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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 18:09

DES SOUS-MARINS NUCLEAIRES D’ATTAQUE

 

AVANTAGES ET INCONVENIENTS OPERATIONNELS DES SOUS-MARINS

 

A l’origine les sous-marins étaient tous destinés à l’attaque des navires de surface de combat ou marchands. En effet ce type de navire présentait de nombreux  avantages opérationnels cependant contrebalancés par quelques inconvénients secondaires.

Le principal avantage est sa capacité de se dissimuler dans l’eau qui est optiquement peu transparente et dans laquelle la détection acoustique est de faible portée et soumise à des nombreuses contraintes de propagation. C’est cet avantage qui a largement qualifié les  SNLE comme instrument de la dissuasion.

Ses principaux inconvénients provenaient de son mode de provenaient de son mode de propulsion par moteurs à combustion interne. Ainsi ses autonomies étaient faibles et ses vitesses en plongée limitaient sa mobilité opérationnelle.

La propulsion nucléaire lui a redonné tous ses avantages et fait disparaître ses inconvénients.

 

Ayant mis au point cette propulsion pour les SNLE et formé les équipages à leur conduite, il était rationnel d’adopter ce mode de propulsion pour les sous-marins d’attaque, autrefois propulsé par diesel-électrique. En effet celle-ci donne de meilleures qualités opérationnelles, telles que vitesse élevée en immersion pour chasser une position d’attaque, capacité de discrétion vis à vis des aéronefs en restant longtemps en immersion, endurance  etc..C’était là l’objectif du programme des 6 sous-marins RUBIS.

 

UTILISATION OPERATIONNELLE ACTUELLE DES SOUS-MARINS D’ATTAQUE

 

Puisque n’existait plus le besoin de freiner un trafic marchand d’approvisionnement de théâtre d’opérations,  cette classe de sous-marins a donc été conçue dans l’esprit opérationnel des premiers sous-marins de la lutte contre les  Forces de surfaces.  Faisant ainsi peser des menaces sous-marines sur les forces de surfaces adverses, il les obligeait à consacrer un plus grand potentiel de navires pour l’escorte sous-marine diminuant par ce fait leur potentiel offensif.

 

Ces sous-marins existant et la menace de surface étant faible dans les zones sous menaces terroristes, il était tentant d’utiliser leur capacité de dissimulation leur faire jouer un rôle dans la surveillance des trafics illicites et la prévention  contre le terrorisme. C’est cependant disposer d’un « une clef  en or pour connaître la menace terroriste » et il ne serait pas sérieux de concevoir un nouveau programme de SNA pour une telle mission.

 

MISSIONS CONCUES POUR LES SNA

 

Les 6 SNA Rubis ayant en moyenne 35 ans d’âge, il convenait de les renouveler par un nouveau programme de SNA. C’est le programme BARRACUDA qui est conçu avec les nouvelles capacités suivantes par rapport aux RUBIS.

-emports de nageurs de combat,

-mouillages de mines,

-tirs de missiles de croisière, le MDCN de portée  900 kms et destiné à des frappes en distance sur des objectifs ponctuels.

 

Sur le site Internet du Ministère de la Défense, le SNA Barracuda est présenté  opérationnellement comme :

-un instrument pour la maîtrise des espaces aéromaritimes, en soutien ou non des autre forces aéronavales, mission englobant :

>la sûreté de zone sous-marine,

>l’interdiction de zone ou blocage de ports,

>la surveillance, pistage et marquage de navires de surface et de sous-marins hostiles ou suspects

-un instrument pour l’action contre la terre, mission englobant :

>la frappe contre la terre dans la profondeur,

>les opérations spéciales (commandos et nageurs de combat)

-un instrument pour la sûreté de la force océanique stratégique (FOST)

 

Concernant ce dernier objectif, l’on retrouve là le système inflationniste de moyens de protection qu’entraîne l’existence de la Fost et qui a fait l’objet d’un précédent article. 

 

Dans l’analyse des différents rôles donnés au SNA Barracuda, un seul présente un intérêt opérationnel certain, il s’agit de  la surveillance, du pistage et du marquage de navires de surface et de sous-marins hostiles ou suspects, les autres apparaissent semble-t-il pour justifier le programme.  

 

Ces derniers rôles sont discutés ci-dessous :

-En ce qui concerne l’emport de nageurs de combat, dans la conjoncture actuelle on ne voit pas des occasions de les utiliser à partir de sous-marins. Cette tactique avait été conçue lorsqu’il fallait détruire au mouillage des forces navales pour éviter d’avoir à les détruire en haute mer.

-En ce qui concerne le mouillage de mines par sous-marins, il convient de rappeler qu’une telle possibilité n’avait été envisagée que lorsqu’il s’agissait d’interdire l’accès de ports chez un adversaire. Dans la conjoncture actuelle où la menace principale est constituée par le terrorisme,. on n’en voit pas très bien l’utilité

 

ARMEMENTS OPERATIONNELS

 

Découlant des missions définies pour ce type de sous-marin, le système de combat serait destiné à la mise en oeuvre des armes suivantes :

-le missile de croisière naval pour de frappe contre la terre (MDCN),

-la future torpille lourde, pour la lutte contre navires de surface

-le missile anti-navire SM 39 pour la lutte contre navires de surface

-les mines dont le type ne semble pas précisé.

 

En tenant compte tenu des réflexions des articles et réflexions précédents, il semblerait que les seuls armements devrant être retenus seraient les suivants :

-la future torpille lourde,

-le missile anti-navire SM 39

 

Les paragraphes suivants expliquent les raisons de cette sélection.

 

Le « Tomahawk  Block III », conçu pour l’US Navy  en vue de la frappe d’objectif terrestres de grande valeur et fortement défendus, peut être lancé à partir de navires de surface de l’US Navy et de sous-marins de la Royal Navy. Mais on ne voit pas très bien dans la conjoncture actuelle les conditions opérationnelles dans lesquelles ils pourraient être utilisés.

 

Le Missile subsonique MDCN serait une copie française du « Tomahawk  Block III à tête conventionnelle » mais sa portée serait limitée à 900 kms. Il aurait été conçu pour attaquer des nids de terroristes, éloignés de la côte. Considérant que par essence un nid de terroristes ne présente intrinsèquement aucune menace, seule une troupe de terroristes peut en présenter une, mais il est alors plus adapté d’engager un combat terrestre avec des forces spécialement adaptés si l’on veut bien tirer quelques enseignements des opérations contre les Talibans et le Hezbollah.

 

Il est donc difficile de trouver donc aucune justification opérationnelle pour la Marine Française de donner aux SNA les capacités de lancer des MDCN si ce ne sont que des satisfactions techniques et financières pour un industriel d’Armement.

 

Bref tous ces programmes donnent l’impression que le Marins Française veut rejouer la « Fable de la Grenouille et du Bœuf ». Est-ce vraiment sérieux au moment où la France est tellement endettée la meilleure voie pour maintenir l’industrie navale à flot, la voie ne serait-elle pas de construire de nombreux navires de moyen tonnage pour contrôler les Océans et maintenir une capacité de fournir des commandements pour des jeunes officiers ?

 

 

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 16:10

LES NAVIRES DE SURFACE D’USAGE SPECIALISE

 

LUTTE CONTRE LE TERRORISME PAR MINES MARINES

 

 

 

 

LA CONCEPTION DES NAVIRES DE SURFACE D’USAGE OPERATIONNEL SPECIALISE.

 

Dans un article précédent, il a été discuté des navires d’usage général donc de morphologie  classique, c’est à dire pouvant être employés dans la  plupart des missions opérationnelles demandées à une Marine militaire, dans le présent article paragraph il sera discuté des navires spécialement adaptés à une catégorie de missions ou de missions voisines.

 

Navires pour opérations lourdes de Commandos-Marine

 

La nécessité de disposer d’un navire adapté à certaines de ces  opérations a été examinée dans l’article traitant de la lutte contre le terrorisme et la piraterie en mer, en dehors des frontières maritimes du pays

 

Le dispositif nécessaire au contrôle des zones susceptibles d’action de piraterie ou de terrorisme en mer a été décrit comme suit :

-des patrouilleurs et des aéronefs adaptés à l’établissement de « Situation Surface » dans la zone, c’est à dire équipés de moyens de détection et d’un système de transmission de données.

-un navire de commandement capable de :

. faire, grâce au système de transmission de données, la synthèse des situations des activités maritimes fournies par les patrouilleurs et les aéronefs,

. mettre à l’eau et récupérer des embarcations rapides pour les actions d’interception par Commandos-Marine spécialisés ,

. mettre en œuvre quelques hélicoptères pour soutenir les actions des Commandos,

. héberger les Commandos-Marine spécialisés.

 

On notera également qu’un tel dispositif devrait permettre d’autres types d’actions utilisant des Commandos-Marine telles que  la protection des plates-formes d’exploitations pétrolières off-shore contre des attaques terroristes, celles-ci étant de plus en plus probables dans certaines régions.

 

Navires pour opérations de débarquement de vive force ou soutien de forces d’interposition à terre

 

A l’origine ces types de navires ont été conçus d’après les enseignements récoltés au cours des différents débarquements menées par les Forces Américaines en Afrique du Nord, sur la côte Sud de France et sur les côtes de Normandie. Après avoir utilisé des navires cédés par l’US Navy, lors de la réalisation de ses TCD la Marine Nationale a adapté les concepts de l’US Navy à ses propres concepts.

 

Lorsque l’on fait l’analyse des opérations navales du Liban, conflit asymétrique dans un théâtre côtier, il est possible de distinguer trois genres d’opérations :

- lorsqu’il convient d’évacuer en urgence  des ressortissants, c’est de « l’Action humanitaire ». La force navale doit alors faire face essentiellement à un transport de personnel et un navire du type Mistral paraît pléthorique surtout si le personnel peut être embarqué dans un port. Un navire du genre petit paquebot conviendrait probablement mieux.

- lorsque il est nécessaire la mise à terre d’unités légères l’Armée de Terre dans un pays non totalement hostile, plutôt que d’assurer des débarquements de vive force du type Guerre du Pacifique ou Débarquement de Normandie, les moyens navals doivent être conçus physiquement pour assurer ces actions dans des sites non particulièrement adaptés.

- ces unités légères étant composées de véhicules légers et non de chars, les  moyens navals doivent avoir uniquement les capacités de transport et de mise à terre des personnels et de leur véhicules.

 

Cette dernière réflexion devrait pousser le CEMA à demander l’Armée de Terre de reconsidérer la composition de ses unités opérationnelles destinées à intervenir dans conflit du type asymétrique dans une zone côtière.

 

A première vue il était naturel d’engager le BPC Mistral dans ce genre d’opération. A l’analyse des opérations il apparaît cependant que les navires du type Mistral ont des capacités nombreuses mais probablement pléthoriques, rendant son emploi peu souple dans un cas similaire.

Pour augmenter la souplesse d’utilisation il aurait préférable de répartie ses capacités sur deux types de navires :

-l’un principalement destiné à servir de PC d’opérations interarmes, à la mise en œuvre d’hélicoptères et à servir d’hôpital,

-l’autre principalement destiné à la mise à terre des unités légères de l’Armée et de leurs véhicules légers sur n’importe quel type de site de débarquement.

 

Navires pour opérations de soutien d’unités de l’Armée de Terre

 

L’existence des DOM-TOM constitués pour la plupart par des îles ou des territoires côtiers, nécessitent de pouvoir transporter rapidement des unités de l’Armée de Terre (personnel et véhicules).

C’est l’origine des navires de transports légers BATRAL qui devraient être de nouveau produit pour être capables de mettre en place et de soutenir des détachements de l’Armée de Terre.

 

LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME PAR MINES MARINES

 

On ne peut négliger l’utilisation par des terroristes de mines marines dans le but de rendre la navigation commerciale dangereuse dans des zones d’activités maritimes intenses et où les eaux sont peu profondes, telles les zones activités pétrolières ou des rivières d’accès à des ports.

 

Une telle menace avait déjà existé au cours du conflit entre l’Iran et l’Irak. Ces mines, probablement provenant à partir de mines à orin, devenues dérivantes depuis les rivières de l’Iran, avaient réussi à créer une psychose dite de « mine spoiling » vis à vis des principaux ports des Etats du Golfe. Cependant comme ces mines étaient signalées à vue et la navigation commerciale a pu continuer avec une veille visuelle attentive.

 

Lorsque l’on sait l’habileté des terroristes à concevoir et à se procurer des explosifs dans la fabrication et la mise à feu de bombes terrestres, il convient de penser qu’ils pourront en faire de même pour des mines marines. A moins de pouvoir acquérir auprès de nations développées des mines de technologie avancée (mines acoustiques, mines magnétiques), on peut raisonnablement penser qu’ils utiliseront des mines dérivantes en surface ou entre deux eaux et mises à feu soit par contact de la coque ou par télécommande à partir d’une embarcation de pêche.

 

Dans ce cas les moyens pour faire face à cette menace consisteraient à des patrouilles de petits navires capables d’explorer visuellement les zones concernées pour établir la situation de la menace et ensuite détruire les mines au canon ou à la charge explosive.

 

 

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 15:44

LES NAVIRES DE SURFACE D’USAGE OPERATIONNEL GENERAL

 

 

ANALYSE DES MENACES POTENTIELLES DANS UN CONFLIT ASYMETRIQUE

 

Avant de définir les vocations ou missions de navires de surface, il convient d’examiner les différentes menaces auxquels ils pourraient être soumis dans l’exécution de leurs missions.

 

Menaces de surface

 

Dans la plus grande partie du XX ème siècle, pour obtenir la maîtrise de la mer conte laquelle la menace de surface était la plus importante il était nécessaire de disposer d’artillerie. Aussi l’arme principale du combat de surface était l’artillerie dont les portées étaient limitées par l’horizon optique ou géographique. Celles-ci étaient déterminées par la hauteur au dessus de l’eau des appareils de visée, les calibre des canons et les nombreux personnels pour les servir, qui déterminaient les dimensions et  les tonnages et de ces navires..

Le développement des diverses catégories de missiles, l’utilisation de l’informatique pour les mettre en œuvre, la conduite la navigation et la manœuvre des navires ont permis de réduire les effectifs des  équipages tout en gardant une efficacité opérationnelle équivalente.

Il  a été ainsi possible d’avoir des moyens conséquents de lutte de surface constitués par des navires d’un tonnage de 3.000 tonnes et moins, tels les patrouilleurs rapides du type «Combattante» .

Lorsqu’il fut nécessaire de disposer de navires à grand rayon d’action pour occuper les mers et océans, les tonnages ont augmenté pour atteindre soit 10.000 tonnes pour les croiseurs lourds soit 8.000 tonnes pour les croiseurs légers.

 

Dans le cas de conflits asymétriques, les menaces de surface peuvent provenir que de navires rapides et légers soit faiblement armés soit  utilisant des armes du combat à terre de faible portée, il n’apparaît pas nécessaire de doter les navires français d’armements sophistiqués et puissants.

Par contre ces mêmes navires pourraient être également amenés soit à conduire des interceptions de contrevenants ou à neutraliser des défenses côtières, ils devraient donc être armés en conséquence .

 

Menaces aériennes

 

Au cours de cette même période et plus spécialement au cours du dernier conflit mondial, les nouvelles menaces aériennes avaient entraîné le développement d’armes et de systèmes d’armes de Défense aérienne nécessitant de concevoir des navires d’un tonnage plus important pouvant assuré la protection anti-aérienne des navires précieux (Cuirassés, Porte-Avions, navires de débarquement ou de transport) organisés en formations adaptées.

 

Considérant les pays disposant de forces aériennes conséquentes et pouvant faire peser une menace aérienne sur une force navale française, seuls les USA, La Chine et dans une moindre mesure la Russie, l’Inde et le Pakistan pourraient le faire mais irons-nous nous engager dans conflit avec ces pays ?

 

Il apparaît donc que dans des conflits asymétriques, l’occurrence de menaces aériennes sera très faible contre les navires. Il paraîtrait donc convenable de ne pas en tenir compte.

 

Menaces sous-marines

 

La menace sous-marine a atteint son maximum d’intensité au cours de la première guerre mondiale et plus spécialement tout au long de la seconde, nécessitant de grouper les Forces navales et les navires marchands pour pouvoir les protéger par un rideau d’escorteurs contre les attaques de sous-marins.

 

Avant la chute du mur de Berlin, il était estimé que la principale menace sous-marine pouvait provenir de la Flotte sous-marine soviétique, celle-ci étant devenue Russe s’est affaiblie. Depuis cette menace peut-elle exister du fait que de nouveaux pays souhaitent acquérir des sous-marins ?

 

Constatons d’abord que pour faire peser une telle menace il ne suffit pas d’acheter des sous-marins mais il faut former des équipages principalement à la « sécurité-plongée » ce qui n’est pas une mince affaire qu’a connu la NAVFCO. On peut donc penser que de ces achats de sous-marins par des pays dépourvus d’une tradition de sous-marine ne découlera pas tout de suite de nouvelles menaces.

 

Plus généralement, il convient de noter les conditions dans lesquelles le III ème Reich a donné une dimension stratégique à ses forces sous-marines et faisant ainsi peser des menaces sous-marines dans tout l’Atlantique et la Méditerranée. Les sous-marins ont principalement visé l’interdiction du trafic marchant entre les USA et l’Europe  pour approvisionner les Forces armées et soutenir les Etats de la coalition. Cette forte menace sous-marine était donc essentiellement liée au soutien des nations européennes par les USA.

 

Les forces sous-marines qui sont actuellement détenues par un certain nombre de pays ne peuvent donc plus qu’avoir pour missions que la lutte contre des forces navales de surface menant des actions offensives contre leur propre pays.

 

Dans le cas de conflits du type asymétrique, si l’on examine l’occurrence d’une menace sous-marine, elle apparaît faible en dehors des eaux d’un pays concerné par le conflit.

 

 NOUVELLES VOCATIONS DES NAVIRES DE SURFACE

 

L’analyse de ces différents possibilités de menaces semble donc confirmer l’inutilité de continuer à  regrouper les forces navales autour d’un « Capital Ship », donc d’un PA pour le protéger contre les différentes menaces analysées.

D’une façon plus générale comme ces PA seront très probablement amenés à opérer en dehors de zones susceptibles de menaces aériennes intenses, leur escorte anti-aérienne ne semble plus aussi pertinente

Par contre l’escorte de nos Forces navales contre sous-marins ne sera à considérer qu’en cas d’interventions contre un pays possédant une force sous-marine conséquente. Si l’on revient à la conception du mode de propulsion classique pour un PA dont la capacité de ravitailler l’escorte pouvait être invoquée, cela n’est plus un argument déterminant pour ce choix.

 

Si découlant des enseignements des derniers conflits, dits symétriques, la plupart des navires avaient été conçus dans un but d’escorte et dénommés soit « Escorteurs rapides » soit «  Escorteurs d’Escadre » selon leur taille et donc leurs capacités de tenue à la mer, cette vocation ayant disparue les navires de surface devraient être considérés comme l’ossature de base de la Marine sans vocations très particulières pour servir de navires « à tout faire » sur mer.

 

En dehors de ce service « à tout faire » selon les circonstances les navires de surface, destinés à l’usage opérationnel général,  devraient être conçus pour assurer en priorité les missions suivantes

 

-surveillance et contrôle les frontières maritimes

-présence en mer dans les zones d’intérêt national en vue  de connaître en permanence ce qui s’y passe pour obtenir une bonne connaissance des activités exercées et ainsi dissuader par la présence les trafics illicites, les actes de terrorisme et l’immigration clandestine.

-présences et connaissances des activités exercées dans les mers du Globe où il y a des intérêts français fixes ou mobiles,

-la lutte conte le terrorisme et la piraterie en mer,

-la mise en place et soutien des unités de l’Armée de Terre engagées dans des opérations d’interposition et de stabilisation,

 

SPECIFICATIONS OPERATIONNELLES DES NAVIRES DE SURFACE 

 

Pour assurer ces missions, les navires de surface devraient être en priorité dotés des moyens opérationnels suivants:

-des moyens de surveillance de tous types dont un hélicoptère et des drones de surveillance, liés à des moyens informatiques pour l’analyse des situation et des moyens de communications et informatiques pour analyser et transmettre les données au commandement.

-des moyens actifs et passifs de Guerre électronique pour assurer en toute sécurité les patrouilles de blocus lors de conflits asymétriques.

-une artillerie d’un calibre de 100 m/m environ pour l’appui des troupes en opérations d’interposition en zone côtière lors de conflits asymétriques ou  pour la coercition lors du contrôle des Frontières maritimes. Artillerie complétée par des drones porteurs d’armements

 

Comme la durée de vie de tels navires est d’environ une trentaine d’années et qu’il est difficile d’assurer que la conjoncture militaire sera la même dans une dizaine d’années, ces navires devraient être conçus techniquement pour permettre l’installation aisée de modules spécialisés pouvant être remplacés sans changer l’économie générale du navire, par exemple  modules de détection et d’armes anti-sous-marine, ainsi que   modules de systèmes d’armes de surface et anti-aériens.

 

Concernant leurs missions de présence, leur efficacité dissuasive vis à vis des contrevenants dépendra de l’importance du nombre de navires présents sur zone. Ce nombre sera d’autant plus important que leur coût unitaire.sera faible

Leurs conceptions architecturales devraient être principalement orientées sur leurs capacités de tenue à la mer dans les zones d’activités prévues pour leurs activités. Concernant les vitesses il ne devrait pas être recherché des niveaux élevés mais l’endurance, les vitesses peu élevées qui devrait être compensé, pour les plus importants, par l’emport d’hélicoptère.

 

Selon les zones où ils devraient opérer, il conviendrait de distinguer trois catégories de navires dont les principaux caractères seraient les suivants 

-des patrouilleurs côtiers de 400 tonnes environ, capables d’une vitesse maximale de 35 nœuds avec un équipage d’une vingtaine d’hommes devraient convenir pour les mers territoriales des zones frontalières maritimes proches de leurs bases. Actuellement la Marine Nationale alignerait 16 navires de cette classe sans compter les vedettes de la Gendarmerie Maritime et des Douanes qu’il conviendrait d’y incorporer.

Si l’on considère le contrôle des eaux sous souveraineté nationale en Métropole et dans les DOM-TOM, ce nombre semblerait insuffisant. 

-des patrouilleurs océaniques  de 1 500 tonnes environ, capables d’une vitesse maximale de 25 nœuds avec un équipage d’une centaine d’hommes devraient convenir pour les zones au delà des eaux territoriales. Actuellement la Marine Nationale alignerait 14 navires de cette classe, ce qui paraît également insuffisant pour assurer les patrouilles et participer aux opérations extérieures et à la lutte contre la piraterie.

-des navires de 3 500 tonnes environ , capables d‘une vitesse maximale de 25 nœuds et porteurs d’hélicoptères avec un équipage d’environ 150 hommes devraient convenir pour les zones plus océaniques des frontières maritimes ainsi que pour les opérations extérieures à celle-ci. et capables de participer à des opérations. Actuellement dans cette classe, la Marine Nationale alignerait environ 16 navires d’environ 4.500 à 6.000 tonnes baptisées « Frégates ». De la taille d’un petit croiseur d’avant la dernière guerre, ces navires sembleraient pléthoriques en équipements dans la conjoncture militaire présente

 

Une très grande utilisation de la micro-informatique devrait être prévue  en vue de réduire le nombre d’opérateurs dans les activités suivantes :

-équipements de navigation intégrée et pilotage automatique,

-les établissement des situations de zone,

-les mise en œuvre des armes,

 

L’intérêt de leur « furtivité », dont le coût n’est pas négligeable, devrait être réexaminé. En effet dans la conjoncture actuelle le combat de surface ne sera pas l’objectif fondamental mais dans la dissuasion des contrevenants une présence physique manifeste peut être utile.

 

 

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 13:37

LUTTE CONTRE LE TERRORISME ET LA PIRATERIE EN MER

 

PARTICIPATIONS AUX ACTIVITES D’INTERPOSTION EN MER


 

1-ZONES POTENTIELLES D’ACIVITES TERRORISTES ET DE PIRATERIES EN MER

 

Lorsque le terrorisme agit en dehors des frontières maritimes de l’Etat, ses modes d’action sont voisins de ceux de la piraterie. Seuls leurs buts diffèrent : le terrorisme vise à déstabiliser les Nations de culture occidentale pour leur imposer des règles de vie islamique, ceci par des actes violents et spectaculaires comme des prises ou destruction de navires ou bien captures d’otages ; la piraterie vise à obtenir des moyens financiers par les mêmes voies, mais elle orientera ses actions vers celles les plus financièrement intéressantes telles que captures d’otages ou de navires de charge ou touristiques. Il semble donc judicieux de traiter ces menaces de la même façon.

 

Les zones privilégiées pour ces actions sont principalement les zones focales de trafic maritime que l’on peut classer comme suit :

-dans le Sud-Est de l’Europe: les détroits de Malacca, d’Ormuz, de Bab El Mandeb et la corne de l’Afrique.

-dans le Sud de l’Europe : le Golfe de Guinée, le Delta du Niger.

-dans l’Ouest de l’Europe : les mers Caraïbes (Nord et Sud).

 

Ainsi l’on constate qu’un pays européen désirant sécuriser son trafic maritime devrait être capable de faire face à des actes de piraterie ou de terrorisme dans quatre zones éloignées les unes des autres :

-la zone de Malaisie, d’Indonésie et du détroit de Malacca,

-la zone de la corne d’Afrique, du Golfe d’Aden, de la Mer d’Oman et du détroit d’Ormuz,

-la zone Ouest de l’Afrique,

-la zone des Caraïbes Nord et Sud.

Il apparaît alors à l’évidence qu’un seul pays ne pourra assurer seul la sécurisation des ces zones, il conviendra donc d’établir des accords de coopération entre les pays concernés, à commencer par les Nations Européennes et les USA.

 

Cependant avant tout accord de coopération, il importe que soient définis les concepts de lutte contre ces menaces ainsi que les moyens appropriés pour y faire face. Pour ce faire le thème de sécurisation de la Corne d’Afrique, du Golfe d’Aden, de la Mer d’Oman et du détroit d’Ormuz a été pris en considération.

 

2-STRATEGIES ET TACTIQUES DES TERRORISTES ET DES PIRATES

 

A la base de toute action de lutte contre une menace il est nécessaire d’en appréhender les méthodes utilisées pour monter les « coups » de terroristes ou pirates .

D’une façon générale leurs actions sont conduites soit par des petits groupes, soit par une organisation du type « Mafia » disposant de réseaux structurés d’informateurs avec parfois des moyens logistiques conséquents pouvant dans certains pays être proches des autorités locales.

Elles sont de préférence conduites dans les eaux territoriales de l’Etat côtier où elles ne peuvent qu’être qualifiées que de « hold-up ». De plus ces eaux proches de la côte permettent des attentes dissimulées pour des embarcations légères et rapides.

 

Les tactiques employées correspondent à celles anciennes du banditisme de « grands chemins » . Des petits groupes de 4 ou 5 individus, amenés sur les lieux par embarcations rapides, pour arrêtent le navire visé par tir d’armes ou neutralise l’équipage par escalade. Toutes ces tactiques sont bien connues des Commandos-Marine.

 

3-STRATEGIE DE LUTTE - MOYENS OPERATIONNELS

 

Les premières ressources opérationnelles à acquérir concernent les renseignements sur les probabilités d’occurrence dans la zone, les probables lieux d’actions, les types d’embarcations utilisées ainsi que leurs lieux d’attente.

 

Les sources d’information sont de deux genres :

-l’une primordiale mais lente et différée. Elle est constituée par les réseaux d’informateurs mis en place par les Services spéciaux.

-l’autre en temps réel consiste à faire observer les activités suspectes par les moyens de surveillance mis en place, patrouilles de navires et d’aéronefs

 

Ensuite il convient d’imaginer le dispositif le plus adapté au contrôle des zones susceptibles d’action de piraterie ou de terrorisme en mer et de mettre en place les moyens opérationnels nécessaires qui devraient comprendre  :

-des patrouilleurs et des aéronefs adaptés à l’établissement de « Situation Surface » dans la zone, c’est à dire équipés de moyens de détection de surface  et d’un système de transmission de données.

-un navire de commandement capable de :

. faire, grâce au système de transmission de données, la synthèse des situations des activités maritimes fournies par les patrouilleurs et les aéronefs,

. mettre à l’eau et récupérer des embarcations rapides pour les actions d’interception par Commandos-Marine spécialisés ,

. mettre en œuvre quelques hélicoptères pour soutenir les actions des Commandos,

. héberger les Commandos-Marine spécialisés.

 

On notera que si une telle conception de navires adaptés s’apparente à celui des navires qualifiés « Bâtiments de Projection et de Commandement » du type Mistral. Mais en fait, si l’on les rend aptes à contrer de telles menaces, leurs programmes opérationnels devraient être en moins ambitieux et donc d’un coût moindre. L’on constate que leurs programmes opérationnels ont probablement été conçus pour soutenir une force terrestre mise à terre dans un pays totalement hostile.

 

S’il s’avérait envisageable de re-concevoir des moyens plus adaptés et d’un coût moins important,  il serait alors possible de distinguer les deux catégories de navires suivantes :

-la première catégorie devrait concerner les navires chargés uniquement d’assurer des patrouilles des zones à surveiller et permettant ainsi d’établir une « situation surface » de la zone. Des navires du Type P400 conçus pour la Marine Française devraient convenir.

-la deuxième catégorie devraient concerner les navires capables d’assurer des missions d’interceptions et de contrôle sur informations fournies par les navires de la première catégorie et les aéronefs de patrouille maritime.

-ces navires devraient donc avoir les capacités suivantes :

>être capables de faire une synthèse des situations « surface » et de diriger une opération impliquant des commandos-marine.

>héberger ces commandos et pouvoir les projeter par embarcations spécialisées sur les lieux d’interception.

>être capable de mettre en l’air un hélicoptère pour conduire une interception par cette voie.

-dans la panoplie actuelle des navires de la Marine Française, les navires qui approcheraient la satisfaction d’un tel programme seraient les Frégates du Type Floréal. S’il fallait en concevoir une nouvelle série, il conviendrait de développer leurs capacités de rapides mises à l’eau des embarcations de Commandos.

 

On notera également qu’un tel concept devrait permettre d’assurer la protection des plates-formes d’exploitations pétrolières off-shore contre des attaques terroristes, celles-ci étant de plus en plus probables dans certaines régions.

 

4-ZONES POTENTIELLES DE PARTICIPATIONS A DES OPERATIONS D’INTERPOSITION

 

Les évènements récents du Liban et de la Bande de Gaza montrent que les renforcements en armes et munitions des guérillas opérant dans un Etat côtier peuvent provenir de la mer côtière.

L’utilisation actuellement de frégates pour contre carrer de telles activités apparaît superfétatoire. En effet ces navires ont été conçues pour mener des opérations de guerre navale du type 2 ème guerre mondial, alors que pour prévenir de telles activités les moyens navals n’ont pas besoin d’être aussi sophistiqués.

Comme il semble que ce genre d’opérations se développeront de plus en plus à l’instar de ce qui se produit à terre, il semblerait préférable de se donner les moyens de réaliser les navires du concept présenté au paragraphe précédent. Ce serait certainement une meilleure manière de relancer la construction navale que de construire un troisième « Bâtiment de Projection et de Commandement » du type Mistral.

 

5- LES COMMANDOS-MARINE.

 

Origines des commandos-marine

 

Les Commandos-Marine ont été créés au cours de la deuxième guerre mondiale à l’imitation des Unités SAS Britanniques du même type. Ce sont par essence des formations militaires à faible effectif, opérant isolément et chargées de missions particulières par rapport aux missions normales et habituelles des autre formations militaires. Par essence comme les autres formations elles mènent ouvertement leurs opérations même si elles ont été quelques fois  qualifiées de « spéciales », elles ne peuvent s’apparenter en aucune façon avec les unités opérant dans l’ombre parce que menant des actions pour les Services Secrets telle la CIA aux USA.

 

A la fin de la deuxième guerre mondiale la Marine Nationale a spécialisé 5 Commandos pour des opérations à caractères opérationnels particuliers :

-les Commandos Jaubert et Trépel pour les assauts à partir de la mer en vue d’amorcer une tête de pont pour une opération de débarquement,

-le Commando De Penfentenyo pour la reconnaissance d’un site de débarquement,

-le Commando De Monfort  pour effectuer un coup  de main sur une côte,

-le Commando Hubert pour l’action sous-marine de nettoyage sous-marin d’une zone de débarquement.

 

Nouvelles spécialisations des Commandos.

 

Si récemment leurs spécialisations issus des enseignements du dernier conflit ont été supprimées à part celle du Commando Hubert, les autres Commandos devraient être orientés sur les missions de lutte contre la piraterie et le terrorisme en mer, et comme éléments d’interposition navale décrites précédemment.

 

Les forces spéciales

 

Lorsque l’Etat-Major des Armées a créé le Commandement des Opérations Spéciales, défini sur le site Internet du Ministère de la défense comme « Agir autrement », ce qui veut à la fois tout dire et ne rien dire, les Commandos-Marine lui ont été rattachés perdant ainsi leurs caractéristiques de formations adaptées à des opérations particulières à partir de la mer et ou en mer.

 

De plus il semblerait que, dans le cadre des missions assurées actuellement dans les montagnes d’Afganistan ou que le COS voudrait les leur faire assurer , il y ait une certaine dérive vers des opérations du type des Services Secrets puisque le personnel opère masqué et non identifié. 

S’il est certain que ces formes d’emploi, associées à des primes conséquentes en compensation des risques, peuvent enthousiasmer des jeunes militaires audacieux, il n’en reste pas moins que ce n’est pas vraiment l’objectif de la Marine en créant et maintenant en activité ces formations.

 


Les commandos-marine dans la lutte contre le terrorisme et la piraterie en mer et le contrôle des frontieres maritimes

 

Il apparaîtrait beaucoup plus judicieux de les utiliser dans les dispositifs de lutte contre la piraterie ou le terrorisme en mer ou  leurs qualifications seraient particulièrement adaptées.

 

De plus dans les actions de contrôle des Frontières Maritimes, décrites précédemment, la Marine Nationale a besoin de formations du type Commandos pour assurer les arraisonnements de bateaux suspects et éventuellement les saisir de vive force.

C’est donc vers ces missions particulières à caractère essentiellement maritime que devrait être maintenant orientée la formation des personnels des Commandos-Marine et non celles précédemment indiquées, correspondant aux besoins des deux dernières guerres pour compléter les unités de l’Armée de Terre.

 

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 17:18

LES GROUPES AERONAVALS

 

 

LES GROUPES AERONAVALS-LEURS DIFFERENTES VOCATIONS

 

Un Groupe aéronaval est essentiellement composé d’un porte-avions et d’aéronefs ;

Comme l’indique la dénomination, un Porte-avions est destiné à mettre en œuvre des aéronefs (avions, hélicoptères) à partir de la mer, c’est à dire en l’absence de terrains d’aviation. La nature et le nombre de ces aéronefs sont déterminés par le genre d’opérations auxquelles il devrait participer.

 

En héritage des opérations de la dernière guerre et plus spécialement des opérations de l’US Navy dans l’Océan Pacifique, il avait été jusqu’ici considéré qu’un Groupe aéronaval devait être capable de mener des actions de lutte de surface contre une Force Navale, des actions de support de troupes à terre, des actions de défense aérienne et des actions de lutte contre les sous-marins. Ces types d’actions nécessitant des aéronefs de poids et volumes ainsi que d’armements différents, les porte-avions étaient en général conçus pour les mettre en œuvre indifféremment, seule la nature ainsi que le nombre des avions embarqués étaient modulés selon les missions.

 

Conception opérationnelle des Groupes Aéronavals par l’US Navy et les principales Marines Européennes actuelles.

 

Cette conception découle de leur  utilisation par principalement l’US Navy ainsi qu’également par la Royal Navy sur les théâtres du Pacifique et de l’Atlantique pendant la dernière guerre.

Comme les poids et les volumes des avions embarqués liés aux nouvelles missions requises n’avaient cessé d’augmenter, le tonnage et le coût d’un porte-avions ne pouvaient également qu’augmenter.

 

Après la guerre du Pacifique, ces concepts ont été transposés sur les théâtres européens, d’une  part par l’US  Navy et la Royal Navy qui déjà les utilisaient et d’autre part principalement la Marine Française qui en ont construit pour assurer ces divers rôles . Après avoir été le « capital ship » dans la lutte de surface, ses utilisations ont été orientées principalement vers la lutte contre les sous-marins en Atlantique ainsi que l’appui des troupes dans les opérations de débarquement et la Défense Aérienne des zones de débarquements d’Afrique du Nord et de l’Europe.

 

A quoi peut servir actuellement un Groupe aéronaval français?

 

Ainsi, d’une manière inconsciente, en imitant l’US Navy dans ce domaine les Marines Européennes et même Russe ont fait que ce type de navire devenait le noyau de leurs actions opérationnelles extérieures :

-le « Capital ship » de leurs forces navales,

-un instrument de pression lorsqu’il s’agit d’avoir une action militaro-diplomatique contre un pays, remplaçant ainsi, dans la politique dite « de la canonnière », celle-ci par un PA plus impressionnant,

 -un instrument d’action opérationnelle lorsqu’il convenait d’agir militairement soit au large soit au sol en dehors de tout terrain d’aviation.

 

Il ne peut être question pour les Marines Européennes et particulièrement la Marine Française de se référer à l’utilisation actuelle des PA de l’US Navy dans la lutte contre les Talibans. En effet l’US Navy les utilise ainsi car elle les possède déjà et devrait en construire d’autres aussi importants puisqu’ils constituent l’ossature de sa stratégie de « projection de puissance ».

Mais il ne semble pas que cette projection de puissance soit la voie première des Nations Européennes qui chercheraient plutôt soit à maintenir leurs intérêts dans le monde soit à agir au sein de flottes conduisant des opérations d’interposition. L’usage de Porte-avions par les Marines Européennes devraient plutôt être conçues dans ce but .

 

Comment établir les spécifications opérationnelles d’un tel Porte-avions ?

 

Il importe donc que les Marines Européennes choisissent entre elles la vocation principale qu’elles souhaitent donner à leur projet de Porte-Avions et donc de définir le type d’avions à embarquer.  Ceci intéresse plus particulièrement la Royal Navy et la Marine Française au moment de l’établissement de leur projet commun, qui semble vaciller du côté français par suite de surenchère électoral et du côté britannique par des difficultés présentes de financement.

Lorsque l’on examine la maquette du projet Thalés-BAE Systems, on n’a pas l’impression que des spécifications opérationnelles communes aient été établies en tenant compte de la conjoncture millitaro-politique actuelle qui devrait permettre un projet aux capacités plus ciblées donc d’un coût moins élevé

 

En effet, dans la conjoncture actuelle il apparaît que :

-d’une part, compte tenu des enseignements des conflits asymétriques du Liban et de l’Afghanistan où la maîtrise totale de l’Espace aérien existait pour les forces d’interpositions puisque les forces rebelles ou  antagonistes ne disposaient pas d’avions. Les actions des aéronefs embarqués devraient donc se limiter aux actions contre le sol et non pas également de chasse comme le sont les flottilles actuellement embarquées sur le Charles-de-Gaulle.

-d’autre part, constatant le délitement des relations avec les anciennes colonies, il est probable qu’il restera nécessaire à la Marine Française d’assurer  le support de troupes à terre dans le cadre des missions interarmées. Ainsi  les missions d’un Porte-avions devraient donc être orientées vers des capacités pour la mise en œuvre d’une trentaine d’avions d’assaut et d’hélicoptères.

Les équipements de localisation et de  liaison ainsi que ses moyens de détection des PA consisteraient essentiellement à lui donner les capacités de conduire les missions de support et éventuellement à s’intégrer dans une force navale européenne comportant d’autres porte-avions spécialisés.

 

Si l’on revient maintenant aux raisons qui ont dimensionné le PA Charles-de-Gaulle et donc son coût , il faut bien se rendre compte que la Société Marcel Dassault  a conçu le Rafalle comme avion multi-rôles avec ses conseillers opérationnels qui ont uniquement pensé le PA pour des opérations du dernier conflit.

De plus pour rendre économique le programme Rafale, le Ministère de la Défense a décidé qu’il équiperait à la fois l’Armée de l’Air et la Marine. Ce qui en soit peut être considéré comme une gageure car le décollage et la récupération d’un PA diffèrent sensiblement de celui d’un terrain d’aviation. 

 

CARACTERISTIQUES GENERALES D’UN PA POUR LA MARINE FRANÇAISE

 

Pour ne pas entamer leurs performances intrinsèques dans les missions demandées, les avions devraient être catapultés.

Le tonnage d’un tel navire pourrait être de l’ordre de 30 000 tonnes, avec une propulsion du type SNLE sa vitesse maximale pourrait être de l’ordre de 28 nœuds.

Ce mode de propulsion présente les intérêts opérationnels suivants :

-grandes capacités des hangars d’aviation par suite de l’absence de cheminées,

-autonomie importante pour le navire,

-capacités plus importantes des soutes pour carburant aviation et ravitaillement navires accompagnateurs.

-comme on le verra dans un autre article, la nécessité de pouvoir ravitailler une escorte ne devrait plus peser sur le choix du mode de propulsion.

 

Bien que le coût de l’entretien des chaufferies nucléaires soit élevé, ce choix permettrait de faire fructifier le capital investi dans la formation des équipages qui pourront ensuite conduire les centrales électriques devant équiper le pays.

 

L’AVIATION  EMBARQUEE

 

Les appareils pilotés

 

Un avion embarqué constituant en lui-même un système d’armes pour assurer les missions demandées au Groupe aéronaval.

Si ces missions concernent  toute la panoplie habituelle ( interception, reconnaissance, assaut, lutte ASM et délivrance de charges nucléaires), les tailles et les poids des aéronefs ne pourront qu’augmenter. Inévitablement ces augmentations auront des répercussions sur les capacités des catapultes, les dimensions du PA et donc son coût.

 

Si l’on limite les missions des avions embarqués à l’assaut à terre ou en mer, au « close-support » des troupes à terre, ainsi qu’à des distances d’intervention à moins de 1 000 Km, telles que celles actuellement pratiquées sur le théâtre d’Afghanistan, les poids et les coûts des aéronefs diminueront en conséquence.ainsi que celui du PA

 

Dans l’analyse du Conflit du Liban, conflit de caractère essentiellement asymétrique, il apparaît nettement des réponses aux questions concernant les menaces aériennes sur les navires et les capacités d’engager des forces aériennes contre l’adversaire au sol.

- les Forces navales intervenantes pourront-elles être soumises à des attaques aériennes ?

La réponse apparaît immédiatement. En effet dans un conflit du type asymétrique l’adversaire ne devrait pas disposer de forces aériennes, sinon il deviendrait symétrique. Ce qui pousserait à ne pas équiper fortement nos navires en armes et équipements de Défense aérienne et ne pas être obligé d’avoir un dispositif naval comprenant des navires de Défense aérienne.

- des actions aériennes pourront-elles être engagées contre l’adversaire au sol sans risque pour les avions intervenant?

La réponse est moins évidente car si l’Iran avait fourni des moyens de Défense aérienne (Radars et PC de DA ainsi que des missiles sol-air, au moins à moyenne portée), les actions d’Israël n’auraient pas été aussi faciles. Quoiqu’il en soit il conviendrait que les avions soient dotés de capacités de brouillage (EW actif) et munis d’équipements de détection (EW passifs).

Dans ce cas pour définir un concept d’intervention avec moyens aériens, seuls les renseignements, recueillis par les Services spécialisés devraient permettre de connaître sur les capacités en DA de l’adversaire

 

Les Drones

 

Il semble qu’actuellement l’Industrie d’Armement française n’ait pas de programmes de « Drones », peut-être cette situation provient-elle du fait qu’il n’y ait pas eu de concept opérationnel d’emploi de ce type de moyen aérien de la part des militaires pouvant être concernés ?

 

Lorsque l’on examine les programmes développés aux USA par la firme GENERAL ATOMICS AERONAUTICAL SYSTEMS, l’on constate que les « Drones » peuvent être utilisées de deux façons :

-soit pour assurer une surveillance ou de reconnaissance tactique d’une zone d’opérations, étant alors équipés de senseurs de détection électromagnétiques et infrarouges, ainsi le Drone "LYNX II".

-soit porteur d’une arme ainsi le Drone "Predator".

 

Sur de telle bases d’emploi opérationnel des Drones pour la Marine Française pourraient être définis. Les instruments de contrôle étant les mêmes à partir de stations terrestres ou de navires, il resterait à concevoir la manière de les faire décoller et de les récupérer à partir d’un navire.

A priori il semblerait que le problème soit facilement concevable à partir d’un Porte-avions, par contre il conviendrait d’étudier le problème à partir d’un navire de 3 000 ou 1 500 tonnes, navires pouvant être engagés dans le support de forces d’interposition.

 

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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 17:53

LE CONTROLE DES FRONTIERES MARITIMES DE L’ETAT

 

1-DELIMITATION DES FRONTIERES ET ACTIVITES EXERCEES

 

Pour leur contrôle les frontières maritimes ne doivent plus être considérées comme des limites géographiques dont le franchissement doit être surveillé, mais comme un ensemble de zones géographiques où peuvent s’exercer différentes activités maritimes qu‘elles soient licites ou illicites.

 

Ces zones sont définies internationalement par la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer qui définit également les obligations et les droits des Etats riverains. Il en découle donc des modes différents d’intervention. A partir de la côte, elles sont définies comme suit en allant vers le large :

-la mer territoriale jusqu’à 12 nautiques au large,

-la zone contiguë jusqu’à 24 nautiques au large,

-la zone économique exclusive jusqu’à 200 nautiques au large.

 

A ces zones de définition internationale, il convient de rajouter les eaux littorales de définition nationale puisque considérées internationalement comme « eaux intérieures de l’Etat ». Celles-ci sont le lieu d’activités maritimes diverses et intenses qui doivent également pouvoir être contrôlées.

-les eaux intérieures s’étendent de la laisse de haute-mer, c’est à dire du rivage, jusqu’à 6 nautiques vers le large.

 

Dans ces zones, en plus des activités spécifiques de l’Etat côtier ( militaires, polices, douanes), les activités maritimes exercées concernent :

-la circulation maritime générale des  cargos, des porte-containeurs, des pétroliers ou méthaniers, des navires à passagers (paquebots et croisières), des navires de servitudes, des navires de plaisance, …

-les entrées et sorties de ports, provenant ou aboutissant à la circulation maritime générale,

-les navires en opérations de pêche,

-les exploitations pétrolières et d’extraction de matériaux

-les navires en travaux sous-marins

 

2-STRATEGIE DE CONTROLE DES FRONTIERES MARITIMES

 

Le contrôle consistant à vérifier que les activités exercées sont légales et licites, c’est à dire conformes aux règles internationales ainsi qu’à celles édictées par l’Etat côtier, il convient d’abord de qualifier ce que sont les contrevenants et ensuite de prendre conscience de leur stratégie propre pour pouvoir assurer leurs activités illicites.

 

D’une façon générale ceux-ci cherchent dans leurs activités, commerciales ou illicites, à s’affranchir des règles du commerce internationale et de celles édictées par l’Etat côtier.

Ils  peuvent agir soit isolément, ce qui est rarement le cas, soit en groupe indépendant, soit en bandes organisées de plusieurs groupes. Leurs activités extrêmement diverses peuvent concerner : la contrebande des marchandises, les trafics de drogue, les trafics d’armes, les passages d’émigrants clandestins, les actions terroristes en mer ou venant de la mer et visant le territoire de l’Etat côtier, etc

 

Basée sur les renseignements fournis par des complices, leur stratégie peut être analysée comme suit:

-trouver sur le territoire « ciblé » des personnes capables d’écouler leurs trafics,

-récolter des informations sur les dispositifs statiques ou mobiles de contrôle par l’état côtier ainsi que des époques et périodes propices à leurs activités,

- récolter des informations sur les lieux favorables pour aborder le territoire en vue d’y délivrer leur trafic,

- récolter des informations sur les zones favorables pour approcher le territoire (zones de pêche, zones d’activité nautiques ou maritimes intenses,

- récolter des informations sur des moyens maritimes pratiquant les lieux choisis pour pouvoir se dissimuler dans le trafic côtier existant habituellement (petits cargos, navires de pêche, navires de plaisance voiliers ou à moteur de préférence rapides, etc…).

 

Cette analyse permet d’en déduire les principes d’une stratégie de contrôle à mettre en place:

-les zones d’occurrence devraient se trouver à proximité des côtes et des ports, des zones littorales et des eaux intérieures et de la mer territoriale,

-une mise en place de réseaux d’informations complémentaires (opérationnelles et discrètes) pour établir des « Situations Surface » de zones tenues à jour. Ces situations permettront de déceler les activités douteuses des activités habituelles dans la zone,

-la conception des dispositifs de contrôle qui devront être peu statiques mais mobiles et erratiques. Les sémaphores côtiers devront être complétés par des vedettes ou patrouilleurs assurant des patrouilles erratiques dans les zones, fournissant l’information opérationnelle, capables d’identifier les navires douteux et de mener des interceptions pour visites

 

3-MOYENS OPERATIONNELS

 

Ils sont constitués par :

-les sémaphores équipés de Radars de Surface pour assurer les détections dans leurs zones de portée Radar. Servant en outre de « Poste central opérationnel » du Secteur de Surveillance, ils doivent être équipés d’un « Système de transmission de données » pour faire la synthèse des informations fournies par les patrouilles en vue d’établir une « Situation Surface » du Secteur de Surveillance.

 

Cette dernière est obtenue à partir des données fournies :

> par l’Information ouverte ou opérationnelle (Open or Operational Intelligence), provenant :

-des détections radar et identifications visuelles des patrouilleurs et aéronefs,

-des détections radars et visuelles des sémaphores et des CROSS

-des capitaineries des ports de commerce, pêche et plaisance

-des brigades de Gendarmerie maritime de surveillance du littoral

> par l’Information discrète( Shadow Intelligence), provenant principalement des Services spéciaux de l’Etat ainsi que de l’Administration des Douanes.

 

4-ORGANISATION OPERATIONNELLE ACTUELLE,

 

En l’absence de l’existence d’un danger terroriste, les actions  concernaient :

-la régulation de la Circulation Maritime Générale pour prévenir les accidents de mer,

-le Sauvetage en mer

-la lutte contre les pollutions

-l’interdiction de la contrebande et des trafics illicites (drogue,’armes, immigration clandestine)

-la police des pêches et la navigation de plaisance.

 

Dans la mer territoriale, ces contrôles étaient coordonnés par l’Amiral, Commandant opérationnel des Forces aéronavales de la Région Maritime, au titre de Préfet Maritime pour lequel il relevait du Premier Ministre à travers le Secrétaire Général à la Mer.

 

La France n’ayant pas de Gardes-Côtes comme dans certains autres pays, cette organisation a été mise en place pour coordonner les actions d’organismes agissant dans la mer territoriale avec leurs moyens propres mais relevant de Ministères donc de budgets différents : Administration des Douanes, Administration des Affaires Maritimes pour citer les principales.

Dans chaque Préfecture Maritime, cette coordination est assurée par  la Division intitulée « Action de l’Etat en Mer » à côté de la Division « Opérations » qui se consacre uniquement aux activités militaires.

 

En dehors d’une coordination des moyens il s’en est principalement suivi pour la Marine nationale:

-une tendance à considérer ces activités comme secondaires, car ayant été rajoutées à ses activités opérationnelles pour lesquelles elle avait été conçue.

-mais surtout il s’en est suivi une duplication coûteuse des moyens de surveillance et de contrôle (équipages, navires et aéronefs) qui pourrait être supprimée en séparant ces actions d’intérêt général des actions spécifiques de l’Administration concernée.

 

En effet, si toutes ces activités nécessitent des services de renseignements spécialisés pour rechercher l’information discrète, saisir les objets du trafic et  conduire les interrogatoires, par contre pour les identifier, les contrôler, les inspecter et les arraisonner elles nécessitent toutes des patrouilleurs et des aéronefs.

 

On pourrait alors en conclure qu’une même flottille sous les ordres du Préfet Maritime pourrait assurer l’ensemble des missions suivantes :

-celles de la compétence du Ministère de l’Intérieur pour la lutte contre le terrorisme, les trafics illicites et l’immigration clandestine,

-celles de la compétence de l’Administration des Douanes pour la contrebande,

-celles de la compétence de l’Administration des Affaires Maritimes pour le contrôle des pêches et de la Navigation de plaisance.

 

Dans les zones littorales, les capacités de surveillance et les pouvoirs de contrôle sont répartis entre les éléments suivants :

-les sémaphores de la Marine Nationale, répartis sur des points de la côte mais ne couvrant pas tout le littoral,

-les CROSS de l’Administration des Affaires Maritimes,

-les Services des Affaires Maritimes à l’origine implantés dans les principales villes côtières ainsi que leurs vedettes.

-les stations et vedettes de la Société Nationale de Sauvetage en Mer,

-les unités de Gendarmerie Maritime comportant chacune une brigade de surveillance du littoral implantée dans le principal port, des postes dans les ports secondaires et des vedettes dans les principaux ports de pêche,

-les unités côtières de la Gendarmerie Départementale avec des vedettes implantées dans les principaux ports de pêche,

-les Services de l’Administration des Douanes et leurs vedettes implantées dans les principaux ports de pêche,

 

Les Quartiers d’Affaires Maritimes, ayant été supprimés, alors que leur rôle principal était de connaître les populations locales vivant de la mer, il existe un déficit de contact avec ces populations vivant sur place et qui peuvent être d’une grande utilité contre des actions illicites et les infiltrations de terroristes.

 

Dés l’apparition des possibilités d’actes de terrorisme venant de la mer ainsi que celles d’immigration illicite par mer, la Marine Nationale a pensé résoudre les problèmes en réactivant ses sémaphores jour et nuit et en les équipant de radars et les reliant à la Préfecture par un système de transmission de données, le dispositif SPATIONAV.

 

Malheureusement ce dispositif, trop rapidement étudié et mise en place, présente les inconvénients présentés ci-dessous  en l’éloignant de la stratégie de contrôle introduite précédemment:

-il est essentiellement statique donc facile à contourner par les contrevenants, 

-les sémaphores ne sont pas tous  à la même altitude et donc leurs portées Radar sont différentes,

-l’identification les navires douteux ne peut être faite que visuellement par un patrouilleur,

-les sémaphores existants n’ayant plus la vue l’un sur l’autre, il existera des trous de détection.

 

On peut craindre qu’un tel dispositif statique n’engendre une fausse sécurité contre les menaces terroristes venant de la mer comme l’avait fait en son temps la Ligne Maginot contre les menaces venant de l’Est.

Pour le compléter il conviendrait de disposer de plus nombreux patrouilleurs équipés du Système NAVSUR développé par la Société SODENA.

 

5-ORGANISATION OPERATIONNELLE PRECONISEE

 

Dans une récente directive du Secrétaire d’Etat Américain à la Défense, diffusée sur son site Internet et adressée aux différentes Forces Armées des USA, il est indiqué que l’existence nouvelle du danger d’actions terroristes doit être considéré comme une guerre globale. En conséquence il appartient à ces Armées d’assurer la sécurité et l’intégrité du territoire et des populations.

 

Cette directive du Secrétaire d’Etat Américain à la Défense mériterait d’être transposée aux Forces Navales Françaises en repensant l’organisation opérationnelle des Régions Maritimes d’une part au niveau du commandement de la Région et d’autre part au niveau de l’exécution dans la Région décentralisée. 

 

Au niveau de la conduite des activités de contrôle dans  la Région:

-les Amiraux, Commandants en chef des Forces Navales et Aéronavales de Régions Maritimes, assureraient leurs fonctions, concernant la lutte contre le terrorisme et les trafics illicites, au titre du Ministère de la Défense et non plus au titre du Premier Ministre à travers le Secrétaire Général à la Mer.

-Par contre ces mêmes Amiraux, Préfets Maritimes au titre du Premier Ministre, continueraient à assurer les fonctions de contrôle de la Circulation Maritime, de la lutte contre les pollutions  et du Sauvetage en mer.

Ces dernières activités seraient groupées sous l’appellation Sécurité Maritime en Mer et non plus « Action de l’Etat en Mer ». En effet tout acte conduit par cet officier général, qu’il soit strictement opérationnel ou non, est bien entrepris au nom de l’Etat.

 

En ce qui concerne les activités de contrôle dans les Régions, l’expérience montre que les trafics illicites et les intrusions illégales et donc les actes de terrorisme se produisent dans les zones à forte densité de population où les contrevenants peuvent facilement s’y mélanger ainsi que dans les zones d’interface. Ces zones concernent principalement les zones littorales où s’exercent les activités de pêche et de loisirs, dont la population augmente considérablement à certaines périodes.

Il importe donc que les autorités, chargées de les contrôler, vivent le plus prés possible de ces populations, ce qui implique que leurs services y soient implantés

 

Avant le dernier conflit, la Marine Nationale avait réparti ses moyens opérationnels d’une part dans des bases principales liées à l’existence d’une DCN, d’autre part dans des « Secteurs Maritimes » le long du littoral aux principaux points d’activité maritimes où étaient également implantés les Quartiers des Affaires Maritimes. 

La nécessité de faire des économies budgétaires, la Centralisation des Affaires Maritimes et la transformation de la DCN en chantier naval de droit privé ont entraîné la centralisation des moyens opérationnels. Dans un contexte de lutte contre le terrorisme et l’émigration clandestine une telle centralisation est nuisible à l’efficacité de cette lutte. 

 

Concernant les moyens opérationnels il conviendrait d’en augmenter le nombre et de mieux définir leurs rôles réciproques :

-d’une part pour assurer une meilleure coordination au niveau local,

-d’autre part  pour que les usagers en connaissent clairement leur rôle.

 

Ces moyens opérationnels devraient être les suivants, répartis entre des secteurs maritimes côtiers:

-les sémaphores équipés de radars de surface organisés en Centres opérationnels de secteurs et équipés d’un système de transmission de données d’une part avec les patrouilleurs et d’autre avec le Centre opérationnel de Région ,

-les CROSS armés par la Région et agissant comme Centres opérationnels de secteurs,

-les Patrouilleurs affectés au Secteur, armés par le personnel de  la Région et pour certains par le personnel de la Gendarmerie Maritime, et  équipés d’un  système de transmission de données et d’un équipement de navigation intégré pour assurer les patrouilles erratiques et établir la « Situation Surface » du secteur,

-les stations et vedettes de la Société Nationale de Sauvetage en Mer,

-les brigades de surveillance du littoral de la Gendarmerie Maritime,

 

Les Secteurs Maritimes auraient  une vocation militaire et de police. Ils seraient commandés par un officier de Marine ou de Gendarmerie Maritime. Ces secteurs seraient répartis sur la côte et implantés prés d’un sémaphore qui servirait de Poste central d’Opération auquel se réfèreraient les différents services du Secteur ou d’un service littoral des Affaires Maritime .

Ces Secteurs Maritimes, ayant une vocation essentiellement militaire de contrôle des activités, ils  ne devraient pas faire double emploi, ni avec les services locaux de l’Administration des Douanes, ni avec les Unités littorales des Affaires Maritimes reprenant les fonctions administratives locales des Gens de mer et de la Pêche, précédemment assurées par les Quartiers Maritimes.

 

On aurait ainsi préfiguré une organisation de Gardes-Côtes.

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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 14:52

REFLEXIONS SUR LA PERENNITE DE LA DISSUASION NUCLEAIRE

 

 

1-ORIGINE DE LA DISSUASION NUCLEAIRE FRANCAISE

 

Les deux premières bombes nucléaire ont été utilisées par les USA contre le Japon en Aout 1945 dans le but d’amener ce pays à capituler devant les immenses dégâts matériels et les contaminations ayant été infligés à sa population.

L’URSS a expérimenté sa première bombe en Aout 1949.

 

Le vocable anglo-saxon « Deterrent », traduit en français par le vocable « Dissuasion » implique l’idée de « Prévention contre un acte criminel, donc hostile d’une grande intensité». Ou bien encore comme l’écrit la plume de Bruno Tertrais dans une récente étude de la Fondation pour la Recherche Stratégique, la « Dissuasion » consiste à prévenir un acte en persuadant l’acteur concerné que les coûts d’une telle action excèdent ses bénéfices. C’est avec ces définitions qu’il convient de considérer une Stratégie de Dissuasion consistant essentiellement à « l’équilibre de la terreur entre deux nations antagonistes ».

 

Vers 1947, à l’époque de la Guerre Froide, constatant les énormes capacités destructrices et contaminantes des bombes nucléaires, les USA et l’URSS avaient conçu des stratégies de dissuasions réciproques en vue d’asseoir leurs antagonismes pour la domination du monde. Cette stratégie consistait à se menacer mutuellement de destructions massives. Le Royaume Uni étant devenu possesseur de la bombe nucléaire s’est alors associé aux USA.

Par ce fait la possession de  la bombe nucléaire était devenu le signe de la puissance absolue d’un pays vis à vis de ceux ne la possédant pas.

 

En 1956, l’opération conjointe de Suez par la France, le Royaume-Uni et Israël avait été arrêtée sur injonctions pressantes des USA et particulièrement de menaçantes de l’URSS arguant de sa puissance nucléaire. C’est alors que le Général de Gaulle a voulu sa « bombe » parce qu’il estimait que sans elle la France ne pourrait être une puissance capable de résister aux volontés des deux grands de l’époque.

A ce sujet il est possible de noter que le Président de la République Islamique d’Iran et le Président de la République Populaire de Corée ont actuellement une position similaire à celle du Général de Gaulle à l’époque.

 

La décision de développer des charges nucléaires étant prise, il convenait de  développer les moyens militaires pour les mettre en œuvre en vue de les délivrer, c’est à dire pouvoir mener une stratégie de dissuasion. Naturellement comme d’importants moyens financiers étaient en jeu et que l’Armée de l’Air et la Marine voulaient en avoir les retombées ont alors été justifiés les mérites réciproques d’une composante terrestre en silos, d’une composante aéroportée et d’une composante sous-marine océanique.

 

2-COMPOSITION DE LA FORCE DE DISSUASION FRANCAISE

 

Elle comprend actuellement:

-une composante océanique constituée de 4 sous-marins à propulsion nucléaire, dotés chacun de 16 missiles balistiques.

-une composante aéroportée constituée de :

 -60 Mirages 2000, armés de missiles de croisière et accompagnés de leur logistique de ravitaillement en vol,

-30 Super-Etendards armés de missiles de croisière et embarqués sur Porte-avions.

 

3-PERTINENCE DU CONCEPT DE DISSUASION

 

Si l’on ne veut pas retomber dans la fausse sécurité qu’avait créée en son temps la ligne Maginot, il convient d’examiner la crédibilité du concept de dissuasion pour évaluer la pertinence de son maintien. Ceci est d’autant plus important que les pays possesseurs de l’arme nucléaire ne sont plus seulement les USA, la Russie, le Royaume-Uni et la France

 

Le concept de dissuasion étant l’équilibre de la terreur entre nations antagonistes. Lorsqu’elles étaient deux au temps de la guerre froide, le concept de dissuasion pouvait s’imaginer facilement.

Le nouveau problème avec la prolifération des détenteurs est de savoir si un tel concept est toujours aussi valable compte tenu des importants moyens financiers qu’il mobilise au détriment d’autres moyens opérationnels.

 

Dans un antagonisme pouvant être multiple et pour qu’un tel concept soit crédible les conditions suivantes devraient être réunies chez au moins l’un des antagonistes potentiels:

-les menaces de destruction massive des villes et capacités économiques ainsi que des irradiations sur les populations soient ressenties comme réciproquement insupportables politiquement par un gouvernement national.

-une telle condition implique que les dimensions des territoires déterminant les densités des populations et des implantations économiques assurent une efficacité à l’arme nucléaire.

-elle implique également que les régimes politiques (démocratique ou autoritaire à tendance dictatoriale, sous influence religieuse (islam) et le comportement des populations (opposition , passivité, adhésion, etc..) leur permettent d’exprimer leurs craintes, bref des capacités des populations à supporter les risques .

- elle implique de plus que les niveaux de vie liés aux richesses et les modes de vie liés aux systèmes religieux donne de la valeur aux vies humaines ,

 

Les antagonismes entre l’URSS et les USA au moment de la guerre froide, nécessitaient la mise en place d’une telle stratégie dont les conditions étaient totalement réunies pour les USA et dans une plus faible mesure pour l’URSS. Le concept de dissuasion nucléaire était bien adapté, puisque que les deux Etats avaient  des dimensions et densités de populations analogues ainsi que les mêmes références de mode de vie chrétienne.

 

On est en droit de se demander si un concept de dissuasion nucléaire est également valable, lorsque l’on examine des antagonisme potentiels entre :

-d’une part des pays de civilisations chrétiennes ayant un certain mode de comportement

-d’autre part des pays de civilisations arabo-musulmane, perso-musulmane et indouïste,  ayant des modes de comportements spécifiques dans lesquels la vie humaine a une valeur différente ainsi qu’avec des dimensions territoriales et des densités économiques variables,

 

4-PERENNITE DU CONCEPT

 

Si l’on ne considère que les deux composantes française de dissuasion, il est certain qu’elles donnent au pays les possédant un poids politique incontestable. Cependant il convient de se poser la question du poids incontestable vis à vis de qui ?

 

En tout cas pas vis à vis de l’Iran, de la Corée du Nord, de la Chine, de l’Inde ou du Pakistan. Et l’on peut constater que même les pays arabes du Golfe veulent utiliser l’énergie nucléaire pour se fournir en électricité alors qu’ils possèdent d’importantes ressources énergétiques, Ainsi l’ensemble du monde s’oriente vers le nucléaire, naturellement civil pour commencer.

 

Quoiqu’il en soit, l’arme nucléaire a été imaginée pour être employée dans une configuration de dissuasion qui était particulièrement adaptée aux antagonismes de pays de culture judéo-chrétienne (URSS, USA , France par exemple).

Par contre, si à l’opposé l’on considère les antagonismes pouvant naître avec des pays de cultures musulmanes, bouddhisme et autres, où la destruction des vies humaines et des biens terrestres a un sens différent, ou bien si ces antagonismes se concrétisent par des actions terroristes ou de martyrs ainsi que de guérilla comme avec les Taliban, le Hezbollah et le Hamas, l’effet dissuasif de l’arme nucléaire n’est plus aussi évident.

 

Actuellement avec la volonté de l’Iran et de la Corée du Nord pour se doter de l’arme atomique, il paraît difficile penser que l’on puisse contrer cette volonté par la menace ou l’usage d’une autre arme atomique usage qui entraînerait une autodestruction du monde.

 

Pour se prémunir contre les menaces nucléaires de l’Iran et de la Corée du Nord, pour l’AIEA il paraîtrait délicat d’envisager uniquement des actions militaires telles que celles conduites par Israël en Irak (Osirak) ou envisagée par les USA sur les sites nucléaires iraniens. Selon Mr Al Baradei il ne reste que la voie diplomatique, mais malheureusement l’expérience montre que cette voie ne peut avoir de l’effet que si elle s’appuie sur une menace pouvant être fournie par des forces armées conventionnelles. D’où l’on peut tirer la principale conclusion qu’il serait préférable de diminuer les moyens financiers consacrés à la dissuasion pour les reporter sur le développement de moyens conventionnels.  

 

5-COMMENT AGIR ?

 

Si le Président de la République et le Gouvernement décidaient de ne plus maintenir les développements envisagés pour les forces de dissuasion, la manœuvre serait natuellement délicate.

En effet lorsque l’on a construit un système et prévu de le développer, son arrêt ou sa suppression peut toujours être interprété par ceux qu’il devait menacer comme une victoire de leur part et comme une défaite de la part du « dissuadeur ».

Il en sera certainement ainsi lorsque les USA se retireront de l’Irak ou de l’Afganistan, c’est pourquoi avant de s’engager dans une opération il conviendrait toujours d’examiner le cas où l’on est obligé de se retirer et dire « Il ne fallait pas y aller ! » ne semble pas suffisant.

 

Si le concept de dissuasion ne devait pas rester pertinent, il conviendrait de :

-en premier lieu de cesser de développer et de perfectionner les charges nucléaires et leurs vecteurs, celles que nous possédons déjà suffisent à valider un concept.

-ensuite minimiser au maximum les développements concernant l’amélioration de la composante navale et de son environnement (La FOST) pour aboutir à sa suppression discrète dans un certain nombre d’années.

-parallèlement maintenir la composante aéroportée constituée uniquement de 60 Mirages 2000, armés de missiles de croisière et accompagnés de leur logistique de ravitaillement en vol. En effet, à la différence des SNLE inutilisables à d’autres missions, ces moyens pourraient être utilisés dans d’autres configurations et à d’autres fins. 

 

Sur un autre registre il conviendrait d’éviter les dérives suivantes :

-dans les déclarations ou documents publics, la qualification «  d’armes de non emploi » est à proscrire car la crédibilité du concept réside principalement dans une volonté du Chef de l’Etat à l’employer.

-éviter de trop sanctuariser les composantes contre des possibilités d’actions conventionnelles adverses, par exemple pendant des indisponibilités opérationnelles temporaires comme c’est actuellement le cas pour la composante océanique à la base de l’Ile Longue.

 

Venant de prendre connaissance de l’étude de Bruno Tertrais à la Fondation pour la Recherche stratégique et intitulée « La logique de dissuasion est-elle universelle ? », il apparaît que pour qu’elle reste pertinente il est nécessaire que les adversaires potentiels soient capables de :

-d’être dotés d’instincts de survie et de rationaliser le rapport coûts/bénéfices,

-d’avoir des cultures idéologiques et spirituelles identiques.

Ce rapport conclu que si ce concept reste sans doute le moins mauvais des systèmes de défense essayé au cours de l’histoire, cependant cette assertion suppose que seule est considéré la défense, mais elle ne dit pas les importants moyens financiers qui seront mobilisés au détriment des moyens conventionnels nécessaire à l’offensive qui restera toujours le meilleur mode de défense.  

 

Il convient également de noter que, alors que la Loi de Programmation Militaire définissait la Dissuasion comme la garantie ultime de la sécurité et de l’indépendance de la France, des voies commencent à s’élever en posant des questions sur la pertinence d’une telle stratégie.

 

Bref si le concept de dissuasion ne devait pas rester pertinent, il conviendrait d’éviter des démantèlements voyants et proclamés mais laisser les forces de dissuasion s’éteindre doucement et ne pas se satisfaire d’une « stricte suffisance » .

 

 

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