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22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 10:51

Cap Ferret le 23 Septembre  2009

 

 

 

COMMENT « PENSER AUTREMENT »

 

LES OPERATIONS NAVALES PROBABLES

 

DE LA MARINE FRANCAISE

 

2ème Partie

 

 MISSIONS ET FORMATS DES FORCES NAVALES ET AERONAVALES

 

 

Priorité 1 - LES FORCES DE SURFACE

 

Toujours dans le même refus de  « penser autrement »,  si l’on veut bien considérer que la mission de base de la Marine Française sera le contrôle des frontières maritimes et la lutte contre les actions illicites en mer, on ne comprends pas la poursuite du rêve de frégates très sophistiquées d’avant garde, conçues pour la lutte ASM et la Défense aérienne. C’est à dire des concepts découlant du dernier conflit. Elle semble dans ces domaine sous l’influence dans des industriels d’armement. Ces frégates du tonnage d’un croiseur d’avant guerre sont fortement armées et équipées pour  les luttes de surface, contre sous-marins et de défense aérienne à la mer.

Il semble que le rôle prévus pour cette classe de navire n’ait pas été saisi. Le First Sea Lord de la Royal Navy en donne une excellente définition qui qualifie cette classe de navire de  «versatile work horses » des forces navales comme l’a montré l’Opération Atalanta. Ces navires devront pouvoir rester longtemps à la mer sans ravitaillement et surtout être capables de la mise en oeuvre d'un hélicoptère. 

Il semble cependant que la Marine est en train d’évoluer puisqu’elle supprime  certains armements sur les A69, toutefois elle désarme les P 400 qui apparaissaient comme bien adaptées à la surveillance maritime et à la contre piraterie

L’important est non pas d’avoir quelques frégates sophistiquées mais de nombreux navires moins sophistiqués pour contrôler les espaces marins. Leurs équipements et armements devraient principalement être conçus pour le contrôle des voies maritimes et la lutte de surface, secondairement pour la défense aérienne.

 

Concernant la participation à des interventions extérieures limitées, il ne semble pas non plus qu’elle « ait pensé autrement » en faisant réaliser des BPC.

Certes elle aura besoin de ce type de navire pour la lutte contre le terrorisme et la piraterie en mer, en dehors des frontières maritimes du pays. Mais ceux devraient être conçus différemment des actuels BPC et être capables de :

 .faire, grâce au système de transmission de données, la synthèse des situations des activités maritimes fournies par les patrouilleurs et les aéronefs,

. mettre à l’eau et récupérer des embarcations rapides pour les actions d’interception par Commandos-Marine spécialisés ,

. mettre en œuvre quelques hélicoptères pour soutenir les actions des Commandos,

. héberger les Commandos-Marine spécialisés.

 

Concernant la participation à des interventions extérieures d’intervention inter-armées, il ne semble pas non plus qu’elle « ait pensé autrement » en faisant réaliser des BPC.

Les navires conçus pour de telles interventions devraient être séparément capables de :

-l’un principalement destiné à servir de PC d’opérations inter-armées, à la mise en œuvre d’hélicoptères et à servir d’hôpital,

-l’autre principalement destiné à la mise à terre des unités légères de l’Armée et de leurs véhicules légers sur n’importe quel type de site de débarquement.

 

 

Dans le domaine de l’armement, certains d’experts préconisent l’utilisation de « drones de surface » pour lutter contre la piraterie dans les détroits. Les USA ont d’abord développé des drones pour le combat terrestre pour  la reconnaissance et l’observation du champ de bataille terrestre à visibilité immédiate limitée. Ils les ont doté ensuite d’armement pour minimiser les pertes humaines.

Malgré le développement des techniques permettant de connaître la situation du champ de bataille à grande distance, seule l’appréciation humaine immédiate sur le terrain peut permettre d’éviter les dégâts collatéraux comme le montre les opérations en Afghanistan.

Si les drones sous-marines peuvent intéresser la Marine pour l’exploration scientifique, par contre la mer étant plate et donc à visibilité immédiate on ne voit pas leur intérêt pour la reconnaissance et l’observation des zones maritimes et encore moins pour délivrer une arme.

 

Priorité 2 - FORCES AERONAVALES

 

Il convient de distinguer d’une part l’aéronavale de surveillance maritime et d’autre part le PA et ses flottilles embarquées et

 

L’aéronautique navale de surveillance

Issue des enseignements du dernier conflit, cette aéronautique basée à terre avait été principalement conçue pour la lutte anti sous-marine avec les Atlantiques. Les opérations navales récentes ont montré que leurs capacités d’endurance de vol étaient plus utiles dans la recherche des renseignements sur les activités maritimes de surface.

Il apparaît donc que ce type d’aéronefs endurants est toujours nécessaire mais ses équipements de détection doivent principalement être orientés sur la surveillance maritime.

 

Le Groupe aéronaval

 

En héritage des opérations de la dernière guerre, il avait été jusqu’ici considéré qu’un Groupe aéronaval devait être capable de mener des actions de lutte de surface contre une Force Navale, des actions de support de troupes à terre, des actions de défense aérienne et des actions de lutte contre les sous-marins. Ces types d’actions nécessitant des aéronefs de poids et volumes ainsi que d’armements différents, les porte-avions étaient en général conçus pour les mettre en œuvre indifféremment, seule la nature ainsi que  le nombre des avions embarqués étaient modulés selon les missions.

En effet, dans la conjoncture actuelle de lutte contre des insurrections il apparaît que :

-d’une part, les actions des aéronefs embarqués devraient être uniquement capables d’action contre le sol.

-d’autre part, constatant le délitement des relations avec les anciennes colonies, il est probable qu’il restera nécessaire à la Marine Française d’assurer  le support de troupes à terre dans le cadre des missions interarmées.

Il convient de rappeler les commentaires du First Sea Lord de la Royal Navy : une marine composée uniquement de frégates est insuffisante, Elles doivent être complétées par des PA qui ne sont pas uniquement des aérodromes de secours pouvant être déployés à la demande mais des instruments de puissance quand il est nécessaire d’influencer le dénouement d’une crise ou d’un conflit.

 

Priorité 3 - LES FORCES SOUS-MARINES - Les SNA

 

Il paraît important de se remémorer les raisons ayant présidées à la création de cette composante des Forces navales. Au cours du premier conflit mondial les flottes étant constituées de cuirassés, le seul moyen de les couler était la torpille délivrées par le seul navire discret : le sous-marin d’attaque à propulsion Diesel.

Au cours du dernier conflit et utilisant les sous-marins, le Reich s’est  efforcé de réduire les capacités économiques de l’alliance alliée (UK-USA-France) en pratiquant la guerre sous-marine à outrance contre la navigation commerciale. Parallèlement pendant ce conflit l’US Navy ainsi que la Royal Navy ont maintenu pour leurs sous-marins cette mission de lutte contre les grands navires de surface tant en Atlantique que dans le Pacifique.

L’introduction de la propulsion nucléaire ayant énormément valorisé les qualités opérationnelle des sous-marins, il était normal de passer des SMD aux SNA. Il apparaît donc que la décision de doter la Marine Française de SNA relève de ces précédentes visions opérationnelles.

Inconsciemment s’est rajouté l’idée qu’en faisant peser une menace sous-marine sur les forces de surface, on les obligeait à être escortées, diminuant ainsi leurs capacités offensives.

 

Comme il est apparu que de telles missions n’existaient pas dans la lutte contre le terrorisme, la Marine Française a donc cherché à les utiliser. Leur dernière utilisation a été le pistage des boutres au large des côtes pakistanaises et la protection sous-marine du Charles de Gaulle en opérations dans les mêmes eaux.

 

Les missions justifiant la réalisation d’un produit aussi coûteux devraient être limitées l’exécution de missions spéciales et l’escorte des Forces de surface contre des sous-marins. Leur nombre optimal pourrait être d’environ 6. Le « savoir faire » de DCNS dans ce domaine serait alors conservé.

 

Priorité 4 - LES FORCES SOUS-MARINES - Les SNLE NG

 

Dissuasion nucléaire

Ces derniers sont essentiellement liés à la dissuasion nucléaire.

Dans un précédent article nous nous étions exprimé sur sa pérennité avec les raisonnements qui suivent.

Si la dissuasion nucléaire était bien adaptée aux antagonismes de la guerre froide avec l’URSS, il ne semble plus qu’elle soit encore valable lorsque l’on examine les antagonismes potentiels entre d’une part des pays de civilisations chrétiennes ayant un certain mode de comportement et d’autre part des pays de civilisations arabo-musulmane, perso-musulmane et indouïste,  ayant des modes de comportements spécifiques dans lesquels la vie humaine a une valeur différente ainsi qu’avec des dimensions territoriales et des densités économiques variables.

 

Lors de son « hauldown » de la Royal Navy,  le First Sea Lord a déclaré que cette composante navale ne tenait que par la motivation et l’éthique des hommes et que si le gouvernement décidait de ne pas la poursuivre en 2024, il serait préférable de l’arrêter tout de suite.

 

Actuellement les moyens de cette dissuasion restent uniquement nationaux alors que la France s’est remise dans le commandement intégré de l’OTAN, alliance dans laquelle les USA et le Royaume Uni ont des moyens analogues et visent une dissuasion identique.

Si le principe de dissuasion est maintenu au sein de l’OTAN, les charges financières nationales pourront être réduites en coordonnant les patrouilles pour d’une part éviter les interférences de route des SNLE et d’autre part réduire le nombre de SNLE nécessaire par nation pour avoir le même effet dissuasif

 

 

 

 

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 14:43

Cap Ferret le 8 Septembre  2009

 

 

COMMENT « PENSER AUTREMENT »

 

LES OPERATIONS NAVALES PROBABLES

 

DE LA MARINE FRANCAISE

 

1ère Partie

 

LES CONTRAINTES

 

AVANT-PROPOS

 

Dans la note de lecture N° 5, nous avons essayé d’appliquer les réflexions du Gal Desportes ,« La guerre probable – Penser autrement »,  au domaine naval en général. Dans cet article nous nous proposons de les appliquer à ce que nous pensons que sera le domaine opérationnel propre de la Marine Française dans les années à venir.

Récemment le Ministère de la Défense à publié sur son site « 6 programmes pour une Défense d’avance » en relation avec les orientations stratégiques du Livre Blanc sur la Défense. Ces 6 programmes qualifiés d’emblématiques sont :

-FELIN : le combattant du futur,

-MUSIS : la surveillance depuis l’espace,

-SNLE NG : la force de dissuasion,

-VBCI : au cœur du combat terrestre,

-RAFALE : la maîtrise venue du ciel,

-CARACAL : la puissance et la mobilité.

Nous avions exprimé dans un précédent article les limites de compétence des membres sélectionnés pour la Commission chargé de sa rédaction. Ces programmes montrent que ces membres ont eu pour seule culture opérationnelle: la reproduction du dernier conflit en tenant compte des techniques récentes. 

 

Par ces programmes, il est attristant de constater qu’un fois de plus le Ministère de la Défense cherche  à « préparer la dernière guerre et non pas celle que l’on fait » comme l’écrit l’Al Jourdier dans un de ses articles.

 

Actuellement à travers l’OTAN, la France est engagée dans deux opérations qui n’avaient pas été prévues dans les orientations stratégiques du Livre Blanc : l’une à caractère terrestre en Afghanistan contre les Talibans et la mouvance islamiste d’Al Qaeda, l’autre à caractère naval en Somalie contre les pirates.

Dans les deux opérations on notera que les adversaires agissent avec un certain succès sans avoir les moyens  imaginés par les 6 programmes qualifiés « d’avance ».

En Afghanistan les Talibans combattent en costume local avec des armes individuelles trouvées sur le marché, sans artillerie ni appui d’une aviation, sans hélicoptères et avec des véhicules du commerce. En Somalie les pirates mènent leurs opérations avec des embarcations locales de pêche et des armes individuelles classiques. Leur succès tient essentiellement à leur dynamisme, à leur volonté et surtout à leur parfaite connaissance de leur pays.

En Somalie, les succès des pirates tient principalement à leur volonté d’obtenir des rançons pour se nourrir et à leur parfaite connaissance de leurs côtes.

 

 

 

QUELQUES IDEES POUR « PENSER AUTREMENT » LES OPERATIONS NAVALES PROBABLES DE LA MARINE FRANCAISE

 

 

 

CONTRAINTES

 

En admettant que les orientations stratégiques aient été correctement établies par des opérationnels sous le contrôle des politiques, pour concevoir les moyens opérationnels adaptés à ces orientations il convient d’analyser les contraintes qui pèseront sur leurs réalisations. Celles sont de 4 natures : financières, industrielles, stratégiques et inrenationales.

 

Les contraintes financières resteront présentes pendant encore des années malgré la politique conduite au sein du Ministère de la Défense (Réduction des effectifs, création d’un Pentagone à la Française, inter-armisation, création de bases de défense, etc…). Un certain nombre de doutes sur leurs capacités et leur participation à réduire le déficit de l’Etat ont été exprimés dans des articles de ce « blog ». Même si ces doutes étaient levés, il n’en reste pas moins l’existence de la crise financières mondiale qui amènera obligatoirement l’existence de ce déficit et inévitablement le Gouvernement sera conduit à réduire les budgets de la Défense donc celui de la Marine. En considération de cette situation, il sera nécessaire de concevoir une Marine apte à assurer uniquement les missions de base, c’est à dire celles concernant la vie économique du pays.

Pour diminuer ces contraintes financières la première chose à faire serait de mettre en veilleuse la dissuasion nucléaire dont la pérennité sera réexaminée plus loin.

Ce qui veut dire qu’il faut « penser autrement » ses missions nécessaires uniquement à la vie économique du pays, les autres missions étant mises en veilleuse. La deuxième chose à faire est d’analyser ces missions inévitables et enfin la troisième chose est de concevoir les formats des Forces aéronavales pour assurer ces missions.

 

Les contraintes industrielles de l’Industrie d’armement. Il importerait de rappeler qu’il n’appartient pas à cette industrie de faire la politique militaire du pays au seul regard de son développement ou de ses exportations. Elle existe d’abord pour créer les moyens opérationnels nécessaires aux Forces. Cependant il faut être conscient que cette industrie étant une source de richesse et de progrès, il devrait s’en suivre des arbitrages habiles pour les politiques. 

Il apparaît à l’évidence que les Etats-Majors trouveront de la part des Industriels d’armement une opposition à une politique de réalisation de moyens opérationnels moins sophistiqués. Dans le domaine naval, il faudra alors distinguer les Industriels impliqués dans la Construction Navale de ceux impliqués dans les productions d’équipements opérationnels. Les premiers devraient à avoir le même tonnage à construire mais répartis sur de plus nombreuses unités, par contre les seconds devront se tourner vers des productions où leur « savoir faire » peut être utilisé.

Bref il conviendra de prendre conscience que la Marine Française a pour première vocation à assurer la sécurité du pays non pas à soutenir l’industrie militaire et ses exportations.

 

Dans le cadre des contraintes financières, les contraintes stratégiques concernent les missions que la Marine Française doit pouvoir assurer en permanence Si une guerre globale est peu probable, le contrôle des frontières maritimes sera de plus en plus nécessaire et les petits conflits hors de ces frontières perdureront. Pour y faire face la Marine Française devra avoir un format suffisant pour pouvoir agir dans le spectre des opérations générées par ces conflits.

Les théâtres opérationnels concernés seront  caractérisé par leur éloignement du territoire métropolitain.  

-à proximité de ce dernier: elles consisteront à assurer la liberté de la navigation pour le trafic maritime, lutter contre le terrorisme et les trafics illicites la piraterie maritime, assurer la surveillance des océans et des pêches, prêter son concours aux autres administrations opérant en mer, assurer si nécessaire l’aide humanitaire. A ce sujet il importerait que, si l’Administration des Douanes conserve les renseignements sur les trafics illicites, la Marine Française soit chargée des opérations d’interceptions de ces trafics en mer.

-éloigné du territoire métropolitain, les conflits futurs seront des opérations extérieures destinées en particulier à assurer la liberté de la navigation commerciale sur les zones focales que sont les détroits, à lutter contre le terrorisme en mer et la piraterie maritime. Une définition du terrorisme en mer a été donnée dans un précédent article publié en Juin.

 

A ces contraintes purement nationales, il convient de rajouter celles provenant des obligations  internationales du pays (ONU-OTAN-UO)

Malheureusement, il n’est pas possible de connaître l’influence qu’elles peuvent avoir sur les formats des Forces aéronavales en vue d’y adapter la Marine Française. L’exemple de l’opération « Atalanta » a montré que ces organismes internationaux expriment des besoins auxquels les pays participants répondent avec les moyens navals conçus pour d’autres missions. Ainsi la plupart des moyens engagés étaient pour le moins pléthoriques et inadaptés à la lutte contre la piraterie.

Pour la Marine Française, on peut tirer comme conclusion que les formats de ses forces doivent être uniquement déterminés par ses propres missions.

 

 

 

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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 16:07

Cap Ferret le 13 Aout 2009

 

 

NOTE DE LECTURE N°5

 

 

« CONTRE-INSURRECTION »

 

« LA GUERRE PROBABLE-PENSER AUTREMENT »

 

ADAPTATION AUX OPERATIONS NAVALES PROBABLES

 

Avant Propos

 

Si l’application des réflexions des deux documents peut se faire sans adaptations particulières dans les types d’opérations menés à terre comme vient de le montrer la récente directive du Gal Petraeus pour l’Afghanistan, par contre son adaptation aux opérations navales probables demande une certaine analyse qui est présentée ci-dessous.

On remarquera que si le second livre est véritablement un « cours », par contre le premier livre est plus une série de recettes. L’analyse qui suit s’inspira donc des deux livres.

 

ANALYSE DE L’ADAPTATION

 

Tout en gardant à l’esprit le principe de « Penser autrement », il apparaît qu’il est nécessaire de passer par les différentes étapes suivantes.

 

Opérations navales concernées et leur milieu

Elles devraient consister à assurer la liberté de la navigation pour le trafic maritime, lutter contre le terrorisme, la piraterie maritime et les trafics illicites, assurer la surveillance des océans et des pêches, prêter son concours aux autres administrations opérant en mer, assurer si nécessaire l’aide humanitaire

 

Le milieu est donc essentiellement la mer, non seulement dans l’université des océans mais également dans les zones définies par la Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer ( Zones économiques exclusives, Eaux contiguës, Eaux territoriales, Eaux littorales et rivages).

 

De la nature des adversaires

L’effacement des guerres interétatiques entraîne l’apparition d’adversaires indépendants de structures étatiques qui constituent des acteurs fugaces, éphémères, difficilement identifiables et peu structurés.

Par des actions de bas niveau, ils cherchent à blesser les nations occidentales dans leur dimension humaine et à les forcer à opérer au sein de populations côtières mais avec des armes de guerre dite industrielle.

Ils sont différents de nos structures en opérant avec de petites équipes indépendantes adaptées aux conditions locales.

Il n’ont pas de limite dans le temps et par suite de sa connaissance du terrain ils s’adaptent de plus en plus vite aux actions menées contre lui. 

 

Dissuasion nucléaire inutile

La loi du contournement de l’adversaire étant un des principes fondamentaux de conduite de la guerre, il apparaît que cette dissuasion, « Ligne Maginot moderne », sera rapidement contournée et ne peut être que d’usage limité comme cela est exprimé dans le document « Une pensée navale et maritime rénovée »:

« Les antagonismes entre l’URSS et les USA au moment de la guerre froide, nécessitaient la mise en place d’une telle stratégie dont  les conditions étaient totalement réunies pour les USA et dans une plus faible mesure pour l’URSS. Le concept de dissuasion nucléaire était bien adapté, puisque que les deux Etats avaient  des dimensions et densités de populations analogues ainsi que les mêmes références de mode de vie chrétienne.

 

On est en droit de se demander  si un concept de dissuasion nucléaire est également valable, lorsque l’on examine des antagonisme potentiels entre :

-d’une part des pays de civilisations chrétiennes ayant un certain mode de comportement

-d’autre part des pays de civilisations arabo-musulmane, perso-musulmane et indouïste,  ayant des modes de comportements spécifiques dans lesquels la vie humaine a une valeur différente ainsi qu’avec des dimensions territoriales et des densités économiques variables. »

 

De la Continuité de présence

Le continuum d’une opération est la succession de phases pus ou moins discontinues : l’intervention, la stabilisation et la normalisation. Si sur terre ces phases peuvent être parfois discontinues, sur mer elles le seront très rarement ce qui implique un important nombre de navires pour intervenir, stabiliser et normaliser une zone maritime

 

De la Puissance militaire utile

Devant les groupes terroristes, les diasporas organisées, les groupes mafieux et criminels, la puissance conventionnelle demeure un atout important à la différence des armes nucléaires donnant un poids disproportionné ;

Et selon l’expression de Clausewitz « l’accumulation de puissance technique pouvant être uniquement une accumulation d’impuissance politique dans un nouvel environnement », la puissance militaire utile sera constituée par de nombreux navires de surface, peu armés assistés par des commandos-marine et éclairés par des avions de surveillance maritime.

 

Du renseignement

Dans les guerres probables, le renseignement prend une grande importante. Que ceci soit une nécessité pour les opérations à terre c’est une évidence, elle l’est également pour les opérations navales. Les seules différences viennent des lieux et des méthodes de recueil des renseignements.

Les qualités requises pour ces renseignements devraient être les suivantes : leur nature subjective, leur recherche aux petits niveaux tactiques, éviter les effets pervers des nouvelles technologies de l’information.

 

De la technologie

L’avenir n’est pas dans la technologie : l’avenir c’est l’esprit . L’histoire des guerres n’est pas l’histoire de la technologie ; elle est l’histoire des hommes ! Et l’obsession technologique prévaut le plus souvent sur l’idée.

Citant d’abord Jomini, l’histoire nous appends que si « la supériorité de l’armement peut accroître les chances de succès ; en elle-même, elle ne gagne pas les batailles ». Citant en suite Mahan « l’histoire nous apprends également que de bons marins sur de mauvais bateaux sont meilleurs que de mauvais marins sur de bons bateaux ».

Ainsi, dans les opérations navales probables menées qui souvent pourront être ménées au sein des populations littorales, la technologie ne sera plus un gage de supériorité.

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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 17:42

Cap Ferret le 20 Aout  2009



NOTE DE LECTURE N°6

 


ANALYSE DE

 

LA POLITIQUE NAVALE BRITANNIQUE

 

ET

 

COMPARAISON AVEC

 

LA POLITIQUE NAVALE FRANCAISE


 


Avant-Propos


Les analyses et comparaisons présentées découlent de la lecture des documents suivants :

-pour le volet britannique, le « Hauldown speech » de l'Amiral Band, First Sea lord » prononcé le 3/06/09 avant de partir à la retraite.

Ce document a été communiqué par le CC Frédéric Daumas (EN 92) après un détachement de 3 ans auprès de la Royal Navy (2 ans dans un état-major opérationnel à Portsmouth, 1 an au Collège interarmées). Cet officier a accompagné le document de commentaires personnels dont certains sont reproduits ci-dessous.

-pour le volet français, le CEMM  ne s'étant pas exprimé aussi nettement que son homologue britannique sur la politique navale, on s'est référé au « Dossier d'information Marine 2008».


On a retenu dans cette analyse que les points les plus marquants des politiques des deux marines.


PLACES DES MARINES DANS LA NATION

La Royal Navy est depuis longtemps le « Senior Service » puisque le Royaume Uni est une nation maritime dépendant de la mer pour sa sécurité, sa prospérité et son bien-être. Elle comprend non seulement la Flotte mais aussi les « Royal Marines »


Quand à elle, la Marine Française n'a jamais été le « Senior Service », qualificatif réservé à l'Armée de Terre, puisque la France est un pays continental tourné vers la ligne bleue des Vosges et maintenant l'Union européenne

Les Troupes de marine, autrefois Troupes coloniales font partie de l'Armée de Terre, seuls les « Fusiliers marins » dont les Commandos-marine peuvent être comparés aux « Royal Marines » avec cependant une restriction depuis qu'ils ont été intégrés dans le Commandement des Opérations Spéciales (COS).


On peut faire le commentaire suivant : si les deux marines ont un peu prés la même structure, la Marine Française est beaucoup plus sujette aux offensives d'interarmisation depuis le rôle prépondérant donné au CEMA. Le problème vient du fait que le processus défini par ce vocable ne correspond pas au but recherché d'économies financières. Si cette « interarmisation » était nécessaire pour l'Armée de Terre constituée de nombreuses armes, pour insuffler aux 3 Armées une vision commune il faudrait plutôt dire « Inter-Armées. Il ne faudrait pas méconnaître que la confusion a été créée par le prédécesseur du CEMA actuel, c'était un homme bien élevé mais sans personnalité devant les politiques.

Par contre il apparaît que si la Royal Navy est moins sujette à une certaine « interarmisation», dans sa composante aéronavale elle est soumise aux tentatives d'absorption par la RAF ;

Ainsi l'on comprends ainsi la position de l'Al Band soutenant que le CEMA devrait être de culture  logisticienne comme l'était le Gal Eisenhover, initialement de formation « Cavalerie ».   

 

STRATEGIE GLOBALE

Pour la Royal Navy, l'environnement global est changeant, compétitif et incertain. Les conflits futurs seront des opérations extérieures.

Si la guerre globale est peu probable, les petits conflits perdurent et la Royal Navy doit avoir un format suffisant pour dissuader et pouvoir agir dans le spectre des opérations générées par ces conflits.

 

De son côté, pour la Marine Française la stratégie globale a été définie par le livre blanc où la situation est analysée comme la Royal Navy. Pour une stratégie propre à la Marine, on pourrait essayer de la trouver une en examinant le stationnement des forces en métropole.

Alors qu'autrefois, c'est à dire il y a 20 ans environ, les Forces aéronavales étaient déployées sur les deux façades maritimes du pays : l'Atlantique et la Méditerranée. Ces deux façades sont un fait géographique et que ne peuvent changer des raisonnements appliqués au commandement et au soutien.

Sans revenir aux escadres affectées à ses façades, on ne comprends pas les raisons qui ont inspiré l'organisation actuelle en une Force d'action navale, une Force sous-marine, une Aéronautique navale, des fusiliers marins et des commandos et une gendarmerie maritime.

Il apparaît que c'est une organisation par types d'unité adaptée au soutien mais nullement aux activités opérationnelles, ce qui voudrait dire qu'il est considéré qu'elles sont inexistantes sur ces façades maritimes, alors pourquoi la sauvegarde maritime.


DE LA GOUVERNANCE DE LA MARINE FRANCAISE

A la fin du dernier conflit mondiale, cette gouvernance était assurée par l'Amiral, Chef d'Etat-Major Général assisté par l'EMG.

Par suite d'intrigues politiques diverses, le vocable de « Général » fut supprimé mais l'organisation de l'Etat-Major fut maintenue jusqu'à très récemment, toutefois en y incorporant les besoins nouveaux et principalement ceux de l'Aéronautique navale.

Son organisation résultait des expériences des guerres 1914-1918 et 1939-1945, elle était principalement basée sur les fonctions fondamentales à assurer pour planifier et gérer les moyens financiers, rénover les moyens opérationnels, pour les conduire opérationnellement seuls ou avec les alliés, pour les renseigner, pour entretenir et soutenir les moyens.

Placés sous l'autorité du Major Général, l'EMM comportait les divisions placées chacune sous l'autorité d'un Sous-Chef d'Etat-Major : la division « Plans-programmes », la division « Matériel », la division « Opération-Renseignements », la division « Logistique ».  

Cette organisation a été modifiée récemment par suite de la prépondérance hiérarchique du CEMA auquel ont été attribuées toutes les responsabilités opérationnelles. Il s'en est suivi au niveau de l'EMM la réduction de l'ex Division « Opérations » et la modification des autres divisions en regroupement de bureaux à vocations spécialisées.

La centralisation des opérations à l'EMA semble inspirée par les habitudes de l'Armée de Terre qui lorsqu'elle participe à une opération la module par des unités de ses différentes armes, alors que la participation de la Marine amène à y affecter des navires définis pour un type d'opération. Il semble donc qu'il y ait une hérésie à séparer l'action opérationnelle de la conception des navires.

Il serait intéressant de comparer avec l'organisation britannique où le « Chief of Defence Staff » n'est que le principal conseiller militaire du Ministre. La situation étant analogue aux USA, pourquoi la France a-t-elle voulu se singulariser ?

 

DISSUASION NUCLEAIRE

Pour la Royal Navy, elle consiste au maintien des SNLE pour assurer l'unique composante de dissuasion. Toutefois il semble que l'Amiral Band pense que cette composante ne tient que par la motivation et l'éthique des hommes et que si le gouvernement décidait de ne pas la poursuivre en 2024, il serait préférable de l'arrêter tout de suite. Il est également indiqué que cet abandon de la dissuasion britannique laisserait la France très exposée !


Si l'on veut bien d'abord remarquer que, à la différence du Royaume Uni, la composante navale de dissuasion n'est pas la seule en France. Puis en examinant notre raisonnement pour arrêter ce type de force, qui a été exposé dans un article du blog du 16/01/09 et est rappelé ici :

« Les antagonismes entre l'URSS et les USA au moment de la guerre froide, nécessitaient la mise en place d'une telle stratégie dont  les conditions étaient totalement réunies pour les USA et dans une plus faible mesure pour l'URSS. Le concept de dissuasion nucléaire était bien adapté, puisque que les deux Etats avaient des dimensions et densités de populations analogues ainsi que les mêmes références de mode de vie chrétienne.

On est en droit de se demander si un tel concept de dissuasion nucléaire est également valable, lorsque l'on examine des antagonisme potentiels entre :

-d'une part des pays de civilisations chrétiennes ayant un certain mode de comportement.

-d'autre part des pays de civilisations arabo-musulmane, perso-musulmane et indouïste,  ayant des modes de comportements spécifiques dans lesquels la vie humaine a une valeur différente ainsi qu'avec des dimensions territoriales et des densités économiques variables. »

 

LES MISSIONS

Pour la Royal Navy, elles consistent à assurer la liberté de la navigation pour le trafic maritime, lutter contre le terrorisme, la piraterie maritime et les trafics illicites, assurer la surveillance des océans et des pêches, prêter son concours aux autres administrations opérant en mer, assurer si nécessaire l'aide humanitaire. 


De son côté la Marine Française considère le Livre Blanc sur la Défense comme la doctrine à appliquer malgré que les membres de la commission de rédaction n'aient eu aucune expérience ni compétence opérationnelle. Il en résulte que les missions sont réparties dans un schéma théorique entre la « Prévention » consistant à assurer une posture de vigilance dans certaines zones, la  « Projection » de forces aéronavales dans des conflits et des activités de « Sauvegarde maritime » qualifiées d'Action de l'Etat en mer et s'exerçant sous l'autorité du Premier Ministre.


C'est là la principale différence avec les missions de la Royal Navy pour laquelle ces dernières missions font partie intégrante de ses missions nationales.

 

LES FORCES

Pour la Royal Navy, une marine composée uniquement de frégates est insuffisante, Elles doivent être complétées par des PA, mais cela est difficile à faire comprendre au gouvernement et au grand public. Les PA ne sont pas uniquement des aérodromes de secours déployables à la demande mais des instruments de puissance quand il est nécessaire d'influencer le dénouement d'une crise ou d'un conflit.

Concernant les PA, il semble que la Royal Navy n'ai pas fait sa mutation dans son usage dans la potentialité des conflits. Elle est également gênée par le « Harrier » commun avec la Royal Air Force dont l'utilisation pose des contraintes de structure physique des PA.   

Concernant les Frégates, elles devraient être plus nombreuses pour pouvoir contrôler une large zone mais non nécessairement sophistiquées.

Les SNA servent à maintenir l'expertise technique pour les SNLE


De son côté la Marine Française poursuit un rêve de frégates très sophistiquées d'avant garde, conçues pour le dernier conflit et surtout poussée dans ce sens par les industriels d'armement. Elle ne semble pas avoir compris que les Frégates sont comme les définit l'Al Band les «versatile work horses » des forces navales comme l'a montré l'Opération Atalanta.

Elle conçoit aussi que ces navires « à tout faire » nécessitent dans certaines circonstances d'être complétés par un PA. Les déboires du PA Charles de Gaulle ont fait l'objet d'un article du blog le 12 Mai 2009, comme les PA britanniques il souffre également de l'adoption commune du « Rafale » avec l'Armée de l'Air.

En fait il conviendrait de s'apercevoir que pour les Forces Aéronavales Européennes il n'y a pas pour un marché suffisant d'avions pour PA. Il serais peut être plus raisonnable de se tourner vers le marché US.  


REMARQUES GENERALES

En dehors des moyens financiers nécessaires si la dissuasion est maintenue, les ressources financières disponibles pour les autres missions sont du même ordre de grandeur dans les deux marines. La crise financière ne peut que les rendre plus faibles. Pour éviter qu'elles ne soient constitués que de prototypes onéreux, il importerait que ces deux marines en prennent conscience pour limiter leurs missions à ce qui est nécessaire uniquement à la vie économique des pays, les autres missions étant mises en veilleuse. Ce qui veut dire qu'il faut « penser autrement » leurs missions.


Il apparaît à l'évidence que les Marines trouveront de la part des Industriels d'armement une opposition à une telle politique. Il faudra alors distinguer ceux impliqués dans la Construction Navale de ceux impliqués dans les productions d'équipements opérationnels. Les premiers devraient à avoir le même tonnage à construire mais répartis sur de plus nombreuses unités, par contre les seconds devront se tourner vers des productions où leur « savoir faire » peut être utilisé. Il conviendra de prendre conscience que les Marines n'ont pas vocation à soutenir l'industrie militaire mais à assurer la sécurité du pays.


La différence fondamentale entre les deux marines réside dans les dispositions suivantes.  Alors qu'au contraire du Royaume Uni où la Royal Navy est le senior service, en France la Marine Française vient en deuxième position derrière l'Armée de Terre. Cette disposition a été amplifiée d'un côté par la subordination du Chef d'Etat-Major de la Marine au Chef d'Etat-Major des Armées et d'un autre par l'interarmisation mal comprise des Armées.

Il apparaît donc que le Chef d'Etat-Major de la Marine, même s'il n'a pas une personnalité comparable à celle de son homologue britannique, est beaucoup plus bridé que le « First Sea Lord » non seulement dans ses potentialités financières mais surtout dans sa conception d'une politique navale.


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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 17:09

Cap Ferret le 7 Aout 2009



NOTE DE LECTURE N°4

 

« GUERRES D'AUJOURD'HUI »

 

POURQUOI CES CONFLITS ? PEUT-ON LES RESOUDRE ? 

 


Ce livre est préfacé par Mr Hubert Védrine qui indique que ce livre arrive à point nommé pour les raisons suivantes :

-il y a dans le monde actuel un tel nombre de crises que certaines méritent d'être analysées en détail. Le livre en examine neuf des plus importantes à l'époque de sa publication, dont quatre sont liées (Israël-Palestine, Liban, Irak, Iran) et cinq autres en partie indépendantes (Afghanistan, Darfour, Tibet, Colombie, Géorgie).

-l'année 2008 marque l'effondrement des croyances triomphalistes et optimistes qui ont dominé aux USA et en Europe depuis la disparition de l'URSS.

-l'apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles méthodes à côté des Etats et de leurs méthodes : ONG, Sociétés civiles internationales, etc..., Gouvernance mondiale, Ingérence, etc...

-la mondialisation a donné des capacités de puissance aux pays émergents ou réémergents tels la Russie, la Chine, l'Inde, l'Iran etc...

-la description du mécanisme des crises et les propositions de solutions pour les résoudre.

-la constatation que ces crises s'inscrivent dans une mégacrise mondiale, conséquence de l'expansion démographique et de la limitation des ressources.


Ce livre est une collection d'articles et d'étude dirigée par un journaliste, Sara Daniel, qui expose dans l'avant propos les raisons qui l'ont conduit à fédérer les différents auteurs.

Il les exprime comme suit :

« Depuis le 11 Septembre 2001, mon métier de journaliste m'a conduit à couvrir les zones de conflits. Visiter les lignes de front, rendre compte des combats qui s'y déroulent, tenter de comprendre les engrenages qui conduisent à ces guerres d'aujourd'hui. Au cours de ces voyages, en Afghanistan, en Irak, au Liban ou ailleurs, j'ai rencontré des personnalités remarquables qui contribuaient à faire l'Histoire. Ces personnalités au parcours souvent original, chercheurs, diplomates de l'ONU ou de l'Union Européenne, membres des organisation humanitaires, avaient parfois mis en garde les gouvernements et les états-majors contre les erreurs qui ont été commises, et souvent prévu leurs conséquences. »


« C'est de cette constatation qu'est née l'idée de ce livre. Un livre pour donner la parole aux experts. Pour que les meilleurs spécialistes nous fassent comprendre ces grands conflits qui font la « une » de nos journaux, qu'ils nous expliquent leurs origines,leurs acteurs, les erreurs commises par cette coalition de bonnes volontés, organisation des Nations Unies ou grandes puissances qui veulent imposer la démocratie par les armes, mais aussi pour qu'ils puissent nous proposer leurs pistes pour en finir avec ces conflits. »


Les auteurs d'études ou d'articles sont les suivants par ordre alphabétique :

 

Joseph Bahout : Politologue, Institut d'études politiques de Paris, spécialiste du Liban. Etude sur le Liban

Lakhdar Brahimi : ex-secrétaire général adjoint et conseiller du secrétaire général de l'ONU, a été nommé représentant spécial pour l'Afghanistan en octobre 2001. Ministre des AE de l'Algérie de 1991 à 1993. Ce qu'il faut faire en Afghanistan

Laure Delcour : Professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, a été directrice adjointe du Centre franco-russe à Moscou. Etude sur la Géorgie

Andrew Fisher : Maître de conférence en démographie et politique sociale à l'Institut of social studies de La Haye, spécialistr du Tibet. Etude sur le Tibet

Pierre Hassner :  Spécialiste français des relations internationales. Directeur émérite au CNRS/CERI et à la Fondation nationale des sciences politiques. Enseignant au centre européen de la John Hopkins University à Bologne. Post Face

Joost Hiltermann : Directeur pour le Moyen Orient de l'International Crisis Group. Les risques en Irak

Bernard Hourcade : Directeur de recherche au CNRS, conseiller scientifique de la Sorbonne Nouvelle. Etude sur l'Iran

Jean-Jacques Kourliandsky : Chargé de recherche sur l'Amérique Latine et l'Espagne à l'INS. Etude sur la Colombie.

Henry Laurens : Spécialiste de monde arabe et musulman, Professeur au Collège de France. Etude du conflit israëlo-palestinien

Pierre-Jean Luizard : Historien de l'Islam contemporain du Moyen-Orient, spécialiste de l'Irak. Etude sur l'Irak

Robert Malley : Directeur du programme Proche-Orient de l'International Crisis Group. Ancien conseiller de Clinton et négociateur à Camp David et Taba. Etude du conflit israëlo-palestinien

Roland Marchal : Chargé de recherche au CNRS/CERI et rédacteur en chef « Politique africaine ». Etude sur le Darfour ;

Barnett Rubin : Directeur des études au Centre pour la coopération internationale de New York University, Consultant de l'ONU et de Barack Obama pour l'Afghanistan. Etude sur l'Afghanistan

Ghassan Salamé :  Ex-ministre libanais, Conseiller dans la première mission de l'ONU en Irak et conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies. Professeur à l'Institut d'études politiques de Paris. Les erreurs en Irak

Fabrice Weissman : Chercheur à la fondation « Médecins sans frontières ». Darfour


PREMIERE LECTURE


Dans celle-ci, on s'est surtout polarisé sur les articles relatifs à l'Afghanistan et à l'Iran, thèmes pouvant préoccuper les marins puisque de forces navales ont pu ou pourront y être engagées directement ou indirectement. Malheureusement il n'y a aucun article sur la Somalie, est-ce parce que la piraterie y est récente ? est-ce parce qu'il n'existait aucun expert de cette zone ? est-ce parce que la piraterie est une affaire purement navale ?


ARTICLE SUR L'AFGHANISTAN

 

Remarque générale

On peut retenir de sa lecture qu'après le 11/09/2001, les USA de Georges W Bush, après avoir pris la suite de l'URSS et défait les Talibans grâce à l'Alliance de Shah Massoud, n'ont réussi qu'à créer un certain « bordel » dans les actions contre les Talibans en train de « reprendre pieds ». Comme ils ne voulaient plus assurer seuls son poids militaire ils ont fait appel à d'autres nations à travers l'OTAN.


On se retrouve donc dans une situation analogue à celles régnant dans la Corne d'Afrique où les pirates jouent sur du « velours » devant la multiplicité des nations participant à leur éradication. En Afghanistan les pirates sont remplacés par les Talibans et jouent donc aussi sur du « velours » devant la multiplicité encore plus importantes des nations participant à leur éradication.


A mon sens comme cela avait le cas pour la SDN, l'ONU ne peut elle-même agir militairement par contre c'est le seul organisme international qui peut donner son aval à des opérations militaires.

Si elle ne peut elle-même agir militairement elle devrait pouvoir confier ces actions militaires à une coalition de nations à la seule condition que cette coalition soit crédible devant les insurgés.


Ainsi l'OTAN en Afghanistan n'est malheureusement pas crédible devant les Talibans parce que ses composantes sont trop nombreuses et donc difficiles à coordonner tactiquement. Pour qu'une coalition soit crédible le nombre de nations y participant ne devrait pas excéder le nombre de trois. Pour cela il suffit de se référer au dernier conflit mondial où devant l'Allemagne Nazie sur le théâtre européen la coalition était composée des USA, du Royaume Uni et de la France. Ce nombre permet ainsi plus facilement de choisir un « leader ».


Confusion entre Al Qaïda et Talibans

l'un des points importants des problèmes de l'Afghanistan est la confusion qui règne dans la plupart de la coalition entre les perspectives d'Al Qaïda et celles des Talibans.

Al Qaïda est la seule organisation militante islamisque cherchant à mener des attaques terroristes sur les territoires des pays de la coalition et pour cela disposer des abris qu'elle trouve en Afghanistan.

Les Talibans, dirigés par le mollah Omar, sont des insurgés contre le gouvernement actuel et veulent reconquérir la direction de leur pays pour y appliquer la loi islamique.


Ce qu'il faut faire par Lakdar Brahimi

-Les erreurs commises : à la conférence de Bonn de novembre 2001, les afghans présents n'étaient pas représentatifs, persuasion que les Talibans étaient définitivement finis, indépendance de la FIAS et de « Enduring Freedom ».

-Action de l'OTAN : 5, 6 ou 7 pays mènent 5, 6 ou 7 guerres différentes dans un même pays contre un même ennemi.

-Evaluer les dégâts : organiser une réunion entre le gouvernement afghan et la coalition.

-Négocier avec les Talibans.

-Prendre le temps de faire la paix.


ARTICLE SUR L'IRAN


D'après l'auteur de l'article ce pays fait peur à l'Occident et plus spécialement aux USA depuis la révolution islamique de 1979.

Après avoir examiné les activités de la CIA dans le renversement de Mossadegh, l'emprise économique et militaire US (1953-1970) et les illusions de la « Pahlavi connexion » (1970-1978), l'auteur rappelle la crise des otages suivie de l'abandon du Shah par l'administration Carter, puis la révolution de 1979 avec l'arrivée de Khomeini, et maintenant la crise du nucléaire avec Ahmadinejad dont la récente re-élection est actuellement contestée.


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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 16:26

Cap Ferret le 3 Aout 2009



NOTE DE LECTURE N°3

 


« LA GUERRE PROBABLE-PENSER AUTREMENT »


du Général Desportes aux Editions « Economica »


Biographie


Le Général de division Vincent Desportes commande le Centre de doctrine d'emploi des forces de l'armée de terre française.

Saint-cyrien, officier de cavalerie, breveté de l'Ecole supérieure de guerre et du War College aux USA où il a été attaché militaire .


DE SON LIVRE

 

En exergue il définit d'une part la destination de son livre et d'autre part il cite une réflexion de Clausewitz.


« Je dédie ce livre à ceux qui, en ces temps incertains, vont porter la lourde responsabilité de décider, pour l'avenir des modèles de forces : les responsables politiques. » 


Comme l'auteur cite comme responsables « les politiques », à part un très petit nombre qui croient tout connaître, on ne peut imaginer que ceux-ci n'aient pas pris les avis de leur conseillers militaires, d'abord le CEMA et ensuite les CEM de chaque Armée. C'est donc à ces derniers que devrait être dédié ce livre.

Comme nombre de ces politiques ou leurs conseillers ont participé à la Commission du Livre Blanc, on ne peut s'empêcher de se demander s'ils avaient lu ce livre avant de participer aux auditions et à la rédaction du Livre.

En fait il est très probable qu'il a été rédigé par les « nègres » du Président selon les directives du Président de la République. Ainsi ce sont accumulées des orientations basées sur des concepts du dernier conflit.


Citant Clausewitz, l'auteur reproduit une phrase importante de ce stratège :

« Le premier, le plus important, le plus décisif acte de jugement d'un homme d'Etat ou d'un commandant en chef est l'appréciation du genre de guerre qu'il entreprend, afin de ne pas la prendre pour ce qu'elle n'est pas et ne pas vouloir en faire ce que la nature des circonstances lui interdit d'être. »    


DE SON CONTENU


Dans la présentation de son livre l'auteur fait les remarques préliminaires suivantes :


« Nous sommes sur maintenant, ni l'histoire, ni la guerre ne sont mortes à la chute du mur de Berlin.

Au contraire, la guerre revient en force sous de nouveaux visages tandis que la planète ne cesse de se réarmer. Céder à la tentation du retranchement serait un dangereux aveuglement ; la violence qui s'enfle et se répand n'est plus, en effet, arrêtée par les anciennes barrières. Très probablement, les décennies à venir seront des temps difficiles de crises et de conflits. Nous devons donc nous préparer à la guerre, à la guerre probable, et y adapter nos armées.

La guerre probable, cependant, n'est pas la guerre d'hier, celle à laquelle nous nous sommes longtemps préparés. Les difficultés rencontrées aujourd'hui en Irak, en Afghanistan, au Liban et ailleurs doivent nous inciter à approfondir notre réflexion. Nous devons penser autrement. »


La lecture de la table des matières permet de se rendre compte du cheminement de sa pensée pour pouvoir penser autrement. Dans un autre article, on essaiera de dégager les idées qui pourraient s'appliquer aux activités navales que devront assurer nos forces aéronavales dans les luttes contre le terrorisme, la piraterie et les trafics illicites en mer.


Introduction générale - Il faut nous préparer à la guerre - Une prise de conscience progressive - Penser autrement.


PREMIERE PARTIE  Le retour de l'histoire


Chapitre I : De la puissance militaire utile - Sortir de l'impasse - De nouvelles dimensions pour la puissance militaire - De la violence d'Etat à la violence sociale - Revisiter la notion de puissance - La tentation de l'ignorance.

Chapitre II : Nouvelles conflictualités - Des déséquilibres belligènes croissants, des foyers de risque à proximité de la France - Des styles de guerres probables, la guerre symétrique est improbable, de la symétrie à l'asymétrie, de l'inattendu et du contournement l'adversaire fait notre propre loi, des guerres probables pour la reconstruction de l'Etat, une dimension intérieure croissante.

Chapitre III : Le nouvel adversaire  - Un adversaire infra-étatique régulier - Un adversaire différent de nous - Un adversaire qui n'est plus l'adversaire irrégulier d'hier - Un adversaire sans limite - Un adversaire qui s'adapte de plus en plus vite.

Chapitre IV : Le nouveau lieu de guerre - La guerre au sein des populations - Le milieu terrestre plus que jamais essentiel - La ville zone emblématique des affrontements .

Chapitre V : Un nouveau descriptif des opérations - Deux modes opératoires complémentaires et conjugués - Le nouveau continuum - La stabilisation phase décisive.

Chapitre VI : Une nouvelle finalité pour l'action militaire - Une mutation de la finalité - L'élargissement du spectre des missions militaires ;


DEUXIEME PARTIE  Les nouvelles conditions de l'efficacité militaire


Chapitre I : Les conditions générales - Deux principes fondateurs pour l'efficacité, Modestie, Adéquation - Un corollaire incontournable - Dépassement de la destruction comme argument majeur de l'efficacité militaire - Les critères encadrants - Agir dans la durée, la très irréaliste idée du « first in, first out », la guerre probable est encore la guerre et sa durée n'est pas maîtrisable, la vitesse n'est plus la clef du succès, un engagement inévitablement lourd, gagner la course contre la montre, Projection de forces ou projection de puissance ? - Agir dans le même espace que l'adversaire - Agir contre le terrorisme.

Chapitre II : Eviter les mirages - De la RMA à la transformation, une vision du rêve américain, l'inefficacité militaire fulgurante à distance de sécurité, des armes pour la guerre de grand style, un rêve théorique décalé des réalités, un concept pêchant par manque de substance politique, la RMA victime de la règle éternelle du contournement, transformer la transformation - Football ou Soccer ? - Parmi les rêves opératifs : l'exemple éclairant des opérations basées sur les effets (EBO), la genèse, les dangereuses illusions, déconnexion entre la puissance mécanique et l'effet psychologique, des effets pervers, refuser la mode pour la mode et savoir l'adapter à la française.

Chapitre III : Une manœuvre globale - La part majeur du renseignement, les guerre probables sont des opérations de renseignement, le renseignement utile est d'abord de nature subjective, la priorité doit aller aux petits niveaux tactiques, contrôler les effets pervers des nouvelles technologies de l'information - Penser globalement, agir localement - L'action sur les esprits, communiquer d'abord - Communiquer vers qui, vers la population, vers le monde extérieur - De l'action séquentielle à l'action parallèle, redécouverte des lignes d'opération, des lignes parallèles - De l'action parallèle à l'action intégrée, ou l'unité dans l'effort, l'intégration des actions, intégrer l'action vers une vision finale, réussir d'entrée, se doter des moyens de l'intégration - Faire converger les intérêts et les compétences, impliquer les acteurs locaux, une indispensable perspective régionale - Encadre les professionnels privés de la guerre.  

Chapitre IV : Du bon usage de la technologie - Repenser le rôle de la technologie - La tentation technologique - La technologie n'est plus un gage de supériorité - De la relativité de la numérisation, les limites de la numérisation,un apport plus limité dans la guerre probable, tirer le meilleur raisonnable de la numérisation, des apports indéniables, le défi de la confrontation au réel - La cybervulnérabilité - Un nouveau processus pour la conception des systèmes d'armes - La nouvelle condition de l'utilité : l'adaptabilité.

Chapitre V : Deux conditions particulières - Du rôle fondamental de la protection - Multinationalité et interopérabilité.

Conclusion générale : Une armée « d'avant garde pour une défense de l'avant » - Adapter les modèles de forces - Trois grands types d'engagement - Guerres probables : nouveaux métiers, nouveaux soldats - Il s'agit de répondre aux bonnes questions. 


COMMENTAIRES


Ce livre est manifestement un cours d'Ecole de Guerre pour enseigner aux générations actuelles d'officiers de l'Armée de Terre les types d'opérations qu'elles auront dorénavant à mener. Il est dommage qu'aucun officier de marine en activité n'ait eu la même audace que le Général Vincent Desportes pour balayer les anciens concepts des opérations navales et les penser autrement.

En fait c'est ce qu'a voulu faire le « Think Tank » dans le document une « Pensée Navale et Maritime Rénovée ».


Il convient cependant de noter que au Chapitre II de la deuxième partie l'auteur dénonce ave prémonition les effets catastrophiques des concepts USA de la « Révolution dans les affaires miltaires », de la « Transformation » et des « Opérations basées sur les effets ». Cette prémonition vient d'être vérifiée en Irak et en Afghanistan où le Général Petraeus a décidé d'essayer une nouvelle stratégie,


Parallèlement à ce livre, il faut noter sur le même thème le livre de Pierre Servent  intitulé « Les Guerres  modernes racontées aux civils.... et aux militaires » aux éditions Buchet-Chastel.

Si le livre « La guerre probable, penser autrement » a été écrit par un professionnel du combat, le deuxième a été écrit par un journaliste spécialiste de questions de défense. Si le premier est un véritable « cours », le second est donc plus anecdotique et peuvent ainsi se compléter. 


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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 16:20

Cap Ferret le 30 Juillet 2009



NOTE DE LECTURE  N°2

 


« CONTRE-INSURRECTION »

Théorie et Pratique

de David GALULA  aux Editions « Economica »

 

préfacée en 2006 par le Général David H. Petraeus et le Lt-Cel John A. Nagl de l'Armée US.

 

Remarque liminaire de l'auteur à propos de son livre

 

« Je n'écris pas pour tenter de prouver un quelconque génie, mais pour montrer combien il est difficile de convaincre les autres, en particulier les militaires, d'abandonner les voies traditionnelles et de s'adapter à de nouvelles situations. » 

 

Si cette remarque s'appliquait à l'Armée de Terre à l'époque de la pacification de l'Algérie 1956-1958, elle s'applique parfaitement à notre action vis à vis de la Marine dans la conjoncture opérationnelle actuelle.

 

De la préface par le Général David H. Petraeus

 

Dans sa préface, le Gal Petraeus écrit :«  c'est un honneur pour nous de préfacer <Contre-insurrection -Théorie et pratique> et de participer ainsi à la reconnaissance par la communauté militaire française de l'un des siens, David Galula, qui fut à la fois un excellent théoricien et un brillant acteur de la contre-insurrection ».


Dans le Figaro du 18 Juin est parue une photographie de la visite du CEMA au PC de Centcom à Tempa. Après ce que l'on vient de lire de la préface, on ne peut qu'être étonné que le CEMA n'ait jamais fait référence aux travaux de David Galula qui est issu de sa maison.


Dans la presse du 23/06/09, on apprend que le Général David H. Petraeus par l'intermédiaire du Général commandant des forces américaines et de l'OTAN à Kaboul vient de décider d'une nouvelle stratégie telle que celle préconisée par David Galula.

 

Biographie succinte de David Galula

 

Né en 1919 à Sfax d'une famille juive, il intègre Saint-Cyr en 1939. Sous-Lieutenant en 1940 et affecté à Settat, il assiste impuissant à la défaite.

Avec l'Ecole spéciale de Saint-Cyr repliée à Aix en Provence, il poursuit sa scolarité d'officier. Le 2 Septembre 1941 il est rayé des cadres de l'armée active en application des lois portant statut des juifs.

Il rejoint l'Afrique du Nord où il est réintégré dans l'Armée comme Lieutenant dans l'Infanterie Coloniale avec laquelle il participe aux combats de la libération.

En 1945 il est affecté à Calcutta dans la Section de liaison française en Extrème-Orient, pour préparer le retour en Indochine.

De là, parlant le Mandarin, il fait de nombreuses missions en Chine maoïste et en Mandchourie.

En 1949 , il est observateur de l'ONU pour la guerre civile en Grèce. Il est ensuite affecté pendant 5 ans à la mission militaire en Chine.

En 1956 il commande un bataillon en Grande Kabylie où il met en pratique avec succès ses théories. Etant promu commandant, il commence à irriter sa hiérarchie par son côté franc-tireur.

En 1959 il est désigné pour suivre les cours de l'Armed Staff College de Norfolk d'où il es détaché à Harvard comme « Visiting Fellow ».

Il demande ensuite sa mise en disponibilité pour 3 ans, qui constituera son départ définitif de l'Armée.

Avant son décès en Juin 1968 dans l'Essonne, il a publié aux USA deux ouvrages : « Contre-Insurrection- Théorie et pratique », « Pacification in Algéria, 1956-1958 ».


Ce qui est remarquable dans la vie de David Galula c'est que, bien ayant été traité de franc-tireur par sa hiérarchie et donc vérifiant la sentence que « nul n'est prophète en son pays », il a continué à prôner des idées qui ont été reconnue 40 ans après sa mort et de plus par une nation qui  n'avait douté de rien jusqu'ici.

Tout ceci pour nous inciter à continuer dans la voie que nous prenons. Bref, que ce livre traite surtout de la guerre révolutionnaire à terre il mérite d'être lu pour le transposer dans les problèmes actuels que rencontrera la Marine : Terrorisme en mer et Piraterie.


Principaux Chapitres du livre


Chapitre 1 -Nature et traits généraux de la guerre révolutionnaire.

Chapitre 2 - Conditions de la victoire de l'insurrection- Une cause- Faiblesse du régime loyaliste- Les conditions géographiques.

Chapitre 3 - Doctrine de l'insurgé -Le modèle orthodoxe (communisme) -Le modèle bourgeois nationaliste.

Chapitre 4 - Contre-insurrection dans la guerre révolutionnaire « froide »- Action directe contre les dirigeants de l'insurrection- Action directe sur les conditions de l'insurrection- Infiltration du mouvement d'insurrection - Renforcement de l'appareil politique loyaliste.

Chapitre 5 - Contre-insurrection dans la guerre révolutionnaire « chaude » - Règles et principes du combat de contre-insurrection - Stratégie du loyaliste ;

Chapitre 6 - De la stratégie à la tactique - Fondamentaux du système de commandement - Choix de la zone de concentrations des efforts - Préparation politique - La première région choisie est une région test.

Chapitre 7 - Opérations - 1ère étape : destruction ou expulsion des forces d'insurrection - 2ème étape : déploiement d'unités locales (statiques) - 3ème étape : prise de contrôle de la population - 4ème étape : destruction de l'organisation politique insurgée - 5ème étape : organiser les élections locales - 6ème étape : mettre à l'épreuve les dirigeants élus - 7ème étape : organiser un parti politique - 8ème étape : rallier ou éliminer les derniers insurgés.


Principaux traits de la conclusion  


Il apparaît que David Galula a été marqué par l'époque dans laquelle il a vécu. A cette époque le risque d'insurrection provenait d'une part du communisme représenté d'abord par l'URSS et ensuite par la Chine et d'autre part des émancipations des colonies.

Depuis les soutiens des insurrections proviennent principalement de l'idéologie islamique poussant le terrorisme comme instrument de déstabilisation des pays de civilisation occidentale, voir l'Irak, l'Afghanistan, la Somalie, etc....


Si l'on se réfère aux affaires de piraterie et de terrorisme en mer qui devrait motiver les actions de la Marine, l'on peut constater que les principaux ressorts du combat de contre-insurrection restent dans une reconstruction d'un appareil politique au sein de la population.

Si le concept est simple, sa mise en œuvre est excessivement difficile, en particulier quand l'insurrection s appiuie sur des questions ethniques ou de clans.

Il convient alors de citer la dernière phrase de l'auteur : « On peut sans grand risque parier que, d'une manière ou d'une autre, l'Occident sera presque automatiquement impliqué dans les guerres révolutionnaires à venir. Les communistes (et maintenant les islamistes) soutenant le camp des insurgés, il est probable que l'Occident se retrouve du côté de l'ordre et doive s'associer à la contre-insurrection. »


C'est ce que nous vivons dans la Corne d'Afrique et dans le Golfe de Guinée. 


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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 16:13

Cap Ferret le 24 Juillet 2009



NOTES DE LECTURES

 

AVANT -PROPOS


Les lectures constituant une bonne source de réflexions sur la stratégie et la tactique, il est apparu souhaitable de diffuser sous forme de notes les réflexions en découlant.

La première note concerne la lecture du dernier numéro de la Revue « Marine » de l'ACORAM,

La deuxième note concernera la lecture du livre « Contre-insurrection » de David Galula, préfacée par le Général US Petraeus.

La troisième note concernera le livre « La Guerre Probable-penser autrement » du Général Desportes.

La quatrième note concernera le livre « Guerres d'aujourd'hui-pourquoi ces conflits ? Peut-on les résoudre ? sous la direction de Sara Daniel et préfacé par Hubert Védrine.

Une cinquième note essaiera de dégager des enseignements du livre « La Guerre Probable-penser autrement » pour les appliquer aux opérations navales probables.

Une sixième note présentera des commentaires volontairement succincts sur le « speech » du CEMA Britannique mais surtout des comparaisons avec la politique navale du First Sea Lord et celle qui nous est imposée par le Ministre et le CEMA à travers l'application du Livre Blanc.



« MARINE »

 

N° 223 :TERRORISME ET SURETE MARITIME

 

Nouvelles études pour le PA 2


Il est assez curieux que la DGA finance de nouvelles études pour le PA 2 sans que l'Etat-Major de la Marine n'ait défini un nouveau programme opérationnel. Il semble que l'on revienne aux anciens errements où les ingénieurs d'armement définissait techniquement un navire et où les officiers de marine devaient s'en accommoder.

C'est en définitive ce qu'en pensent beaucoup, l'important n'est pas d'avoir une Marine adaptée à ses missions du moment mais de donner des heures de travail à DCNS et à STX France.

Si l'EMM avait plus d'imagination, il pourrait soutenir ces industriels mais sur des programmes opérationnels plus adaptés.


A propos de ces nouvelles études et si l'EMM avait revu le programme opérationnel, la question de l'utilisation du « Rafale » par la Marine aurait pu se poser. En effet d'une part dans la conjoncture opérationnelle actuelle il n'est plus aussi évident qu'il faille doter le PA2 d'une capacité de Défense aérienne et d'autre part l'expérience britannique sur l'emploi du « Harrier » à la fois par la RAF et la Fleet Air Arm devrait être méditée car une mutualisation des moyens doit tenir compte des réalités opérationnelles et non pas pour réaliser des économies.


Le Forbin VRP de l'Industrie de Défense Française


Le but militaire des TLD était de vérifier l'endurance des nouveaux navires ainsi que leur aptitude à opérer dans les différentes mers du Globe. Que l'on profite de ces TLD pour montrer les réalisations de nos industriels, rien de plus normal mais qu'elles servent de support commercial il y a là une dérive.

Les escales de ces TLD devraient plutôt être mises à profit pour faire cerner par les opérationnels français les besoins opérationnels des clients potentiels. On évitrait ainsi de nombreux échecs commerciaux la dernière lettre de « Mer et Marine » sur la famille Gowind des corvettes et OPV (Océan Patrol Vessel) est éclairante sur ce sujet.


Lorsque DCNS est dynamique pour présenter des projets à l'export, cette société est dans son rôle. Cependant elle oublie qu'elle est une société française issue d'une relation particulière avec la Marine Française, la DCN. Elle n'arrivera donc pas à promouvoir ses projets sans que l'EMM en ait défini des programmes opérationnels.

De son côté ce dernier devrait beaucoup plus se mobiliser dans l'élaboration de programmes opérationnels, mais il semble que depuis la disparition en son sein d'un bureau de « La Flotte en construction » cette activité ne soit plus considérée.


En fait puisqu'il faut trouver des heures de travail pour la construction navale, c'est le ministre qui seul décide et l'EMM ne semble pas consulté sur l'intérêt opérationnel des constructions financées, voir le troisième BPC, voir les catamarans de débarquement (L-CAT). Tout cela pour apporter des heures aux Chantiers de Saint Nazaire et de Saint Malo.


Donc on construit des navires et bateaux dans un but politique et non pas opérationnel !

 

Le Concept français de Sauvegarde maritime


Extraits du Document « Une Pensée Navale et Maritime rénovée »


« La France n'ayant pas de Gardes-Côtes comme dans certains autres pays, cette organisation a été mise en place pour coordonner les actions d'organismes agissant dans la mer territoriale avec leurs moyens propres mais relevant de Ministères donc de budgets différents : Administration des Douanes, Administration des Affaires Maritimes pour citer les principales.

Dans chaque Préfecture Maritime, cette coordination est assurée par  la Division intitulée « Action de l'Etat en Mer » à côté de la Division « Opérations » qui se consacre uniquement aux activités militaires.


En dehors d'une coordination des moyens il s'en est principalement suivi une duplication coûteuse des moyens de surveillance et de contrôle (équipages, navires et aéronefs) qui pourrait être supprimée en séparant les actions générales des actions spécifiques d'une administration

 

En effet, si toutes ces activités nécessitent des services de renseignements spécialisés pour rechercher l'information discrète, saisir les objets du trafic et  conduire les interrogatoires, par contre pour les identifier, les contrôler, les inspecter et les arraisonner elles nécessitent toutes des patrouilleurs et des aéronefs.


On pourrait alors en conclure qu'une même flottille sous les ordres du Préfet Maritime pourrait assurer l'ensemble des missions suivantes :

-celles de la compétence du Ministère de l'Intérieur pour la lutte contre le terrorisme, les trafics illicites et l'immigration clandestine,

-celles de la compétence de l'Administration des Douanes pour la contrebande,

-celles de la compétence de l'Administration des Affaires Maritimes pour le contrôle des pêches et de la Navigation de plaisance.

 

Dans une récente directive du Secrétaire d'Etat Américain à la Défense, diffusée sur son site Internet et adressée aux différentes Forces Armées des USA, il est indiqué que l'existence nouvelle du danger d'actions terroristes doit être considéré comme une guerre globale. En conséquence il appartient à ces Armées d'assurer la sécurité et l'intégrité du territoire et des populations.


Cette directive du Secrétaire d'Etat Américain à la Défense mériterait d'être transposée aux Forces Navales Françaises en repensant l'organisation opérationnelle des Régions Maritimes d'une part au niveau du commandement de la Région et d'autre part au niveau de l'exécution dans la Région décentralisée. 


Au niveau de la conduite des activités de contrôle dans  la Région,:

-les Amiraux, Commandants en chef des Forces Navales et Aéronavales de Régions Maritimes, assureraient leurs fonctions, concernant la lutte contre le terrorisme et les trafics illicites, au titre du Ministère de la Défense et non plus au titre du Premier Ministre à travers le Secrétaire Général à la Mer.

-Par contre ces mêmes Amiraux, Préfets Maritimes au titre du Premier Ministre, continueraient à assurer  les fonctions de contrôle de la Circulation Maritime, de la lutte contre les pollutions  et du Sauvetage en mer.

Ces dernières activités seraient groupées sous l'appellation Sécurité Maritime en Mer et non plus d' »Action de l'Etat en Mer » ou « Sauvegarde Maritime ». En effet tout acte conduit par cet officier général, qu'il soit strictement opérationnel ou non, est bien entrepris au nom de l'Etat. »


Le Terrorisme Maritime

Il semble que l'auteur de l'article ait eu une tendance à faire un amalgame entre le terrorisme en mer et la piraterie.

On peut espérer que les prochains articles d'Hugues Eudeline, à paraître dans le blog, aideront à clarifier cet amalgame. 


Sureté Maritime - La Frégate GOWIND, futur « Chien de garde » des espaces  maritimes

 

On notera d'abord les réflexions à propos du rôle de VRP du « Forbin ».


Là aussi comme cela a été signalé à propos des études pour le PA2,  on aurait préféré prendre connaissance des programmes opérationnels de ces frégates au lieu d'avoir une présentation commerciale utilisant les techniques dessins électroniques.

On note surtout une erreur analyse opérationnelle de l'auteur lorsqu'il écrit que : « quelques marines, et notamment la Marine Française, soucieuses de ramener à des missions purement militaires leur navire de haute mer, comme le frégates, actuellement engagées dans d'innombrables missions de service public. »  


L'on constate alors les néfastes effets de notre organisation actuelle séparant le domaine para-civil du domaine purement militaire. Le rôle fondamental d'une Marine est d'assurer la libre circulation maritime


Collision entre sous-marins


Un article sur ce sujet avait été publié le 16 Mars 2009. Le constat fait par un Amiral de l'Etat-Major russe montre que les anciens adversaires potentiels de l'OTAN ont bien pris conscience des faiblesses de nos systèmes de dissuasion. C'est bien la raison pour laquelle il est fondamental que la France participe au comité des forces nucléaires

 


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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 15:54

Le Cap Ferret , le 22 Juillet 2009


AVANT-PROPOS



LES MAUVAISES ORIENTATIONS DU MINISTERE DE LA DEFENSE



Au début de l'année nous avions publié déjà un article sur ce sujet. Devant l'impossibilité de faire accepter certains commentaires par le « blog Secret-Défense »,  la recrudescence des différentes intrigues politiques pour prolonger le CEMA et modifier les schémas anciens de fonctionnement du Ministère de la Défense, il nous est apparu souhaitable de publier à nouveau un article sur ce sujet.


1-Du Président de la République


Après son élection il a rapidement déclaré qu'il entreprendrait des réformes des administrations de l'Etat en vue d'obtenir une meilleur efficacité et surtout de réduire les déficits publics. Pour cela il a d'abord mis en place la RGPP concernant toutes les administrations ministérielles.


Parallèlement, pensant que le Ministère de la Défense et les Armées pouvaient constituer une administration docile pour la démarrage de la RGPP, il a constitué une commission chargée de réfléchir à une stratégie adaptée pour définir les nouveaux formats des 3 Armées. Cette commission dite du « Livre Blanc» était principalement composée de personnes étrangères au monde militaire.


Certes le Président est constitutionnellement Chef des Armées, mais étant de formation politique il ne peut en avoir les compétences qu'avec l'aide de ses conseillers militaires qui sont principalement les Chefs d'Etat-Major de chaque Armée et le « Primus inter pares » le Chef d'Etat-Major des Armées.


Par suite de la composition de la commission, le « Livre Blanc » a été contesté par un groupe d'officiers généraux, le Groupe « Surcouf ». Malgré cette contestation, le Président en a cependant fait la doctrine future des Armées sur laquelle se sont basés le Ministre et le CEMA.


Il apparaît donc que ces derniers n'ont pas vraiment saisi la Pensée politique du Président de la République qui est de réduire les déficits publics, mais qu'il l'ont interprété tant au plan budgétaire qu'opérationnel.


2- Du Ministre de la Défense


Sous l'influence de ses conseillers de formation non militaire, le Ministre a confondu les deux processus  RGPP et application du Livre Blanc. Si ces deux processus qui visaient tous les deux la diminution des dépenses de l'Etat, ils avaient par contre deux finalités différentes :

-le Livre Blanc visait à une meilleure efficacité des Armées dans une politique de défense accessible à la France,

-alors que la RGPP visait à une meilleure rentabilité des structures gouvernementales.


Dans ce cadre de la RGPP, dans son domaine de compétence le Ministère de la Défense croyant obtenir une meilleur rentabilité de ses structures:

-il a supprimé les spécificités de chaque Armée qui sont présentées dans le Livre Blanc comme trois composantes des Forces Armées (Terre, Mer et Air), au lieu de l'Armée de Terre, de la Marine et de l'Armée de l'Air. Ce faisant il a d'une part nié le déterminisme engendré par le milieu dans lequel chaque Armée opère et d'autre part détruit « l'esprit de corps » qui constituait le ciment de chaque Armée.

-il a décidé de créer un « Pentagone à la Française » espérant ainsi des économies sans nuire au dynamisme propre à chaque Armée. Il est paradoxal de vouloir copier les structures des USA dans ce domaine alors qu'elles sont niées dans le domaine opérationnel de l'Etat-Major des Armées. 


De plus dans la chaîne des décisions administratives de sa compétence, il a conforté la position hiérarchique du CEMA par rapport aux CEM de chaque armée alors que les spécifications des moyens opérationnels en relèvent. Ce qui explique les errements concernant l'A400 M, le PA CDG, le Rafale et le 3ème BPC.


3-Du Chef d'Etat-Major des Armées


A la suite des déclarations de Mr Nicolas Sarkozy au moment de sa campagne présidentielle, il était clair qu'il s'engagerait dans des réformes des Forces Armées.

Puisque par un décret de 2005, le CEMA disposait de toute l'autorité vis à vis des trois armées, il aurait été souhaitable qu'il leur donne des directives pour préparer leurs réformes au plan opérationnel en analysant les types d'opérations possibles dans le contexte international présent et futur proche. Malheureusement il n'en a rien été et cet Officier Général a attendu les conclusions d'un Livre Blanc inadapté à son problème.


On peut lui faire les principales reproches suivantes :

-approuvant d'un côté la copie ldes USA en créant un « Pentagone à la française », mais d'un autre côté refusant d'adopter pour le Chef d'Etat-Major des Armées des attributions identiques à celles pratiquées aux USA où l'Officier Général qui joue le même rôle et qui est Président du « Joint Chiefs of Staff Comittee » sous la tutelle du Secrétaire d'Etat US à la Défense.

-dans ce rôle il aurait du s'inspirer de livre du Général Vincent Desportes « La guerre probable-penser autrement » et orienter d'abord l'Armée de Terre sur des formats d'unités opérationnelles tels ceux utilisés en Algérie, c'est à dire des unités organisées sous forme de Groupements tactiques ou de Commandos, ensuite la Marine sur le contrôle des frontières maritimes et la contre-piraterie, enfin l'Armée de l'Air sur la diminution les menaces aériennes par suite de la construction européenne et la nécessité de développer d'une flotte de transport aérien militaire. -

-au lieu de participer au jeu de construction des bases de défense interarmées, il aurait été préférable qu'il oriente d'abord l'Armée de Terre sur la suppression des « Armes » en son sein. il aurait ainsi évité de confondre « Intearmisation » avec coopération inter-armées.   


3-Principales conclusions


Il apparaît que si le Président de la République avait largement pris conscience des problèmes qui se poseraient aux Forces Armées dans l'environnement international proche, il n'en a pas été de même de ses deux principaux collaborateurs : le Ministre de la Défense et le Chef d'Etat-Major des Armées.


Refusant de penser autrement, ceux-ci sont restés dans l'ancienne logique qui :

-pour le Ministre de la Défense consiste à essayer de diminuer les coûts en fusionnant le maximum d'organismes en oubliant que c'est le déterminisme du milieu où opère chaque Armée qui leur avait donné leur spécificité. Chaque Armée avait jusqu'alors suffisamment de maturité pour ne pas créer en son sein des services existant chez une autre Armée (Formation des Pilotes d'avion dans l'Armée de l'Air, Formation des Pilotes d'hélicoptères dans l'Armée de Terre, par exemple). 

-pour Chef d'Etat-Major des Armées consiste à réduire homothétiquement le nombre des matériels et équipements nécessaires pour chaque Armée (Nombre de frégates pour la Marine par exemple).

 


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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 16:54

Stratégie 1ère partie



Le Cap Ferret le 30 Juin 2009

 

LES PIRATES SOMALIENS NARGUENT LES FLOTTES MILITAIRES

 

ET RANCONNENT ES FLOTTES MARCHANDES,

 

UN CHANGEMENT DE STRATEGIE EST NECESSAIRE

 

 

1- LA SITUATION A CE JOUR


Dans la dernière publication de "MER et MARINE" du 15/05/09, il est fait état du rapport d'nformation sur la piraterie présenté par le député finistérien Christian Ménard à la Commission de la Défense nationale et des Forces armées de l'Assemblée nationale.


De même sur blog tenu par le journaliste Gros-Verheyde à l'adresse :< http://bruxelles2.over-blog.com/> ce dernier fait part des bilans des activités anti-piraterie dans la Corne d'Afrique, activités menées par l'opération Atalanta, par les CTF 150 et 151 ainsi que par des groupes opérationnels indépendants .

On ne peut manquer de constater que, malgré les navires de guerre présents dans la zone les pirates continuent de sévir et les captures se poursuivent, non seulement dans le secteur du golfe d'Aden, mais désormais bien plus loin, au large des côtes somaliennes et aux approches des Seychelles. On peut également se demander comment on est-on arrivé à une telle situation?


Des explications peuvent être trouvées dans les domaines suivants:

-la confusion entre les rôles des organisations internationales: ONU, OTAN et UE,

-le manqué d'unicité dans l'organisation politique et donc du commandement opérationnel devant une piraterie plutot unifiée malgré les divisions en clans,

-l'inaptation de la stratégie et des tactiques.

-les missions mal définies d'Atalanta


2-QUELLES SONT LES DEFICIENCES DE LA SITUATION ACTUELLE.?

 

Il convient d'abord noter que ces activités de piraterie cesseront d'elles-mêmes pour 2009 avec l'arrivée en Mai de la mousson d'été. Elles pourraient reprendre comme actuellement avec la prochaine mousson d'hiver. Il importe donc de mettre cette période à profit pour repenser les rôles, les stratégies, les tactiques et les moyens opérationnels adaptés.

 

La confusion des rôles des organisations internationales: ONU, OTAN et UE.

Normalement l'ONU ne devrait être partie prenante que pour voter des résolutions permettant à des Nations de mener des opérations dans des eaux et des territories ne relevant pas de leur souverainté propre ainsi que pour recommander la Nation responsable des opérations.

 

Le manqué d'unicité dans l'organisation politique et donc du commandement opérationnel devant une piraterie plutot unifiée.

Actuellement sont présents dans la zone :

-d'une part les navires des nations suivantes participant à l'opération Atalanta, dirigée par l'UE: l'Espagne, la France, la Grèce, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie , la Suède, la Belgique et les Pays-Bas.

-d'autre part les navires de les CTF 150 et 151 patronées par les USA.

-enfin des navires de nations diverses dont les motivations ne sont pas toujours trés claires: la Russie, l'Inde, la Chine et le Japon.


Ainsi l'on constate que les pirates ont beau jeu pour mener leurs activités devant ces navires ne relevant pas d'un commandement operationnel unifié.

Cette unification est nécessaire si l'on veut bien se souvenir des déboitres des coalitions occidentales lors des deux derniers conflits mondiaux. La guerre de 1914-1918 n'a pu être gagnée qu'aprés la nomination de Foch comme généralissime, celle de 1939-1945 a été gagnée sur le theater européen  aprés la nomination d'Eisenhower comme Commandant en chef. Plus proche la guerre froide a été gagnée grace au commandement unique des USA à travers l'OTAN.   


L'inaptation de la stratégie et des tactiques.

Les quatre stratégies envisagées étaient les suivantes:

-la première aurait consisté à organiser la circulation maritime commerciale en convoi dans le Golfe d'Aden et le long des Côtes Somalienne. Cette stratégie est rejetée d'une part par les armateurs qui estiment qu'elle ralentirait leurs transits et d'autre part par les Marines qui estiment nécessaire de disposer de beaucoup trop d'escorteurs.

-la deuxième aurait consisté à demander aux armateurs de faire appel à des sociétés privées. Celle-ci est également rejetée et on le comprends aisément car il est de la mission des Marines de Guerre  d'assurer la liberté de la circulation maritime.

-la troisième aurait consisté, sous l'égide de l'ONU, à établir un blocus des côtes somaliennes. Cette idée a été écartée par l'OTAN au profit de l'UE qui a mis en place une opération spécifique: Atalanta.    

-la quatrième aurait consisté à supprimer les moyens nautiques des pirates (bateaux d'accompagnements des skiffs, petits bateaux, moteurs hors-bords, etc) par des interventions sur les points de la côte du Puntland où ces moyens sont stockés et connus (Eyl, Hobyo, Harardhere, etc..) mais il aurait fallu que des nations veuillent recommencer une opération.comme la désastreuse "Restore hope".


En fait la stratégie actuellement appliquée par Atalanta consiste placer des navires en patrouille dans la zone, à leur faire assurer des convois occassionnels dans le golfe d'Aden et à intervenir dés  qu'un navire est piraté.


Les missions mal définies d'Atalanta

Celles-ci ont été définie par l'Union Européenne au moment de la mise en place d'Atalanta. Elles peuvent de résumer comme suit:

-protection des bateaux du PAM, classée prioritaire,

-la sécurité des navires marchands "vulnérables", vient en deuxième priorité,

-la dissuasion de la piraterie.

On est confondu devant les classement des priorités de ces missions, car si l'on dissuade et éradique la piraterie, il n'est plus nécessaire d'assurer la protection des bateaux du PAM.


En fait la mission d'Atalanta aurait du être uniquement la suivante: Assurer la liberté de la navigation dans les eaux du Golfe d'Aden et au large des côtes somaliennes.

 

 

 


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