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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 18:09

Paris le 15/04/2012

 

 

DE LA LUTTE CONTRE LA PIRATERIE 

 

EN SOMALIE

 

UNE SOLUTION INTERNATIONALE 

 

UNE SOLUTION NATIONALE

 

 

1ère Partie

 

 

1-DE LA PIRATERIE DITE « MODERNE » 

 

1-1 Régions où sévit actuellement cette piraterie 

Les pirates d'aujourd'hui sévissent essentiellement dans les régions d'Asie du Sud et Asie du Sud-Est (en particulier dans la mer de Chine méridionale), le long des côtes de l'Amérique du Sud, du golfe d'Aden, de la mer Rouge, mais aussi celles de la Somalie, dans le golfe de Guinée et dans la mer des Caraïbes. 

Dans cet article nous nous limiterons aux côtes de Somalie car c’est bien sur les côtes orientales d’Afrique pour lesquelles le trafic maritime européen est particulièrement concerné et que ce pays n’a pas vraiment de gouvernement pour contrôler cette piraterie.

Elle s’exerce dans la partie nord de l’Océan Indien, c’est à dire au large des côtes somaliennes. Leurs zones d’activités s’étendent de la côte jusqu’à plus de 600 NM des côtes. 

 

1-2 Moyens de cette Piraterie

Dans les eaux côtières, les pirates utilisent des embarcations plutôt petites et rapides. 

Lorsqu’ils désirent opérer loin des côtes, c’est à dire à plus de 60 NM ces embarcations sont accompagnées par un boutre de plus fort tonnage qui leur sert de bateau-mère. De plus ils savent également maquiller leurs embarcations en bateaux de pêche ou de transport, afin d'éviter et déjouer les inspections.

1-3 Buts et occasions de cette piraterie

Dans la plupart des cas, les pirates ne s'intéressent pas à la marchandise transportée, mais plutôt aux affaires personnelles de l'équipage et au contenu du coffre-fort, qui peut contenir d'importantes quantités de monnaie destinée à payer le personnel et les taxes portuaires.

Il peut arriver également que les pirates se débarrassent de l'équipage et conduisent le navire dans un port afin de vendre la cargaison et dans de très rares cas de transformer son identité et de le revendre.

La piraterie moderne se développe pour plusieurs raisons :

- La pauvreté importante de certaines régions et le pillage par des navires étrangers à la région de ses ressources halieutiques, principale ressource de populations côtières. L’ensemble pousse donc une partie de leurs habitants dans la piraterie.

- si au début le pillage des ressources halieutiques était la principale motivation, les pirates se sont rapidement aperçu que la piraterie était plus rémunératrice.

- une incapacité de la plupart des pays à gérer la sûreté de leurs eaux territoriales avec des règles et des navires adaptés et ceci est principalement le cas de la Somalie.

- les équipages des navires cargos sont peu nombreux et non armés (une vingtaine d'hommes sur un navire de 150 mètres) et sont donc des proies faciles.

- les navires marchands se déplacent à des vitesses faibles (entre 10 et 20 nœuds en moyenne), sont peu manœuvrant et étant chargés ils peuvent être assez bas sur l'eau permettant ainsi un abordage aisé.

- les équipages, embarquant pour une durée de neuf mois en moyenne, proviennent en grande partie des pays en voie de développement (Asie - Afrique) et reçoivent la majeure partie de leur salaire en espèces à bord.

1-4 Tactiques

Les attaques se produisent généralement de nuit, entre 01h00 et 03h00, dans des zones dites « à risque » soit dans les eaux côtières soit dans les eaux du large jusqu’à plusieurs centaines de nautiques. Dans ce dernier cas les embarcations des pirates sont accompagnées d’un bateau-mère.

Depuis 2006, les navires cargos possèderaient tous un système « d'alarme silencieuse » par satellite. Ce système d'alarme, activé manuellement à bord de deux endroits gardés secrets, n'a aucune manifestation physique sur le navire mais envoie des données par communication satellitaire.

Mais il n’est pas certain que ce système dissuade les pirates de leur entreprise.

1-5 Protection

Le 8 décembre, l'Union européenne a lancé une opération militaire de lutte contre les pirates au large de la Somalie dans le Golfe d'Aden. Dénommée mission Atalanta (ou Eunavfor), cette opération sous mandat de l'ONU, regroupe entre 6 et 8 navires européens et des avions de patrouille maritime, chargé de protéger les bateaux du Programme alimentaire mondial (PAM) dans la zone dans laquelle les pirates sont le plus présents.

Face à la montée en puissance de ces pirates pouvant être qualifiés de professionnels, des sociétés privées proposent une offre de prestations de sécurité aux armateurs.

Le premier service de protection anti-pirates a été offert dès la fin des années 1990 par la société britannique Marine Risk Management avec « à bord des balises satellites cachées permettant de pister le bateau à l'insu des pirates » et « un service d'intervention rapide » permettant de « retrouver le bateau et le récupérer avec des équipes spéciales ». Une « capacité à récupérer des bateaux en situation hostile d'abord par la négociation » et en dernier recours par « des méthodes plus intensives ».

Depuis, les attentats du 11 septembre 2001, l'Organisation maritime internationale a mis en place le Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires, chapitre XI de la convention Solas obligeant les navires, entre autres choses, à se doter de systèmes d'alerte satellitaires et à créer à l'intérieur du bateau des zones de refuges fermées, à respecter des procédures de discrétion et de veille.

Le Parlement français adopte en 2011 une loi qui comble le vide juridique créé en 2007 par la suppression de la loi de 1825 réprimant la piraterie, et qui définit la piraterie dans le droit français, permettant ainsi aux tribunaux nationaux d'en juger et aux forces armées d'être habilitées pour intervenir avant ou pendant les faits. Ce texte définit les conditions dans lesquelles les pirates présumés peuvent être consignés à bord et porte la peine criminelle de 20 à 30 ans de réclusion criminelle en cas de détournement de navire commis en bande organisée.

En fait aucune des mesures prises, soit protection globale du type Atalanta par navires de guerre soit protection individuelle par Equipe de protection embarquée, n’a donné de véritables résultats et ceci pour différentes raisons. 

 

2-REACTIONS DES ARMATEURS FRANÇAIS

Dans sa lettre du 12/01/2012 « MER et Marine » présente un article intitulé « Des gardes armés sur les navires battant pavillon français » dans lequel sont exposés les problèmes de la politique actuelle de protection contre la piraterie ainsi que les contraintes posées par cette politique.

Si cette lettre représente le point de vue de la profession, il est dommage qu’elle n’ait pas été complétée par le point de vue de la Marine Nationale qui assure ses missions de protection avec les moyens navals dont elle dispose présentement : des frégates conçues pour l’escorte du Porte-avions et des commandos-marine conçus pour des opérations contre la terre.

2-1 Politique actuelle de protection

C'est un changement de cap radical que les armateurs français effectuent en matière de protection contre la piraterie. A défaut d'une autre solution, certains navires marchands sous pavillon tricolore sont, depuis quelques mois, protégés par des sociétés privées, qui déploient à bord des gardes armés. L'objectif est d'assurer la sécurité des navires et de leurs équipages face aux actes de piraterie, notamment en océan Indien. Devant la démultiplication des attaques au large de la Somalie, certaines compagnies françaises avaient commencé à avoir recours à des gardes armés.

Car, jusque là, les armateurs français s'étaient refusés à recourir à des sociétés de protection sur des navires français, arguant que la sécurité des bâtiments immatriculés dans l'Hexagone était de la responsabilité de l'Etat. En 2008, après l'attaque du Ponant et de thoniers tricolores en océan Indien, la Marine nationale avait d'ailleurs mis en place des équipes de protection embarquée (EPE), constituées de personnel formé pour cette mission. Ces EPE sont toujours en vigueur et, dès qu'un navire français transite dans une zone à risque, il peut demander à bénéficier de cette protection. 

2-2 Contraintes de cette politique

Celles-ci concernent des problèmes d'effectifs, de logistique et de délais. 

Comme le champ d'action des pirates s'est considérablement élargi et, aujourd'hui, il ne s'agit plus seulement d'embarquer des EPE à Djibouti pour se protéger durant le passage du golfe d'Aden et dans le Nord de l’Océan Indien, au demeurant quadrillé par des forces navales. De plus, les militaires doivent composer avec de nombreuses opérations extérieures et un potentiel humain limité. Du coup, ils ne peuvent toujours répondre aux besoins des armateurs. 

Dans un certain nombre de cas, le dimensionnement des EPE est, également, incompatible avec les effectifs de sécurité, qui fixent le nombre de personnes embarquées sur un navire. « Les armateurs continuent à penser que la protection des navires sous pavillon français est une mission régalienne » mais les armateurs sont responsables de la sécurité de leurs équipages et de leurs navires. 

Mais, comme la marine ne peut pas toujours fournir une équipe, il convient donc de trouver d’autres solutions c’est que nous suggérons dans cet article qui vise un dispositif international de protection dans lequel s’inscrirait le dispositif national de protection. Certains problèmes de protection individuelle étant insolubles, nous sommes donc obligés de trouver des solutions alternatives de protection globale.

 

 

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 15:00

 Paris le 30/03/2012

 

 

 

APPROCHES

 

D’UN NOUVEAU LIVRE BLANC

 

2ème Partie

 

 

2- REFLEXIONS SUR CE LIVRE BLANC

 

2-1 Les principales questions qu’un lecteur pourrait se poser et leurs explications possibles

 

Première question : Pourquoi lier Défense et Sécurité ?

Deuxième question : Pourquoi faire appel à une commission pluraliste ?

 

Une réponse à la première question : Il apparaît que le Président de la République, qualifié également de « Chef des Armées », a voulu montrer sa volonté de réformes. Il n’a probablement pas bien saisi les différences entre les termes « Défense et Sécurité ».

Dans le premier est incluse l’idée de protection contre des menaces extérieures alors que dans le second est incluse l’idée de protection contre des menaces intérieures. De plus dans le premier la Défense est assurée par les Forces Armées alors que dans le second la Sécurité est assurée dans les villes et villages par les Forces de police et dans les campagnes par les Forces de Gendarmerie qui, si elles sont de statut militaire, agissent comme des forces de police.

 

Une réponse à la deuxième question : Il apparaît que le Président de la République, qui voulait être sur d’ouvrir largement le débat et probablement ne voulait pas être prisonnier des idées des Forces Armées, a fait constituer une commission pluraliste composée de 19 personnalités de la société civile et 9 personnalités civiles du ministère de la Défense. Ainsi seuls 3 militaires ont fait partie de cette commission dont le CEMA et à l’exception des 3 CEM de chaque armée. Ceci explique les faiblesses d’objectifs du Livre Blanc.

 

2-2 Principaux points du Livre sur la Défense

 

Si l’on se réfère au paragraphe 1-3, l’on constate que la stratégie de défense est principalement centrée sur le citoyen et sur le territoire national. Il apparaît que c’est la stratégie qui avait prévalue en 1914 et 1939, alors qu’actuellement il n’existe plus de véritables frontières terrestres puisque l’Europe est en train de se construire, peut-être difficilement mais inexorablement.

 

Si l’on se réfère au paragraphe 1-4-1 on est obligé de constater que l’OTAN est en train de « battre de l’aile » puisque les USA se désengagent de l’Europe pour se consacrer à l’Orient et l’Extrème - Orient.

Notre stratégie doit donc de plus en plus être orientée vers une participation de la stratégie européenne qui d’ailleurs s’avère difficile à définir tant qu’un Europe de la défense n’aura pas été défini politiquement.

 

Si l’on se réfère au paragraphe 1-4-2 , l’on constate que si ce livre blanc expose les enjeux de l’Europe de la Défense par contre il ne définit pas de quel Europe il s’agit. Est-ce les 27 Etats de l’actuelle Union Européenne ? ou autre chose ?

Cette définition est cependant primordiale lorsque l’on veut parler de défense européenne pour savoir les participations des Etats aux financements et à la fourniture des moyens de défense comme les 60 000 hommes de la capacité d’intervention définie dans ce livre blanc.

 

3- CE QUI A CHANGE DEPUIS 2008

 

3-1 De l’existence de l’Europe

 

Si l’on considère uniquement les aspects de la défense, il n’y a plus de territoire purement français à défendre mais une partie, elle même englobée dans les limites territoriale de l’Europe.

 

3-2 De l’Europe géographique

 

On peut distinguer principales régions géographiques composées selon l’ONU des Etats suivants :

L’Europe de l'Ouest : Allemagne ,AutricheBelgique , France , Liechtenstein , Luxembourg , Monaco , Pays-Bas , Suisse,

L’Europe centrale composée des 3 Etats suivants : Espagne, Portugal, Italie

L’Europe du Nord.: Norvège, SuèdeDanemark, Islande, Finlande, EstonieLettonie

Lituanie, Royaume-UniIrlande.

 

3-3 De l'Union européenne

C’est une association sui generis de vingt-sept États européens qui délèguent par traité l'exercice de certaines compétences à des organes communs. Elle s’étend sur un territoire de 4 376 780 km² et est peuplée de 501,3 millions d'habitants.

L'Union européenne est régie par le Traité sur l'Union européenne (TUE) et le Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), dans leurs versions actuelles, depuis le 1er décembre 2009 et l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Sa structure institutionnelle est en partie supranationale, en partie intergouvernementale : le Parlement européen est élu au suffrage universel direct, tandis que le Conseil européen et le Conseil des ministres sont composés de représentants des États membres ; la Commission européenne est élue par le Parlement sur proposition du Conseil européen. La Cour de justice est chargée de veiller à l'application du droit de l'UE.

Après l'échec d'une Communauté européenne de défense en 1954, une Communauté économique européenne est instaurée en 1957 par le traité de Rome. La coopération économique est approfondie par l'Acte unique européen en 1986. En 1992, le traité de Maastricht institue une union politique qui prend le nom d'Union européenne. De nouvelles réformes institutionnelles sont introduites en 1997, en 2001 ; suite au refus d'un projet de Constitution européenne, les institutions sont à nouveau réformées en 2009 par le traité de Lisbonne. Depuis 1999, une partie des États membres a créé une union économique et monétaire (la zone euro), dotée d'une monnaie unique, l'euro.

Les membres de l'Union européenne sont :

- d’abord en 1992 les 5 Etats fondateurs : l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas.

- en 1973 ils sont rejoints par les 3 Etats suivants le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni.

- en 1981 la Grèce les rejoint,

- en 1986 l'Espagne et le Portugal les rejoignent,

- en 1995 l'Autriche, la Finlande et la Suède font de même,

- en 2004 Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie

- en 2007 la Bulgarie et la Roumanie. L'adhésion de la Croatie est prévue en 2013.

 

Ainsi l’on constate qu’entre 1992 et 2013 cette Union Européenne a mis 21 ans à se constituer à 27 Etats membres. Si les relations de ces Etats sont régis par mes mêmes traités, leurs participations à un Europe de la Défense ne peut être du même poids. Aussi nous proposons de retenir pour celui-ci les participations suivantes : France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Pays Bas.

 

4- APPROCHE D’UN NOUVEAU LIVRE BLANC LIMITE A LA DEFENSE

 

4-1 Pays concernés

 

Pour les pays précédemment définis, c’est à dire : France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Pays Bas, ce document devrait leur servir à établir la programmation de leur outils de défense. Les autres pays de l’Union Européenne devraient alors également établir une programmation analogue pour pouvoir apporter leur contribution à la Défense Européenne.

 

4-2 Questions que ces pays devraient se poser

 

- Quelles relations faut-il entretenir avec les Etats-Unis? (la Chine, l'Inde, la Russie)

- Faut-il maintenir les moyens actuellement déployés par la France en Afrique?....

- Faut-il construire l'Europe de la défense, où s'intégrer davantage dans le dispositif de l'OTAN?

 

4-3 Les réponses possibles

 

A la première question : La Stratégic Defense Review (SDR) américaine confirme la profonde réorientation de l'effort américain vers l'Asie. Ce qui entraine un désengagement de plus en plus marqué en Europe. Une simple lecture du document le confirme. Les mots Pakistan, Afghanistan, Yémen, Somalie, Asie du sud, Moyen Orient, Pacifique occidental, Asie orientale, Océan indien, Asie-Pacifique, Péninsule coréenne, Corée du Nord, Chine, Golfe, Israël.

 

A la deuxième question : Il faut maintenir les moyens actuellement déployés par l’Europe en Afrique Orientale, Saharienne et Occidentale pour lutter contre le terrorisme, la piraterie et maintenir la sécurité des européens et de leurs installations qui y sont implantées.

 

A la troisième question : Depuis la déclaration contenue dans la SDR, l’intégration dans l’OTAN ne présente plus aucun intérêt par il importe de préciser la construction de l’Europe de la défense.

 


4-4 MISSIONS EUROPEENNES PROBABLES POUR LES 20 PROCHAINES ANNEES

 

Il convient de rappeler ce que nous écrivions dans un article à propos des missions des forces armées françaises pour les 20 prochaines années :

 

« Etant donné la construction européenne en cours, il existera une faible probabilité de conflits entre les Etats européens et leurs voisins, par contre cette probabilité de conflits existera entre ces Etats européens et les Etats issus de leurs anciennes colonies ou protectorats. Ces conflits pouvant générer des troubles pour la sécurité des populations européennes continuant à y résider, pour les investissements européens dans ces pays ainsi que pour les approvisionnements en provenant, il importe que l’Europe dispose de moyens militaires pour faire assurer la sécurité de ces populations et la sauvegarde de tous ces intérêts.

Ainsi dans les 20 prochaines années, il ne semble pas nécessaire de prévoir de menace militaire conventionnelle en Europe, mais plutôt de faire face aux évènements risquant de troubler la sécurité des expatriés, des investissements français et des relations avec ces pays :  terrorisme international, piraterie et déliquescence de certains d’entre eux. »

 

 

 

 

 

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 15:37

 Paris le 25/03/2012

 

 

 

APPROCHES

 

D’UN NOUVEAU LIVRE BLANC

 

1ère Partie

 

 

1- DU LIVRE BLANC DE 2008

 

Les principaux points de ce livre sont présentés ci-après :

 

1-1 De La méthode et les objectifs définis par le président de la république en tant que chef des armées

 

En Juillet 2007, le Président de la République avait souhaité que ce Livre blanc soit le fruit d’une réflexion permettant d’évaluer les besoins et les nouvelles exigences du pays en matière de Défense. A cet effet, le pouvoir exécutif a créé une commission spécifiquement dédiée à ces enjeux qui prennent en compte pour la première fois la sécurité nationale. L’objectif de cette commission était d’aboutir à la conception d’un nouveau Livre blanc sur la Défense, qui prenne en compte pour la première fois la sécurité nationale.

 

 

1-2  De la commission pluraliste

 

Installée le 23 août 2007, à l’Élysée, la commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité comprenait les participants suivants : 12 responsables militaires et civils des administrations et 19 personnalités qualifiées ou représentants de la société civile.

Parmi les membres du ministère de la Défense en activité, 9 personnalités ont siégé au sein de cette commission.
 La commission a conduit des auditions publiques dans un débat sans tabou.

 

1-3 C’est le premier Livre blanc référent sur la Défense et la sécurité nationale qui prenne en compte les conséquences de la nouvelle stratégie de Défense et de sécurité nationale.

 

Il redéfinit ainsi les missions, les capacités des forces armées françaises pour une meilleure efficience de notre système de défense.

La stratégie de défense est notamment centrée sur le citoyen, notamment par :

1. la prise en compte des menaces et des vulnérabilités qui peuvent affecter le territoire national ou la population (terrorisme, catastrophes naturelles ou technologiques, menace balistique, attaques informatiques) ; 

2. le souci d’anticipation et de réactivité face à des « surprises » stratégiques susceptibles de bouleverser la vie quotidienne des Français;

3. la volonté d’impliquer directement les parlementaires et les élus locaux dans le processus de décision intéressant la défense et la sécurité nationale. C’est une exigence démocratique indispensable pour renforcer la cohésion entre la Nation et ceux qui s’engagent à son service ;  




4. le souci de protection de la population et du territoire. Ce dernier connaît une nouvelle impulsion avec la mise en œuvre de moyens spécifiques (surveillance aérienne, maritime et de l’espace extra-atmosphérique, contre les menaces NRBC, la protection des systèmes d’information, la coordination des forces armées et des forces de sécurité intérieure et de sécurité civile) ;

5. la formation des jeunes, des élus et des réservistes vise à améliorer la perception des enjeux de la stratégie de sécurité nationale au sein de la population et à encourager le volontariat.

6. la prise en compte de mesures pour augmenter la résilience (mise en place de moyens modernes d’alerte des populations, définition d’une politique de communication avant, pendant et après les crises, la mise en place d’une politique de prévention, des risques et le développement d’exercices impliquant la population ou ses représentants) ;

7. la politique de mémoire fait partie des politiques publiques qui contribuent à la prise de conscience collective des enjeux d’une culture nationale de sécurité. Le Livre blanc met l’accent sur la commémoration nationale (8 mai, 18 juin et 11 novembre).

 

1-4 Du renforcement des institutions internationales

 

1-4-1 La place de l’Alliance Atlantique au sein de la sécurité collective et la participation française

 

L’Alliance Atlantique est une alliance politico-militaire défensive mise sur pied en 1949 par le Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pour se prémunir de la menace soviétique. L’objectif majeur est de préserver la sécurité des états-membres et la paix en Europe. 
Après la disparition de l’URSS et de son alliance militaire (Pacte de Varsovie), l’OTAN s’adapte aux nouvelles réalités géostratégiques, devenant un système de sécurité internationale. L’Alliance qui était purement défensive se voit alors confier des missions de prévention et de gestion des crises pouvant porter atteinte à la sécurité européenne. 
Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale rappelle que l’OTAN et l’Union Européenne n’ont pas vocation à se concurrencer en matière de défense et de sécurité ; l’Union Européenne et l’OTAN sont des organisations complémentaires en matière de sécurité

Le Livre blanc rappelle trois principes à respecter dans le cadre de la participation française à l’OTAN :


1. l’indépendance complète des forces nucléaires françaises,


2. la liberté d’appréciation des autorités françaises, qui implique une absence d’automaticité dans nos engagements militaires et le maintien des moyens de l’autonomie stratégique, notamment par l’accroissement de nos capacités de renseignement ;


3. la liberté permanente de décision, qui suppose qu’aucune force française ne soit placée en permanence, en temps de paix, sous le commandement de l’OTAN.

 

1-4-2 Les enjeux de l’Europe de la défense

 

L’Union Européenne (UE) est devenue un acteur important dans la stabilisation de l’environnement international.
 Après l’adoption du traité de Maastricht en 1992, qui a institué la politique étrangère et de sécurité commune (PESC/PSDC), le sommet franco-britannique de Saint-Malo en décembre 1998 a permis le lancement de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD), dont le texte fondateur est la déclaration du Conseil Européen de Cologne en juin 1999.

La politique européenne de sécurité et de défense (PESD) constitue le volet opérationnel de la politique étrangère de sécurité commune (PESC).

 

Le Livre blanc rappelle plusieurs objectifs concrets pour la participation de la France à l’Europe de la défense :

1. participer à la capacité d’intervention globale effective de 60 000 hommes, qui peuvent être déployés pendant un an sur un théâtre éloigné, avec les composantes aériennes et maritimes nécessaires ;


2. être capable de participer à un déploiement opérationnel pour une durée significative, de deux à trois opérations de maintien ou de rétablissement de la paix, et de plusieurs opérations civiles moins importantes, sur des théâtres différents ;


3. collaborer à la montée en puissance des capacités européennes de planification et de conduite d’opérations, militaires et civiles, parallèles au développement des interventions extérieures de l’Union

4. assumer la dynamisation de l’industrie de défense européenne ;


5. Participer à la mise en œuvre d’un Livre blanc européen de la défense et de la sécurité ;


6. Faire de l’Union un acteur plus efficace pour protéger les citoyens.

 

 

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 14:35

Paris le 15/03/2012

 

 

DES BASES DE DEFENSE

 

OU BIEN UNE SUPERCHERIE

 

OU BIEN UN CONCEPT MAL ETUDIE

 

1- LE CONCEPT ACTUEL

 

Dans le but de réduire les crédits nécessaires au fonctionnement des trois Armées et sur l’instigation du Président de la République, le Ministre des Armées a décidé de regrouper leurs soutiens dans des bases communes à celles-ci et qualifiées de « Bases de Défense ».

S’il paraissait évident que ce soutien commun pouvait exister pour les moyens de vie des unités opérationnelles et organiques quoique pour les marins cela était différent car ils vivent sur les navires, par contre il n’était pas à priori évident que ces bases communes puissent satisfaire à tous les besoins logistiques des trois armées qui se sont construites avec leurs spécificités propres adaptées à leurs milieux opérationnels et aux spécificités de leurs matériels.

 

Pour appuyer un tel concept, le 21 juin 2011, dans le cadre historique de l’Hôtel national des Invalides, le chef d’état-major des armées a mis à l’honneur les 60 commandants de bases de défense et leurs groupements de soutien. Au cours de cette cérémonie le CEMA, entouré des 3 CEM chefs d’états-majors d’armées a remis leur insigne aux commandants de base de défense et aux 5 chefs des états-majors qualifiés de « soutien Défense », marquant ainsi leur appartenance à la chaîne interarmées du soutien.

Le CEMA en a profité pour rappeler la mission de soutien et la finalité opérationnelle des bases de défense en soulignant qu’il «n’y a pas une armée du soutien mais un soutien au service des armées». Il a ensuite précisé les trois qualités indispensables à leur efficacité opérationnelle quoiqu’il soit curieux de parler de cette caractéristique pour des « bases ». Il leur est donc demandé dans cette transformation de faire preuve de professionnalisme, du sens du service et d’esprit d’innovation.

 

Lorsque l’on examine la photographie de la cérémonie, l’on constate que la plus grande partie des portes fanions des bases sont issus de l’armée de terre. Si cette proportion peut sembler normale puisque jusqu’ici c’était l’armée aux plus forts effectifs mais on ne peut cependant s’empêcher de penser que c’est cette dernière qui laissera son empreinte sur ces bases.

Cette empreinte se remarque tout de suite lorsque l’on prend connaissance des lieux géographique de ces bases, elles sont toutes liées aux bases actuellement existantes, principalement de l’Armée de Terre. Or celles - ci étaient principalement liées aux stationnements des unités opérationnelles elles mêmes principalement liées à une stratégie de défense principalement définie par la sécurisation des frontières terrestres.

 

2- PRESENTATION DES BASES DE DEFENSE SUR LE SITE INTERNET DU MINDEF.

 

Ayant voulu montrer que le concept avait été élaboré logiquement ses auteurs, ceux ont conçu sa présentation en les introduisant sous les rubriques ci-dessous:

 

2-1 les BdD où ?

Dans cette rubrique est présentée une cartographie de ces bases pour 2011. A l’origine le ministère avait imaginé environ 90 bases pour 2014 dont 78 en métropole et 12 outre - mer.

Sur les conclusions d’une certaine expérimentation dont la méthode n’est pas décrite, le ministère a conclu qu’elles devaient :

- regrouper environ 3 000 personne,

- être à environ 30 km des unités à soutenir,

 

2-2 les BdD : Quand ?,

 

Cette rubrique expose le processus de leur mise en place :

2009 : Expérimentation – Phase I- Mise en œuvre et premier retour d’expérience

Il s’agit de tester la capacité des unités et des chaînes métiers à réaliser les mutations administratives, financières et organiques nécessaires à la mise en place de cette nouvelle architecture, tout en préservant la qualité du service rendu aux formations soutenues au sein de la BdD.

2010 : Expérimentation – Phase II - Passage des « BdD expérimentales » aux « BdD Pilotes »

7 nouvelles bases de défense ont été déployées en 2010. Avec les 11 bases expérimentales déjà existantes, elles constituent la génération des 18 bases pilotes chargées d’approfondir les organisations et les procédures, préalable indispensable au déploiement de la totalité des bases de défense  en 2011.

2011 : Le déploiement – Phase III - Généralisation des BdD

Le déploiement de la totalité des bases de défense (51 en métropole) sera effectif le 1/01/1.

 

2-3 les BdD : Quoi ?,

 

La base de défense est l’unique formation administrative de la Défense à l’échelle locale. Elle a pour mission d’assurer l’administration générale et le soutien commun des formations implantées dans son secteur de responsabilité.

Une BdD comprend :

- Le commandant de la base de défense (Com BdD)

- Le commandant du groupement de soutien de la base de défense (Com GSBdD)

- Les services (budget de fonctionnement courant, actes administratifs, ressources humaines, action sociale, communication, soutien santé, une partie du maintien en condition, transports, carburants, moyens généraux, alimentation, loisirs, infrastructure, habillement, informatique courante, moyens commun d’instruction, service général et sécurité)

- Des formations et unités de taille variées (régiment, école, état-major, mais aussi centre centres de la DGA et du SGA, etc.).

 

2-4 les BdD : Qui ?,

 

Contrairement aux précédentes réorganisations, conçues de façon organique et verticale, cette nouvelle organisation interarmées du soutien (OIAS) créé une chaîne horizontale interarmées destinées à regrouper, à terme, près de 30 000 personnes, dont une grande majorité de spécialistes, militaires et civils.

Une organisation interarmées du soutien pilotée par l'état-major des armées

Au regard de la nouvelle organisation de l’EMA, le sous-chef d'état-major « soutien » dirige cette nouvelle organisation. A ce titre, il est le commandant interarmées du soutien (COMIAS).
Il exerce une autorité directe sur les commandants de base de défense (Com BdD) et prend les décisions relatives aux questions d’administration générale et de soutien commun (AGSC). Il coordonne également l’action des services interarmées.

Au niveau central

Le COMIAS dispose d’un centre de pilotage et de conduite du soutien (CPCS) qui l’appuie dans ses missions de commandement et de coordination. Pour assurer la coordination et la fluidité du commandement entre le niveau central et les bases de défense, des échelons intermédiaires du soutien sont également activés.

Au niveau local

Le bon fonctionnement de la BdD est assuré par le commandant de la base de défense (Com BdD). Il est responsable des services d’administration générale et des soutiens communs. Ces services ont été mutualisés au sein d’une nouvelle entité de soutien baptisée le « groupement de soutien de la base de défense » (GSBdD). Le GSBdD est dirigé par un chef qui traite directement avec les unités soutenues et instruit leurs besoins. Les unités soutenues ont, de leur côté,  un rôle actif à jouer dans de nouveau dispositif en planifiant et en exprimant justement leurs besoins au travers de contrats de services.

Les nouvelles structures de soutien spécialisé

Au niveau de la base, trois structures nouvelles hébergent les entités locales de soutien spécialisé :

- L'unité de soutien infrastructure de la Défense (USID) qui assure la conduite des opérations d'entretien immobilier,

- Le centre médical des armées (CMA) qui mutualise les moyens du soutien médical

- Le centre interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (CIRISI) qui apporte e soutien informatique.

 

2-5 les BdD : Comment ?

 

Au 1er janvier 2009, 11 bases de défense expérimentales ont été créées : 10 bases en métropole, 1 base à Djibouti. La généralisation des bases de défense (environ 60 en métropole et en outre-mer) sera réalisée courant 2011. 
 

Une mise en œuvre en 3 temps

Le premier retour d’expérience effectué à l'été 2009 a permis d’identifier les premiers niveaux d’ajustement du plan initial (ajustement réglementaires et organisationnels).

Un second retour d'expérience a été réalisé à l'issu de l'exercice budgétaire 2009.

Un troisième et dernier « Retex » aura lieu à l’été 2010. Les éléments collectés serviront à finaliser le cahier des charges des prochaines bases de défense, dans la dynamique de la montée en puissance de l’ensemble des BdD d’ici à 2011.

 

2-6 les BdD : Pourquoi ?

 

- Rationaliser les soutiens pour réduire les coûts

- Réinjecter les économies dégagées dans le budget des armées pour renforcer le niveau d'efficacité opérationnelle (notamment grâce au renouvellement des équipements)

- Améliorer la condition du personnel

- Participer sans faillir au soutien des unités

 

 

 

3-CONCLUSIONS SUR LE CONCEPT ACTUEL

 

La première remarque qui peut être faite est que la gestation du concept semble avoir été difficile si l’on se réfère aux rubriques « les BdD où ? et les BdD : Quand ? » Il apparaît que l’élaboration de ce concept ait été confié à des officiers de l’Armée de Terre de la catégorie autrefois appelée « les riz, pain, sel » alors qu’il aurait du être confié à des officiers ayant une formation industrielle.

 

La deuxième remarque qui peut être faite concerne le désir du Ministre et du CEMA à vouloir centraliser les soutiens de tous genres au niveau des Bases de Défense alors que le pays aurait tendance à passer à la décentralisation. Cette centralisation entraine inévitablement la création de fonctions supplémentaires : le Commandant de la base de défense et le Commandant du groupement de soutien de la base de défense.

 

La troisième remarque concerne les fausses économies que ce concept devrait générer si l’on veut bien noter le nombre de nouvelles fonctions créées et pour cela l’exemple de la mise en place du système administratif Louvois est, en autres, à retenir. Ce système dans un domaine plutôt simple du paiement de la solde a demandé la mise en place d’un DRH pour l'ensemble du ministère de la défense

 

Mais l’erreur la plus importante consiste dans le fait d’avoir basé cette réorganisation sur le Concept de défense défini par le livre blanc, concept de défense aux frontières terrestres françaises alors que l’Europe essaie de se créer avec sa propre défense consistant à assurer les luttes contre le terrorisme et la piraterie, la libre circulation maritime, la protection de ses ressortissants et de leurs implantations économiques à l’extérieur des frontières européennes,

 

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 14:21

Paris le 05/03/2012

 

 

 

DU ROLE DES ETATS-MAJORS

 

DANS LA CONCEPTION

 

DES NOUVEAUX EQUIPEMENTS

 

 REALISES PAR LA DGA

 

1- INFORMATIONS RECENTES LUES SUR LE SITE DE LA «DGA »

 

Le 02/12/2011, la DGA annonce la livraison de « Véhicules à haute mobilité (VHM) » pour l’armée de terre française. Ce véhicule est un véhicule blindé de 14 tonnes constitué de deux parties articulées entre elles par un système d’assemblage permettant de progresser sur des terrains inaccessibles aux véhicules à roue. Il serait décliné en trois versions et aurait des capacités de navigation en rivière et même en mer.

Bien que n’étant pas issus de l’armée de terre, les animateurs de ce « blog » ne peuvent manquer de se poser les questions suivantes :

- le besoin opérationnel existe-t-il vraiment ?

- une fiche - programme ou des spécifications opérationnelles on-t-elles été établies par un EM (EMA ou EMAT) ?

- n’est-ce pas plutôt une initiative de la DGA et d’un industriel pour vendre ?

 

A peu de jours prés le 12/12/2011 la DGA annonce la livraison à la Marine d’un premier catamaran de débarquement. Ce petit navire baptisé EDA-R serait un catamaran rapide en mode transit se transformant en navire à fond plat pour plâger et enrâdier grâce à une plateforme élévatrice centrale. Ces EDA-R seraient susceptibles d’être embarqués par paire dans un BPC.

Ce petit navire de 30 m de long et 12 m de large serait capable de vitesses de 30 nœuds à vide et de 18 nœuds à pleine charge. Il permettrait ainsi d’opérer un débarquement de véhicules à partir d’un BPC positionné au delà de l’horizon.

 

Ce « blog » étant celui de marins, il nous est apparu souhaitable de nous poser des questions analogues à celles posée précédemment:

- le besoin opérationnel existe-t-il vraiment et pour quels types d’opérations amphibies ce navire a-t-il été opérationnellement conçu ?

- une fiche - programme ou des spécifications opérationnelles on-t-elles été établies par un EM (EMA ou EMM)?

- n’est-ce pas plutôt une initiative de la DGA et d’un industriel pour vendre ou créer des emplois?

 

Les réponses à ces questions ne manqueront pas d’entrainer des réflexions sur les rôles réciproques des Etats-Majors et de la DGA dans la définition des matériels nécessaires aux Armées françaises. Mais quelques soient ces questions il apparaît que l’EMA y a engagé fortement la Marine en l’embarquant sur le BPC Mistral pour participer à l’exercice US « Bold Alligator ».

 

2- RETOUR SUR UN ARTICLE DE L’AMIRAL JOURDIER

 

A ce stade du constat il apparaît nécessaire de faire un retour sur un article de l’Amiral Jourdier. En effet il y quelque temps cet officier général avait fait paraître dans la Revue de Défense Nationale un article à propos des nouveaux matériels qui devraient être  « Surs, robustes, militaires, et indéréglables ». Il faisait également la remarque suivante  « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ».

 

Il semble effet qu’avec les deux programmes précités nous puissions nous trouver devant une telle situation.

 

Il concluait en écrivant que la France devrait dédier ses armées aux besoins réels et immédiats puisqu’elle est obligée de limiter le budget de ses armées à moins de 2% de son PIB et il est peu probable qu’elle puisse faire plus dans l’avenir prévisible, dans ces conditions ne vaut il pas mieux augmenter les effectifs et rechercher les matériels les plus adaptés aux besoins immédiats dont nous connaissons l’existence et la nature. La France qui n’est plus menacée à ses frontières a surtout besoin de forces de projection. Nos opérations extérieures doivent reposer sur plus de moyens humains et moins de technologie. Il faut après l’action tenir le terrain.

La France doit aussi pouvoir exercer ses actions en mer tant dans ses départements et communautés d’outre mer que pour assurer la sécurité de ses approvisionnements et lutter contre l’immigration et les trafics.

Ce sont tous ces besoins qu’il faudrait satisfaire avant de se préoccuper de participer à des actions où nos intérêts sont peu impliqués. Ayons de armées efficaces mais modestes, rustiques, équipées des matériels dont elles ont réellement besoin de préférence « surs, robustes, militaires et indéréglables ».

 

La marine désarme ses patrouilleurs, ses ravitailleurs, ses Batral fort utiles outremer. La France dispose de onze millions de km2 de zones économiques exclusives, qu’il faut contrôler pour empêcher leur exploitation abusive : pêche, trafics divers, nos communautés et départements d’outremer sont constitués de dizaines d’îles sur lesquelles la France doit exercer sa souveraineté. Cela nécessite de nombreux patrouilleurs et bâtiments de transport que nous n’aurons bientôt plus. Nous devons empêcher les trafics illicites, l’immigration clandestine, il faut des moyens nombreux.

Nous devons lutter contre la piraterie qui menace le trafic maritime et notamment nos bâtiments de commerce dans l’océan Indien occidental et le golfe de Guinée, il faudrait des patrouilleurs adaptés, peu couteux, tenant longtemps la mer, pouvant mettre en œuvre un hélicoptère et des embarcations rapides facilement mises à l’eau. Nous ne les avons pas et utilisons des bâtiments beaucoup plus chers et prévus pour autre chose.

 

3-PROCESSUS ANCIENNEMENT APPLIQUE POUR LA REALISATION DE NOUVEAUX MATERIELS ET SON APPLICATION DANS L’ORGANISATION ACTUELLE

 

Avant les réformes entreprises au Ministère des Armées ayant entrainé la fusion des EM spécifiques de chaque armée en un seul EM des Armées ainsi que la fusion des Directions techniques spécifiques en une seule Direction Générale de l’Armement, le processus employé était le suivant :

- dans chaque EM, un bureau spécialisé était chargé d’établir un document opérationnel sur le projet. Ce document constituait un véritable cahier des charges opérationnelles pour la Direction technique chargée de réaliser le nouveau matériel. A l’EMM ce bureau pilote était celui de « Flotte en construction ». Dans l’organisation actuelle de la Marine répartie entre le commandement opérationnel et le commandement organique dont dépend « La force d’action navale » où aurait du se trouver un tel bureau, celui-ci qui semble ne pas exister.

- dans la Direction technique des Constructions Navales, le Service technique était chargé de transformer le document opérationnel en spécifications techniques constituant le cahier des charges pour le constructeur du matériel.

Dans l’organisation actuelle de la DGA, il apparaît que les directions concernées seraient : la Direction de la stratégie, la Direction des opérations et la Direction technique. Comme l’organigramme publié sur le site n’indique pas les fonctions de ces directions, il est difficile de connaitre la ou les directions responsables de tels projets.

 

A ce sujet il n’est pas inintéressant de constater qu’en Septembre 2009 l’EMA avait un effectif de 140 Officiers dont 62 provenaient de l’Armée de Terre, 36 de la Marine et 42 de l’Armée de l’Air.

Il convient probablement dans la répartition de ces effectifs les raisons pour lesquelles l’intégration des trois Armées a été mal pensée.

En effet si les trois armées ont des mêmes objectifs aux plans opérationnels, humains et matériels par contre leurs natures sont spécifiques. Il apparaît que c’était donc une gageure que cette fusion des trois armées dans tous leurs domaines

 

4- POURQUOI EST-ON ARRIVE A DE TELLES DERIVES ?

 

Sans se voiler la face il convient d’en trouver les raisons dans les réformes des Etats-Majors et de la DGA, réformes voulues par le Président de la République voulant à tous prix faire « bouger les lignes ».

Ayant le titre de Chef des Armées il se croyait avoir les compétences pour le faire et malheureusement aucun officier général ou ingénieur général ne s’est élevé pour empêcher ces dérives. En ne suivant pas totalement et aveuglement le Chef de l’Etat, ils craignaient trop pour leur poste.

Remarquons cependant qu’originellement et dans l’esprit du Chef de l’Etat ces réformes visaient à réduire le poids financier des Armées tout en maintenant leurs missions. Il est dommage qu’aucun des chefs militaires n’ai eu le courage d’indiquer au Chef de l’Etat les risques de désorganisation de l’institution.

 

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 10:00

Paris le 25 Févier 2012

 

 

UNEARMEE DE L’AIR ADAPTEE

 

POUR LES OPERATIONS PROBABLES 

 

DES 20 PROCHAINES ANNEES

 

Suite de la Sixième Partie

 

 

2-FORMATS ET MISSIONS PROBABLES POUR LES 20 PROCHAINES ANNEES

 

2-1 MISSIONS PROBABLES

 

Il convient de rappeler ce que nous écrivions dans le premier article à propos des missions des forces armées françaises pour les 20 prochaines années :

 

« Etant donné la construction européenne en cours, il existera une faible probabilité de conflits entre les Etats et leurs voisins, par contre cette probabilité de conflits existera dans les Etats issus des colonisations ou des protectorats établis par les Etats européens et spécialement la France. Ces conflits pouvant générer des troubles pour la sécurité des populations françaises y résidant, pour les investissements français et pour les approvisionnements provenant de ces pays, il importe que le Gouvernement français dispose de moyens militaires pour faire assurer la sécurité de ces populations et la sauvegarde de tous ces intérêts.

Ainsi dans les 20 prochaines années, il ne semble pas nécessaire de prévoir de menace militaire conventionnelle en Europe, mais plutôt de faire face aux évènements risquant de troubler la sécurité des expatriés, des investissements français et les relations avec ces pays : terrorisme international, la piraterie et déliquescence de certains d’entre eux. »

 

Avec une telle vision nous ne pouvons que tirer les conclusions suivantes :

- si la dissuasion nucléaire est maintenue, elle devra être assurée uniquement par la Marine avec les SNLE,

- les menaces d’attaques aériennes du territoire national ne seront plus potentiellement aussi certaines ni même aussi fortes,

- les besoins en transports aériens d’unités de l’armée de terre pour des opérations à l’extérieur s’accroitront,   

- l’appui au sol des unités de l’armée de terre s’accroitront lorsque les engagements de ces unités ne sont pas éloignées du territoire national.

 

Dans ce cadre l’Armée de l’Air devrait être essentiellement composée de moyens lui permettant d’assurer les missions suivantes :

- le contrôle et la police de la circulation aérienne au dessus du territoire national par un système de détection et de contrôle aérien,

- la police de la circulation aérienne au dessus du territoire national par des intercepteurs judicieusement répartis,

- transporter les unités de l’Armée de Terre destinées à la protection des intérêts et personnels français expatriés,

- appui au sol des unités de l’armée de terre pour les opérations accessibles facilement des bases métropolitaines,

- fournir les transports logistiques urgents vers les DOM-TOM.  

 

2-2 ADAPTATION DES UNITES DE L’ARMEE DE L’AIR

 

2-2-1 Des Commandements opérationnels

 

Seul le CDAOA, ou Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes, serait maintenu dans le but de responsabilité de la veille permanente de l'espace aérien national et du suivi de toutes les opérations aériennes en cours.

Comme le recommande le Général Norlain dans son article du  « Monde », le CFAS, ou Commandement des Forces aériennes stratégiques, serait supprimé. 

 

2-2-2 Des Commandements organiques

 

2-2-2-1 CFA,

ou commandement des forces aériennes, serait limité à la préparation des unités destinées aux missions de protection, de prévention et de projection. Ses brigades seraient modifiées comme suit:

- BAAC, ou brigade aérienne responsable de tous les aéronefs de l'aviation de chasse, d'assaut et de reconnaissance.

-BAAP, ou brigade aérienne d'appui et de projection, responsable de tous les aéronefs de transport et de liaison (avions et hélicoptères) .

-BACE, ou brigade aérienne de contrôle de l'espace, responsable des moyens aériens et terrestres (radars implantés au sol, réseaux de communication) de surveillance de l'espace aérien. (DIRISI).

 

La BAFSI, ou brigade aérienne des forces de sécurité et d'intervention, responsable d’une part des unités de fusiliers-commandos de l'Air qui seraient rattachées aux Forces spéciales de l’armée de terre et d’autre part des techniciens « incendie », seule cette activités sera maintenue .

 

2-2-3 Des Bases aériennes

 

Parmi les 32 bases aériennes dont dispose l’Armée de l’Air en métropole seules seront maintenue les 24 plateformes aéronautiques avec pistes et les 8 bases ou détachements permanents en outre mer. 

Concernant les bases radars nécessaires au contrôle de la circulation aérienne, elles seront réparties entre celles permettant le contrôle au dessus de la Méditerranée et au dessus de l’Europe occidental.

 

En outre-mer, les bases supportant des aéronefs et des moyens au sol seront maintenues suivant les besoins de soutien des opérations de l’armée de terre .)…

 

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 10:00

Paris le 15 Févier 2012

 

 

D’UNE ARMEE DE L’AIR ADAPTEE

 

POUR LES OPERATIONS PROBABLES 

 

DES 20 PROCHAINES ANNEES

 

Début - Sixième Partie

 

 

1-DE L’ARMEE DE L’AIR ACTUELLE 

 

1-1 Généralités

L’armée de l'air française est une des quatre forces armées, les composantes militaires principales de l'armée française, avec l'armée de terre, la marine nationale et la gendarmerie nationale.

Elle emploie 51 500 militaires et 7 400 civils au premier Janvier 2011 et réalise 233 000 heures de vols par an. Son budget annuel est de 8,02 milliards d’euros en 2011 soit 21,6% du budget de la défense.

 

1-2 Son Organisation

 

État-major de l'armée de l'air (EMAA) 

 

Les Unités

 

Equipements Principaux   Fin 2000 Fin 2006

Avions de combat                   380         330

Avions de transport                 100         107

Avions ravitailleurs                  14           14

Avions spécialisés                   17             8

Avions d’entrainement           298          290

Hélicoptères                             84            84

Batteries Crotale                       24           24

Missiles Mistral                         60          60

 

 

1-3 Le Commandement des Forces

 

L'Armée de l'Air au début du xxie siècle répartit ses forces et moyens au sein de quatre grands commandements, deux grands commandements opérationnels (CDAOA et CFAS) et deux commandements organiques (CFA et CSFA).

 

1-3-1 Commandements opérationnels 

 

- CDAOA, ou Commandement de la défense aérienne et des opérations aérienne, est responsable de la veille permanente de l'espace aérien national, mais aussi du suivi de toutes les opérations aériennes en cours ; il ne dispose pas d'aéronefs en propre,

- CFAS, ou Commandement des Forces aériennes stratégiques (base aérienne 921 Taverny), est responsable des avions de combat à capacité nucléaire (Mirage 2000N et Rafale armés du missile ASMP-A), ainsi que des ravitailleurs en vol (C-135FR, KC-135R) ; L'ordre d'engagement nucléaire est reçu directement du Président de la République, chef des Armées.

 

1-3-2 Commandements organiques :

 

1-3-2-1 CFA,

ou commandement des forces aériennes , prépare les unités pour qu'elles soient prêtes à remplir les missions de dissuasion, de protection, de prévention et de projection.

Le CFA est organisé en quatre brigades :

- BAAC, ou brigade aérienne de l'aviation de chasse, est responsable de tous les avions de combat conventionnels de défense aérienne, d'assaut et de reconnaissance (Rafale, Mirage 2000-5F, Mirage 2000B/C/D, Mirage F1-CR, Mirage F1-CT, Transall Gabriel…)

-BAAP, ou brigade aérienne d'appui et de projection, est responsable de tous les aéronefs de transport et de liaison (avions et hélicoptères : Transall C160, Hercule C-130, A310/319, Falcon 50/900, Puma, Fennec, Cougar, TBM700…),

-BACE, ou brigade aérienne de contrôle de l'espace, est responsable des moyens aériens (AWACS E-3F) et terrestres (radars implantés au sol, réseaux de communication) de surveillance de l'espace aérien. La maîtrise des réseaux et des systèmes d'information relèvent depuis 2007 de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI).

-BAFSI, ou brigade aérienne des forces de sécurité et d'intervention, est responsable des unités de fusiliers-commandos de l'Air parmi lesquelles on trouve les hommes du commando parachutiste de l'air n°10, unités des forces spéciales. La BAFSI gère également les techniciens incendie.

1-3-2-2 CSFA,

ou commandement du soutien des forces aériennes, met à disposition et entretient les équipements, les systèmes d'information et de communication (SIC) ainsi que les infrastructures.

Le CSFA fournit également des prestations liées au soutien de l'homme, à la logistique (ravitaillement et transport), là où les forces de l'armée de l'air opèrent ou s'entraînent. Le CSFA est organisé en quatre brigades : Brigade technique et logistique, Brigade infrastructure, Brigade des systèmes d'information et de communication, Brigade soutien de l'homme (intégrée au Service du commissariat des armées à compter du 1er janvier 2010)

 

1-4 Les Bases aériennes

 

L'armée de l'air dispose de 32 bases aériennes en métropoles, dont 24 plateformes aéronautiques avec pistes, et 8 bases ou détachements permanents en outre mer. Les bases aériennes n'abritent pas forcément des avions de chasse ou de transport : plusieurs bases radars (Lyon Mont-Verdun, Drachenbronn, Cinq-Mars-la-Pile, Nice Mont-Agel …) sont destinées à la surveillance du territoire et au contrôle aérien militaire. D'autres encore accueillent des entrepôts de matériels ou des postes de commandement. En outre-mer et à l'étranger, les bases supportent des aéronefs et des moyens au sol suivant les besoins de l'opération extérieure (OpEx) au profit de laquelle elles ont été créées : des avions de transport à Douchanbé (Tadjikistan, opération Héraclès (en)), des avions de combat à N'Djamena (Tchad, opération Épervier)…

 

1-5 Unités de l'Armée de l'Air

 

1-5-1 Aviation de combat au début du xxi siècle

 

La flotte de d'avions de combat de l’Armée de l'air est forte baisse depuis les années 2000. Alors qu'elle alignait 575 avions de combat en 1982, elle indique qu'au 1er septembre 2011 disposait de 234 avions dans des unités de combat et 13 dans la flotte d'expérimentations - ceux ci pouvant être utilisé pour des missions de combat.

 

1-5-2 Aviation de surveillance au début du xxie siècle

 

En 2011, l'armée de l'air dispose de : 4 Boeing E-3F, 2 C-160 Transall Gabriel, 4 drones Harfang .

 

1-5-3 Aviation de transport au début du xxie siècle

 

En 2011, l'armée de l'air dispose de :

- 14 C-135FR Stratotanker,

- 3 Airbus A310-300,

- 2 Airbus A340-200,

- 1 Airbus A340-200,

- 51 C-160 Transall,

- 14 Lockheed C-130 Hercules,

- 19 CASA CN-235,

- 2 Falcon 7X ,

 - 2 Falcon 900,

- 2 Falcon 50,

- 4 DHC-6 Twin Otter,

- 14 Socata TBM-700,

Le premier A400M devrait être livré à l'armée de l'air en 2013. 8 avions sont attendus fin 2014, 35 fin 2020, le dernier des 50 commandées en 2024. 8 CASA CN-235, commandés le 25 mars 2010 pour pallier le retard de livraison des A400M, seront livrés entre fin 2011 et mars 2013.

1-5-4 Hélicoptères au début du xxie siècle

 

En 2010, l'armée de l'air dispose de :

- 26 SA 330 Puma,

- 6 AS 332 Super Puma,

- 3 AS 532 Cougar,

- 41 AS 555 Fennec 

- 6 EC 725 Caracal

 

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 10:00

Paris le 05 Février 2012

 

 

D’UNE MARINE ADAPTEE

 

POUR LES OPERATIONS PROBABLES 

 

DES 20 PROCHAINES ANNEES

 

Suite de la Cinquième  Partie

 

 

2-FORMATS ET MISSIONS PROBABLES POUR LES 20 PROCHAINES ANNEES

 

2-1 MISSIONS PROBABLES

 

Il convient de rappeler ce que nous écrivions dans un article à propos des missions des forces armées françaises pour les 20 prochaines années :

 

« Etant donné la construction européenne en cours, il existera une faible probabilité de conflits entre les Etats européens et leurs voisins, par contre cette probabilité de conflits existera dans les Etats issus des anciennes colonies ou protectorats établis par les Etats européens et spécialement la France. Ces conflits pouvant générer des troubles pour la sécurité des populations françaises continuant à y résider, pour les investissements français dans ces pays ainsi que pour les approvisionnements en provenant, il importe que le Gouvernement français dispose de moyens militaires pour faire assurer la sécurité de ces populations et la sauvegarde de tous ces intérêts.

Ainsi dans les 20 prochaines années, il ne semble pas nécessaire de prévoir de menace militaire conventionnelle en Europe, mais plutôt de faire face aux évènements risquant de troubler la sécurité des expatriés, des investissements français et des relations avec ces pays :  terrorisme international, piraterie et déliquescence de certains d’entre eux. »

 

2-2 ADAPTATION DES FORCES NAVALES ET AERONAVALES

 

2-2-1 Des Forces sous-marines

 

De la FOST et des SNLE

 

En attendant que la politique de dissuasion française soit révisée comme le recommande le Général Norlain dans son article paru dans « Le Monde » du 26/10/11. L’arme nucléaire, après avoir joué un rôle de stabilité, devient une source d’instabilité destructrice pour la planète, nous pensons que les refontes M45 à M51 devraient être abandonnées pour les SNLE après « Le Terrible ». 

En effet ces refontes ne semblent n’avoir pour but que de maintenir la compétence technique des ingénieurs concernés, celle-ci étant déjà acquise par « Le Terrible » équipé de M51aussi si donc ce concept est un jour abandonné il ne sert à rien de la maintenir.

 

Dans la situation actuelle les SNLE ont pour base le complexe de l’Ile Longue au fond de la rade de Brest.

Par essence les missions de dissuasion doivent être extrêmement discrètes, tout départ ou retour des SNLE entraine un « cirque » mobilisant de nombreux moyens qui nous paraît à l’inverse de la discrétion recherchée. Aussi nous pensons qu’à l’avenir ces départs et retour devront mobiliser uniquement le SNLE concerné.

Pour se prémunir de risques de mouillage de mines sur les voies d’accès à l’Ile Longue, il conviendra de maintenir à Brest un couple de chasseurs de mine.

 

Des Sous-Marins d’attaque

 

Les sous-marins nucléaires d'attaque (abrégés en SNA) sont des sous-marins à propulsion nucléaire. Contrairement aux SNLE qui ont pour seule mission la dissuasion nucléaire, les SNA sont destinés à des missions de protection et de projection de puissance.

Ces sous-marins ont été conçus comme des chasseurs et à ce titre peuvent avoir plusieurs rôles :

- Lutte anti-sous-marine : détection, pistage et éventuellement destruction de sous-marins adverses (SNA, SNLE ou SMD), en mission individuelle (patrouille) ou en protection d'un groupe de combat de surface, notamment d'un groupe aéronaval.

- Lutte anti - navire : soit en mission de protection d'un groupe de surface, ou en mission offensive : blocus naval, stratégies d'interdiction.

- Action contre la terre avec l'emploi de missiles de croisière.

- Renseignement : interception électronique, prises de vues optiques et infra-rouge discrètes.

- Participation à des actions de forces spéciales avec le débarquement de commandos et de nageurs de combat.

- Minage discret en eaux hostiles.

 

Ces missions ont été conçues dans une perspective de constitution d’une marine de grande puissance à l’imitation de l’US Navy et de la Marine Soviètique puisqu’à l’époque il apparaissait que c’étaient leurs compositions et sophistications qui comptaient.

 

Dans la perspective actuelle de la politique de défense française, les seules missions à conserver seraient :

- Lutte anti - navire : soit en mission de protection d'un groupe de surface, ou en mission offensive : blocus naval, stratégies d'interdiction.

- Renseignement : interception électronique, prises de vues optiques et infra-rouge discrètes.

Dans ces conditions on ne saisi pas très bien l’intérêt de les faire participer au « cirque de sortie et de retour des SNLE » ni de l’intérêt de leur présence au large des côtes libyenne puisqu’à notre connaissance Kadhafi ne possédait pas de forces navales dignes de cette qualification.

 

Le problème pour la Marine Française étant de garder sa compétence dans les sous-marins car nul ne peut prévoir ce que sera l’avenir dans le domaine naval dans les 30 prochaines années. Pour ce faire nous recommandons de maintenir la FOST gelée à l’état actuel.

Si la FOST devait également être arrêtée pour d’autres raisons, la solution pourrait consister dans la limitation du programme SNA à quatre exemplaires destinés à maintenir cette compétence tout en pouvant servir de plastrons et de plateformes pour la formation. 

 

2-2-2 Les Forces de Surface

 

Actuellement les Forces de Surface sont constituées des différents types de navires s’inscrivant dans les catégories opérationnelles suivantes. 

- à caractère offensif tels le groupe aéronaval et le groupe amphibie,

- à caractère défensif et de surveillance tel le groupe des frégates et les chasseurs de mines.

 

2-2-2-1 Le Groupe aéronaval est composé du PA et des unités de l’aviation embarquée. 

 

Ce groupe, à caractère essentiellement offensif, avait été conçu à une époque où il était encore possible d’envisager des engagements navals en haute mer contre des marines possédant d’importantes forces navales de surface à caractère offensif.

C’est en vertu des ces perspectives que le PA avait été conçu avec des capacités de lutte de surface, de défense aérienne et de lutte contre les sous-marins.

 

En fait ces dernières années le Groupe aéronaval n’a été utilisé que pour apporter aux opérations terrestres l’appoint de son aviation embarquée en complément des formations de l’armée de l’air.

 

Or à part les Marines des Pays émergents dont la Marine Chinoise, il n’existe pas de risques de conflits navals dans les eaux que la France pratique pour d’autres raisons : lLa mer Méditerranée, la partie occidentale de l’Océan Indien, la partie orientale de l’Atlantique nord et sud. 

 

La Marine nationale a fait procéder à des études sur un deuxième PA mais celles-ci ont principalement été orientées sur les modes de propulsion. A notre avis, dans cette affaire le choix des modes de propulsion est secondaire, ce qui importe c’est de savoir si dans la conjoncture opérationnelle actuelle des 20 prochaines années, la France a besoin d’un PA toujours disponible. Nous pensons qu’un tel besoin est difficilement justifiable.

Le PA existant il convient de l’utiliser en minimisant ses coûts de fonctionnement et utilisant son aviation embarquée à d’autres fins à partir de bases ariennes terrestres si nécessaire.

 

2-2-2-2 Le groupe amphibie composé des bâtiments projection et de commandement (BPC), les transports de chalands de débarquement (TCD).

 

C’est très probablement ce groupe qui sera le plus utile dans ces 20 prochaines années pour mettre en place les unités de l’Armée de Terre chargées de protéger nos expatriés et de maintenir nos intérêts à l’étranger.

Si toutes leurs capacités ne peuvent être totalement utilisées (Poste de commandement, Batellerie de mise à terre, Hôpital), même en partie elles devront l’être puisqu’elles existent et peuvent être utiles.

 

2-2-3 Les différentes classes de Frégates 

 

A l’origine ces frégates ont été classées en différentes catégories principalement caractérisées par leurs armes et équipements définissant leurs rôles dans l’action navale. Il convient de noter que dans les 20 prochaines années, elles auront les charges du maintien de la présence française sur les mers pratiquées par la Marine Nationale, c’est dire la partie occidentale de l’Océan Atlantique Nord et Sud, la Mer Méditerranée d’Ouest en Est et les mers adjacentes, et ses Bassins environnants, la mer Rouge, le Golfe d’Aden et la partie occidentale de l’Océan Indien. 

En dehors d’un effet de présence, ce maintien permet d’avoir connaissances des activités exercées dans ces zones : activités licites et illicites. 

 

Ces opérations de présence, il serait souhaitable de les partager avec d’autres nations préoccupées des mêmes problèmes de maintien des communications maritimes. Pour assurer ce partage il nous ne semble préférable pas nécessaire de faire appel à l’OTAN mais d’établir des accords directs entre pays ayant des zones voisines d’intérêts.

 

Les missions des navires opérant dans ces zones seraient :

- d’une part avoir une bonne connaissance des activités maritimes s’y exerçant tel le transport maritime, la pêche et la piraterie.

- d’autre part intervenir contre cette piraterie par des actions coordonnées par un centre opérationnel adapté.

 

Pour ce faire tous les navires navigants dans ces zones ont simplement besoin : 

- d’équipements de détection optiques et électromagnétiques,

- d’équipements de communication et de transmissions de données.

- par contre les moyens de coercition (armes, commandos) seraient réservés à certains.

 

Lorsque l’on examine la pérennité des moyens actuels français disponibles pour ces activités l’on constate qu‘il existe présentement :

- 16 frégates de premier rang dont 2 frégates de défense aérienne, 2 frégates antiaérienne, 7 frégates anti-sous-marine, 5 frégates type Lafayette. En moyenne ces frégates sont en service depuis 1976, c’est à dire qu’en 2012 elles auront pour les plus anciennes plus de 30 ans.  

- 6 frégates de surveillance. Elles sont en service depuis 1992, en 2012 elles auront en moyenne 20 ans.

- 19 patrouilleurs de haute mer dont 9 avisos, 5 patrouilleurs P400, 5 patrouilleurs de service public. Ils sont en service depuis 1980, en 2012 pour ceux encore en service ils auront plus de 30 ans.  

 

Il apparaît donc que pendant les 20 prochaines années un grand nombre de ces frégates sera à remplacer et pour le faire nous estimons que le projet de DCNS du patrouilleur « Adroit » paraît le mieux adaptés aux missions qu’auront à assurer ces navires dans la sécurisation du trafic maritime et la lutte contre la piraterie. 

 

2-2-4 Les unités navales de lutte contre les mines

 

Elles étaient composées de chasseurs de mines type CMT « Eridan ». Ces unités ont principalement été constituées du temps de la guerre froide pour se prémunir des mouillages de mines russes sur les chenaux de sortie et d’entrée des SNLE.

 

Considérant que les chasseurs de mines peuvent être utilisés ponctuellement, pour identifier des objets douteux ou préciser les caractéristiques d'un objet posé sur le fond, ou situé entre deux eaux, ils pourraient être utilisés :

- d’une part contre les seules menaces par mines « marine » qui nous semblent pouvoir provenir d’actes de terrorisme dans la Mer Rouge et le Golfe d’Aden. Pour être capables de faire face à de tels actes il nous semble suffisant que la Marine dispose dans sa base la plus voisine de ces zones, par exemple à Toulon de 2 Chasseurs CMT.

- d’autre part pour s’assurer de la clarté des voies d’accès à l’Ile Longue en maintenant à Brest 2 Chasseurs CMT. 

 

2-2-5 Les Forces Aéronavales comprennent  actuellement:

 

- Le Groupe aérien embarqué composé de 27 Super-Etendard Modernisés, de 30 Rafales, 3 Hawkeye.

- l’Aviation de patrouille maritime composée de 22 Atlantique 2,

- l’Aviation de surveillance maritime composée de 5 Falcon 200 et 4 Falcon 50

- les flottilles d’hélicoptères de combat et de sauvetage composées de 22 Lynx, 16 Panther, de 3 Dauphin, 6 Caïman.

- les flottilles de soutien maritime composées de 25 Alouette III, de 6 Falcon 10, de 11 Xinqu.

 

Nous avons déjà exposé notre point de vue sur l’utilisation du Groupe embarqué lorsque le PA n’est pas opérationnel.

 

Par contre la surveillance aérienne maritime nous paraît de plus en plus nécessaire en complément de celle assurée par les frégates.

 Il apparaît que les Bréguet Atlantiques sont en service depuis 1971 et qu’il conviendrait de les remplacer. 

Ces aéronefs avaient été à l’origine conçus uniquement pour la lutte anti-sousmarine, ils n’ont été qu’ensuite utilisés que pour la surveillance maritime dans laquelle ils seront révélés excellents.

 

La mission de lutte anti-sousmarine n’étant plus une des missions principales de l’aéronautique navale, nous recommandons de remplacer les « Atlantiques 2 » par des « Falcon Gardian » spécialement adaptés à la surveillance aérienne maritime en prenant des disposions pour augmenter leur autonomie.

 

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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 10:00

Paris le 25 Janvier 2012

 

 

D’UNE MARINE ADAPTEE

 

POUR LES OPERATIONS PROBABLES 

 

DES 20 PROCHAINES ANNEES

 

Début de la Cinquième  Partie

 

1- DE LA MARINE ACTUELLE

 

1-1 Généralités 

 

La Marine nationale est la marine militaire ou marine de guerre de la République française. C'est une des quatre composantes de l'armée française avec l'Armée de terre, l'Armée de l'air et la Gendarmerie nationale. Sa flotte se compose de plus d'une centaine de bâtiments de surface. Elle dispose d'un porte-avions à propulsion nucléaire et de dix sous-marins tous à propulsion nucléaire. La Marine emploie plus de 45 000 personnes. Son budget annuel total en 2008 était de 5,8 milliards d'euros. 

 

2-2 MISSIONS

 

2-2-1 Dissuasion

 

L'objet de la dissuasion est :

- d'empêcher une remise en cause de la survie de la France par une puissance majeure hostile ;

- de faire face aux menaces que pourraient faire peser des puissances régionales dotées d'armes de destruction massive sur les intérêts vitaux de la France par la menace d'une frappe nucléaire de riposte.

La dissuasion nucléaire est le cœur de la stratégie de la défense nationale. L'objectif de la doctrine nucléaire reste néanmoins celle du non-emploi. La capacité nucléaire française repose sur :

- les missiles balistiques qui équipent les 4 SNLE (Sous-marins Nucléaires Lanceurs d'Engins) ;

- les missiles aérodynamiques (ASMP) pour la composante aéroportée dont font partie les avions de l'armée de l'air et de l'aviation navale.

 

2-2-2 Action

 

L'action opérationnelle rassemble les missions de prévention et de projection de puissance ou de forces.

Prévention

Le contrôle des espaces maritimes est fondé sur un prépositionnement et une présence adaptés en :

- Atlantique Nord ;

- Méditerranée ;

- océan Indien ;

- DOM, COM et ZEE.

La France a de nombreux intérêts à travers le Monde. Pour les défendre, des forces pré - positionnées en permanence hors métropole composées de 25 navires (frégates de surveillance, de bâtiments de transport léger, de patrouilleurs), 12 avions et hélicoptères, des commandos sont déployés sur tous les océans. Ils assurent présence et vigilance auprès des foyers de tension (zones de crise) ou à titre permanent dans les territoires d'outre-mer.

Projection

Si les actions de préventions n'ont pu empêcher le déclenchement d'une crise, il peut être nécessaire d'intervenir. L'engagement peut varier de la simple présence, à la démonstration de force avec des actions de rétorsions avec des armes modernes tirées à grande distance.

Les principaux acteurs de ces forces de projection sont articulés autour :

- du groupe aéronaval ;

- du groupe amphibie ;

- du groupe de chasse aux mines ;

- d'un groupe d'action maritime (une ou plusieurs frégates).

La projection peut être de deux types :

- projection de forces : action avec mise à terre de troupes ;

- projection de puissance : action sans mise à terre de troupes.

 

L'action de l'État en mer

La Marine nationale avec d'autres administrations publiques (Affaires maritimes, Gendarmerie maritime, Douanes...) est une des composantes de l'action de l'Etat en mer (AEM). Il s'agit d'assurer la sauvegarde, la protection et la sécurité des approches maritimes du territoire national, maîtriser les risques liés à l’activité maritime (accidents de mer, pollution, souveraineté dans les DOM-TOM et dans les ZEE…) et lutter contre les activités illicites en mer (terrorisme, narcotrafic, piraterie, transports illicites de migrants…). L' action de l'État en mer consiste souvent en des missions de service public qui ne sont pas des activités spécifiquement militaires.

Elle représente 25 % des activités de la Marine.

 

2-3 ORGANISATION DU COMMANDEMENT

 

Commandement opérationnel

 

Pour les opérations relevant de l'action de l'État en mer, elles sont mises en œuvre par les 3 préfets maritimes sous l'autorité du Premier ministre qui dispose du Secrétariat général de la mer.

 

Pour les opérations militaires, les forces maritimes, comme l'ensemble des forces armées, sont sous le commandement opérationnel du chef d'état-major des armées (CEMA). Le chef d'état-major de la Marine (CEMM) est le conseiller du CEMA pour l'emploi des moyens navals et aéronavals.

Pour faciliter la conduite des opérations, le CEMA désigne généralement des contrôleurs opérationnels chargés de déployer les forces qui leur sont affectées et de leur donner des ordres nécessaires pour accomplir la mission fixée par le CEMA.

Les contrôleurs opérationnels sont :

- soit, un officier général désigné pour la circonstance pour une mission particulière (opérations lourdes en général) ;

- soit, de manière permanente, les commandants de zone maritime qui assurent le contrôle opérationnel des forces déployées dans leur zone de compétence :en métropole :le commandant de la zone maritime Atlantique (CECLANT), basé à Brest ; le commandant de la zone maritime Méditerranée (CECMED), basé à Toulon ; le commandant de la zone maritime Manche et Mer du Nord (COMAR MANCHE), basé à Cherbourg ; 

 

Outre-mer :

- le commandant de la zone maritime Antilles 

- Guyane, COMAR Fort de France. 

- le commandant de la zone maritime océan Indien (ALINDIEN) ;le commandant de la zone maritime océan Pacifique (ALPACI) ;

 

- soit, pour le déploiement des SNLE, le commandant de la Force océanique stratégique (ALFOST).

 

Commandement organique

Comme les autres chefs d'état-major d'armées, le chef d'état-major de la Marine (CEMM) est responsable devant le CEMA et le ministre de la Défense de l'organisation, de la préparation, de l'emploi de ses forces ainsi que de leur programmation.

Ces forces sont divisées en quatre grandes composantes :

- la force d'action navale (FAN) ;

- les forces sous-marines (FSM) ;

- l'aviation navale (AVIA) ;

- la force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO).

 

2-4 LES FORCES

 

2-4-1 La force d'action navale (FAN) 

 

La force d'action navale regroupe les forces de surface. Elle comprend 12 000 marins et une centaine de bâtiments. Elle fournit l'essentiel de la contribution de la Marine aux missions de prévention et de projection. Elle est placée sous le commandement d'un amiral (ALFAN).

Elle comprend sept grandes catégories de bâtiments de surface :

- le groupe aéronaval : le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et ses bâtiments d'accompagnement ;

- le groupe amphibie : les deux bâtiments projection et de commandement (BPC) Mistral et Tonnerre, les transports de chalands de débarquement (TCD) Foudre et Siroco, et leurs bâtiments d'accompagnement ;

- des frégates : frégates anti - aérienne Cassard et Jean Bart, frégates de défense aérienne Forbin et Chevalier Paul, frégates de lutte anti-sous-marine Classe Georges Leygues, frégates légères furtives classe La Fayette et avisos classe d'Estienne d'Orves ;

- la force de guerre des mines : chasseurs de mines type Eridan ;

- des bâtiments de souveraineté : frégates de surveillance classe Floréal et patrouilleurs classe Audacieuse ;

- des bâtiments de service publics : patrouilleurs de service publique ;

- des bâtiments de soutien ;

- des bâtiments hydrographiques et océanographiques.

 

2-4-2 Les forces sous-marines (FSM) 

 

- La force océanique stratégique (FOST) : qui est la composante principale de la force de dissuasion nucléaire française Elle est constituée de quatre sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs d'engins balistiques (SNLE), basés à l'Île Longue.

- Les sous-marins nucléaires d'attaque qui participent aux missions de prévention, de projection et de protection.

L'ensemble des forces sous-marines est placé sous le commandement de l'amiral commandant la FOST (ALFOST).

Chacun des dix sous-marins français a deux équipages (appelés « Bleu » et « Rouge ») pour permettre leur déploiement à la mer plus de 200 jours par an.


2-4-3 L'aéronautique navale (ALAVIA) 

 

L'aéronautique navale compte 230 aéronefs et 6 800 personnes, ainsi que six bases d'aviation navale (BAN) : Landivisiau, Lann-Bihoué, Hyères Le Palivestre, Lanvéoc-Poulmic et La Tontouta (Nouvelle-Calédonie). Elle est composée :

- du groupe aérien embarqué (Gae), destiné à armer le porte-avions et composé de quatre flottilles de Rafale, de Super-Étendard et de E-2C Hawkeye ;

- des hélicoptères embarqués sur les frégates, principalement des Panther et Lynx ;

- des hélicoptères de service public et de sauvetage en mer, basés à terre, des EC225 et Dauphin ;

- des avions de patrouille maritime (deux flottilles d'Atlantique 2) et de surveillance maritime (trois flottilles de Gardian, et Falcon 50) ;

- une aviation de soutien qui assure des missions de transport et d'entraînement et de formation.

 

2-4-4 Les fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) 

 

Ils sont regroupés au sein d'une force basée à Lorient et comptent 1 700 personnes. Cette force participe à des opérations terrestres à partir de la mer, d'intervention en mer dans le cadre des missions de sauvegarde, des opérations de forces spéciales, la protection des sites sensibles. Elle comprend deux composantes :

- les commandos marine qui comprennent six commandos spécialisés : Jaubert (assaut), Trepel (assaut), de Penfentenyo (reconnaissance), de Montfort (appui et destruction à distance), Hubert (nageurs de combat) et Kieffer (technologies de pointe). Ils sont souvent déployés sous l'autorité du Commandement des opérations spéciales (COS) ;

- les formations chargées de la protection-défense : deux groupements (Brest et Toulon) et sept compagnies.

 

 

 

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 10:00

Paris le 15 Janvier 2012

 

 

D’UNE ARMEE DE TERRE ADAPTEE

 

POUR LES OPERATIONS PROBABLES 

 

DES 20 PROCHAINES ANNEES

 

Fin de la Quatrième Partie

 

2- FORMATS ET MISSIONS PROBABLES POUR LES 20 PROCHAINES ANNEES

 

2-1 MISSIONS PROBABLES

 

Il convient de rappeler ce que nous écrivions dans un article à propos des missions des forces armées françaises pour les 20 prochaines années :

 

« Etant donné la construction européenne en cours, il existera une faible probabilité de conflits entre les Etats européens et leurs voisins, par contre cette probabilité de conflits existera dans les Etats issus des colonisations ou des protectorats français. Ces conflits pouvant générer des troubles pour la sécurité des populations françaises expatriées, pour le fonctionnement des investissements français et ainsi que pour les approvisionnements provenant de ces pays, il importe que le Gouvernement français dispose de moyens militaires pour faire assurer la sécurité de ces populations et la sauvegarde de tous ces intérêts.

Ainsi dans les 20 prochaines années, il ne semble pas nécessaire de prévoir de menace militaire conventionnelle, mais plutôt de faire face au terrorisme international, à la piraterie et aux menaces pouvant être présentées par les Etats déliquescents. »

 

2-2 UNITES OPERATIONNELLES SOUHAITABLES POUR L’ARMEE DE TERRE

 

2-2-1 Unités de Métropole

 

Ce sont les unités stationnées principalement en métropole et principalement destinées à :

- soit compléter les forces de police ou de gendarmerie pour lutter conte le terrorisme, (Vigipirate)

- soit à assurer la défense des intérêts français expatriés (Protection des personnes et sécurité des implantations) ;  

 

2-2-1-1 Concepts de définition de ces unités 

 

Pour ce faire nous pensons que les meilleurs formats à adopter devraient être soit du type de groupement tactiques soit du type d’unités de « Forces Spéciales ».

 

Les unités actuelles ayant été définies par les ministres et les Chefs d’Etats-Majors successifs, on peut seulement remarquer qu’il aurait été préférable que leurs définitions s’inspirent des remarques suivantes :

- telles celles du livre du Général Vincent Desportes « La guerre probable penser autrement » et orienter d'abord l'Armée de Terre sur des formats d'unités opérationnelles tels ceux utilisés en Algérie, c'est à dire des unités organisées sous forme de Groupements tactiques ou de Forces spéciales

- au lieu de participer au jeu de construction des bases de défense interarmées, il aurait été préférable d'orienter d'abord l'Armée de Terre vers la suppression des « Armes » en son sein. il aurait été ainsi évité de confondre « Inter-armisation » avec coopération « inter - armées ».

- dans ces conditions les mutations actuellement prévisibles auraient pu se faire plus facilement.

 

D’une façon générale ces unités seraient destinées à protéger les intérêts et les personnels français expatriés en cas de troubles dans les pays d’expatriation et devraient être très peu mécanisées. 

 

Suivant les circonstances elles devraient être aérotransportées vers un terrain d’aviation du pays concernés soit parachutées par des aéronefs de l’armée de l’air. 

Ou bien elles seraient débarquées sur la côte ou un port du pays concerné par des navires spécialisés de la Marine, débarquements qui dans ce cas ne devrait pas avoir le caractère de « vive force ». 

 

Les rôles de l’armée de terre devraient principalement consister à fournir des détachements opérationnels pour sécuriser les nationaux français et leurs entreprises opérant commercialement ou industriellement dans les pays suivants :

- pays du Sud de la Méditerranée,

- pays constitués par les anciennes colonies principalement d’Afrique.

 

2-2-1-2 Stationnement de ces unités

 

Pour être à même d’intervenir rapidement les unités devraient être stationnées soit prés d’une base aérienne soit prés d’une base navale.

Les forces spéciales destinées à être parachutées seraient stationnées prés d’une base aérienne tandis que les groupements tactiques destinés à être débarqués seraient stationnés prés d’une base navale.

On peut penser que certaines de ces unités seraient avantageusement stationnées prés de camps genre Canjuers.

 

2-2-1-3 Composition des groupements tactiques.

 

A part les unités provenant des « Forces spéciales », ces groupements tactiques étant essentiellement opérationnels, les unités les composant devraient provenir principalement des troupes de marine composées de : l'infanterie de marine, les unités blindées de ces troupes, l'artillerie de marine, les unités de parachutiste, les unités d’hélicoptères.

 

2-2-2 Les Unités outre-mer

 

Ces unités stationnées outre-mer déployées sont destinées à assurer les mêmes rôles dans ces territoires. Elles sont actuellement stationnées comme indiqué ci dessous :

- les forces françaises de Djibouti,

- les forces françaises du Gabon,

- les forces françaises du Cap-Vert,

- les forces armées de Guyane

- les forces armées des Antilles

- les forces armées de la zone sud de l'océan Indien

- les forces armées de Nouvelle-Calédonie

- les forces armées en Polynésie française

Comme il n’y a aux EAU aucun intérêt français direct, l’implantation militaire française aux Émirats arabes unis n’a pas été comptabilisée dans l’inventaire des unités outre-mer

 

2-2-3 Equipement de ces différentes unités

 

Ces équipements concernent ceux dont ces unités devraient être dotées selon les circonstances de leur mission. Ils concernent les équipements suivants :

- véhicule d’intervention,

- artillerie d’accompagnement,

- hélicoptères d’accompagnement.

 

L’auteur du blog n’étant pas spécialiste des opérations de l’armée de terre, ces indications doivent prises comme des suggestions dans le but de minimiser le coût opérationnel des groupements tactiques.

 

2-2-3-1 Véhicules

 

Il conviendra de les choisir parmi les véhicules suivants, présélectionnés pour satisfaire à de telles interventions  Aravis (blindé), Sherpa 3, VHM, etc..

 

2-2-3-2 Artillerie d’accompagnement

 

Il conviendra de les choisir parmi les armes suivantes, présélectionnées pour satisfaire à de telles interventions : RTF1 120 mm Mortier, VOA AMX 10.

 

2-2-3-3 Hélicoptères d’accompagnement

 

Il conviendra de les choisir parmi les aéronefs suivants, présélectionnés pour satisfaire à de telles interventions : Eurocopter AS-555Fennec, Eurocopter EC725 Caracal , Eurocopter AS-532 Cougar, Gazelle tous types.

 

2-3- LES ETATS-MAJORS DE L’OTAN ET DE L’UNION EUROPEENNE.

 

Compte tenu du recentrage essentiellement national des opérations de nos forces armées les Etats-Majors suivants peuvent être soit d’une part réorganisés pour les premiers soit d’autre part supprimés pour les seconds:

- le commandement des forces terrestres (CFT) a autorité sur cinq états-majors de forces, huit brigades interarmes et six brigades spécialisées et directement sur des unités.

- les états-majors de force sont des états-majors constitués pour prendre la tête d'une formation de type divisionnaire en opération, à l'exception du corps de réaction rapide France, calibré pour commander une formation de type corps d'armée. 

En février 2010, les cinq états-majors de forces étaient :

- le corps de réaction rapide France (CRR Fr) de Lille qui est certifié pour l'OTAN

- État-major de force no 1 à Besançon

- État-major de force no 3 à Marseille

 

 

 

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