaire suivant : c’est le comité complémentaire au précédent dont la mission est de définir les financements nécessaires aux programmes arrêtés par le comité exécutif. Ses participants devraient être limités au DGA et au SGA, assisté par la direction des affaires financières.

On notera cependant que la participation à de nombreux comités ne peut que ralentir les décisions et crée des confusions dans les responsabilités.

 

1-3 Le renforcement de l’autorité du chef d’état-major des armées sur les chefs d’état-major. Le CEMA devrait se voir transférer l’ensemble des attributions pour la planification, le budget et les programmes. Attributions qui appartenaient précédemment aux trois Chefs d’Etat-Major de chacune des Armées (Terre, Marine et Air) Ces derniers ne garderont que la responsabilité du recrutement, de la formation et de la préparation des forces.

 

Ce renforcement tout à fait à l’opposé de ce qui se pratique aux USA, présente à notre avis les importants inconvénients suivants rappelés dans le texte ci-dessous, déjà publié dans un précédent document :

 

Le Général Bentégeat étant Chef d’Etat-Major des Armées (CEMA),  le Décret n°2005-520 du 21 Mai 2005 semble avoir été pris dans le but de renforcer sa position vis à vis des nouvelles structures mises en place en 1992, qui concernaient les créations de la Délégation aux Affaires Stratégiques, de la Direction du Renseignement militaire et du Centre Opérationnel interarmées.

Ce Décret fixe les attributions du Chef d’Etat-Major des Armées auquel sont subordonnés les trois autres chefs d’Etat-Major.

En son article 16, il précise que le CEMA assure le commandement de l’ensemble des opérations militaires à l’exception des moyens de dissuasion.

Le CEMA est donc responsable de la conduite des opérations et pour cela il élabore les plans d’emploi, il propose l’articulation générale des forces et répartit les moyens opérationnels entre les commandants de théâtres sur lesquels il a pleine autorité.

 

Les dispositions du Décret n°2005-520 ont semblé inadaptées aux membres du « Think Tank » tant pour des raisons opérationnelles que pour des raisons humaines. 

 

Concernant les raisons opérationnelles, l’organisation découlant de ce décret semble avoir été inspirée par les dernières opérations du dernier conflit qui étaient essentiellement des opérations combinées, faisant intervenir les trois Armées .

On peut définir des opérations combinées comme celles faisant intervenir les trois Armées, opérant conjointement vers un même but, dans un même espace de temps et sur le même théâtre. Les exemples les plus marquants sont les Débarquements US sur les îles du Pacifique, les Débarquement Alliés de Provence et de Normandie. Il est bien évident que de telles opérations nécessitent des Etats-Majors intégrés. Le retour des opérations sur les moyens opérationnels futurs continuait à se faire par le canal de chaque Etat-Major d’armée.

 

Par contre lorsque les opérations conduisent à faire intervenir des éléments de forces de l’une ou de deux armées mais non conjointement, elles peuvent être programmées et conduites par les Etats-Majors de chaque Armée. Les dernières opérations conduites sur les côtes du Liban, sur les côtes Dalmates, en Côte d’Ivoire et en Afghanistan sont de ce dernier type.

Aussi dans la conjoncture actuelle, il est très probable qu’elles demeureront de ce type,  les trois Armées pouvant être amenées à intervenir mais dans des actions séparées

 

Lorsque l’on examine la guerre de l’été 2006 entre Israël et le Hezbollah, telle qu’elle est décrite dans le livre de Frédéric Pons « Israël en état de choc », on s’aperçoit qu’une des principale raison de la non performance d’Israël réside dans la décision du Général en Chef, aviateur et CEMA, d’engager la bataille par l’utilisation massive de la puissance aérienne pour imposer la domination militaire, alors que jusque là les forces d’Israël avait été conduites dans la bataille par des généraux « terriens », pour la plupart issus des Forces blindées ou parachutistes.

 

Concernant les raisons humaines, l’organisation découlant de ce décret fait converger toutes décisions sur un seul individu qui peut, selon son caractère, avoir tendance exercer une certaine dictature vis à vis des autres Armées. Si la personnalité du titulaire du poste à l’époque permettait de penser qu’il appliquerait avec souplesse le décret, il n’est pas certain que ses successeurs aient les mêmes qualités. En bref il n’est pas sain de pérenniser une organisation trop liée à la personnalité d’un homme.

 

1-4 Le recentrage du Secrétariat général pour l’administration pour le pilotage des fonctions transverses (finances, ressources humaines, juridiques) et le renforcement de la fonction financière.

 

On peut y faire le commentaire suivant pour dire que c’est une évidence.

La réforme de la procédure de conception et de lancement des programmes d’armement clarifiant les responsabilités des différents acteurs autour d’équipes intégrées.

Notre point de vue a été précédemment exprimé.

 

Le  regroupement de l’ensemble de l’administration centrale du ministère sur le site de Balard.

Un bâtiment moderne et fonctionnel permettra aux services et aux états-majors de disposer de conditions de travail plus adaptées.

Notre point de vue a été précédemment exprimé.

 

2- Principes ayant sous-tendus les réorganisations de 3 armées depuis 1990

 

Ce paragraphe expose les réformes entreprises dans les trois Armées depuis 1990 c’est à dire avant le 11 Septembre 2001. La situation aujourd’hui pourrait être caractérisée comme suit : « les Etats doivent affronter des groupes armés dont les buts dépassent la simple souveraineté étatique. Pour aggraver les difficultés, la conjonction du fanatisme, des médias et des techniques modernes provoquent des catastrophes tels les attentats suicides, etc …. ». 

 

2-1 Sur le site Internet du Ministère de la Défense, la page de chaque armée présente différentes rubriques dont la rubrique « Mission ».Malheureusement à aucun moment la mission de chaque armée n’y est présentée à part en partie celle de la Marine.

 

Deux tendances lourdes  sont présentées en exergue de ce chapitre :

-la montée en puissance du « fait interarmées et multinational » concernant l’engagement des forces armées,

-dans ce cadre, les trois armées ont cherché à adapter leurs structures en mettent l’accent, chacune selon ses spécificités, sur le recentrage des effectifs sur le cœur du métier opérationnel.

 

Pour un militaire quelconque, il est difficile de comprendre ce qu’a voulu exprimer le rédacteur par ce langage ésotérique,

 

Quoiqu’il en soit les membres du Think Tank ont retenu que :

-toute opération devait être interarmées et qu’il n’y aurait plus d’opérations spécifique d’une armée. Ce qui justifie la création d’un Centre Opérationnel interarmées.

-le sens du cœur du métier opérationnel n’étant pas défini, comment le lecteur doit-il l’interpréter ? peut-t il y avoir un cœur opérationnel pour une structure interarmées ?

 par contre il est possible de concevoir un cœur opérationnel pour une armée dans le cadre de son milieu spécifique.

 

Il semble que le décret d’extension des compétences du CEMA ait été pris dans l’idée que la  fusion des Armées en une seule structure constituée par les trois composantes Terre, Mer et Air serait l’idéal pour assurer une défense nationale.

Si l’on veut bien se souvenir de l’expérience tentée par les Canadiens, qui sont ensuite revenus aux anciennes séparations des trois Armées, chacune destinée à opérer dans un milieu spécifique, le sol pour l’Armées de Terre, la Mer pour la Marine et l’Atmosphère pour l’Armée de l’Air.

 

De plus l’expérience a montré qu’une telle organisation augmentait les besoins en officiers et était également désastreuse psychologiquement en détruisant l’esprit de corps, garant de l’efficacité au combat.

En effet aucun officier, si brillant soit-il, ne peut être compétent dans tous les domaines de l’action opérationnelle sur le sol, en mer ou dans les airs. Aussi lorsque l’action opérationnelle se déroule dans plusieurs milieux, il est nécessaire de le compléter par un adjoint spécialiste du milieu et c’est ainsi que se fait l’inflation des Etat-Majors interarmées.

 

Il a été souvent évoqué le déterminisme de chaque Armée à propos de son milieu d’action opérationnel : le sol, la mer ou l’air. Ces évocations ont eu lieu par exemple à propos de l’utilisation de mêmes aéronefs par les trois armées. Sur un exemple concernant l’utilisation d’hélicoptères par les trois armées, il est apparu que, même s’il existe une même formation de base, la Marine ne les utilise pas comme la Gendarmerie ou l’Armée de Terre, de même les forces spéciales de la Marine ne seront pas utilisées de la même façon que celles de la Gendarmerie ou celles de l’Armée de Terre. C’est là le déterminisme de chaque armée !

 

Il est alors possible d’aller plus loin sur la nécessité de la spécificité pour chaque armée en se posant la question : pourquoi aurait-on créé trois Ecoles différentes pour former les officiers ?

Comme la formation des officiers est non seulement dispensée dans ces Ecoles mais également au cours de leur service dans les Forces, leurs comportements intellectuels naturellement divergent selon les armes pour l’Armée de Terre et/ou  selon les Armées.

Parmi ces officiers, comme dans toute population, on y trouve les plus nombreux parmi ceux qui se satisfont uniquement de servir le Pays.

Les autres, les moins nombreux, ambitionnent les grands postes ; soit pour servir leurs ambitions personnelles, soit poussés par leur dynamisme.

Parmi ces derniers, le problème difficile du Gouvernement est de sélectionner dans ces derniers ceux ayant une largeur de vue suffisante liée à une forte personnalité pour en faire des officiers généraux. Il s’avère que c’est une sélection difficile en temps de guerre non déclarée comme le montre notre histoire.  

 

2-2 Le chapitre rappelé par le titre de ce paragraphe examine les résultats des réformes entreprises depuis 1990 dans les trois Armées principalement sur les effectifs, le nombre d’unités opérationnelles et des bases.

Avant d’aborder les missions devant être imparties à chaque Armée, il nous paraît intéressant d’examiner les conséquences de ces réformes sur la situation opérationnelle d’aujourd’hui. Compte tenu de notre expérience propre, nous limiterons cet examen à celles pour la Marine.

 

Nous ne ferons aucune réflexion sur la réforme de l’échelon central (ADAPTEM) car elle ne conditionne pas directement l’emploi opérationnel des forces. Par contre les réformes qualifiées d’OPTIMAR ont eu un effet direct sur l’utilisation des forces navales, sous-marines et aéronavales.

-le regroupement des forces maritimes de surface en un grand réservoir: Force d’action navale principalement basée à Toulon,

-le regroupement des forces sous-marines AL FOST, principalement basées à Brest, ne fait pas état des sous-marins d’attaque.

-la fermeture des commandements maritimes à Cherbourg, Lorient, Rochefort.  

-le réarmement des sémaphores.

 

Les principales réflexions sur l’inadaptation d’OPTIMAR à la situation présente nécessitant le contrôle des frontières maritimes ainsi que l’intégration de l’action de l’Etat en mer dans les attributions opérationnelles de la Marine ont été exprimées dans le document intitulé « Une Pensée Navale et Maritime Rénovée ».

 

Il convient maintenant d’essayer de définir ce que devraient les missions de la Marine dans le cadre des missions des Forces Armées.

Jusqu’ici l’on classait les fonctions stratégiques en quatre volets:

 

La Dissuasion   –    La Prévention    –   La Protection    –   La Projection

 

Sur ces volets l’on peut faire les réflexions ci-dessous :

-concernant la fonction « Dissuasion », dans le document intitulé « Une Pensée Navale et Maritime Rénovée », nous avons exprimé un doute sur sa pérennité devant les proliférations des armes nucléaires et les attentats suicides de la part des islamistes.

-concernant la fonction « Prévention », il nous apparaît que cette fonction ne devrait pas relever de la compétence des Forces Armées, mais de celle de la Diplomatie.

-concernant la fonction « Protection », nous pensons que c’est la fonction principale des Forces Armées.

-concernant la fonction « Projection » nous pensons que les Forces Armées doivent en être capable si la Diplomatie n’a pas réussi dans la fonction « Prévention » .

-par contre s’il nous paraît souhaitable de rajouter la fonction « Connaissance, Renseignements et anticipation », il conviendrait de mieux la définir au niveau de chaque armée.

 

Si maintenant l’on examine les missions prévues pour être assurées actuellement par la  Marine :

 

-   La Dissuasion  -  La Prévention   -   La Projection   -   La Sauvegarde Maritime   -,

 

On peut y faire les commentaires suivants :

-la pérennité de la FOST est liée à celle de la dissuasion et donc de la politique du gouvernement en la matière. L’opinion du Think Tank a été exprimée dans le Document « Une Pensée Navale et Maritime Rénovée », dans lesquelles les membres pensent que la dissuasion n’est actuellement pas plus valable que ne le fut  « La Ligne Maginot » en son temps et qui a donné longtemps une impression de sécurité qui s’est avérée fausse.

De même si l’on souhaite diminuer la prolifération des armes nucléaires, la meilleur méthode n’est-elle pas d’arrêter nous-même discrètement leur développement ?

-les fonctions « Prévention » et « Sauvegarde Maritime » devraient être liées mais assurées par des moyens navals de surface ou sous-marins et aéronavals différents Ces fonctions devraient être de la compétence opérationnelle unique de la Marine .

La fonction « Sauvegarde Maritime » fait partie de la fonction « Prévention » et elle ne devrait pas nécessiter la création d’une « Garde-Côtes ». Une réflexion devrait être menée entre les administrations opérant le long des Frontières Maritime (Marine Nationale, Secrétariat général à la mer, Douanes) pour séparer les moyens d’établissement des activités maritimes de celles des moyens de contrôle de ces activités. C’est ainsi que l’on évitera les « doublons » existant actuellement. Dans une telle perspective, il conviendrait d’examiner à nouveau le système SPATIONAV qui pour le moment pas plus d’efficacité qu’une Ligne « Maginot Maritime »..

-la fonction « Projection » est grandement liée à celle de l’Armée de Terre.

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 14:58

Paris, le 28 Février 2010

 

LES INCOHERENCES DU MINISTERE DE LA DEFENSE

DANS

LA MODERNISATION  DES TROIS ARMEES

 

PREMIERE PARTIE

 

 

Avant propos

 

Dans sa rubrique « Modernisation » le Site Internet du Ministère de la Défense avait exposé il  y a quelques mois  la présentation du Ministre et de ses collaborateurs sur la manière de conduire la modernisation des Armées. Avec plusieurs mois de décalage sur cette présentation, les membres de notre « Think Tank »  présentent les réflexions générales suivantes, toujours valables malgré leur décalage.

 

1-Impressions et réflexions générales

 

-la première concerne les conséquences de l’usage de l’Internet dans les Armées.

En effet les masses d’informations et de documents téléchargeables fournis par le Site du Ministère de la Défense entraînent que ceux-ci, qui autrefois n’étaient diffusés qu’aux personnes ayant besoin d’en connaître, sont actuelement pratiquement devenus publics. Ils peuvent donc ainsi nourrir des discussions ou même des contestations au sein de l’institution militaire.

Récemment un article de presse d’un grand quotidien faisait part de la remarque d’un colonel notant que les militaires avaient peine à faire entendre leurs voix à côté des personnalités, qualifiées issues de la société civile et faisant partie du Ministère de la Défense. Cet officier faisait également remarquer que les militaires n’avaient qu’à s’en prendre à eux-mêmes, car depuis des années les officiers généraux ont peur de leur ombre et ne disent ce qu’ils pensent qu’une fois à la retraite et encore.

C’est donc bien dans cet esprit qu’a été constitué le Think Tank qui s’exprime ci-dessous. Composé principalement d’amiraux à la retraite, il a déjà produit un document intitulé « Une Pensée Navale et Maritime Rénovée » et poursuit son action en présentant des réflexions sur la modernisation des trois Armées.

 

-la deuxième concerne la présentation du Site Internet du Ministère de la Défense. En effet ce site ne présente pas moins de 20 liens pour accéder aux différentes pages (EMA, DGA, SGA, Terre, Marine, Air, Gendarmerie, Santé, Essences, CSFM, DAS, DICoD, CGA, DGSE, Réserves, CED, CAJ, ONAC, ECPAD, Educadef…).

Que l’internaute soit un militaire ou un civil, cette présentation donne l’impression que tous ces organismes dépendant du Ministre sont sur le même plan alors que le Ministre ne devrait avoir comme subordonnés directs:

- au plan opérationnel de l’emploi des Forces : l’EMA, l’Armée de Terre, la Marine et l’Armée de l’Air.

- au plan de l’armement des Forces : la DGA

- au plan administratif : le SGA 

Une telle présentation peut laisser penser qu’appliquer le concept de « l’interarmées » est une chose simple et génératrice d’économies financières. Elle donne également l’impression que ce Ministère ne serait  qu’une énorme agence de relations publiques au détriment de sa mission fondamentale : la défense du territoire national et d’outre mer, de sa population et de la protection de ses voie maritimes.

 

-la troisième concerne le langage de rédaction des différents chapitres par l’EMA, le SGA et la DICOD. C’est un langage ésotérique quelques fois difficile à comprendre même par des Internautes issus du milieu militaire. Egalement il est fait sans arrêt état de recentrage sur le cœur du métier, mais sans jamais définir ce qu’est le cœur du métier ni de quel métier il s’agit.

 

-l’Ordonnance de 1959 avait défini les objectifs de la Défense, on pouvait espérer qu’à la suite du Livre Blanc ils pourront être de nouveau définis plus clairement mais hélas il n’en a rien été par suite de la composition hétéroclite de la commission. 

 

2-IMPRESSIONS ET REFLEXIONS PARTICULIERES SUR LES PRINCIPAUX POINTS PRESENTES DANS LE DOCUMENT INTITULE « MODERNISATON »

 

2-1 Le Pourquoi de la réforme

 

Dans la présentation de la réforme, le «pourquoi » est posé et la réponse donnée est la suivante : « Garantir la capacité opérationnelle des forces en recentrant les différentes composantes du Ministère sur leur cœur de métier » .

En conséquence il conviendrait de définir le cœur du métier de chaque composante en commençant par celui du Ministère.

De notre point de vue, le cœur de ce dernier devrait consister à mettre en place tous les moyens financiers, pour équiper et soutenir les forces en vue de garantir leurs capacités opérationnelles. Pour cela il est assisté par le SGA et les différents services centraux.

Ensuite il convient de définir le coeur  du métier de l’EMA et de chaque Armée conçue pour opérer dans leur milieu spécifique : le Sol, la Mer et l’Air. Cela voudrait dire que le CEMA définisse les missions de chaque Armée.

 

2-2 Elargissement des missions du Secrétariat Général pour l’Administration

 

S’il était normal d’ouvrir le SGA aux domaines financiers, juridiques, domanial et social, par contre le faire participer à toutes les réformes de la Défense nous semble déborder largement des compétences de son personnel. C’est en effet là que se trouve le principal problème de l’utilisation au sein des Armées de personnalités, qualifiées issues de la société civile.

En effet si le quotient intellectuel de ces derniers peut parfois être supérieur à celui des officiers, par contre ils n’ont aucune expérience des opérations ni du commandement des hommes. Leur donner une trop grande place au Ministère de la Défense ne peut entraîner que des dérives.

 

2-3 Adresse du ministre aux chefs de corps du 8 novembre 2007

 

Dans son adresse, le Ministre a pris les 5 engagements suivants :

Engagement N°1 : le maintien de l’effort de défense

Ceci est une évidence mais qui dépend des moyens financiers alloués et ne nécessite pas obligatoirement une réorganisation des structures.

Engagement N°2 : l’affirmation de l’autonomie de décision

Ceci peut être un voeu pieux si nous ne disposons pas de capacités de renseignement et si la France reste inféodée à l’OTAN qui n’est qu’un « faux nez » pour les USA.

Engagement N°3 : le maintien de la capacité d’action

Ceci peut être également un voeu pieux si nous ne trouvons pas une formule de coopération militaire dans l’Union Européenne.

Engagement N°4 : la défense n’a pas vocation à faire de l’aménagement du territoire

On peut se demander les raisons de cet engagement sinon confirmer que le gouvernement résistera aux pressions des élus locaux pour le choix des lieux de stationnement des unités 

Engagement N°5 : l’optimisation des capacités opérationnelles de nos armées

On ne peut que regretter que ce n’ait pas été l’engagement prioritaire qui implique que les cœurs de métiers de l’EMA, de l’Armée de Terre, de la Marine et de l’Armée de l’Air soient parfaitement définis.

 

2-4 Les cinq grands domaines d’action de la réforme de la Défense

 

C’est de notre point de vue les domaines les plus contestables de la réforme qui n’amèneront pas à terme d’économies financières alors que pour leurs mises en route nécessiteront d’importants moyens financiers.

 

Cette réforme s’inscrit comme une copie dite « chinoise » de l’organisation du « Défense Department » des USA alors que l’on semble ignorer son origine et ses dispositions.

 

-Ce département a été créé par la fusion du département de la Marine et du département de la Guerre en 1947 sous la présidence de Harry Truman. Le département de la Défense contrôle aujourd'hui les départements de la Marine (US Navy), de l'Armée (US Army), de l'Armée de l'Air (USAF) et  des Troupes de marine (US Marine Corps).

-Les dispositions caractéristiques concernent les rôles respectifs du Président du Joint Chiefs of Staff Committee et des Chiefs of Staff de chaque Armée en particulier de la Marine pour laquelle ce dernier est toujours CNO, c’est à dire Chief of Naval Opérations.

-On peut remarquer que les USA ont construit leur organisation de défense plutôt récemment alors que celle de la France est ancienne.

 

Cette réforme qui voudrait copier incomplètement les dispositions des USA pourrait être comparée à une application de la fameuse fable de La Fontaine « La grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf ».  

 

Si la gendarmerie est très appréciée dans son utilisation actuelle, elle l’est surtout par le caractère militaire de ce corps par rapport à celui des personnels de police. Par suite de l’histoire leurs éthiques sont différentes.

Il est très probable qu’après son attachement organique et financier au ministère de l’intérieur, ses personnels auront tendances à prendre des attitudes voisines de celle des fonctionnaires de police.  On pourrait qualifié que ce rattachement de caprice politique d’un homme qui croit pouvoir résoudre les problèmes par sa seule réflexion sans en mesurer les conséquences.

Aucune mention n’est faite des gendarmeries spécialisées, en particulier de la Gendarmerie maritime dont les missions augmenteront dans le contrôle de frontières maritimes, par exemple par les créations récentes de brigades de sûreté du littoral .

Dans le contrôle des frontières, qu’elles soient terrestres ou surtout maritimes, il n’est pas fait mention des doublons créés par l’existence des unités des Douanes (bateaux et avions pour les frontière maritimes). S’il est bien certain que la recherche des renseignements sur les activités illicites concerne principalement les Douanes, par contre il n’est pas nécessaire qu’elles disposent d’unités pour conduire les interceptions.

 

Le projet « Balard » qualifié de « pentagone à la française », cette appellation confirme ce qui est exposé au début de ce paragraphe

Les améliorations espérées de la gouvernance ministérielle, du coût global de fonctionnement et de l’amélioration des conditions de travail du personnel, nous paraissent des vues de l’esprit lorsque l’on sait que les grands programmes actuels, ayant fait leurs preuves, ont été conduits avec les localisations actuelles des différents sites.

A notre sens cette réforme est une vision de  personnalités civiles n’ayant jamais eu de responsabilités d’hommes et de terrain.

 

2-5 Revue ministérielle des programmes d’armement

 

C’est naturellement la partie la plus délicate de la réforme car il sera sans aucun doute nécessaire de continuer des études d’armement. Car comme l’indiquait un article récent dans un grand quotidien : « Sauf à renoncer à l’un des piliers de notre sécurité, il est inenvisageable que nos systèmes d’armes soient réalisés en dehors de notre contrôle ».

Jusqu’ici nous avions été dans des types de conflits symétriques et il était aisé pour les industriels d’armement de concevoir des systèmes d’armes en les imaginant à partir de ce qui se faisait à côté, il n’était alors demandé aux militaires que de les utiliser en les faisant adapter aux circonstances opérationnelles du moment.

Les types de conflits se sont actuellement de plus en plus orientés vers l’asymétrie dans laquelle l’homme devient prépondérant aussi bien au combat que dans la recherche du renseignement. Si l’on n’y prend pas garde la ressource financière des études d’armement ira donc en s’amenuisant.

Le « Livre Blanc sur la Défense » a certainement tenté d’avoir une vision des problèmes futurs de sécurité mais il n’a pas pu définir les modes d’actions pour y faire face. Il appartiendra alors aux officiers des différentes armées d’imaginer les types de systèmes d’armes à employer et d’en établir les programmes militaires ou spécifications opérationnelles. Celles-ci serviront alors de base aux études d’armement.

Mais comme l’on est jamais certain de ce que sera l’avenir, qui pourrait voir reparaître des conflits du type symétrique, il convient également de concevoir des moyens opérationnels capables d’y faire face.

Dans ce cadre « une veille » des études d’armes et équipements comme aux USA nous paraît devoir être menée avec circonspection. En effet les armements de ce pays ont été largement marqués par les deux derniers conflits mondiaux (Pacifique, Europe) dont les enseignements se sont en général avérés inapplicables aux opérations en Irak, en Afghanistan et au Vietnam. Dans un récent article paru dans le Newyork Times il est fait état des nouvelles orientations de Mr Gates pour l’armement des Forces Armées des USA. Tant qu’à vouloir les copier dans un Pentagone à la française, le Ministre Français de la Défense devrait s’inspirer des réflexions de son homologue US.

Il nous semble que c’est sur de telles bases que devrait être imaginée « La reforme de la procédure de conception et de lancement des programmes d’armement » dont fait état le Ministre dans la présentation des mesures renforçant l’efficacité de son ministère.

 

La revue des programmes d’armement entreprise  au sein du ministère entre Septembre et Novembre 2007 est certes intéressante pour :

-identifier les marges de manœuvre financières sur les programmes d’armement,

-mieux cerner les contraintes actuelles, industrielles ou liées aux coopérations internationales,

-apprécier les conséquences capacitaires des hypothèses envisagées.

 

Elle n’est cependant pas suffisante pour un avenir incertain qu’il n’est pas certain que le « Livre Blanc » soit capable de décrire.   

 

2-6 Les objectif de la RGPP Défense

 

Dans ce chapitre le Ministre de la Défense souhaite :

-dégager des marges de manœuvre budgétaires pour maintenir la cohérence des capacités militaires, garantir les normes d’activités et d’entraînement, poursuivre l’amélioration de la condition du personnel militaire et civil,

-prolonger et amplifier les efforts de modernisation déjà entrepris pour accompagner la professionnalisation,

-maintenir l’effort de défense tout en recherchant une meilleur efficacité, à moindre coût en répartissant mieux les moyens

-recentrer chacun des grands organismes sur le cœur de leur métier,

-se donner les moyens de maintenir à l’avenir une Défense forte et efficace.

 

Naturellement, ce ne sont que des souhaits mais on ne peut manquer d’être étonné de leur soudaine apparition depuis qu’un Ministère de la Défense existe. Cependant pour rendre ces souhaits réalisables les 4 principes suivants ont été retenus :

-la mutualisation,

-la densification,

-la réorganisation,

-l’externalisation.

On ne peut que souhaiter que ces principes ne s’enlisent pas dans les travaux de « l’équipe d’audits » dirigée par le Mr le Préfet Lépine et et le Contrôleur Général Conort, car il est bien connu que, pour enliser la solution d’un problème, il suffit de l’amener devant une commission. 

 

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